6 [Gonvenlioa: mtioaale.] ARCHIVES . PARLEMENTAIRES, j JJ brumajT® a” U le» âmes, soit par la famine. De là ces armées formidables que l?éner�ie des r�ubhcains fran¬ çais tient en.éahec, de la eet. agiotage ténébreux et cet accaparement concerté depuis longtemps pour nous enlever nos subsistances de première nécessité, et procurer le discrédit de nos assi¬ gnats. Les rentiers et riches propriétaires et boutiquiers étaient entrés, par . leur ambition, dans cette horrible coalition, il n’y avait donc pas de lois plus utiles que celles qui ont démo¬ nétisé les assignats à face royale, qui ne peuvent plus circuler dans les mains des républicains ; qui ont établi l’emprunt forcé sur les riches, à proportion de leur revenu, pour les forcer à contribuer de leur fortune aux frais d’une guerre, qui leur assure leurs propriétés, tandis que * leur sacri fice serait moins appréciable que celui des sans culottes qui prodiguent leur sang pour, la défense de la patrie; qui ont fixé le maxi¬ mum du prix des denrées et marchandises de première nécessité, lorsque l’avide commerçant faisait la contre-révolution en vendant chère¬ ment au peuple sa subsistance pour profiter de la disette que procurait nécessairement l’appro¬ visionnement considérable de nos armées. Ainsi, après avoir détruit l’aristocratie nobiliaire et sacerdotale, il vous restait encore à saper l’aris¬ tocratie des fortunes, en respectant le droit de propriété. Vous avez fait, par les armes de la rai¬ son, ce que les plus grands despotes n’ont pas opéré par la force; de faire contribuer, à raison de ses moyens, chacun des citoyens, au grand œuvre de la régénération; les pauvres par leurs bras, et les riches par leur fortune. « Continuez ainsi, braves et généreux Monta¬ gnards, à décréter les droits du peuple; pour nous, qui sommes des loyaux et francs républi¬ cains, nous vous jurons de seconder votre éner¬ gie en veillant à l’exécution des salutaires lois que votre sagacité doit encore vous dicter. « Lord at, président; Verdier, secrétaire; D. Moque, secrétaire. » ■ Les administrateurs du département des Deux-Sèvres, indignés de la perfidie qui a fait couler à Toulon le sang d’un représentant du peuple, de¬ mandent une vengeance aussi: éclatante que le crime des Anglais est atroce. L’insertion au « Bulletin » et la mention hono¬ rable de cette pétition sont décrétées (1). Suit la lettre des administrateurs du départe - ment des Beux-Sèvres (2). Les administrateurs et procureur général syndic du département des Beux-Sèvres, au Président de la Convention nationale. « Niort, le 7e jour du 2e mois de l’an II de la République française, une et indivisible. « Citoyen Président, « La perfidie la plus affreuse a fait couler, à Toulon le sang d’un de nos plus vertueux repré¬ sentants. Sa mort exige de tous les Français une vengeance aussi éclatante que le crime des An-' fiiy Procès-verbaux de la Connenttan, t. 25, .p,* 145. (21 Archives nationales, carton € .273, 'dossier 752. glais est abominable. Tel est le but de l’ adresse que nous présentons à la Convention nationale. « Poupard, président ; Morand, secrétaire gé¬ néral. Adresse (1) Extrait du registre des délibérations du conseil général du département des Beux-Sèvres. Séance publique du 7 du 2e mois de l’an-II de la République, une et indivisible. Il a été donné lecture, par un membre du comité de correspondance, du projet d’adresse à la Convention nationale, qu’il avait été chargé de rédiger, qui a été adopté à l’unanimité, ainsi qu’il suit : Le conseil, ouï le procureur général syndic, après avoir adopté la présente adresse, a arrêté qu’elle sera imprimée et envoyée à tous les dé¬ partements et sociétés populaires de la Répu¬ blique; Les administrateurs du département des Beux-Sèvres à la Convention nationale. « Les Français, brisant leu: s chaînes, tour¬ nèrent leurs regards sur ceux qu’ils eussent dû compter les premiers parmi leurs: frères. « L’ Angleterre semblait sourire à leurs succès et à la chute du despotisme. « Le Français estimait assez l'anglais pour croire que s’il ne l’aidait pas à anéantir les tyrans, il contiendrait au moins le cabinet de Saint - James, et l’empêcherait de se joindre aux mons¬ tres coalisés contre la liberté. « Mais, ô comble d’avilissement ! Nation indi¬ gne d’un rayon de liberté, dont tu ne fais usage que pour la vendre à ceux qui veulent l’acheter, et qui l’écrasent ensuite sous le poids de là plus dure tyrannie; Nation perfide, tu ne semblaîs caresser la France que pour lui donner un tigre royal de ton espèce ! « Tremblez, vils insulaires» vos trames horri¬ bles sont à découvert; l’or de Pitt n’aura servi qu’à le rendre plus odieux à l’univers, sa scélé¬ ratesse qu’à abreuver la terre de sang et à vous engager dans une guerre qui vous perd et vous déshonoré. La France debout, renonçant, à votre égard, à toute idée de philantrophie, ne posera jamais les armes que l’humanité ne soit vengée des crimes de Pitt et de ses agents. « Braves et incorruptibles Montagnards, vous, dignes représentants d’un peuple libre, vous qui ébranlez tous les trônes prêts à s’affaisser sous le poids de leurs crimes ; c’est à vous que les répu¬ blicains demandent une vengeance terrible. « Beauvais, notre représentant, a été assassiné à Toulon par les Anglais; ce n’est point assez d’avoir rompu toute liaison commerciale avec eux; « Ce n’est point assez d’avoir arrêté tous le* individus de cette nation qui, abusant de l’hos¬ pitalité, ourdissaient les trames les plus crimi¬ nelles. « La souveraineté du peuple est violée; il faut que la tête de Pitt et de ses agents tombe» ou que la Carthage moderne soit détruite. « Qu’une guerre à . mort soit déclarée aux Anglais,: jusqu’à ce que le peuple, français se soit vengé ou que. le peuple anglais, sortanteufta (1). Archives nationales, carton C 279, dossier 752.