362 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE main du Français fidèle et dans peu d’heures d’aristocratie reçoit le coup qu’elle nous préparait, les scélérats mordent la poussière, la liberté est vengée. Après cet événement qui faillit nous être si funeste, le peuple reconnut son véritable assassin et chargea de nouveaux délégués du soin de punir le traître. Investis de notre pouvoir, ils fondèrent la véritable liberté en proclamant la République. Ce fut de ce moment que le Français devint digne d’être le modèle de tous les peuples de la terre. Républicains, les tyrans ne vous pardonnèrent pas cette conquête et, dans une coalition criminelle de la tiare et du sceptre, on rédigea le projet exécrable de votre destruction et de votre esclavage. Pitt, l’odieux Pitt, se chargea de l’exécution et jura de rétablir la tyrannie et les tyrans. Dès qu’il eut proféré ce serment sacrilège, il fouilla le dépôt du produit de la sueur du pauvre et avec un or corrupteur il consomma la trahison de Dumouriez, souleva Lyon, fit livrer Toulon, contre-révolutionna Bordeaux, fédéra-lisa le Calvados, peupla la Vendée d’assassins fanatiques et au moyen de quelques représen-tans que l’ambition rendit infidèles, il concerta le plan de famine qui désola si longtems plusieurs de nos départemens. Qu’opposâtes-vous, républicains, à tant d’événemens désastreux ? Un courage infatigable, une constance sans bornes, des sacrifices et des privations inouies. Qu’opposa la Convention nationale à ces crimes ? Un zèle ardent, une fermeté inébranlable, des combinaisons sages, la punition des traîtres, des mesures extrêmes comme les circonstances, enfin le gouvernement révolutionnaire. Avec tant de vertus et de courage, ce fut en vain que des modernes Catilina conçurent le projet de réasservir le peuple éclairé par tant de perfidie et ne reconnaissant que ce rocher imposant et redoutable contre lequel vint se briser en mugissant le torrent de crimes : il apperçut le précipice, et la hache de la loi nous vengea de leurs nouveaux forfaits. Ministre exécrable d’un tyran imbécile, tu distille vainement tes poisons, tes projets li-berticides seront toujours déjoués par le génie de la liberté, et son destin, dominant sur les trônes renversés, offrira aux peuples de tous les siècles un exemple capable de les garantir à jamais des chaînes que nous avons sçu briser. Quant à toi, nouveau Titan, ta figure hideuse transmettra de race en race le crime personnifié et remplacera, au dictionnaire républicain, le diable du pape et des prêtres. Divine liberté, reçois notre pur hommage; nous t’offrons pour encens la fumée des trônes embrasés par nos guerriers, et pour offrande les cœurs des républicains purs et vertueux. Veille sur le dépôt sacré de nos droits. Bientôt, secondés de ton génie immortel, nous irons, sur les ruines de la superbe Cartage, établir les principes sacrés de la République une et indivisible. Nous jurons devant toi guerre à mort aux rois et attachement inviolable à la Convention nationale. Vive les fondateurs de la liberté, vive la République ! L’agent national près le district : Devillere (1). Notice de la 2 e décade de thermidor. Bureau des émigrés. Département de la Manche. District de Cherbourg. Montant des estimations : 138 710 livres Produit des ventes : 351 180 livres Différences en plus : 212 470 livres. Pour copie conforme Devillere ( agent nat.) (2). 27 Agricole Moureau fait passer, au nom de la société populaire d’Arles (3), 15 pièces d’or à l’effigie du dernier tyran et un porte-huilier. Mention honorable, insertion au bulletin (4). [Agricol Moureau à la Conv.; Arles, 25 therm. Il) (5) Représentants, la société populaire d’Arles m’a chargé de vous faire passer 15 pièces d’or à l’effigie du tiran et un porte-huilier d’argent pour les frais de la guerre. Je m’acquitte de cette commission honorable. Périssent tous les suppôts des despotes coalisés, et nous serons tous assez riche quand la République une indivisible et démocratique sera purgée de tous ses ennemis. Oncle, instituteur du jeune Viala mort pour la Convention sur les bords de la Durance, j’ai dû abhorrer la tirannie. Robespierre n’est pas le premier représentant qui ait parlé de sa mort glorieuse. C’est Duval, et d’ailleurs n’est-ce pas la Convention nationale qui lui a donné l’immortalité ? Vive la Convention, et périsse tout individu qui voudrait se mettre au-dessus de nos loix ! Viala et Barras sont les enfans de la République et nous ne voulons vivre que pour elle. Agricol Moureau (6). Discours du citoyen Agricol Moureau, membre du directoire du département du Vaucluse, prononcé sur l’autel de la patrie à l’époque de la naissance et présentation de l’enfant du capitaine Charlet le 30 prairéal de l’an 2 de la République française (7). (1) A Cherbourg, de l’Imprimerie de Clamorgan, imprimeur national. (2) C 319, pl. 1301, p. 16. La pièce 17 est le décret, de la main de Le Tourneur (de la Manche). (3) Bouches-du-Rhône. (4) P.-V., XLIV, 60. (5) C 318, pl. 1291, p. 30, 31. (6) En mention marginale : reçu les effets ci énoncés le 6 (sic) thermidor. Signé Ducroisi. (7) Imprimé par délibération de la société populaire d’Avignon, sur la proposition d’un membre. A Avignon, de l’Imprimerie de Vincent Raphel.