[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j 3? t0breri793 11 101 « Nous sentons qu’en accordant un salaire à tous les fonctionnaires publics, cette innovation entraînera des frais presque incalculables, et pour y parvenir nous ne nous permettrons pas de déterminer sur quelles dépenses superflues ou exagérées on pourrait les trouver. Nous nous bornerons seulement à demander que tous les fonctionnaires publics généralement recon¬ nus pour être dépourvus de ressources néces¬ saires à leur existence, soient salariés dans toute la République. « Cette loi bienfaisante nous paraît aussi es¬ sentiellement juste que conforme aux vrais prin¬ cipes : nous attendons encore de votre sagesse et de vos lumières l’instruction publique et l’épurement des mœurs, nous marcherons et nous marchons toujours sur vos pas pour anéantir les aristocrates et tous les ennemis de la République. « Les membres composant la Société populaire de Provins, « Coppin, président; Lambert, secrétaire. « Provins, le 28e jour du 1er mois de l’an II de la République, une et indivisible. » IX. PÉTITION DU CITOYEN GONORD LE JEUNE POUR DEMANDER QUE DÉSORMAIS L’AMIDON SOIT FABRIQUÉ AVEC DES MARRONS D’ÏNDE (1). Suit le texte de cette pétition d'après un docu¬ ment des Archives nationales (2). Pétition présentée par le citoyen Oonord le 31 oc¬ tobre, 3e décade , lequel est caserné à Courbevoie, 3 e compagnie, section des Gardes-françaises, aux représentants du peuple. « Citoyens, « Je m’empresse de venir en votre sein aux fins de vous donner connaissance d’une décou¬ verte des plus importantes. « Jusqu’à ce jour l’on a vu sacrifier, dans la fabrication des amidons, une immense consom¬ mation de farine provenant de nos grains, qui nous ont toujours été de la plus grande utilité, et qui nous le deviennent en ce moment encore plus que jamais. « Nous avons à combattre des despotes, double abondance de vivres ne peut nous nuire, et tout homme doit coopérer autant qu’il lui est possible à cette augmentation, soit par son travail ou son industrie à consolider cette liberté qui nous est à tous si chère. « Eh bien, l’humanité ne souffrira plus de voir employer si inutilement les blés, orges, etc., à la fabrication des amidons/ amidons dont l’emploi cependant ne peut être interdit, vu que bien des (1) La pétition'du citoyen Gonord n’est pas men¬ tionnée au procès-verbal de la séance du 10 bru¬ maire an II; mais en marge de l’original qui existe aux Archives nationales, on lit : « Renvoyé aux co¬ mités de commerce et d’agriculture, le 1er décadi de brumaire, l’an II de la République. Basire, secrétaire. » En outre, on trouve un extrait de cette pétition dans le compte rendu de la séance du 10 bru¬ maire an II publié par le Journal du Soir (n° 928, p. 3, col. 2). (2) Archives nationales, carton F** 1473*/. états ne peuvent s’exercer sans y avoir recours, comme pour la fabrication des draps, comme aussi pour celle des toiles, les siamoises, les fabricants d’indiennes, blanchisseuses, cartiers, cordonniers et d’autres dont le détail serait trop long; lé luxe même ne souffrira pas de cette réforme. « Je viens donc, à l’appui, proposer ce qui suit pour remplacer les amidons d’aujourd’hui, ce sont des marrons d’Inde qui ont été regardés comme un fruit inutile tandis qu’on peut en tirer un grand profit et en même temps un grand secours, par la réforme de l’amidon dont on a fait jusqu’à ce jour usage. Il est donc urgent d’après la preuve incontestable de l’amidon tiré des marrons d’Inde, laquelle fait colle poudre, que l’on décrète qu’il ne sera plus fabriqué d’amidons avec les grains qui nous servent de nourriture, et qu’enfin l’on n’emploiera d’autres ingrédients que des marrons, à moins qu’une nouvelle découverte de cette nature ne vienne à se promulguer. « Je demande en outre afin que l’on ne puisse pas, soit accaparer, ou mettre lesdits marrons à un prix exorbitant, que les personnes qui en seraient possesseurs aient à ne les céder qu’à un prix qui sera par moi fixé proportionnellement à celui dont j’établirai ledit amidon. Je demande, aussi, comme seul auteur de cette découverte qu’on veuille bien m’accorder le droit d’être seul acquéreur desdits marrons, ou aux personnes chargées de mes pouvoirs, et que les préroga¬ tives par moi demandées me soient accordées comme récompense à mon utile découverte. « Gonord, le jeune. » Présenté à la Convention nationale le der¬ nier du 1er mois de l’an II de la République française et vulgairement le 31 octobre 1793, X. Le citoyen Le Fournier, ancien maire de TaVERNY, FAIT HOMMAGE A LA CONVENTION D’UNE ADRESSE AUX CITOYENS DES CAM¬ PAGNES (1). Suit le texte de la lettre par laquelle le citoyen Le Fournier fait hommage à la Convention de cette adresse (2). « Ce décadi du mois de brumaire de l’an II de la République française une et indivisible. « Citoyens représentants, « Votre sollicitude paternelle gémit de voir encore le fanatisme et la superstition désolef (1) La lettre et l’adresse du citoyen Le Fournier ne sont pas mentionnées au procès-verbal de la séance du 10 brumaire an II; mais il y est fait allu¬ sion dans le compte rendu de cette séance, publié par les Annales patriotiques et littéraires. En outre, l’original qui se trouve aux Archives nationales porte en marge : « Renvoyé au comité d’instruction pu¬ blique, séance du décadi de la lre décade du mois de brumaire üe l’an II de la République une et indi¬ visible. Basire, secrétaire. » (2) Archives nationales, carton F17 1008% dos¬ sier 1550. 102 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j JJ J™? 1793 11 1© territoire de la République, c’est pour anéan¬ tir ces fléaux de l'humanité que j’ai composé une adresse aux habitants de la campagne et pour leur faire connaître les avantages de la Constitution républicaine qu’ils ont acceptée. Puisse mon travail être utile à ma patrie et me mériter votre estime. « Le Fournier, ancien maire de Tavemy et membre de la société Le Pelletier. » Compte rendu des Annales . patriotiques et littéraires ( 1 ). Un pétitionnaire fait hommage à la Conven¬ tion d’une adresse qu’il a faite pour éclairer les habitants des campagnes, plus exposés aux sug¬ gestions de l’ aristocratie et du fanatisme. XI. Les administrateurs du district de Com¬ pïègne envoient a la Convention diverses pièces d’argenterie trouvées chez un ÉMIGRÉ ET DANS LES ÉGLISES (2). Suit le texte de la lettre des administrateurs du district de Compiègne et des arrêtés du conseil de district joints à cette lettre, d'après des documents des Archives nationales (3). Les administrateurs du district de Gompiègne au Président de la Convention nationale. « Compiègne, le 8e jour du 2e mois de l’an II de la République française une, indivisible, invincible et im¬ périssable. « Citoyen Président, « Nous envoyons à la Convention nationale des couteaux de table, des flambeaux d’argent, des couverts, des gobelets appartenant à un ci-devant compiégnois, habitant depuis longtemps la terre de l’esclavage. Us lui sont échus par suc¬ cession, et déposés chez un huissier, nous avons cru devoir nous en saisir pour la République. « Vous trouverez ci-joint le procès-verbal que nous avons dressé à cet égard. « Nous vous adressons encore des calices, des patènes, des croix que notre procureur syndic a découverts; une croix que la commune de Compiègne offre en don patriotique : le tout fera de bonne monnaie républicaine. « Citoyen Président, on ne connaît plus ici (1) Annales patriotiques et littéraires [n° 304 du 11 brumaire an II (vendredi 1er novembre 1793), p. 1416, col. 1]. (2) La lettre des administrateurs du district de Compiègne n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 10 brumaire an II; mais on en trouve un extrait dans le Bulletin de la Convention du 10® jour de la lre décade du 2e mois de l’an II (jeudi 31 oc¬ tobre 1793) et dans l’état des dons patriotiques in¬ séré au procès-verbal de la séance du 10 brumaire (p. 238). (3) Archives nationales, carton C 279, dossier 749. Les originaux, qui existent aux Archives nationales portent en marge la mention 5 « Mention honorable, insertion au Bulletin. » ni fêtes ni dimanches. Le 10e jour de chaque décade est le seul où l’on se permette de no point ouvrir les ateliers et les boutiques. « Cette semaine tous les cuivres des églises de ce district seront déposés à Amiens et vont couler dans les fonderies de canons. « Dans quatre jours deux prêtres se marient et s’élèvent enfin à la dignité d’époux-citoyens, et ces exemples vont avoir des imitateurs. « Périssent les tyrans ! Vive la République. « Ratton, vice-président; Carlier; Bertrand, procureur syndic, député suppléant à la Con¬ vention nationale. « P. S. La caisse est mise à la diligence à votre adresse. » Extrait des délibérations du conseil du district de Gompiègne du 1er jour du deuxième mois de Van deuxième de la Pépublique une et indi¬ visible (1). .S’est présenté le citoyen Loiseau, huissier près letri bunal de paix, lequel a dit que, par pro¬ cès-verbal d’inventaire du 7 août 1792 et jours suivants, il est constaté qu’il a été trouvé dans la maison de la veuve Monette de Brouville, décédée à Compiègne : 1° Six couteaux de table plaqués en argent, estimés douze livres. 2° Une paire de flambeaux d’argent aveo leurs-bobèches, une écuelle, deux gobelets à pied, le tout d’argent pesant six marcs, six onces trois gros, estimés 326 livres 5 s. 3° Deux cuillères, deux fourchettes et une petite cuillère d’argent, pesant un marc trois gros, estimés 52 livres 5 s. 4° Une paire de chandeliers, quatre cuillères et quatre fourchettes d’argent étranger, pesant ensemble cinq marcs, six onces, quatre gros, es¬ timés ci : 261 livres 7 s. 6 d. 5° Deux manches de couteaux en argent, pe¬ sant ensemble trois onces quatre gros, estimés 19 livres 13 s. 9 d. 6° Deux cuillères à ragoût, trois petites cuil¬ lères à café, pesant ensemble un marc trois onces, six gros, estimées 73 livres 7 s. 6 d. ; Que tout le appartenait au nommé Lœuillet, résidant à Bruxelles, et avait été déposé chez lui par jugement du tribunal du 22 août 1792. gytll a dit encore qu’il était dépositaire d’une somme d’environlbOO livres appartenant au même, sur laquelle se trouvent diverses oppo¬ sitions. Le procureur syndic a requis que l’argenterie susdésignée fût à l’instant déposée au secréta¬ riat pour être envoyée à Paris. Sur quoi, le conseil, considérant que la Répu¬ blique est en guerre avec l’èmpereur, a arrêté que l’offre faite par ledit citoyen Loiseau de re¬ mettre le tout, en le satisfaisant|de ce qui lui est dû, serait à l’instant effectuée; qu’expédition des présentes lui seraitdonnée pour lui servir de décharge. Quegquant à ce qui lui est dû pour sa garde depuis le 22 août 1792 jusqu’à ce jour, il en fixe le montant à la somme des deux cents livres, pour le paiement de laquelle somme il est de-(1) Archives nationales, carton G 279, dossier 749-