230 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE du bonheur ! Qui peut leur résister ? Demandez-le à ces barbares vaincus qui viennent de perdre leur proie, d’échapper leurs victimes humaines ! Vous êtes donc libres, ô nos frères ! O heureuse liberté ! l’homme sans toi, n’est qu’un vil insecte qu’on écrase à volonté ! Vous êtes libres : désormais le fruit de votre travail vous appartiendra : vous serez les chefs tranquilles de votre famille ; vos femmes et vos enfans ne seront plus vendus comme de vils animaux; un fouet meurtrier n’imprimera plus sur votre corps sensible le caractère révoltant de la cruauté ; votre vie ne dépendra plus du caprice d’un maître absolu ; les chaînes ne seront plus que pour les despotes, et la liberté pour tous les Français. Vous êtes donc libres, braves Américains ! O mer, ô vaste océan ! Pourquoi nous priver du doux plaisir d’embrasser nos frères, de les presser contre notre cœur, de les porter en triomphe entre nos bras, d’aller dans les plages sauvages qu’ils habitent, planter avec eux l’arbre de la liberté, l’arroser ensemble d’une libation fraternelle, l’orner des étendards sanglans arrachés au fanatisme, y suspendre les dépouilles de la tyrannie, y former de tous les infâmes instrumens de l’esclavage le plus glorieux des trophées, et y graver enfin sur le marbre immortel, cette devise : Mort aux tyrans, aux traîtres, aux conspirateurs ! Vive la Liberté, vive la République, une et indivisible, vive la Convention nationale ! Villedieu (présid.), Boutarel cadet, BOUYON aîné (secrét.) et BARRICAUD cadet (secrét.) 2 Les administrateurs du district de La Roche-Sauveur, département du Morbihan, la commune de Fontenay-sous-Bois (l), expriment leur joie de voir les complots des malveillans déjoués, et annoncent qu’ils ont célébré l’anniversaire de la mémorable journée du 31 mai. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [La comm. de Fontenay-sous-Bois à la Conv.; s.d.]{S). « Citoyens Représentans, après avoir rendus grâces à l’Etre Suprême principe Eternel de toutes les vertus et de la justice, au nom de notre Commune et de la Société Populaire, nous vous félicitons sur vos immortels travaux et pour vous exprimer nos vœux et l’interet que nous avons pris avoir déjouer encore une fois les projets des malveillans et des vils assassins, les fêtes époque du 31 Mai, celle du 20 Prairial que nous venons de celebrer dans notre commune sont la preuve des sentimens que nous professons en bons et vertueux Républicains. Nous sommes presque tous cultivateurs dans notre commune, et nous ne cessons d’être utils par nos sueurs a nos freres de Paris qui nous servent de remparts, les travaux de la campagne sont très (l) Département de Paris. (2) P.V., XLI, 301. Mon., XXI, 245. (3) C 309, pl. 1201, p. 22. pressant, c’est pourquoi nous vous addressons ces félicitations; Cependant nos bras sont prêts a s’armer au premier signal pour soutenir vos glorieux travaux qui affermissent de plus en plus la liberté, la fraternité et l’égalité dans toute la République une et indivisible et impérissable malgré tous les efforts des satellites des despotes qui voudroient annéantir notre bonheur et celui de tous les peuples. Vive la République vive la Montagne vive les Comités de Salut public et de Sûreté generale » Guillou (maire), Girardin, Coulon, Mainguet, Louis Vidiard, Breton, Joigneaux, Guérin, François LAPIC, Vitry LAPIC, HERICOURT, Genis-SON (présid. de la Sté popul.) [et 1 signature illisible.] 3 Le citoyen Prost, membre de la société populaire de Saulieu, département de la Côte-d’or; les administrateurs du district de Lunéville, département de la Meurthe; et les juges du tribunal du district d’Arles (l), félicitent la Convention de son décret du 18 floréal et adressent des hymnes et discours relatifs à la fête célébrée en l’honneur de l’Etre suprême. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité d’instruction publique (2). [Lunéville, 23 prair. IL Au présid. de la Conv.] (3). « Accepte, Citoien Président, pour la Convention Nationale, l’homage de respect, de reconnoissance et d’adhésion à tous ses principes, que lui offre le District de Lunéville. » Marguisson (Vice -Présid.), S. Renoux (secrét.) [Discours prononcé par le présid. du distr. 20 prair. II] Citoyens ! Le trône des Capets étoit à peine renversé que les Complices du dernier Tiran cherchèrent d’en ramasser les débris, les lâches ! ils avoient une soif dévorante de dominer; ils employèrent tous les crimes pour nous doner de nouveaux fers, soudoyés par les puissants ennemis de la liberté, ils achetèrent les assassinats, créèrent la disette; la calomnie et la corruption furent leurs moïens Bientôt ils croioient décourager le peuple, mais le Peuple resta inébranlable parce que sa cause est juste. Les chefs de cette première classe de conjurés ne sont plus, de nouvelles factions Se sont succédées sans intervale pour perdre la Liberté et la Liberté est restée debout Un dernier attentat vient d’être commis, mais hébert a paie de sa tête la Scélératesse de ses projets, et l’athéisme a disparu, hébert; monstre abominable ! tu pretendois allumer la guerre civile chez un peuple de frères tu voulois lui forger des chaînes (l) Pyrénées-Orientales. (2) P.V., XLI, 302. (3) F171010d, pl. 2, 3866. 230 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE du bonheur ! Qui peut leur résister ? Demandez-le à ces barbares vaincus qui viennent de perdre leur proie, d’échapper leurs victimes humaines ! Vous êtes donc libres, ô nos frères ! O heureuse liberté ! l’homme sans toi, n’est qu’un vil insecte qu’on écrase à volonté ! Vous êtes libres : désormais le fruit de votre travail vous appartiendra : vous serez les chefs tranquilles de votre famille ; vos femmes et vos enfans ne seront plus vendus comme de vils animaux; un fouet meurtrier n’imprimera plus sur votre corps sensible le caractère révoltant de la cruauté ; votre vie ne dépendra plus du caprice d’un maître absolu ; les chaînes ne seront plus que pour les despotes, et la liberté pour tous les Français. Vous êtes donc libres, braves Américains ! O mer, ô vaste océan ! Pourquoi nous priver du doux plaisir d’embrasser nos frères, de les presser contre notre cœur, de les porter en triomphe entre nos bras, d’aller dans les plages sauvages qu’ils habitent, planter avec eux l’arbre de la liberté, l’arroser ensemble d’une libation fraternelle, l’orner des étendards sanglans arrachés au fanatisme, y suspendre les dépouilles de la tyrannie, y former de tous les infâmes instrumens de l’esclavage le plus glorieux des trophées, et y graver enfin sur le marbre immortel, cette devise : Mort aux tyrans, aux traîtres, aux conspirateurs ! Vive la Liberté, vive la République, une et indivisible, vive la Convention nationale ! Villedieu (présid.), Boutarel cadet, BOUYON aîné (secrét.) et BARRICAUD cadet (secrét.) 2 Les administrateurs du district de La Roche-Sauveur, département du Morbihan, la commune de Fontenay-sous-Bois (l), expriment leur joie de voir les complots des malveillans déjoués, et annoncent qu’ils ont célébré l’anniversaire de la mémorable journée du 31 mai. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [La comm. de Fontenay-sous-Bois à la Conv.; s.d.]{S). « Citoyens Représentans, après avoir rendus grâces à l’Etre Suprême principe Eternel de toutes les vertus et de la justice, au nom de notre Commune et de la Société Populaire, nous vous félicitons sur vos immortels travaux et pour vous exprimer nos vœux et l’interet que nous avons pris avoir déjouer encore une fois les projets des malveillans et des vils assassins, les fêtes époque du 31 Mai, celle du 20 Prairial que nous venons de celebrer dans notre commune sont la preuve des sentimens que nous professons en bons et vertueux Républicains. Nous sommes presque tous cultivateurs dans notre commune, et nous ne cessons d’être utils par nos sueurs a nos freres de Paris qui nous servent de remparts, les travaux de la campagne sont très (l) Département de Paris. (2) P.V., XLI, 301. Mon., XXI, 245. (3) C 309, pl. 1201, p. 22. pressant, c’est pourquoi nous vous addressons ces félicitations; Cependant nos bras sont prêts a s’armer au premier signal pour soutenir vos glorieux travaux qui affermissent de plus en plus la liberté, la fraternité et l’égalité dans toute la République une et indivisible et impérissable malgré tous les efforts des satellites des despotes qui voudroient annéantir notre bonheur et celui de tous les peuples. Vive la République vive la Montagne vive les Comités de Salut public et de Sûreté generale » Guillou (maire), Girardin, Coulon, Mainguet, Louis Vidiard, Breton, Joigneaux, Guérin, François LAPIC, Vitry LAPIC, HERICOURT, Genis-SON (présid. de la Sté popul.) [et 1 signature illisible.] 3 Le citoyen Prost, membre de la société populaire de Saulieu, département de la Côte-d’or; les administrateurs du district de Lunéville, département de la Meurthe; et les juges du tribunal du district d’Arles (l), félicitent la Convention de son décret du 18 floréal et adressent des hymnes et discours relatifs à la fête célébrée en l’honneur de l’Etre suprême. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité d’instruction publique (2). [Lunéville, 23 prair. IL Au présid. de la Conv.] (3). « Accepte, Citoien Président, pour la Convention Nationale, l’homage de respect, de reconnoissance et d’adhésion à tous ses principes, que lui offre le District de Lunéville. » Marguisson (Vice -Présid.), S. Renoux (secrét.) [Discours prononcé par le présid. du distr. 20 prair. II] Citoyens ! Le trône des Capets étoit à peine renversé que les Complices du dernier Tiran cherchèrent d’en ramasser les débris, les lâches ! ils avoient une soif dévorante de dominer; ils employèrent tous les crimes pour nous doner de nouveaux fers, soudoyés par les puissants ennemis de la liberté, ils achetèrent les assassinats, créèrent la disette; la calomnie et la corruption furent leurs moïens Bientôt ils croioient décourager le peuple, mais le Peuple resta inébranlable parce que sa cause est juste. Les chefs de cette première classe de conjurés ne sont plus, de nouvelles factions Se sont succédées sans intervale pour perdre la Liberté et la Liberté est restée debout Un dernier attentat vient d’être commis, mais hébert a paie de sa tête la Scélératesse de ses projets, et l’athéisme a disparu, hébert; monstre abominable ! tu pretendois allumer la guerre civile chez un peuple de frères tu voulois lui forger des chaînes (l) Pyrénées-Orientales. (2) P.V., XLI, 302. (3) F171010d, pl. 2, 3866. SÉANCE DU 29 MESSIDOR AN II (17 JUILLET 1794) N" 3 231 plus pésantes que celles que cinq années de révolution avoient brisées, tu as crié hautement il n’y a point de Dieu, ô Blasphème ! le Peuple républicain, le français Sorti de l’esclavage a couvert ton sistème de la plus profonde indignation. Pour te confondre hébert : écoute, t’a dit le Peuple, écoute le cri de ta conscience, qui te laisse libre de tes actions, qui t’abandonne à cette versatilité de choisir le bien ou d’éviter le mal; consulte le témoignage de tes Sensations vois l’ordre admirable et périodique qui règne dans l’univers, qui à chaque pas te présente des merveilles infinies. Contemple et médite ! est-ce un hazard aveugle qui t’a doué de la sensiblité, qui te laisse savourer les délices du plaisir ou te fait craindre les angoises de la douleur ? Est-ce par bisarerie et caprice que l’astre du jour nous éclaire. Non, Citoyens, un être Suprême, un être éternel, qui se manifeste partout a donné à l’univers cette majesté qui transporte l’homme au delà de la Sphère humaine ; Une main toute puissante a lancé du cahos ces mondes qui roulent dans l’immensité de l’espâce, leurs mouvements contraires Sans se choquer, annoncent l’habileté de l’ouvrier. C’est le même qui fait éclore les fleurs et dont la bienfésance fait meurir les Moissons. Il tient dans Ses mains l’Equilibre de cette immense machine; il comprime le mouvement irrégulier de la Comete, comme il empêche les eaux de l’océan d’innonder le Globe. Divinité bienfésante ! peut-on te méconnoître à la Vue de ton ouvrage. Il n’y a que des fourbes et des factieux qui nient ton existence, il n’y a que la mauvaise foi et l’incrédulité Volontaire, qui s’étourdissent pour méconnoître ta puissance. freres et amis ne cherchons pas à définir la divinité : usons de ses bienfaits, Sacrifions à son Culte; la raison humaine Se perd dans la discussion de son essence infinië. Gardons nous bien de confondre le Dieu père des humains avec le Dieu des dévots. Le premier chérit Sa créature, console Ses enfants et leur distribue ses dons. Le Dévot intolérant fait de son Dieu un être affecté de passions, il le rend irascible et implacable Suivant son caprice ou ses intérêts; disons le mot, les prêtres et les Dévots ont usé de la divinité pour perpétuer leur domination, faire des dupes et servir leur haine ambitieuse. Quelques Sectes de Philosophes sont tombées dans d’autres erreurs. Les premiers ont rejetté Sur Dieu tous les maux indistinctement qui assiègent l’homme et ont tout rapporté au fatalisme, d’autres pour expliquer le mélange et l’origine du bien et du mal ont supposé deux êtres distincts et mauvais par essence. Ces Sistêmes répugnent également à la raison et à la Liberté dont l’homme Se sent intimement pénétré. Tous deux déposent contre la foiblesse de l’Esprit humain, lorsqu’il s’élève témérairement jusqu’à vouloir deviner Son Créateur. Mais quel sera donc le Dieu digne de nos adorations et de notre amour ? C’est celui qui nous comble de ses biens. C’est la vertu, c’est la Justice. La Vertu et La Justice, Citoïens voila nos devoirs. L’une et l’autre sont les bases fondamentales de la République, vous avez Juré de la maintenir, vous serez vertueux et Justes. Ainsi que l’institution publique prenne un nouvel essor, que les mœurs se régénèrent ; de cette régénération dépend le sort de la Liberté. Vous Serez Vertueux, vous serez Justes, la Vertu et la Justice engendrent l’Egalité. Liberté ! Egalité ! Sources Saintes du bonheur public, en vous adressant nos hommages, nous honorerons le culte du Dieu de paix, en brisant les restes du fanatisme, nous expierons les outrages faits à l’humanité, nous dissiperons les organes de toute Secte intolérante et alors le Dieu Consolateur du genre humain Sera Vraiment adoré. L’homme à l’ombre et sous les ailes de son Créateur ne trouvera de Véritable consolation que dans la certitude d’une autre Vie, et l’immortalité de l’ame; malgré les efforts de l’incrédulité cette immortalité est constante, car si tout se détruisoit avec le corps, pourquoi le méchant seroit-il continuellement rongé par la dent du remord ? Pourquoi Si tout finit avec la Vie, le Méchant craint-il la mort ? La mépriser, c’est Vanité, la craindre c’est puérilité, la Vérité est que le méchant la redoute et recule à son approche, parce qu’il Sent la Justice éternelle qui l’attend, l’homme vertueux la regarde sans effroi parce qu’il a l’espérance dans le cœur. Oui l’Espérance console l’homme, l’immortalité de l’ame le rasure. L’Epouse tendre S’entretient encore avec l’Epoux qu’elle vient de perdre, la piété filiale s’attache jusqu’au delà du tombeau : l’amitié, la douce amitié, conserve jusques dans les ombres du trépas et au milieu des catacombes. Pourquoi, Citoiens ? c’est que tout ne meurt pas, c’est que nous croions tous à l’immortalité. Vous péririez Sans retour, vous généreux deffen-seurs de la liberté; vous qui éteignez de votre sang la soif de la tirannie; vous qui tous les jours, à chaque instant sacrifiez Votre Vie pour la cause de l’humanité, Vous Péririez ! Non. les Enfants de la gloire ne meurent pas, et malgré que la Patrie reconnoissante arrose de ses pleurs vos tombes, vous vivez dans nos cœurs, comme vous, les Jeunes Barras et Viala Vivent dans l’immortalité. Et toi Robespierre, Si le fer parricide eut tranché le fil de tes jours, Si le brave Geoffroy n’eut arrêté le coup qui frappoit Collot d’herbois, Seriez vous l’un et l’autre descendus tout entiés dans les ombres éternelles d’un Tombeau stérile. Non généreux deffenseurs des droits de l’homme : de vos cendres Seroient nés de nouveaux Scevola, et l’immortalité vous élevoit dans tous les Cœurs françois un éternel monument de reconnoissance. comme les martirs Lepelletier, Marat, vous vivriez à jamais et votre Mémoire seroit le Palladium de la Liberté françoise. Mais, pour le bonheur de la france, vous avez échappé à la fureur des monstres couronnés; poursuivez vos hautes destinées; demain leurs trônes seront réduits en poussière, et vous aurez sauvé votre Patrie. SÉANCE DU 29 MESSIDOR AN II (17 JUILLET 1794) N" 3 231 plus pésantes que celles que cinq années de révolution avoient brisées, tu as crié hautement il n’y a point de Dieu, ô Blasphème ! le Peuple républicain, le français Sorti de l’esclavage a couvert ton sistème de la plus profonde indignation. Pour te confondre hébert : écoute, t’a dit le Peuple, écoute le cri de ta conscience, qui te laisse libre de tes actions, qui t’abandonne à cette versatilité de choisir le bien ou d’éviter le mal; consulte le témoignage de tes Sensations vois l’ordre admirable et périodique qui règne dans l’univers, qui à chaque pas te présente des merveilles infinies. Contemple et médite ! est-ce un hazard aveugle qui t’a doué de la sensiblité, qui te laisse savourer les délices du plaisir ou te fait craindre les angoises de la douleur ? Est-ce par bisarerie et caprice que l’astre du jour nous éclaire. Non, Citoyens, un être Suprême, un être éternel, qui se manifeste partout a donné à l’univers cette majesté qui transporte l’homme au delà de la Sphère humaine ; Une main toute puissante a lancé du cahos ces mondes qui roulent dans l’immensité de l’espâce, leurs mouvements contraires Sans se choquer, annoncent l’habileté de l’ouvrier. C’est le même qui fait éclore les fleurs et dont la bienfésance fait meurir les Moissons. Il tient dans Ses mains l’Equilibre de cette immense machine; il comprime le mouvement irrégulier de la Comete, comme il empêche les eaux de l’océan d’innonder le Globe. Divinité bienfésante ! peut-on te méconnoître à la Vue de ton ouvrage. Il n’y a que des fourbes et des factieux qui nient ton existence, il n’y a que la mauvaise foi et l’incrédulité Volontaire, qui s’étourdissent pour méconnoître ta puissance. freres et amis ne cherchons pas à définir la divinité : usons de ses bienfaits, Sacrifions à son Culte; la raison humaine Se perd dans la discussion de son essence infinië. Gardons nous bien de confondre le Dieu père des humains avec le Dieu des dévots. Le premier chérit Sa créature, console Ses enfants et leur distribue ses dons. Le Dévot intolérant fait de son Dieu un être affecté de passions, il le rend irascible et implacable Suivant son caprice ou ses intérêts; disons le mot, les prêtres et les Dévots ont usé de la divinité pour perpétuer leur domination, faire des dupes et servir leur haine ambitieuse. Quelques Sectes de Philosophes sont tombées dans d’autres erreurs. Les premiers ont rejetté Sur Dieu tous les maux indistinctement qui assiègent l’homme et ont tout rapporté au fatalisme, d’autres pour expliquer le mélange et l’origine du bien et du mal ont supposé deux êtres distincts et mauvais par essence. Ces Sistêmes répugnent également à la raison et à la Liberté dont l’homme Se sent intimement pénétré. Tous deux déposent contre la foiblesse de l’Esprit humain, lorsqu’il s’élève témérairement jusqu’à vouloir deviner Son Créateur. Mais quel sera donc le Dieu digne de nos adorations et de notre amour ? C’est celui qui nous comble de ses biens. C’est la vertu, c’est la Justice. La Vertu et La Justice, Citoïens voila nos devoirs. L’une et l’autre sont les bases fondamentales de la République, vous avez Juré de la maintenir, vous serez vertueux et Justes. Ainsi que l’institution publique prenne un nouvel essor, que les mœurs se régénèrent ; de cette régénération dépend le sort de la Liberté. Vous Serez Vertueux, vous serez Justes, la Vertu et la Justice engendrent l’Egalité. Liberté ! Egalité ! Sources Saintes du bonheur public, en vous adressant nos hommages, nous honorerons le culte du Dieu de paix, en brisant les restes du fanatisme, nous expierons les outrages faits à l’humanité, nous dissiperons les organes de toute Secte intolérante et alors le Dieu Consolateur du genre humain Sera Vraiment adoré. L’homme à l’ombre et sous les ailes de son Créateur ne trouvera de Véritable consolation que dans la certitude d’une autre Vie, et l’immortalité de l’ame; malgré les efforts de l’incrédulité cette immortalité est constante, car si tout se détruisoit avec le corps, pourquoi le méchant seroit-il continuellement rongé par la dent du remord ? Pourquoi Si tout finit avec la Vie, le Méchant craint-il la mort ? La mépriser, c’est Vanité, la craindre c’est puérilité, la Vérité est que le méchant la redoute et recule à son approche, parce qu’il Sent la Justice éternelle qui l’attend, l’homme vertueux la regarde sans effroi parce qu’il a l’espérance dans le cœur. Oui l’Espérance console l’homme, l’immortalité de l’ame le rasure. L’Epouse tendre S’entretient encore avec l’Epoux qu’elle vient de perdre, la piété filiale s’attache jusqu’au delà du tombeau : l’amitié, la douce amitié, conserve jusques dans les ombres du trépas et au milieu des catacombes. Pourquoi, Citoiens ? c’est que tout ne meurt pas, c’est que nous croions tous à l’immortalité. Vous péririez Sans retour, vous généreux deffen-seurs de la liberté; vous qui éteignez de votre sang la soif de la tirannie; vous qui tous les jours, à chaque instant sacrifiez Votre Vie pour la cause de l’humanité, Vous Péririez ! Non. les Enfants de la gloire ne meurent pas, et malgré que la Patrie reconnoissante arrose de ses pleurs vos tombes, vous vivez dans nos cœurs, comme vous, les Jeunes Barras et Viala Vivent dans l’immortalité. Et toi Robespierre, Si le fer parricide eut tranché le fil de tes jours, Si le brave Geoffroy n’eut arrêté le coup qui frappoit Collot d’herbois, Seriez vous l’un et l’autre descendus tout entiés dans les ombres éternelles d’un Tombeau stérile. Non généreux deffenseurs des droits de l’homme : de vos cendres Seroient nés de nouveaux Scevola, et l’immortalité vous élevoit dans tous les Cœurs françois un éternel monument de reconnoissance. comme les martirs Lepelletier, Marat, vous vivriez à jamais et votre Mémoire seroit le Palladium de la Liberté françoise. Mais, pour le bonheur de la france, vous avez échappé à la fureur des monstres couronnés; poursuivez vos hautes destinées; demain leurs trônes seront réduits en poussière, et vous aurez sauvé votre Patrie. 232 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Citoiens, secondons les efforts des généreux def-fenseurs des droits de l’homme. Que Cinq années de travaux, cinq années de sacrifices, et de privations ne soient pas inutiles pour la cause de la Liberté. La Liberté Triomphera Si la Loi est observée. Magistrats, administrateurs et vous tous bons Citoiens nous devons l’Exemple de l’obéissance à la Loi, Surveillons l’Egoiste, les traîtres et les fanatiques. Point d’autre cri que ralliement à la Convention nationale ; respect et reconnoissance envers ses Membres, plus d’autres besoins que de deffendre la sainte Montagne, ou de périr sous ses ruines. Ce Discours prononcé au milieu d’une grande assemblée de Citoiens, a été couvert des plus vifs applaudissemens ; et des cris aussi prolongés qu’unanimes de Vive la République, Vive la Montagne, Vivent les Généreux et fiers Républiquains qui font tête à tant de Monstres, ont donné à la fête de l’Etre Suprême ce Caractère de sublimité et d’Ener-gie que le Peuple françois déploié depuis son heureuse régénération. Marguisson, S. Renoux ( secrét .) 4 La société populaire de Colombe, département de l’Eure, applaudit au décret du 18 floréal, et assure la Convention de son dévouement à la révolution. (l) [Colombe, 21 prair. Il] (2) « Peres du Peuple Depuis votre entrée dans la glorieuse carrière que vous parcourez vous ne vous etes occupés que des moiens d’assurer a tous un bonheur sans nuages, le succès a suivi vos vues bienfaisantes, partout la justice et la vertu sont a l’ordre du jour. Vos décrets du 14 7bre. 24 Vendémiaire 18 Brumaire, 9 nivôse, 11 et 21 pluviôse 4 et 7 germinal, relatifs aux secours, et celui enfin du 22 floréal qui ordonne la formation d’un livre de la bienfaisance nationale donnent à tous des preuves spéciales de votre amour Paternel ; La Proclamation de l’être suprême et de l’immortalité de l’ame comble notre reconnoissance envers vous; notre Commune entière a reçu avec le plus grand enthousiasme ce mémorable decret, elle nous charge de vous en vouer ses remerecîmens, et c’est un mesage bien doux pour des sans-Culottes qui ne veulent que la Republique démocratique une et indivisible Et pour le maintien de laquelle ils seront toujours disposés a verser jusqu’à la dernière goûte de leur sang. S. et F. » Philippe Des Perrois, Paul Mier ( secret . ), Claude Lhomme, J. Duprey, Beliard [et 8 signatures illisibles]. (l) P.V., XLI, 302. Mon., XXI, 245. (2) C 310, pl. 1212, p. 3. 5 La société populaire de la commune de Cette, département de l’Hérault, jure de mourir plutôt que de souffrir qu’il soit porté atteinte à la représentation nationale, (l) [Cette, 23 prair. II] (2) « Représentants Votre décret qui a mis la vertu et la justice à l’ordre du jour, est aussi consolant que digne de votre energie et des sentiments du peuple que vous représentés. Ce décrèt lancé par la saine philosophie a dû porter l’éffroi dans le cœur des tirans et de leurs vils suppôts. Dans leur criminelle frénésie, ils osent tout pour vous anéantir, espérants anéantir avec vous la Liberté que nous vous devons; mais leurs barbares attentats seront inutiles, vos jours seront préservés, vous continuerés vos immortels travaux et la République sera sauvée. Non, Représentants ! vous n’aurés pas juré en vain de fonder le bonheur de l’humanité, les coups portés contre vous ne font qu’ajouter à votre gloire. Au’il est beau de braver la mort pour le salut de son paÿs ! restés fermes à votre poste, nous sommes tous debouts pour vous défendre, et malheur à ceux qui voudroient entraver votre marche Révolutionnaire. Législateurs, les vertus du peuple que vous représentés vous soutiendront sur la montagne du haut de laquelle émanent tant de lois salutaires; ce sont ces lois qui accélèrent de jour en jour l’agonie des tirans dont les derniers éfforts achèvent de creuser le précipice qui doit bientôt les engloutir. Le feu meurtrier dirigé contre Collot-derbois, le poignard liberticide appuyé contre le sein de Roberstpierre nous annoncent l’heure dernière des antropophages couronnés qui provoquent l’assassinat. Le génie tutélaire de la france, vient encore de conserver des jours bien chers à tous les amis de la liberté. Illustres montagnards, recevés le témoignage de la joye que nous en ressentons et acceptés notre nouveau serment de mourir tous pour vous défendre et maintenir le respect dû à la représentation d’un peuple libre ». Azema, J. Bte Martin, Brousse (secrét.), Marat Lepelletier ( ex-secrét . ) [et I signature illisible (présid .)]. 6 Le général de division Turreau, commandant à Belle-Isle-en-Mer, département du Morbihan, au nom de tous les militaires composant la garnison, félicite la Convention de son décret du 18 floréal. [Applaudissements] Mention honorable, insertion au bulletin. (3) (l) P.V., XLI, 302. Mon., XXI, 245. (2) C 310, pl. 1212, p. 2. (3) P.V., XLI, 302. Bin, 3 therm. 232 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Citoiens, secondons les efforts des généreux def-fenseurs des droits de l’homme. Que Cinq années de travaux, cinq années de sacrifices, et de privations ne soient pas inutiles pour la cause de la Liberté. La Liberté Triomphera Si la Loi est observée. Magistrats, administrateurs et vous tous bons Citoiens nous devons l’Exemple de l’obéissance à la Loi, Surveillons l’Egoiste, les traîtres et les fanatiques. Point d’autre cri que ralliement à la Convention nationale ; respect et reconnoissance envers ses Membres, plus d’autres besoins que de deffendre la sainte Montagne, ou de périr sous ses ruines. Ce Discours prononcé au milieu d’une grande assemblée de Citoiens, a été couvert des plus vifs applaudissemens ; et des cris aussi prolongés qu’unanimes de Vive la République, Vive la Montagne, Vivent les Généreux et fiers Républiquains qui font tête à tant de Monstres, ont donné à la fête de l’Etre Suprême ce Caractère de sublimité et d’Ener-gie que le Peuple françois déploié depuis son heureuse régénération. Marguisson, S. Renoux ( secrét .) 4 La société populaire de Colombe, département de l’Eure, applaudit au décret du 18 floréal, et assure la Convention de son dévouement à la révolution. (l) [Colombe, 21 prair. Il] (2) « Peres du Peuple Depuis votre entrée dans la glorieuse carrière que vous parcourez vous ne vous etes occupés que des moiens d’assurer a tous un bonheur sans nuages, le succès a suivi vos vues bienfaisantes, partout la justice et la vertu sont a l’ordre du jour. Vos décrets du 14 7bre. 24 Vendémiaire 18 Brumaire, 9 nivôse, 11 et 21 pluviôse 4 et 7 germinal, relatifs aux secours, et celui enfin du 22 floréal qui ordonne la formation d’un livre de la bienfaisance nationale donnent à tous des preuves spéciales de votre amour Paternel ; La Proclamation de l’être suprême et de l’immortalité de l’ame comble notre reconnoissance envers vous; notre Commune entière a reçu avec le plus grand enthousiasme ce mémorable decret, elle nous charge de vous en vouer ses remerecîmens, et c’est un mesage bien doux pour des sans-Culottes qui ne veulent que la Republique démocratique une et indivisible Et pour le maintien de laquelle ils seront toujours disposés a verser jusqu’à la dernière goûte de leur sang. S. et F. » Philippe Des Perrois, Paul Mier ( secret . ), Claude Lhomme, J. Duprey, Beliard [et 8 signatures illisibles]. (l) P.V., XLI, 302. Mon., XXI, 245. (2) C 310, pl. 1212, p. 3. 5 La société populaire de la commune de Cette, département de l’Hérault, jure de mourir plutôt que de souffrir qu’il soit porté atteinte à la représentation nationale, (l) [Cette, 23 prair. II] (2) « Représentants Votre décret qui a mis la vertu et la justice à l’ordre du jour, est aussi consolant que digne de votre energie et des sentiments du peuple que vous représentés. Ce décrèt lancé par la saine philosophie a dû porter l’éffroi dans le cœur des tirans et de leurs vils suppôts. Dans leur criminelle frénésie, ils osent tout pour vous anéantir, espérants anéantir avec vous la Liberté que nous vous devons; mais leurs barbares attentats seront inutiles, vos jours seront préservés, vous continuerés vos immortels travaux et la République sera sauvée. Non, Représentants ! vous n’aurés pas juré en vain de fonder le bonheur de l’humanité, les coups portés contre vous ne font qu’ajouter à votre gloire. Au’il est beau de braver la mort pour le salut de son paÿs ! restés fermes à votre poste, nous sommes tous debouts pour vous défendre, et malheur à ceux qui voudroient entraver votre marche Révolutionnaire. Législateurs, les vertus du peuple que vous représentés vous soutiendront sur la montagne du haut de laquelle émanent tant de lois salutaires; ce sont ces lois qui accélèrent de jour en jour l’agonie des tirans dont les derniers éfforts achèvent de creuser le précipice qui doit bientôt les engloutir. Le feu meurtrier dirigé contre Collot-derbois, le poignard liberticide appuyé contre le sein de Roberstpierre nous annoncent l’heure dernière des antropophages couronnés qui provoquent l’assassinat. Le génie tutélaire de la france, vient encore de conserver des jours bien chers à tous les amis de la liberté. Illustres montagnards, recevés le témoignage de la joye que nous en ressentons et acceptés notre nouveau serment de mourir tous pour vous défendre et maintenir le respect dû à la représentation d’un peuple libre ». Azema, J. Bte Martin, Brousse (secrét.), Marat Lepelletier ( ex-secrét . ) [et I signature illisible (présid .)]. 6 Le général de division Turreau, commandant à Belle-Isle-en-Mer, département du Morbihan, au nom de tous les militaires composant la garnison, félicite la Convention de son décret du 18 floréal. [Applaudissements] Mention honorable, insertion au bulletin. (3) (l) P.V., XLI, 302. Mon., XXI, 245. (2) C 310, pl. 1212, p. 2. (3) P.V., XLI, 302. Bin, 3 therm.