SÉANCE DU 26 MESSIDOR AN II (14 JUILLET 1794) - Nos 17-18 139 Ie division, détachés à Altkirch, Département du Haut Rhin, se sont généreusement empressés, dès le mois de pluvios, d’économiser, au profit de leurs frères d’armes, et sur le nombre des rations (à eux attribuées pour leur strict nécessaire), dont la retenue leur est faite chaque mois au complet, savoir, dans le mois de pluvios, 60 rations, et 89 dans ceux de Germinal et floréal, en tout 149 rations. C’est moins à la valeur intrinsèque du don que font ces braves gendarmes, que s’arrêtteront des Républicains comme vous, Législateurs, qu’au mérite de l’intention bien-faisante, de la prévoyance fraternelle pour les besoins de nos armées, qu’au mode d’utillité en tout genre à sa patrie dont chaque français se fait chaque jour inventeur. La modestie, compagne fidelle de la bienfaisance, semblait faire un devoir à ces braves citoyens, de taire cette bonne action; mais le commissaire des guerres, chargé de leur police, en ayant eû connois-sance, à cru du sien de la répandre, et la Société populaire régénérée d’Hunningue, où il à fait effusion de ses sentiments à cet égard, s’est fait un mérite de l’appuyer dans son désir de transmettre au Sénat français les noms de ces républicains comme ils suivent; Pégard Brigadier Dupont gendarme Viard ainé idem Arnould idem et Monarque actuellement Mathieu. Recevez de plus, Législateurs, le nouveau serment de cette Société, de vous être invariablement attachée, et l’offre de chacun de ses membres de vous servir d’égide contre les poignards des piteux anglais comme les murs d’Huningue en sont un assuré contre les plats autrichiens. Continuez de faire voguer, au milieu des tempêtes, et des ouragants, le vaisseau de la Liberté, bientôt au port, pendant qu’a force de ramer, chacun de nous, en brave matelot, saura lutter contre le naufrage. Respect et fraternité ». BOUROTTE (présid.), BlZOS, Lamotte et VlNCENOT ( secrétaires ) [et une signature illisible] [Armée du Rhin, Manutention de Carspach, 1 er vent. II] Je soussigné Préposé des vivres a Carspach certifie que les citoyens gendarmes de la Ie Division Compagnie de Brand détachés au poste d’Altkirch ont genereusement cédé au profit de la Nation et pour aider à la subsistance de nos frères d’armes, la quantité de 60 rations de pain de munition de 24 onces l’un qu’il leur revient pour leur consommation du mois de pluviôse présente année... Ragot Cette fèble aufrande a ettée faire par les citoyens Pégard brigadier de gendarmerie du dep1. de la Loire inférieure, Dupont du même dep1., Viard ainé de-par1. de la Charante Inférieure, Arnoudje, Monarque (actuellement mathieu je.) [Carspach, 6 prair. Il] Gendarmerie Nationale Compagnie de Brand Détaché a Altkirch dans les mois de ( Germinal Pain revenant et non perçu 72 rations I Floréal id. 17 89 d’après le compte arrêté et le relevé du reçu fourni pend1 les mois susdit il reviendrait aux 6 gendarmes en ordonnance à Altkirch pend1 lesdit la quantité de 89 rations de pain du poids de 24 onces l’un. Le préposé aux vivres : RAGO 17 L’agent national près le district de Cla-mecy (l) envoie à la Convention nationale le tableau des dons patriotiques faits par les citoyens de ce district, pendant les mois de germinal et floréal; ils consistent en 403 chemises, habits, vestes, culottes, bas, souliers et autres objets. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoyé au comité des marchés (2). 18 La société populaire de Salies, district de Mont-Unité, département de Haute-Garonne, félicite la Convention nationale sur son décret du 18 floréal, relatif à l’existence de l’Etre Suprême et à l’immortalité de l’ame; lui exprime son indignation sur l’attentat dirigé contre les représentans du peuple Collot-d’Herbois et Robespierre, et elle l’invite à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (3). [Salies, s.d.] (4) « Citoyens Representans La plus douce, la plus sublime espérance de l’homme de bien, la recompense dans la vie future, source intarissable de consolation et de vertu, lui avait été pour ainsi-dire ravie : vous le lui avés rendû en décrétant que le Peuple français reconnoit l’existence de l’étre suprême et l’immortalité de l’ame. Qu’elle etoit d’une astuce profonde, la politique de ces conspirateurs corrompus, qui pour mieux dégrader l’homme et le royaliser désechoint son cœur par l’idée du néant, éteignoint en lui toute moralité, desesperoint sa conscience, et ne lui inspi-roint que du mépris pour lui meme et son semblable; mais le peuple français sent aujourd’hui plus que jamais toute la dignité de son être. Il reconnoit qu’il existe un être Suprême principe de toute vertu et protecteur du républicanisme : en remplissant son imagination de ces grandes pensées, il sent accroître dans son cœur, avec toutes les autres vertus, son amour pour la liberté et l’égalité, et sa haine implacable pour les tirans. (l) Nièvre. (2) P.V., XLI, 233. Bin, 2 therm. (2e suppl1). 3 P.V., XLI, 233. (4) C 310, pl. 1211, p. 10. SÉANCE DU 26 MESSIDOR AN II (14 JUILLET 1794) - Nos 17-18 139 Ie division, détachés à Altkirch, Département du Haut Rhin, se sont généreusement empressés, dès le mois de pluvios, d’économiser, au profit de leurs frères d’armes, et sur le nombre des rations (à eux attribuées pour leur strict nécessaire), dont la retenue leur est faite chaque mois au complet, savoir, dans le mois de pluvios, 60 rations, et 89 dans ceux de Germinal et floréal, en tout 149 rations. C’est moins à la valeur intrinsèque du don que font ces braves gendarmes, que s’arrêtteront des Républicains comme vous, Législateurs, qu’au mérite de l’intention bien-faisante, de la prévoyance fraternelle pour les besoins de nos armées, qu’au mode d’utillité en tout genre à sa patrie dont chaque français se fait chaque jour inventeur. La modestie, compagne fidelle de la bienfaisance, semblait faire un devoir à ces braves citoyens, de taire cette bonne action; mais le commissaire des guerres, chargé de leur police, en ayant eû connois-sance, à cru du sien de la répandre, et la Société populaire régénérée d’Hunningue, où il à fait effusion de ses sentiments à cet égard, s’est fait un mérite de l’appuyer dans son désir de transmettre au Sénat français les noms de ces républicains comme ils suivent; Pégard Brigadier Dupont gendarme Viard ainé idem Arnould idem et Monarque actuellement Mathieu. Recevez de plus, Législateurs, le nouveau serment de cette Société, de vous être invariablement attachée, et l’offre de chacun de ses membres de vous servir d’égide contre les poignards des piteux anglais comme les murs d’Huningue en sont un assuré contre les plats autrichiens. Continuez de faire voguer, au milieu des tempêtes, et des ouragants, le vaisseau de la Liberté, bientôt au port, pendant qu’a force de ramer, chacun de nous, en brave matelot, saura lutter contre le naufrage. Respect et fraternité ». BOUROTTE (présid.), BlZOS, Lamotte et VlNCENOT ( secrétaires ) [et une signature illisible] [Armée du Rhin, Manutention de Carspach, 1 er vent. II] Je soussigné Préposé des vivres a Carspach certifie que les citoyens gendarmes de la Ie Division Compagnie de Brand détachés au poste d’Altkirch ont genereusement cédé au profit de la Nation et pour aider à la subsistance de nos frères d’armes, la quantité de 60 rations de pain de munition de 24 onces l’un qu’il leur revient pour leur consommation du mois de pluviôse présente année... Ragot Cette fèble aufrande a ettée faire par les citoyens Pégard brigadier de gendarmerie du dep1. de la Loire inférieure, Dupont du même dep1., Viard ainé de-par1. de la Charante Inférieure, Arnoudje, Monarque (actuellement mathieu je.) [Carspach, 6 prair. Il] Gendarmerie Nationale Compagnie de Brand Détaché a Altkirch dans les mois de ( Germinal Pain revenant et non perçu 72 rations I Floréal id. 17 89 d’après le compte arrêté et le relevé du reçu fourni pend1 les mois susdit il reviendrait aux 6 gendarmes en ordonnance à Altkirch pend1 lesdit la quantité de 89 rations de pain du poids de 24 onces l’un. Le préposé aux vivres : RAGO 17 L’agent national près le district de Cla-mecy (l) envoie à la Convention nationale le tableau des dons patriotiques faits par les citoyens de ce district, pendant les mois de germinal et floréal; ils consistent en 403 chemises, habits, vestes, culottes, bas, souliers et autres objets. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoyé au comité des marchés (2). 18 La société populaire de Salies, district de Mont-Unité, département de Haute-Garonne, félicite la Convention nationale sur son décret du 18 floréal, relatif à l’existence de l’Etre Suprême et à l’immortalité de l’ame; lui exprime son indignation sur l’attentat dirigé contre les représentans du peuple Collot-d’Herbois et Robespierre, et elle l’invite à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (3). [Salies, s.d.] (4) « Citoyens Representans La plus douce, la plus sublime espérance de l’homme de bien, la recompense dans la vie future, source intarissable de consolation et de vertu, lui avait été pour ainsi-dire ravie : vous le lui avés rendû en décrétant que le Peuple français reconnoit l’existence de l’étre suprême et l’immortalité de l’ame. Qu’elle etoit d’une astuce profonde, la politique de ces conspirateurs corrompus, qui pour mieux dégrader l’homme et le royaliser désechoint son cœur par l’idée du néant, éteignoint en lui toute moralité, desesperoint sa conscience, et ne lui inspi-roint que du mépris pour lui meme et son semblable; mais le peuple français sent aujourd’hui plus que jamais toute la dignité de son être. Il reconnoit qu’il existe un être Suprême principe de toute vertu et protecteur du républicanisme : en remplissant son imagination de ces grandes pensées, il sent accroître dans son cœur, avec toutes les autres vertus, son amour pour la liberté et l’égalité, et sa haine implacable pour les tirans. (l) Nièvre. (2) P.V., XLI, 233. Bin, 2 therm. (2e suppl1). 3 P.V., XLI, 233. (4) C 310, pl. 1211, p. 10.