SÉANCE I)U 15 THERMIDOR AN II (2 AOÛT 1794) - N°72 77 72 La compagnie des gardes-pompes de Paris pour les incendies, et ensuite la gendarmerie près les tribunaux et à la garde des prisons, sont admises à la barre : elles viennent féliciter la Convention sur la destruction des nouveaux conspirateurs, et protester de leur attachement à la représentation nationale. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [La compagnie des gardes-pompes de Paris pour les incendies, à la Conv.; s.cÉ] (2) Législateurs La compagnie des gardes-pompes de Paris pour les incendies viennent (sic) féliciter la Convention nationnal sur ses glorieux et pénibles travaux. Le nouveau Catilina n’est plus, la tette de l’hydre est abatu et le crime n’a plus d’asile sur notre sol. Législateurs, continuez; que votre énergie et vos lumières aprenent à l’univers étonez et aux tirans que, sous telle forme et telle nombres que se présente nos ennemis, ils seront anéanty. Périssent à jamais tous ceux qui ont osé me[t]re en balance la représentation nationale de 25 millions d’hom[m]es libres, avec l’astuce de quelques monstres à formes humaines, qui ne parloient notre langage que pour assouvir leurs embitions, et nous conduire par degrés aux horreur[s] de la tirannie, que nous détestons. Mais votre sagesse et le génie de la liberté étoit là, et la patrie a été sauvé[e], Législateurs, affrenchissez une compagnie d’hom[m]es libres qui gémissoient sous le joug d’une administration comunal, et qui, par un[e] économie mercantil[e] néglig[e]oient, malgré nos représentation�] multipliez, l’entretien et l’augmentation des accessoire[s] qui peuvent assurer le service des incendies, et dont la compagnie se proposoit de faire part au comité de salut public, ainsy que d’autres réfactions, dont l’importance exige des mesures de sûretez. Nous invitons la Convention d’effacer cette ligne de démarcation qui existe entre nous et nos frères d’armes par des moyens que votre sagesse seul[e] peut aviser, vu que notre service est bégaiement utile et nous tiens dans un espèce d’isolement qui nous prive des avantages que jouissent tous nos deffenceur[s] de la république. Quant à nous, fidelles à vos principes, nous jurons un attachement inviolable au maintien de l’unité et de l’indivisibilité et la représentation nationale. Vive la république, vive la montagne ! Le Doux (directeur), Moriset (sous-directeur), Cuffault (secrét.). (1) P.-V., XLII, 316. Mentionné par Bm, 26 therm. (2e suppl'); C. Eg., n° 715; M.U.. XLII, 252. (2) C 314, pl. 1 259, p. 22. [La gendarmerie nationale près les tribunaux et à la garde des prisons de Paris. A la Conv.; s.d] (1). Représentants du peuple, Catilina et ses infâmes complices ne sont plus. Ce jour qui devait être le tombeau de la liberté, ce jour où l’exécrable Henriot a dit qu’il eût fait périr 60 000 hommes, s’il en eût prévu l’issue, a été un deuxième 14 Juillet, a surpassé même cette journée à jamais mémorable, par la grandeur du péril que toute la France a couru, par le dévouement que tout Paris a fait éclater et par la sagesse et la magnanimité que vous avés déployées contre des scélérats hypocrites, bien plus redoutables que le tyran Capet, puisque leur marche ténébreuse couvrait un piège inconnu à toute la nation. Vous connoissés la profondeur du précipice qu’ils creusaient sous nos pas : Vous savés que, dans leur délire ambitieux et impie, ils ne se proposaient rien moins que d’élever sur les cadavres de la représentation nationale un trône ensanglanté par le meurtre des plus purs patriotes; mais il n’est pour les Manlius même, qu’un pas du Capitole à la roche tarpéïenne. Qu’elle sembla hideuse à tous les regards cette idole adorée, quand des mains hardies eurent déchiré le rideau derrière lequel son ambition dévorante s’était si longtemps cachée. qu’ils parurent lâches à leur tour, ces tigres altérés de sang dont la langue distillait la mort. Si nous osions nous séparer du reste des citoyens qui devaient être immolés dans ce jour de deuil et d’horreur, nous dirions que le signal du carnage devait commencer par nous. Nous ne parlerons pas de la scélératesse avec laquelle le fidèle instrument des affreux projets du moderne Catilina nous a fait incarcérer; nous ne dirons pas que l’infâme Hanriot courait dans les rues, criant, le pistolet à la main, d’arrêter, de désarmer, d’éventrer les gendarmes des tribunaux ; nous ne vous rappellerons pas que plusieurs de ces intrépides défenseurs de la représentation nationale ont été blessés pour avoir exécuté ses ordres au péril de leurs vies; nous ne vous les montrerons pas enfin tous, se multipliant, pour ainsi dire aux comité[s] de salut public, de sûreté générale, aux maisons d’arrêt, à la mairie, au Pont-Neuf, rangés en bataille auprès du canon d’allarme; poursuivant, atteignant les députés fugitifs, arrêtant le furieux Robespierre, le convulsionnaire Henriot et les autres complices du Cromwel français, qui se débattaient en vain contre leurs mains aussi incorruptibles que courageuses. Les gendarmes n’ont fait que leur devoir... bien mériter de la patrie a toujours été et surtout dans les circonstances les plus difficiles, l’objet de leurs désirs. Ils vous ont protesté par écrit dès la journée du 9, de leur dévouement à la sûreté du peuple et au maintien de la représentation nationale dont la dissolution entraineroit la ruine de notre patrie : Ils ne peuvent aujourd’hui résister au cri de leur (1) C 314, pl. 1 259. p. 27. Mentionné par B‘n, 27 therm. (1er suppl'). SÉANCE I)U 15 THERMIDOR AN II (2 AOÛT 1794) - N°72 77 72 La compagnie des gardes-pompes de Paris pour les incendies, et ensuite la gendarmerie près les tribunaux et à la garde des prisons, sont admises à la barre : elles viennent féliciter la Convention sur la destruction des nouveaux conspirateurs, et protester de leur attachement à la représentation nationale. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [La compagnie des gardes-pompes de Paris pour les incendies, à la Conv.; s.cÉ] (2) Législateurs La compagnie des gardes-pompes de Paris pour les incendies viennent (sic) féliciter la Convention nationnal sur ses glorieux et pénibles travaux. Le nouveau Catilina n’est plus, la tette de l’hydre est abatu et le crime n’a plus d’asile sur notre sol. Législateurs, continuez; que votre énergie et vos lumières aprenent à l’univers étonez et aux tirans que, sous telle forme et telle nombres que se présente nos ennemis, ils seront anéanty. Périssent à jamais tous ceux qui ont osé me[t]re en balance la représentation nationale de 25 millions d’hom[m]es libres, avec l’astuce de quelques monstres à formes humaines, qui ne parloient notre langage que pour assouvir leurs embitions, et nous conduire par degrés aux horreur[s] de la tirannie, que nous détestons. Mais votre sagesse et le génie de la liberté étoit là, et la patrie a été sauvé[e], Législateurs, affrenchissez une compagnie d’hom[m]es libres qui gémissoient sous le joug d’une administration comunal, et qui, par un[e] économie mercantil[e] néglig[e]oient, malgré nos représentation�] multipliez, l’entretien et l’augmentation des accessoire[s] qui peuvent assurer le service des incendies, et dont la compagnie se proposoit de faire part au comité de salut public, ainsy que d’autres réfactions, dont l’importance exige des mesures de sûretez. Nous invitons la Convention d’effacer cette ligne de démarcation qui existe entre nous et nos frères d’armes par des moyens que votre sagesse seul[e] peut aviser, vu que notre service est bégaiement utile et nous tiens dans un espèce d’isolement qui nous prive des avantages que jouissent tous nos deffenceur[s] de la république. Quant à nous, fidelles à vos principes, nous jurons un attachement inviolable au maintien de l’unité et de l’indivisibilité et la représentation nationale. Vive la république, vive la montagne ! Le Doux (directeur), Moriset (sous-directeur), Cuffault (secrét.). (1) P.-V., XLII, 316. Mentionné par Bm, 26 therm. (2e suppl'); C. Eg., n° 715; M.U.. XLII, 252. (2) C 314, pl. 1 259, p. 22. [La gendarmerie nationale près les tribunaux et à la garde des prisons de Paris. A la Conv.; s.d] (1). Représentants du peuple, Catilina et ses infâmes complices ne sont plus. Ce jour qui devait être le tombeau de la liberté, ce jour où l’exécrable Henriot a dit qu’il eût fait périr 60 000 hommes, s’il en eût prévu l’issue, a été un deuxième 14 Juillet, a surpassé même cette journée à jamais mémorable, par la grandeur du péril que toute la France a couru, par le dévouement que tout Paris a fait éclater et par la sagesse et la magnanimité que vous avés déployées contre des scélérats hypocrites, bien plus redoutables que le tyran Capet, puisque leur marche ténébreuse couvrait un piège inconnu à toute la nation. Vous connoissés la profondeur du précipice qu’ils creusaient sous nos pas : Vous savés que, dans leur délire ambitieux et impie, ils ne se proposaient rien moins que d’élever sur les cadavres de la représentation nationale un trône ensanglanté par le meurtre des plus purs patriotes; mais il n’est pour les Manlius même, qu’un pas du Capitole à la roche tarpéïenne. Qu’elle sembla hideuse à tous les regards cette idole adorée, quand des mains hardies eurent déchiré le rideau derrière lequel son ambition dévorante s’était si longtemps cachée. qu’ils parurent lâches à leur tour, ces tigres altérés de sang dont la langue distillait la mort. Si nous osions nous séparer du reste des citoyens qui devaient être immolés dans ce jour de deuil et d’horreur, nous dirions que le signal du carnage devait commencer par nous. Nous ne parlerons pas de la scélératesse avec laquelle le fidèle instrument des affreux projets du moderne Catilina nous a fait incarcérer; nous ne dirons pas que l’infâme Hanriot courait dans les rues, criant, le pistolet à la main, d’arrêter, de désarmer, d’éventrer les gendarmes des tribunaux ; nous ne vous rappellerons pas que plusieurs de ces intrépides défenseurs de la représentation nationale ont été blessés pour avoir exécuté ses ordres au péril de leurs vies; nous ne vous les montrerons pas enfin tous, se multipliant, pour ainsi dire aux comité[s] de salut public, de sûreté générale, aux maisons d’arrêt, à la mairie, au Pont-Neuf, rangés en bataille auprès du canon d’allarme; poursuivant, atteignant les députés fugitifs, arrêtant le furieux Robespierre, le convulsionnaire Henriot et les autres complices du Cromwel français, qui se débattaient en vain contre leurs mains aussi incorruptibles que courageuses. Les gendarmes n’ont fait que leur devoir... bien mériter de la patrie a toujours été et surtout dans les circonstances les plus difficiles, l’objet de leurs désirs. Ils vous ont protesté par écrit dès la journée du 9, de leur dévouement à la sûreté du peuple et au maintien de la représentation nationale dont la dissolution entraineroit la ruine de notre patrie : Ils ne peuvent aujourd’hui résister au cri de leur (1) C 314, pl. 1 259. p. 27. Mentionné par B‘n, 27 therm. (1er suppl'). 78 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE coeur qui vient vous assurer que les coups parricides des conspirateurs les perceront tous avant d’arriver jusqu’à vous, ou plutôt que leur courage sera toujours l’écueil contre lequel viendront se briser les attentats de la rébellion, si jamais ce monstre exécré osait relever sa tête hideuse. Liberté égalité, unité, indivisibilité de la République, éternel ralliement auprès de la Convention nationale, telle a toujours été, telle sera toujours la profession de foi des officiers, sous-officiers et gendarmes près les tribunaux et à la garde des maisons d’arrêt de Paris. Vive la République ! Vive la Convention. B. Dumesnil( chef de bnn, commandant), Char-tou, Hervé, Labre, Daix ( brigadier ), Le Clercq, Passereau, Héraut, Le Cornu, Debusne (lieutenant), C. Lauzel ( maréchal-des-logis ), Jannin ( lieutenant ), Miot, Benaudin, Roulleau, Goby ( lieutenant ), Dubois, Tiburce, Sadnet (capitaine), Mathieu, Rochette, Legendre, Le Fèvre, Charpentier, Jannolles (brigadier), Didier, Chaulaire, Onfroy, Daulé, Froment, Lecomte, Géte [et 2 signatures illisibles]. 73 La section de l’Homme Armé, qui s’est empressée le 9, au milieu des périls, d’ apporter à la Convention nationale la résolution de lui servir de rempart, vient l’assurer que tous les citoyens qui la composent sont autour de la repésentation nationale, et qu’ils périront tous jusqu’au dernier, avant qu’elle soit seulement menacée. Mention honorable, insertion au bulletin (1) [s.d.] (2) La section de l’Homme-Armé s’est empressée, le 9, au milieu des périls de vous apporter la résolution inébranlable de vous servir de rempart. Son dévouement a été unanime. Le peuple françois est pur comme la liberté. Toutes les sections de Paris ne font qu’une. La Convention nationale a plus d’une fois sauvé la République. Vous venez, citoyens représentans, de donner un grand exemple de justice à l’univers. Vous ne connoissez d’amis de la patrie que ceux qui la servent; vous avez purgé la terre des monstres et des impies qui souilloient encore le sol de la liberté. Citoyens représentants, nous sommes autour de vous; nous périrons tous jusques au dernier avant que la Convention nationale soit seulement menacée. Voilà l’acfe de dévouement que nous venons renouveller dans cette assemblée, centre de l’autorité, et de l’union et de [la] force nationale. Votre courage et votre énergie répondent à la patrie de son salut; continuez, citoyens représentants, vous êtes à votre poste, la patrie est tranquille; restez à ce poste, que vous avez si bien garanti des attaques des conjurés. La République triomphera de tous ses ennemis au-dedans et au-dehors. Vive la République ! Vive la Convention. Leroux ( ve-présid .). 74 Des députations de la société populaire de Rozoy-l’Unité3, département de Seine-et-Marne, de la commune de Livry, district de Gonesse, département de Seine-et-Oise, de la société populaire de Soisy-Maratb, district de Corbeil, de la commune de Tavernyc, de la commmune de Vitry-sur-Seined, district de Bourg-Egalité, de la municipalité, du comité de surveillance et de la société populaire de Charenton-Républicain, ci-devant Saint-Maurice6, département de Paris, se succèdent à la barre : toutes expriment leurs sentimens de reconnoissance et d’admiration pour le courage et l’énergie avec lesquels la Convention nationale a détruit, dans la journée du 9 au 10, et la conspiration et les conspirateurs. Elles l’invitent à rester à son poste, et protestent de leur inviolable attachement à la représentation nationale (1). a [ Rozoy-VUnité , séance du 13 therm. II\ (2) Représentans, Vous venez d’acquérir des titres imprescriptibles à l’amour et à la reconnoissance des François. Quoi ! un nouveau Catilina avoit formé le projet d’usurper la souveraineté du peuple; il vouloit, l’artificieux Robespierre, faire son domaine de la plus belle contrée du monde. Quoi 1 la première nation de l’univers, après 5 années de révolution, après tant d’énergie, de sacrifices et de courage, seroit devenue la proye d’un trium-virat, de 3 fourbes et d’un ambitieux militaire. Non, le génie de la liberté veilloit sur la France régénérée. Vos coeurs fidèles brûloient du saint amour de la liberté; mandataires du peuple, vous n’avez vu que le salut du peuple; vous l’avez opéré par votre courage énergique. Vous avez encore une fois sauvé la patrie; et les monstres qui en avoient médité la perte ont disparu du sol de la France qu’ils souilloient. Grâces immortelles vous soient rendues; continuez, représentans; il n’est plus pour vous d’obstacles désormais. Ne souffrez jamais qu’un individu quelqu’il soit, s’empare du gouvernail de l’opinion publique : frappez, de la massue du peuple souverain, tous les infâmes complices des triumvirs; que leur exemple apprenne aux ennemis de la liberté que le peuple est incorrup-(1) P. V., XLII, 316. (1) P.-V., XLII, 316. (2) C 314, pl. 1 259, p. 28. (2) C 314, pl. 1 259, p. 21; ff", 23 therm.