38 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE échappé à notre vue. Je soupçonne celui qui recevait la pension de la famille du capitaine de l’avoir caché à tous les yeux pour s’approprier cette pension. Je demande en conséquence que Florent Guiot, qui est sur les lieux, soit chargé de prendre des renseignements à cet égard. LESAGE-SENAULT. Je demande que cet homme soit mis en état d’arrestation. BOURDON (de l’Oise). Je m’oppose à la dernière proposition ; cet homme n’est que soupçonné du délit ; j’appuie la proposition de Duhem. Elle est décrétée. CHARLIER. Je reporte toute votre attention sur l’individu intéressant dont vous a entretenu votre comité de secours On vous propose d’accorder une pension de 1,000 liv. à un malheureux octogénaire aveugle et infirme, qui sera obligé d’avoir quelqu’un près de lui pour lui donner des soins. Je demande que cette pension soit portée à 2,000 liv. et qu’elle lui soit payée six mois d’avance (1) . (Applaudissements réitérés ) (2). Les deux propositions sont décrétées (3) . 78 [Plan d’un établissement d’instruction publique présenté par la section du Mont-Blanc ] (4) Représentants du peuple, L’Assemblée générale de la Section du Mont-Blanc, bien convaincue de l’importance de l’instruction, vient d’accueillir avec empressement le plan d’un établissement que le citoyen Maugard se propose de faire sous le titre d 'Institut patriotique ou Ecole élémentaire des sciences, arts et métiers, utiles au service de la Patrie. Elle a senti combien un pareil établissement lui seroit avantageux ainsi qu’aux sections voisines ; attendu que se trouvant à une trop grande distance des édifices nationaux où le département de Paris se propose d’établir des instituts, les citoyens indigents, même ceux qui jouissent d’une fortune médiocre seroient dans l’impossibilité de profiter, soit pour eux, soit pour leurs enfants, des moyens d’instruction que ces établissements doivent procurer au public. Elle est d’autant plus vivement touchée de cette privation, qu’elle a lieu de croire que ces instituts réuniront tous les avantages que l’on a droit d’en attendre, tant pour le fond que pour la forme de l’enseignement. Le citoyen Maugard, désirant la dédommager, autant qu’il est en son pouvoir, de la perte de ces avantages précieux, a cherché et trouvé le moyen de rendre l’instruction accessible aux citoyens de tous les âges, quelle que puisse être la modicité de leur fortune, à ceux mêmes qui n’ont de ressource pour exister que leur travail (1) Mon., XIX, 636; Débats, n° 530, p. 185; Batave, n° 383. (2) F.S.P., n° 245. (3) Voir ci-après, 14 vent., n° 55. (4) F17A 1009®, pl. 2, p. 2062. journalier, sans que la République entre pour rien dans les frais. Son plan est grand, vaste et il a su en rendre facile l’exécution. Il ne lui faut qu’un local convenable : il se trouve dans la section. C’est une maison située dans la rue de Provence n° 18, assez grande pour y réunir, élever et instruire en commun 5 à 600 élèves. Tout s’y trouve, des salles pour l’étude, pour les leçons publiques, pour former une bibliothèque, des cabinets d’histoire naturelle, d’instruments de physique et de mathématique, de modèles de machines et d’instruments des arts, des emplacements pour des ateliers : bon air, promenades agréables. Il dépend de cette maison un grand terrain vide qui touche au mur du jardin et s’étend jusqu’à la rue Chauchat. Il est propre à la construction d’un gymnase pour les exercices militaires et autres. Il ne différera de celui d’Athènes qu’en ce qu’il n’aura ni la même étendue, ni la même magnificence : du reste, il offrira les mêmes avantages. La Nation a la jouissance du tout, pendant la vie d’une personne qui est émigrée Cette jouissance ne peut être que laissée à bail : si on vouloit la vendre, on n’en retireroit qu’une somme très modique II conviendroit peut-être d’abandonner cet emplacement pour un établissement qui sera utile à la République, sans lui être onéreux ; mais l’auteur ne le demande pas pour rien. La maison n’a jamais été louée plus de dix mille livres : il en offre six mille à courir du 1er vendémiaire et la section estime que dans les circonstances actuelles et eu égard à sa destination, c’est sa valeur. Tous ceux qui l’ont eue en vue n’en ont pas offert davantage. A l’égard du terrain vide, il a été abandonné à un jardinier qui n’en rendoit au propriétaire que les mauvaises herbes pour la nourriture de deux vaches, et qui à présent n’en rend rien. On lui procurera un dédommagement honnête. N’examinez pas, Législateurs, s’il est possible de tirer un loyer plus fort d’un particulier qui auroit dessein d’employer cette maison à un autre usage et pour son profit uniquement. Quand il s’agit du bien public, de celui sur tout ce qui peut résulter de l’instruction, l’administration ne doit pas calculer le bénéfice qu’elle peut retirer d’une maison. La République, en facilitant cet établissement, y trouvera des avantages qui compenseront bien ce qu’elle pourroit perdre en diminution sur le loyer. Elle aura des enfants de la Patrie, des orphelins à faire élever et instruire. Us pourront l’être là, sous vos yeux et sous la surveillance du public; aussi bien et à un prix beaucoup moindre que partout ailleurs. R se trouve dans la maison dont il s’agit, et dans quelques autres de la section, des livres qui appartiennent à la Nation. Ils sont sous scellés, et leur garde, jusqu’à leur translation dans les magasins, absorbe une partie considérable de leur valeur. Il seroit plus avantageux de les consacrer dès cet instant, à l’instruction des citoyens, en gagnant les frais de garde. En conséquence, la section du Mont-Blanc demande qu’il vous plaise, Législateurs, accorder au citoyen Maugard, pour l’établissement d’un Institut, la maison située rue de Provence