656 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. ! primaire an II (22 novembre 1793 Suit la teneur de ces diverses lettres d’après des originaux gui existent aux archives du minis¬ tère de la guerre. A. Le citoyen L. Hoche, commandant l’armée de la Moselle, au citoyen Bouchotte, ministre de la . guerre (1). « Bliescastel, le 28 brumaire, l’an II de la République française. « Je suis parti hier à quatre heures du matin de Sarreguemines avec la seconde division de l’armée, tandis que la première (Taponier) sortie de Sarrelibre fut passer la Blise à Blisbruken et Renheim. Ce fut alors que l’avant-garde réunie chasse l’ennemi trois lieues devant elle sans grande résistance de la part de celui-ci, qui alla se porter sur les hauteurs de Bising. « L’armée, par différentes marches se joignit bientôt, et après une courte halte je fis attaquer vigoureusement. Chacun de nous a fait son devoir, et l’ennemi a cru faire le sien en quittant pendant la nuit une position importante; il m’a laissé maître de Bliescastel : j’y suis entré aujourd’hui, et je pars demain pour les pour¬ suivre. Les colonnes de Saarbruck et de Sarre¬ libre ont également obtenu le plus grand succès. « Tu connais mes dispositions, je vais aller en avant et j’espère que sous peu la République sera vengée. Vivre libre et punir les tyrans, et le voeu des soldats de l’armée sera rempli. « La République a perdu dans ces diverses attaques à peu près soixante de ses défenseurs, et peut-être cent cinquante blessés. Je regrette beaucoup le général de brigade Lombard, qui a succombé à la tête de l’infanterie. « L. Hoche. « P. S. En arrivant à Bliescastel on a agi révo-lutionnairement, le luxe des temples en a été enlevé, les sans-culottes en rendront hommage à l’ Éternel, sachant bien que ce ne sont pas ces bêtises romaines qui lui sont agréables, mais bien la pureté du cœur. » Au ministre de la guerre (2). « Au quartier général le 28 brumaire, an II. « J’apprends à l’instant que les ennemis ont eu 700 hommes blessés, tu peux juger du nombre des morts. Comme je n’aime pas à exagérer, je n’ai pas voulu t’en faire part dans ma lettre que je n’en aie acquis la certitude. « L. Hoche. » Le citoyen L. Hoche, commandant l’armée de la Moselle, aux citoyens composant le comité de Salut public (3). chargé et battu l’ennemi, la cinquième ne l’a pas fait parce qu’elle était en observation. L’attaque a commencé le 27, vers 6 heures du matin, et, pendant trois heures (1), de hauteur en hauteur, par un épais brouillard et des chemins détestables, les sans-culottes ont repoussé les biens vêtus. Arrivés sur les hauteurs de Bi-sengue, ces messieurs s’y portèrent. La division de droite, à qui je donnai ordre de charger, le fit vigoureusement; le combat dura jusçu’à la nuit, les ennemis en profitèrent pour se retirer vers Hombourg et Deux-Ponts, où j’espère aller leur rendre visite. « La division de Vincent, ce même jour, les poussa jusqu’à Saint-Imbert, et une quatrième, commandée par Ambert, sortit de Sarrelibre et les envoya souper au delà de Leybach, après leur avoir fait bon nombre de prisonniers, cava¬ lerie et infanterie ; enfin, Bitche, qu’ils ont tenté de prendre de vive force, est fibre, et la position d’Ornebach sera occupée ce soir (2). « L. Hoche. » B. Un des représentants à l’armée devant Toulon au comité de Salut public (3). « Au quartier général d’Olfioules, 19 bru¬ maire an II. « Citoyens collègues, « Il nous arrive enfin des munitions, des pièces de l’artillerie de l’armée de Lyon, deux bataillons seulement sont ici depuis hier. Carteaux est parti avant-hier pour Nice. Doppet envoie La Poype avec l’ordre de se tenir sur la défensive jusqu’à son arrivée. Nous lui avons envoyé un courrier la nuit passée, afin qu’il ait à presser son départ. Jusqu’à ce moment, le temps est utilement employé à préparer un réveil terrible qui, nous osons l’espérer, pourra répondre à votre attente. « L’on terminera la nuit prochaine une batterie qui produira dans la grande rade le même effet que les sans-culottes (4) dans la petite. « Nous sommes maîtres d’une position où nous sommes occupés à nous fortifier, d’où nous pourrons incendier les édifices de l’infâme Toulon en les désignant au doigt. « On se prépare à attaquer les ennemis en même temps dans la rade, dans la ville et dans plusieurs forts. « Vive la République ! « Salut et fraternité. « Saliceti. « Bliescastel, le 29 brumaire, l’an II de la République française. « Citoyens, « Vous apprendrez avec plaisir que de cinq divisions de l’armée de la Moselle, quatre ont comptes rendus de cette séance publiés par les divers journaux de l’époque. ( 1 ) Archives du ministère de la guerre : Armées du Rhin et de la Moselle, carton 2 /24. (2) Ibid. (3) Archives du ministère de la guerre : Armées du Rhin et de la Moselle, carton 2/24; Bullelin de la Convention du 2° jour de la lre décade du 3e mois de l’an II (vendredi 22 novembre 1793). (1) Dans le Bulletin de la Convention, le Moniteur universel et le Journal de la Montagne, on lit : « et pendant trois lieues » au lieu de : « et pendant trois heures ». (2) Applaudissements, d’après le Journal des Dé¬ bals et des Décrets (frimaire an II, n° 430, p. 15). (3) Archives du ministère de la gderre : Armée devant Toulon. Aulard : Recueil des actes et de la cor¬ respondance du comité de Salut public, t. 8, p. 322. (4) C’est-à-dire la batterie dite « des Sans-Culottes ».