SÉANCE DU 3 VENDÉMIAIRE AN III (24 SEPTEMBRE 1794) - N08 7-8 11 ce cri terrible se fasse entendre de tous les coins de la République, qu’il porte partout la terreur et l’effroi dans l’âme de ceux qui voudroient imiter le monstre audacieux qui a osé porté une main sanguinaire contre un des plus chauds amis de la liberté, oui l’indignation est à son comble et il est temps que la massue nationale écrase tous les ennemis de la patrie, et chaque jour tant de bienfaits seront-ils récompensés par tant de perfidie, est-il vrai que l’espoir de l’aristocratie survivra encore impunément au supplice du tyran que vous avez abattu dans la nuit du 9 au 10 thermidor? Eh bien législateurs, nous voyons la source de tant de malheurs dans le sistème de modérantisme que l’on ne cesse de prêcher hautement, ce sont les ours, les contre révolutionnaires, les aristocrates qu’on a remis en liberté qui machinent contre les jours de nos députés. Législateurs, et nous aussi nous demandons que la loi du 17 septembre relative aux gens suspects soit strictement exécutée, que ce vœu de tous les sans-culottes ne soit pas sans effet ou bien il n’y a plus de sûreté pour les bons citoyens... que l’Etre suprême qui veille à la destinée de la République française fasse bientôt découvrir le lâche assassin de Tallien pour que le monstre subisse la peine due à son crime. Vive à jamais la Convention nationale, et périssent les assassins. Les membres composant la société populaire de Champigny-sur-Veude Devauliverd, président, Ouvrard, secrétaire. 7 La société populaire de Verneuil, département de l'Eure, fait éclater son indignation pour l’atteinte portée à la représentation nationale dans la personne de Tallien, invite la Convention à continuer ses travaux, et jure de mourir pour sa défense. Mention honorable, insertion au bulletin (9). [La société populaire et républicaine de Verneuil à la Convention nationale, le 28 fructidor an II] (10) Citoyens Représentans, Après les nombreuses victoires remportées par nos phalanges républicaines sur les tirans coalisés, et qui leur font perdre tout espoir de nous asservir à leurs passions, ainsi qu’ils s’y attendoient; après que le Catilina moderne vient d’expier le châtiment que ses forfaits lui ont fait mériter, il se trouve encore des aristocrates assez lâches pour se servir de l’assassi-(9) P. V., XLVI, 45. (10) C 321, pl. 1349, p. 17. Bull., 6 vend, (suppl.). nat, afin de contenter leur féroce ambition et se venger du mépris que leur porte les républicains. Les monstres! Cette sorte de vengeance est bien digne d’eux. Comment ! Tallien, ce digne représentant, qui s’est si bien montré l’ennemi de l’oppression, a failli être encore une de leurs victimes ! Ah ! Citoyens représentans, les citoyens de cette commune ne peuvent pas assez vous dépeindre avec quelle indignation ils ont appris ce malheureux événement, qui n’a fait qu’augmenter leur zèle et leur attachement à la représentation nationale, et ressérer leurs liens indissolubles pour la Convention qu’ils chérissent tous; mais cependant ils sont tranquils sur le sort de ce représentant, le Dieu tutélaire, qui protège les vertus républicaines, est là pour arrêter la faulx tranchante qui pourroit couper le fil de ses jours. Citoyens Représentans, continuez toujours avec la même fermeté, vos glorieux travaux qui ne tendent qu’au bien commun, et vous remplirez la tâche que vous vous êtes imposée. Comptez toujours sur nous pour être un de vos fermes apuis, et pous voler au premier signal, vous faire un rempart indomptable de leur corps. Vive la République! Vive la Convention nationale ! Périssent les traitres et les intrigans. Quéru fils, vice-président. Suivent 4 pages de signatures (le nombre des signataires est de 603). 8 La garde nationale de Malestroit [Morbihan] félicite la Convention nationale d’avoir livré Robespierre et ses complices au glaive de la loi, et l’invite à achever le bonheur du peuple. Mention honorable, insertion au bulletin (11). [La garde nationale de Malestroit à la Convention nationale, le 28 fructidor an II] (12) Citoyens Représentants, Vous avez sauvé la patrie et nous avons applaudi au supplice des conspirateurs; recevez notre félicitation du grand caractère que vous avez déployé, pour déjouer et livrer au glaive vengeur des crimes, le traitre Robespierre et ses infâmes complices. Pères du peuple, achevez le grand œuvre, de son bonheur, et votre récompense sera, les bénédictions de vos concitoyens. Les membres du conseil d’administration de la garde nationale, Bain, commandant, Benoist, capitaine, et 7 autres signatures. (Il) P.-V., XLVI, 45. Bull., 13 vend, (suppl.). (12) C 321, pl. 1349, p. 18.