[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. ! J' f/OS l')l ■coupe passera de mains en mains. Des embras¬ sements mutuels succéderont sans doute à tant de douces impressions et des cris de ; Vive la République ! Fraternité ou la mort! termineront cette intéressante journée. Arrêté par nous membres du comité de fête publique, nommés ad hoc par la Société popu¬ laire, et réunis aux commissaires des huit .sections. . A Reims le 23 frimaire l’an II de la Répu¬ blique française une et indivisible. Signé: Tauxerat,, Serrurier fils, Pon-sin, Legros-Thibia Fokzy, Dravigny, Uuondei., Le,cocq-Prévot et Sigault. Nota. D’après le voeu unanime des sections, s’il arrivait qu’il plût ce jour, la fête serait remise au premier jour de beau temps. Les autorités constituées et la Société popu¬ laire de Mirecoui't invitent la Convention de res¬ ter à son poste, et exposent que le tribunal cri¬ minel du département des Vosges est fixé à Mire-court, qu’une somme de 40,000 livres a été levée s cet effet en 1783, et les devis et plans levés, et demandent l’exécution de ce plan. Renvoyé au eomité d’aliénation et do¬ maines (1). Compte rendu du Bulletin de la Convention (2). Les autorités constituées et la Société popu¬ laire des Montagnards de Mirecourt écrivent que, grâce à la sévère impartialité du représentant du peuple Faure, la Révolution s’opère tran¬ quillement dans leurs murs. Elles invitent la Convention à rester à son poste jusqu’à la paix. Mention honorable. Les administrateurs du district de Louhans et la Société populaire annoncent que le règne du fanatisme est passé, que les prêtres abjurent, que la raison seule reprend son empire, et que la dépouille de leurs églises consiste en 828 mares d’argent dont partie est dorée, 130 marcs de ga¬ lons d’or, 42 marcs de galons d’argent, 66 livres d’étoffes tissues en or et en argent, et 5$942 livres de cuivre. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (3). Compte rendu du Bidletin de la Convention (4). Les sans-culottes composant la Société popu¬ laire de Louhans écrivent que les prêtres abju¬ rent leurs erreurs, et que, sur 80 communes qui composent ce district, 76 ont apporté spontané¬ ment les vases et ustensiles à l’usage du culte catholique, et en ont fait offrande à la patrie. (I) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 58. (2) Premier supplément au Bulletin de la Conven¬ tion du 3 nivôse an II (lundi 23 décembre 1793). (3) Procès-verbaux de la Convention, t. -28, p. 58. (4) Premier supplément au Bulletin de la Con¬ vention du 3 nivôse an II (lundi 23 décembre 1793). Ces dons s’élèvent en vases d’or et d’argent, à 829 marcs, et en ustensiles de cuivre, à 5,942 livres : plus en galons, mélangés d’or et d’argent, à 53 marcs 4 onces; galons en or à 71 marcs 2 onces; galons en argent, 47 marcs; étoffes tissues d’or et d’argent, 64 livres et de¬ mie; enfin, 80 cloches. Mention honorable. Les administrateurs du district de Belley annoncent l’envoi d’une malle et d’une caisse contenant 288 marcs d’argent, 381 marcs de bro¬ deries tissues, et galons en or et argent prove¬ nant des maisons religieuses supprimées, des émigrés, et des églises de quelques communes qui ont adopté le culte de la raison. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (1). La Société populaire de Cuisery envoie à la Convention le détail d’une fête civique célébrée dans cette commune, dans laquelle la ci-devant église a été consacrée à la raison; l’argenterie en a été envoyée au district. Elle invite la Con¬ vention à rester à son poste jusqu’à la paix. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (2). Les administrateurs de police de la commune de Paris adressent à la Convention le total des détenus; il se monte pour le 30 frimaire à 4,445, et pour le 1er nivôse à 4,510, Insertion an « Bulletin » (3). Suivent les lettres des administrateurs du dépar¬ tement de police (4); I. « Commune de Paris, le 1er nivôse de l’an II de la République, une et indivisible. « Les administrateurs du département de Paris te font passer le total des détenus dans les maisons de justice, d'arrêt et de détention du département de Paris, à l’époque du 30 fri¬ maire. Parmi les individus qui y sont renfer¬ més, il y en a qui sont prévenus de fabrication ou distribution de faux assignats ; assassinats, contre-révolution, délits de police municipale, correctionnelle, militaire; d’autres sont déte¬ nus pour délits légers; d’autres enfin sont arrê¬ tés comme suspects. « Conciergerie ..................... 547 « Grande-Force ................... 631 u Petite-Force ..................... 280 « Sainte-Pélagie ................... 224 « Madelonnettes .................. 239 « Abbaye ......................... 141 « Bicêtre ........... .............. 734 « A la Salpêtrière ................. 371 (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 59. (2) Ibid. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 59. (4) Archives nationales, carton C 288, dossier 883, pièce 11. 192 [Convention nationale.! ARCHIVES PARLEMENTAIRES. j 3 ni™sc nn 11 ' 23 décembre 1703 « Chambres d’arrêt, à la mairie ..... 96 « Luxembourg ................ .... 389 « Maison de suspicion, rue de la Bourbe... ........................ . . 328 « Les Capucins, faubourg Saint-An¬ toine ............................... » « Réfectoire de l’Abbaye .......... 65 « Les Anglaises, rue Saint-Victor. . . 109 « Les Anglaises, rue de Lourcine. ... 67 « Les Carmes, rue de Vaugirard ..... 42 « Les Anglaises, faubourg Saint-An¬ toine. . . . . .......................... 38 « Les Écossais, rue des Fossés-Saint-Victor ....... ....................... 82 « Saint-Lazare, faubourg Saint-La¬ zare ............................... » « Maison Escourbiac, rue Saint-An¬ toine ............................... 21 « Belhomme, rue Charonne, n° 70. . . 41 « Total général ........... 4,445 « Certifié conforme aux feuilles journalières à nous remises par les concierges des maisons de justice et d’arrêt du département de Paris. « Cordas; N. Froidure; Heussée. » II. « Commune de Paris, le 2 nivôse de l’an II de la République, une et indivisible (1). « Les administrateurs du département de police te font passer le total des détenus dans les maisons de justice, d’arrêt et de détention, du département de Paris, à l’époque du 1er ni¬ vôse. Parmi les individus qui y sont renfer¬ més, il y en a qui sont prévenus de fabrication ou distribution de faux assignats, assassinats, contre-révolution, délits de police municipale, correctionnelle, militaire; d’autres sont déte¬ nus pour délits légers; d’autres enfin sont arrê¬ tés comme suspects. « Conciergerie ..................... 548 « Grande-Force ................... 606 « Petite-Force .................... 280 « Sainte-Pélagie ................... 225 « Madelônnettes ................... 245 « Abbaye ......................... 140 « Bicêtre ......................... 730 « A la Salpêtrière ................. 373 « Chambres d’arrêt, à la mairie ..... 93 « Luxembourg .................... 389 « Maison de suspicion, rue de la Bourbe ............................. 333 « Les Capucins, faubourg Saint-An¬ toine ............... . ............... 72 « Réfectoire de l’Abbaye ........... 67 « Les Anglaises, rue Saint-Victor. ... 113 « Les Anglaises, rue de Lourcine. ... 68 « Les Carmes, rue de Vaugirard ..... 42 « Les Anglaises, faubourg Saint-An¬ toine. .............................. 43 « Écossais, rue des Fossés-Saint-Vic¬ tor ................................ 81 « Saint-Lazare, faubourg Saint-La¬ zare ....... . ....................... » (1) Archives nalionales, carton C 288, dossier 883, pièce 12. « Maison Escourbiac, rue Saint-An¬ toine ................. .............. 21 « Belhomme, rue Charonne, n° 70. . . 41 « Total général ........... 4,510 « Certifié conforme aux feuilles journalières à nous remises par les concierges des maisons de justice et d’arrêt du département de Paris. « Godard ; Cordas. » Des députés des autorités constituées et de la Société populaire de Vienne, département de l’Isère, viennent exprimer les sentiments qui les lient à la Convention nationale. « Après avoir couvert d’oiïrandes civiques l’autel de la patrie, disent-ils, nous avons porté des mains républi¬ caines sur les autels du mensonge; ils nous ont fourni leurs dieux d’or et leurs saints d’argent. » Chaque décadi est consacré à une fête patrio¬ tique. Les biens des émigrés se vendent à un très haut prix. Les citoyens ont témoigné la plus vive satisfaction lorsqu’ils ont appris que la vengeance nationale s’était appesantie sur la tête de l’in¬ fâme autrichienne. Us demandent l’approbation d’un arrêté pris par le représentant du peuple Petit-Jean, portant une taxe sur les riches et l’établissement d’un hospice pour les pauvres. Mention honorable, insertion au « Bulletin » et renvoi au comité des finances (1). Compte rendu du Bulletin de la Convention. ( 2) Des commissaires des autorités constituées et de la Société populaire de Vienne, départe¬ ment de l’Isère, ont déposé sur l’autel de la patrie 1,340 marcs 7 onces 2 gros d’argent; 1 marc 6 onces 7 gros d’or; 16 gros de croix de différents ordres, en or et émaillées; des (I) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 59. (2) Premier supplément au Bulletin de la Conven¬ tion de la séance du 3 nivôse (lundi 23 décem¬ bre 1793). D’autre part, le Moniteur universel [n° 95 du 5 nivôse an II (mercredi 25 décembre 1793), p. 382, cqj. 1] et le Journal de la Montagne [n° 41 du 4 nivôse an II (mardi 24 décembre 1793), p. 328, col. 1] rendent compte de l’admission à la barre des citoyens de Vienne dans les termes suivants : « Les autorités constituées et la Société popu¬ laire de Vienne déposent sur l’autel de la patrie 1,340 marcs d’argent, 1 marc 6 onces d’or, et divers dons patriotiques en chemises, bas, souliers, toile, drap, etc. « Les autels du mensonge, dit l’orateur, nous ont fourni leurs dieux d’or et leurs saints d'argent, qui attendaient la Révolution pour la soutenir. Les prêtres qui nous mystifiaient depuis tant de siècles, ne sont plus aujourd’hui regardés ici que comme les druides. Chaque décadi est marqué par une céré¬ monie patriotique, et celui qui prononcerait encore le mot de dimanche serait traité de revenant. La crainte de la contre-révolution n’est pas la maladie du pays. Des biens d’émigrés, mis en vente depuis quelques mois, et estimés 1,300,000 livres, se sont vendus 3,340,800 livres. La commune de Vienne, où l’on ne compte que 5,000 citoyens, en a 1,200 en présence de l’ennemi. Puisse-t-elle entendre décla¬ rer un jour qu’elle a bien mérité de la patrie, comme vous avez bien mérité du monde entier par vos im¬ mortels travaux ! » Mention honorable, insertion au Bulletin.