354 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES-) g novembre damné et de recevoir un salaire gratuit, vint, il y a quinze jours, me dire qu’il désirait rentrer dans la société, devenir bon eitoyen, bon père de famille, Je l’ai placé dans mes bureaux, et il vit honorablement, puisqu’il vit de son travail. « Envoyé il y a deux jours dans le district de Corbeil avec le citoyen Rousselin, commis¬ saire du conseil exécutif pour la régénération de l’esprit républicain, ils en reviennent après s’être conduits en apôtres de la liberté. Les habitants de cette commune, touchés de cette métamor¬ phose, et jaloux de l’imiter, viennent, à l’instar de la commune de Ris, de déclarer solennelle¬ ment qu’ils ne voulaient plus de curé, et que la République ne payait plus que les hommes qui combattent pour elle. Je suis chargé de vous transmettre ce vœu solennel, heureux de pouvoir vous annoncer les progrès tranquilles d’une phi¬ losophie révolutionnaire, qui décharge la Répu¬ blique d’une dette contractée et payée par la bonté nationale. « Paré. » Pétition proposée par les commissaires du pouvoir exécutij, aux républicains de la ville de Corbeil, et acceptée à V unanimité par la commune (1). « Citoyens législateurs, ' « La commune de Ris vient de donner un bel exemple à la République. Lorsqu’en butte aux efforts réunis des despotes coalisés et des aristo¬ crates de l’intérieur, la liberté a besoin des tré¬ sors qui lui appartiennent, avons -nous le droit d’en disposer autrement que pour le maintien de l’éganté? Non, sans doute, le peuple souve¬ rain ne doit point payer d’êtres inutiles dans la République. « Les républicains de la ville de Corbeil ont arrêté, qu’attendu la vieillesse et l’infirmité de leur curé, les secours alimentaires dont il a be¬ soin lui seront continués pendant sa vie, mais qu’après sa mort son traitement serait supprimé pour ses successeurs, chacun devant payer son culte, il sera libre aux républicains de notre ville de payer individuellement les frais de eulte particuliers qu’ils exerceront, mais la Républi¬ que ne payera plus que les hommes qui combat¬ tront pour elle. » (Suivent 155 signatures.) Les 'administrateurs et procureur général syn¬ dic du département d’Ille-et-Vilaine invitent la Convention nationale à rester à son poste, et lui font part que le département de h Manche, in¬ formé de leur position inquiétante, à cause des brigands échappés de la Vendée, qui se sont ré¬ pandus dans différents points, s’est empressé de venir à leur secours, et que, secondé par le repré¬ sentant du peuple Pocholle, ils espèrent annoncer dans peu à la Convention la destruction totale de ces brigands. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (2). (1) Archives nationales, carton C 278, dossier 735. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. .323, Suit la lettre des président, administrateurs et procureur général syndic du département d'Ille-et-Vilaine (1). Les président, administrateurs et procureur général syndic du département d'Ille-et-Vilaine, à la Convention nationale. « Citoyens législateurs, « Les brigands, battus dans la Vendée, vien¬ nent d’envahir différents points des départe¬ ments limitrophes pour y perpétrer sans doute les horreurs qu’ils ont commises dans les mal¬ heureuses contrées qu’ils ont dévastées. Notre inquiétude eût été au comble si l’énergie bien prononcée de nos braves gardes nationales ne nous fût un sûr garant que ces viles hordes d’es¬ claves ne tarderaient pas à être anéanties. « Le département de la Manche, informé de notre position malheureuse, s’est empressé de voler à notre secours; il a senti nos dangers et est accouru défendre ses frères. La liberté ou la mort, tel est le cri de ralliement qui anime nos gardes nationales, ils ont juré de sauver la Ré¬ publique, et leur serment ne sera pas vain. « Stables au poste que la patrie nous a confié, nous connaissons les devoirs que la loi nous im¬ pose, nous les remplirons, et, secondés par Po¬ cholle, votre collègue, nous espérons vous an¬ noncer en peu, la destruction totale de ces bri¬ gands, et il ne restera d’eux que le souvenir af¬ freux de leurs crimes. « Pour vous, législateurs, restez à vos postes, jusqu’à la paix, vous seuls pouvez sauver la République, vous le devez, vous tiendrez parole et montrerez à l’Europe étonnée ce que peut un peuple qui combat pour sa liberté. (Suivent 13 signatures.) La Société républicaine de Roehefort, après avoir témoigné ses regrets sur la mort du brave Tartu, capitaine de vaisseau, tué à bord de V JJra-nie, dans un combat contre une frégate anglaise, annonce qu’elle va honorer la mémoire de ce courageux marin et les vertus héroïques qu’il a manifestées pour le soutien de la liberté, en lui érigeant un monument. La Société de Roehefort termine son adresse en recommandant particu¬ lièrement à la Convention nationale la famille du brave Tartu, et surtout un de ses fils, âgé de 16 ans, qui a combattu à côté de son père. La Convention nationale ordonne l’insertion de cette adresse au « Bulletin » et renvoie au mi¬ nistre de la guerre pour l’avancement du jeune Tartu (2). La Société des Amis de la liberté et de l’égalité séant à Broyés, district de Sézanne, annonce à la Convention nationale qu’elle vient de s’orga¬ niser, et lui fait hommage de ses premiers mo¬ ments; élle l’invite à rester à son poste jusqu’au moment où; la patrie sera sauvée, où le peuple français sera libre. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (3). (1) Archives nationales, carton C 279, dossier 751. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 323. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 323.