622 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { £\"rumaire “J1 tagne, présentée à la Commission par Jean-Vic¬ tor Campagne, citoyen français. La Commission, considérant qu’elle doit s’em¬ presser de saisir tous les moyens de propager l’opinion publique, d’échauffer les âmes, d’ali¬ menter et d’entretenir le feu sacré du patiotisme, dont tous les républicains doivent être sans cesse pénétrés; a arrêté unanimement cet ou¬ vrage, très propre à remplir ces vues ; et a voté des remerciements à son auteur. Délivré conforme au registre : Signé : Cattaért, président, D émaux, secrétaire général. Les administrateurs du conseil du départe¬ ment de la Moselle invitent la Convention natio¬ nale à rester à son poste, et lui font part qu’au cri de la patrie en danger, le peuple s’est levé tout entier dans le département de la Moselle; que ses magistrats ont marché avec lui à la fron¬ tière, et qu’ils ne sont tous rentrés dans leurs foyers qu’après avoir donné à la patrie 9 batail¬ lons de première réquisition, qui occupent déjà les villes frontières. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit la lettre des administrateurs du conseil du département de la Moselle (2) : Les administrateurs du conseil du département de la Moselle, à la Convention nationale. « Au cri de la patrie en danger, le peuple s’est levé tout entier dans le département de la Mo¬ selle, et ses magistrats ont marché avec lui à la frontière. Il n’est rentré dans ses foyers qu’a¬ près avoir donné à la patrie neuf bataillons de première réquisition, qui occupent déjà les villes frontières, qui sont organisés et s’exercent déjà dans les villes où ils sont en garnison. « Vous, mandataires du souverain, continuez à remplir l’attente du peuple; la journée du 31 mai a purgé votre sein des conspirateurs qui l’infectaient. « Déjà plusieurs ont expié leurs forfaits sous le glaive vengeur de la loi; mais les dangers ne sont point passés, les satellites des tyrans souil¬ lent encore le sol de la liberté. Chaque jour voit éclore dans l’intérieur une nouvelle trahison. Restez donc à votre poste, jusqu’à ce que la li¬ berté et l’indépendance nationales soient immua¬ blement assurées. « Metz, le 5e jour du 2e mois de la 2e année de la République française, une et indivisible. » {Suivent 10 signatures.) Les républicains de la Société populaire de Hoches [Loches], département d’Indre-et-Loire, félicitent la Convention sur la Constitution qu’elle a donnée à la France, et sur les mesures qu’elle a prises contre le fédéralisme. (IJ Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 93. {2J Archives nationales, carton C 279, dossier 752. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit l'adresse des républicains de la Société popu¬ laire de Loches (2) : Les républicains composant la Société populaire de Loches, département d’ Indre-et-Loire, aux représentants du peuple souverain. « Loches, le 14e jour du 2e mois de l’an II. « Législateurs, « Si jamais vous vous montrâtes véritable¬ ment dignes de votre honorable mission, ce fut dans les journées salutaires des 31 mai, 1er et 2 juin, en expulsant du temple de la liberté et livrant à la vengeance des lois ces mandataires infidèles, qui, sous l’ombre de l’inviolabilité, machinaient la ruine de la République. Vous prouvâtes à l’univers que la rage et les projets liberticides des tyrans doivent s’évanouir devant la volonté d’un peuple libre. « Depuis cette époque à jamais mémorable, amis vrais de la liberté, vous vous êtes constam¬ ment occupés de son affermissement. Mille lois salutaires ont préparé le bonheur des Français; vous avez révisé la Déclaration des droits et donné à la France une Constitution digne d’elle. Elle a reçu ce chef-d’œuvre de la raison et de l’esprit humain comme un bienfait de la divinité. Vous venez tout récemment encore de payer un juste tribut aux mânes de Pelletier et de Marat, en abandonnant au glaive national la tête de cette furie que l’Autriche semblait avoir vomie à la honte et pour le malheur de l’huma¬ nité. i « Cependant, législateurs, malgré l’immensité de vos travaux, votre carrière n’est pas encore achevée. Pitt, Cobourg et leurs vils agents n’ont pas perdu l’espoir insensé de nous redonner des fers. Vous seuls tenez le fil de leurs trames infer¬ nales; vous seuls connaissez et le mal et son siège; vous seuls pouvez donc efficacement appli¬ quer le remède. « Nous vous le répétons, législateurs, la mal¬ veillance est debout, elle attiédit les municipa¬ lités ; elle corrompt les corps administratifs ; elle circule en un mot dans toutes les veines du corps politique. Achevez par des mesures révo¬ lutionnaires d’extirper jusque dans sa racine, cette plante parasite qui s’efforce d’étouffer dans son accroissement le germe fécond et salu¬ taire de notre régénération. « Que des républicains justes et sévères des¬ cendent un instant de la Montagne; qu’ils par¬ courent les différentes parties de la République et soient spécialement chargés d’épurer les administrations . « Le vaisseau de l’Etat vogue encore sur une mer orageuse et couverte d’écueils : les vents, la tempête et la foudre semblent conspirer à l’envi pour le précipiter dans l’abîme. Vous êtes les pilotes à qui nous l’avons confié, nous vous invi¬ tons à ne le pas abandonner avant de l’avoir (1) Procès-verbauxjde la Convention, t. 25, p. 94. (2) Archives nationales, carton G 280, dossier 767. [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. I brumaire an il 023 19 novembre 1793 conduit au port et de l’y avoir solidement affermi sur ses ancres. « Alors, législateurs, vous pourrez céder la chaise curule à vos successeurs; alors, il vous sera libre de retourner dans vos paisibles foyers, où le front ceint de la couronne civique que vous préparent vos concitoyens, étroitement serrés dans leurs bras, vous éprouverez toutes les jouis¬ sances de l’âme vertueuse, du cœur sensible, dans les douces étreintes de la reconnaissance et de la fraternité. « GtAboré, président ; Pottier, secrétaire ; Faulquin, secrétaire. » La Société républicaine de Lorient adresse les mêmes félicitations à la Convention, qui en dé¬ crète la mention honorable et l’insertion au « Bulletin » (1). Suit Vadresse de la Société républicaine de Lorient (2). La Société populaire et républicaine de Lorient, à la Convention nationale. « Lorient, le 7e jour de la 3e décade de l’an II de la République française une et indivisible. « Citoyens législateurs, « Des traîtres entravaient votre marche répu¬ blicaine, le 31 mai dernier, le peuple en masse se leva, vous montra votre force, et vous prîtes des mesures pour purger votre sein. La faction Brissotine et complices avaient fléchi la tête, mais elle n’était point abattue, du milieu des cachots, d’accord avec les perfides qui siégeaient encore au Sénat, leur dessein était de perdre la République, mais vous les avez prévenus. C’est toi, Montagne bienfaisante, qui as pris l’en¬ gagement d’assurer notre liberté et qui, le 3 de ce mois, as fait livrer au glaive de la loi ceux qui préméditaient notre ruine, nous t’en rendons des actions de grâces, notre confiance est en toi, compte aussi sur nous. « Les membres du comité de surveillance, « J.-L. Ollivier fils, président; N.-S. Par-MANTIER; PeyRAUD; L.-R. ArNOÜLT; M. Grandjean aîné; Defosse; Duc. » Les républicains de Berat appellent la sévérité de la Convention sur les robinocrates, et propo¬ sent plusieurs mesures de répression contre ces vampires de la République. Ils se plaignent de n’avoir pas vu leurs noms inscrits parmi ceux des républicains qui ont in¬ vité la Convention à rester à son poste. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (3). Les citoyens composant la Société populaire de Bagé (4) invitent la Convention à rester à (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 94. (2) f Archives nationales , carton C 280, dossier 767. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 94. (4) D’après le Bulletin du 9e jour de la 2e décade son poste. Ils se plaignent de la disproportion du maximum des objets de première nécessité (1). Le conseil général de la commune de Beauvais jure de maintenir et de défendre jusqu’à la mort la sublime Constitution que la Convention a don¬ née à la France; il invite les Montagnards à res¬ ter à leur poste, à consolider leur ouvrage, à être les régénérateurs du genre humain, et à frapper tous les traîtres et les conspirateurs. Mention honorable et insertion au « Bulle¬ tin » (2). Suit Vadresse du conseil général de la commune de Beauvais (3). « Beauvais, le 11e jour de 2e mois de l’an II de la République une, indivisible et impérissable. « Citoyens législateurs, « Le conseil général de la commune de Beau¬ vais, composé de vrais sans-culottes qui ont contracté l’engagement inviolable de presser l’exécution de vos sages décrets et de toutes les mesures révolutionnaires que commandent les circonstances, vous invitent de rester à votre poste jusqu’à ce que la liberté et l’égalité soient établies sur des bases inébranlables; jusqu’à ce que le drapeau tricolore flottant dans toutes les communes de la République, les despotes coalisés quittent l’absurde, la folle prétention de nous asservir, et soient convaincus qu’un peuple libre ne reconnaît point d’autre maître que la loi, expression de sa volonté. « Oui, énergiques Montagnards, nous jurons de verser jusqu’à la dernière goutte de notre sang pour défendre cette sublime Constitution que vous nous avez donnée; consolidez Votre ouvrage, soyez les régénérateurs du genre hu¬ main. « Déjà, législateurs, vous avez frappé de grands coups ; vous avez fait tomber la tête des traîtres Capet et de celle de Marie-Antoinette, la plus scélérate des femmes ; vous avez purgé le Sénat français de ces perfides et insidieux dé¬ putés qui voulaient, par leur trame infernale, par leur manœuvre liberticide, plonger la France dans un abîme de maux. Depuis, tous vos ins¬ tants ont été consacrés au bonheur du peuple, vous n’avez laissé passer aucun jour sans pren¬ dre quelques mesures vigoureuses contre les ennemis de l’extérieur, et sans frapper les cons¬ pirateurs du dedans; vous venez surtout de porter un rude coup à l’égoïsme, à l’aristocratie des richesses par votre décret sur le maximum des objets de première nécessité, nous y applau¬ dissons et nous le ferons exécuter. « Restez donc à votre poste, le salut de la République l’exige et vous le commande; con¬ tinuez de frapper les traîtres, les conspirateurs et de prendre des mesures vigoureuses pour du 2e mois de l’an II, l’adresse de la Société popu¬ laire de Bagé fut renvoyée à la Commission des subsistances. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 94. : (2) Ibid. (3) Archives nationales, carton C 279, dossier 752.