336 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE et sociétés populaires de ce département : il sera imprimé, publié et affiché. Fait à Agen, en directoire du département de Lot-et-Garonne, les jour, mois et an susdits (1). Signés : Lassort, président; Lacoste, Bidou, Lalyman, Loudoux et Dupin, administrateurs. Pour expédition : le secrétaire général du département de Lot-et-Garonne. Signé : Diché. 3 Le citoyen Rogniat, ex-député à l’Assemblée législative, fait hommage à la Convention d’un ouvrage intitulé : Moyens mécaniques; manière de s’en servir pour tirer dans tous les pays un grand parti de la force des vents. Mention honorable de l’offrande, et renvoi au comité d’instruction publique (2). [Paris, 21 therm. II] { 3). Représentants du peuple, Une grande force, celle du vent, agit sur toute la surface du globe. Sur l’océan, elle entraîne dans son cours nos vaisseaux d’un hémisphère à l’autre; sur terre elle donne, dans quelques contrées, le mouvement à des lourdes masses de pierre qui écrasent les grains dont nous composons notre nourriture. Mais voilà à peu près tout le service que l’homme a su tirer jusques ici d’un agent aussi puissant et aussi répandu. J’ai longtemps médité, travaillé, fait des essais pour donner à cette force un emploi plus étendu pour nos besoins, et je viens aujourd’hui faire hommage à la Convention des nouveaux moyens mécaniques qu’il m’a fallu inventer pour y parvenir. L’ouvrage que je vous offre, citoyens représentants, renferme, avec ces nouveaux moyens, un tableau des principaux avantages qu’on peut retirer pour la société de l’emploi de la force du vent. Ces avantages vous paroîtront sans doute assés grands pour les juger dignes de votre attention; et j’ose espérer, pour la perfection de l’agriculture et des arts, que la Convention, après avoir envoyé l’examen de mon ouvrage à ses comités, prendra mes inventions en considération, et en ordonnera successivement l’exécution pour tous les objets qui sont d’utilité publique. Rogniat (ex-député à l’Assemblée législative). 4 La société populaire de Béziers (4) informe la Convention qu’elle a monté, armé et équipé à ses frais un cavalier qui sert dans l’armée des Pyrénées-Orientales, et qu’elle a fait passer au receveur général à Montpellier (1) A Agen, chez la Veuve NOUBEL et fils aîné, Imprimerie du département, et libraires, rue Garonne, nos 2 et 3. (2) P.-V., XLIII, 110. Reproduit dans B?n, 30 therm. (2e suppl'). (3) C 315, pl. 1263, p. 26. (4) Hérault. un fonds d’environ 17 000 livres, produit d’une souscription volontaire pour contribuer à la construction d’un vaisseau; qu’en outre elle fait construire à ses frais une voiture suspendue et commode pour le transport de nos frères d’armes blessés : elle joint un état de différens effets d’habillement qu’elle a fait passer à l’armée des Pyrénées - Orientales . Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité des marchés (1). [La sté régénérée des Jacobins de Béziers amis de la constitution de 1 793, au cn président de la Conv.; Béziers, 2 therm. 7/7(2). Citoyen président, Notre société ne s’est point bornée à procurer à nos braves frères d’armes des chemises, des souliers et autres effets dont tu trouveras ci-joint un état détaillé : elle a monté, armé et équipé un cavalier jacobin qui sert dans l’armée des Pirénées-Orientales; et elle a fait passer au citoyen Poitevin, receveur-général à Montpelier, un fonds d’environ 17 000 liv., qu’elle a fait avec le concours des bons citoyens de notre comune, lequel fonds est destiné pour contribuer à la construction du vaisseau appellé l’Hérault. Ce n’est pas tout. Notre société fait construire actuellement une voiture suspendue qui sera infiniment commode pour le transport de nos frères d’armes malades : elle contiendra 16 ou 18 personnes. Voici encore, citoyen président, un trait de républicanisme que la Convention nationale apprendra avec intérêt. Notre société fut instruite, ces jours derniers, dans une de ses séances, que quatre orphelins de notre commune se trouvoient sans azile, sans appui, et absolument dénués de tout secours. Notre société porta de suite un regard paternel sur ces quatre infortunés. Il fut nommé aussitôt quatre comissaires pour les soigner et adoucir l’amertume de leur sort. Le premier soin des comissaires fut de leur acheter des vêtemens pour les couvrir. Tous les sociétaires, présens à la séance, s’approchèrent, par un mouvement spontané, du bureau, et là, chacun, consultant moins ses facultés que son devoir de secourir l’humanité souffrante, se hâta de reme-tre aux secraitaires une certaine somme, non pas dans l’idée de faire un don, mais bien de s’aquitter d’une dette sacrée. Indépendamment des fonds qu’il y eut en masse dans le même instant, la société donna pouvoir aux commissaires de prendre dans la caisse de son trésorier tous les fonds qui leur seroient nécessaires pour subvenir aux besoins de ces quatre enfants. Tu vois par là, citoyen président, que les vertus républicaines sont à l’ordre du jour dans notre société. S. et F. Vive le peuple ! Vive la Montagne ! Périssent les tirans, les traîtres, et les fédéralistes ! (1) P.-V., XLIII, 110. Bln, 27 therm. (2e suppl1); J. Sablier. n° 1487. (2) C 315, pl. 1263, p. 12. SÉANCE DU 21 THERMIDOR AN II (8 AOÛT 1794) - N° 5-7 337 Les membres composant le c. de correspondance : Barthès (ve présid.), Fabre, Rigal, Tu dieny, E. Lapeyre, H.Y. Mas, Lemaire, Frais-sine. P.S. Nous avons oublié, citoyen président, de te dire que notre société a encore fait un fonds de 3 000 liv. dont la répartition a été faite en faveur des pères et mères indigens de notre commune qui ont des enfans sur les frontières. Etat des chemises, souliers, bas et effets que la société des Jacobins de Béziers a fait passer à l’armée des Pirénées-Orientales : 316 chemises, 22 roupes, 5 habits uniforme, 3 lévites, 180 paires de souliers, 3 manteaux, un habit bleu, 3 vestes ou gilets, 3 culotes, 5 paires [de] guêtres de toile, 5 mouchoirs, un col mousseline, 5 cols basin, 5 cols noirs, 36 paires [de] bas, 3 sacs de toile, un sac de peau, 6 paires [de] mitaines de corde, 12 paires [de] bracelets de laine, 30 tourne-vis, une capote bourracan (?), 4 couvertures [de] laine, une redingote. 5 L’agent national près le district de Libre-val, département du Cher, annonce à la Convention que les biens d’émigrés se vendent avec le plus grand succès; que la fabrique de salpêtre est en pleine activité dans ce district; qu’il vient d’en envoyer à la raffinerie 1 759 livres [sic pour 7 159 livres], et que la fonderie de canons, établie par le représentant du peuple Ferry, sera sous peu en activité. Insertion au bulletin, renvoi au comité des domaines (1). [L’agent nat. près le distr. de Libreval au présid. de la Conv.; Libreval-sur-Cher, 8 therm. W(2). Frère et ami, Les immeubles des émigrés de mon arrondissement continuent de se vendre avec les succès les plus prononcés, et toujours aux cris unanimes de vive la république ! Douze lots qui avaient été évalués 15 160 ont été adjugés, ces jours derniers, à divers particuliers, pour 47 440 liv.; d’où il est résulté un bénéfice national de 32 280 liv. La fabrication du salpêtre prend ici chaque jour l’accroissement le plus révolutionnaire, malgré la pauvreté du sol en terres salpêtrées. Je viens d’envoyer à la raffinerie de l’unité 7 159 livres de salpêtre brut, et sous 4 jours, j’en expédierai encore 3 milliers. Je viens de faire monter un troisième atelier de salpêtre dans la commune de Charenton. La fonderie de canons, que le représentant du peuple, Ferry a établie à Libreval, sera en feu sous peu de jours. (1) P.-V, XLIII, 110. Bm, 28 therm. (1er suppl1). (2) C 313, pl. 1245, p. 3. Vive le gouvernement révolutionnaire, qui a régularisé tous les mouvemens de la République, et a sauvé la patrie ! J’en maintiendrai constamment l’organisation, de tous mes efforts et de toute mon ardeur civique, dans la circonscription de mon agence. Salut montagnard. Duriou. Citoyen président, Annonce à la Convention que l’esprit public se fortifie ici chaque jour. Dis-lui que l’anniversaire du 14 juillet 1789, de ce jour qui consacra le premier triomphe de la liberté sur le despotisme, a été célébré ici, le 26 messidor, avec le plus vif entousiasme et la fraternité la plus franche. J’ai fait un discours, sur l’autel de la patrie, analogue à cette époque, et aux faits mémorables qui l’ont suivie. J’ai peint les prodiges qui ont été enfantés par le génie de la liberté et l’esprit républicain; j’ai rappellé que le 14 juillet fut l’aurore de notre bonheur, et est le présage de l’affranchissement des nations. Duriou. 6 La société populaire de La Ferté-Gaucher, département de Seine-et-Marne, annonce à la Convention qu’étant instruite de la pénurie d’ouvriers pour recueillir la récolte, elle a arrêté, dans sa dernière séance, qu’elle se lèveroit en masse pour suppléer aux ouvriers que la malveillance et l’égoïsme retient oisifs chez eux, et qu’elle prouveroit ainsi aux ennemis de la République que tout moyen pour renverser les principes est vain. Mention honorable, insertion au bulletin (1). 7 L’administration du directoire du département du Bas-Rhin, séant à Strasbourg, transmet à la Convention nationale le trait de dévouement manifesté par les vétérans de cette commune, qui ont offert de faire le service de la place pendant que les jeunes bras de la garnison aideroient à recueillir la moisson. Elle annonce aussi que les jeunes gens s’exercent avec un zèle infatigable au maniement des armes. Mention honorable, insertion au bulletin (2). (1) P.-V., XLIII, 110-111. L’original (C 315, pl. 1263, p. 18) est signé des membres composant le c. de correspondance : Saint-Amand, Gontier, phalipou, Doublet, Robert; J. Sablier, n° 1487. (2) P.-V., XLIII, 111. Bm, 28 therm. (1er suppf). 22