388 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Récévé les félicitations d’une commune populeuse, composée d’habitans simples comme la nature, amants de la liberté, deffenseurs de la République, qui loins des intrigues, et des intri-gans délassoient la tyrannie et invoquoient vainement les droits de l’homme, quand les égorgeurs vouloient l’asservir, et qui aujour-d’huy vous déclare a la face des nations, que vous avez bien mérité de la patrie et de la postérité. Enfin nous respirons, vous avez le courage de proclamer et d’entendre les grandes vérités, que la terreur avoit trop longtems enchainées, ce ne sont donc plus de vains mots que ceux de probité et de justice. Votre conscience a voulu que les assassinats ne déshonnorassent plus le sol trop longtems souilliées de la République française. Non, vous ne souffrirez pas que la terreur qui tue les hommes libres, étende plus longtems ses ravages. Vous ne souffriré pas que l’erreur soit transformé en crimes; que des sociétés rivali-sans de pouvoirs élevent entre vous et elle une lutte scandaleuse, que des hommes sans principes s’arrogent le droit de distribuer des brevets de patriotisme et d’impunité, vous voudrez que tous les hommes de quelque caractère qu’ils soient revêtus soit égaux devant la loy et qu’ils n’ayent pas deux consciences, l’une pour les tribunes et l’autre pour l’intrigue. Si vous ne nous aviez pas dit dans votre sublime adresse que vous resteriez a votre poste, nous nous empresserions de vous engager d’y rester et d’y consolider notre bonheur. Continuez, représentans du peuple, maintené la liberté de la presse ; protégé le commerce, faite respecter les propriétés, revivifié les lettres; qu’elles ressortent des ruines pour consoler l’humanité et transmettre à la postérité le tableau de vos vertus et des bienfaits que vous repandé sur la République. Salut et fraternité. Étienne Faireau, maire, Hazouard le jeune, agent national, Bazen, secrétaire greffier et 27 autres signatures. f [La société populaire de Briguais à la Convention nationale, le 10 brumaire an III] (42) Citoyens Représentants, Tous les vrais partisans de la liberté et de l’égalité, tous ceux qui chérissent réellement les intérêts de leur patrie se sont empressés de rendre hommage aux principes sublimes que vous avés développés dans votre addresse au Peuple français. C’est un acte précieux que nous lirons sans cesse et que nous placerons a côté la déclaration des droits de l’homme. Lorsque des souvenirs douloureux se présenteront à notre imagination, nous dirons, (42) C 326, pl. 1422, p. 5. voila l’époque ou nos malheurs finirent, ou la justice et la probité qui etoient comprimées par des intrigants, reprirent leur action bienfesante, ou enfin les bons citoyens bien prononcés pour la Révolution cessèrent d’etre les victimes de l’arbitraire le plus révoltant. Consolidés votre ouvrage, citoyens Représentants : que d’après vos plans hardis et habilement combinés nos armées continuent d’etre victorieuses; que le pouvoir suprême, délégué par le peuple, réside entièrement dans les mains de ses Représentants ; que le gouvernement par sa marche rapide, prouve qu’il est révolutionnaire en sévissant avec justice contre les antagonistes de la Révolution; que les sociétés populaires, chacune dans leur arrondissement ayent une surveillance active ; qu’elles instruisent publique-ment et fassent propager les vertus civiques ; que la Convention nationale soit enfin, comme elle sera toujours pour nous le seul point de ralliement; En maintenant constamment ce sistême, citoyens Représentants, vous êtes assurés que l’edifice de la République française, une et indivisible, déblayé de tout ce qu’il renfermoit d’immoral, soutenu sur les colonnes que vous venés de relever et cimanté par la confiance générale sera le gage certain de la félicité publique. Vive la Convention nationale! Salut et fraternité. Les membres composants la société populaire de Brignais présents a la séance. Isvant, président, Chabanne, Baunis, secrétaires et 21 autres signatures. g [Les élèves de l’Institut national de Provins à la Convention nationale, le 13 brumaire an III] (43) Liberté, Égalité, Citoyens Représentans, La France réspire, elle est enfin sortie de ce long assoupissement où l’avoit plongé la trâme des scélérats, la chûte de Robespierre fut l’heureuse époque où les traitres ont disparu; et votre sublime adresse au peuple français fut le coup de mort pour ceux qui, ayant échappé à la juste punition de leurs crimes, avoient l’audace de relever une main encore teinté du sang de leurs malheureuses victimes ; elle est le point de ralliement de tous ces hommes probes qui, ne pouvant arretter le cours des maux qui déchiroient leur pays, attendoient en silence, que le voile qui couvroit la perfidie des hommes de sang, fut déchiré. Dignes representans d’une grande nation, l’enthousiasme le plus pur a éclaté parmi nous lorsqu’on nous a dévelloppé les grands principes qui sont les bases du gou-(43) C 326, pl. 1422, p. 4. SÉANCE DU 29 BRUMAIRE AN III (19 NOVEMBRE 1794) - Nos 3-5 389 venement français ; nous avons senti s’accroitre le feu sacré de la liberté qui brûle dans nos coeurs, et nous avons tous juré sur l’autel de la patrie, attachement inviolable a la représentation nationale, haine implacable à toute espece de tirans. Protecteurs de l’humanité, amis des sciences et des arts, vous perfectionnés votre ouvrage, vous mettez la génération présente à même de faire jouir les générations futures du finit de vos travaux et de votre constance. Un plan d’éducation sagement combiné va sortir de vos mains paternelles, agréez d’avance nos hommages, et notre vive reconnaissance, entendez la postérité vous bénit en disant : un sénat auguste, restaurateur de la liberté de nos pères nous a préparé le bonheur dont nous jouirons a jamais. Vive la République ! Vive la Convention nationale. Michaud, Coquet, Geslin et 40 autres signatures. 3 Les membres composant le conseil général de la commune de Jégun, département du Gers, déclarent qu’ils sont les amis de l’ordre, de la justice et de la vertu et qu’ils vouent à l’exécration publique les modérés, les fanatiques et les égorgeurs. Mention honorable, insertion au bulletin (44). [Le conseil général de la commune de Jégun à la Convention nationale , le 6 brumaire an III\ (45) Égalité, Liberté, Justice, Fraternité. Nous sçaurons épargner l’erreur, et frapper le crime, il y a des gens qui font du bruit pour en faire et du mal sans y rien gagner, et nous aussi nous nous passerons du bruit, mais nous fairons connoitre, nous le proclamerons a la face en entier du globe terrestre que pour sommer les amis de l’ordre, de la vertu, et de la justice ; que nous vouons en meme tems a l’execration publique et le modéré et le fanatique et l’egor-geur que nous n’avons enfin pour ralliement d’autre mot que l’égalité, la liberté, l’unité, l’indivisibilité de la république, et la Convention qui en est la base. Pères de la patrie, restés ! soyez ferme à votre poste ; et le citoyen vertueux, et l’abitant paisible des chaumières bénira a jamais le libérateur du bonheur de l’espèce humaine. Vivre libres ou mourir, nous n’avons d’autre devise. CabalÉ, agent national et 10 autres signatures. (44) P.-V., XL EX, 275. (45) C 324, pl. 1400, p. 5. Bull., 30 brum. 4 Les membres de la société populaire de Valery-sur-Somme [ci-devant Saint-Valéry-sur-Somme, Somme] applaudissent au décret sur les sociétés populaires et protestent de leur soumission aux lois. Mention honorable, insertion au bulletin (46). [La société populaire de Valéry -sur-Somme à la Convention nationale, le 12 brumaire an 7/Z] (47) Liberté, Égalité. Représentans du peuple français, A la réception de votre décret sur les sociétés populaires, nous nous sommes empressés de former le tableau de nos membres conformément à la loi. Nous admirons vôtre énergie et la sagesse des motifs qui vous ont déterminés ; aussi nôtre respect, nôtre soumission sans bornes aux loix de nos Législateurs vous sont de bien surs garants de nôtre étemelle reconnoissance. Nôtre refrein le plus cher à nos coeurs sera toujours, vive la République, vive la Convention nationale. Scelles, secrétaire et 36 autres signatures. 5 Les membres de la société populaire de Vemantois, département du Jura, admirent les principes contenus dans l’Adresse au peuple français et témoignent leur satisfaction d’avoir possédé dans ce département les représentans Besson, Sevestre, Foucher (du Cher) et Pelletier, qui y ont rétabli l’ordre et la tranquillité. Mention honorable, insertion au bulletin (48). [La société populaire de Vernantois à la Convention nationale, s. d.] (49) Nous avons entendu la lecture de l’adresse au peuple francois, que vous avez décrété : Cette lecture a mérité nos applaudissemens unanimes qui sont le gage de l’adhésion que nous donnons aux principes etemels de justice et de vérité, que la Convention y a manifesté. Nous avons juré ; et nous vous réitérons le serment que nous avons fait, de ne reconnoître que la Convention, pour centre de toutes les opinions et de tous les pouvoirs ; de nous réunir, (46) P.-V., XLIX, 275. (47) C 326, pl. 1422, p. 7. Bull., 29 brum. ; F. de la Rep., n° 60, mention. (48) P.-V, XLIX, 275. (49) C 326, pl. 1422, p. 3.