562 [Coottotion nationale J ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j « îgftre“ A Le citoyen Vautlegeard fait hommage à la Con¬ vention de couplets qu’il a composés pour le dé-Sart des jeunes volontaires de la commune et u district de Provins. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre du citoyen Vaidlegeard (2). LE VIEILLARD. Entendre les gémissements D’une mère tendre, éplorée, S’arracher des bras caressants D’une amante chère, adorée... Je ne puis blâmer la douleur Qui naît d’une source aussi pure j On peut sans offenser l'honneur Etre sensible ô la nature... (bis). « Provins, quintidi de la 2e décade de bru¬ maire, l’an II de la République, une et indivisible. « Citoyen Président, « Echauffer l’imagination de la jeunesse, mettre en action les plus beaux mouvements de l’âme, les diriger vers un but utile et louable, enflammer son ardeur par le moyen de la sen¬ sibilité, me paraît une marche si simple, si con¬ forme à celle de la nature, que je n’ai pas hésité, malgré la faiblesse de mes moyens, d’essayer ce genre de poésie, inconnu parmi nous. Je vou¬ drais que ma fortune me permît d’accompa¬ gner mes couplets de quelque chose qui pût prouver plus solidement mon attachement à la cause delà liberté; mais je suis un pauvre sans-culotte dont tout le revenu est de 172 livres. Au heu d’assignats, j’offre à la patrie les seuls moyens qui soient en mon pouvoir de lui être utile, je lui offre des vers. Daignez, citoyen Pré¬ sident, en faire agréer l’hommage à la Conven¬ tion. CHŒUR DE JEUNES VOLONTAIRES. Ah ! ne blâmez pas la douleur Qui naît d’une source aussi pure, Pour être sensible à l'honneur Il faut respecter la nature. LE VIEILLARD, Mais des monstres de cruauté, Altérés de sang, de carnage, Sur le sol de la liberté Portent la mort et le ravage, Entendez les cris menaçants Qui sortent de leur bouche impure, Et de tous ces lâches tyrans Allez délivrer la nature... (bis), CHŒUR DE JEUNES VOLONTAIRES. Indignés des cris menaçants 8ui sortent de leur bouche impure, e tous ces féroces brigands, Nous courons purger la nature. v Salut et fraternité. LE VIEILLARD __ « Vaullegeard, membre de la Commission municipale provisoire de Provins. » Au citoyen Président de la Convention nationale. Couplet pour le départ des jeunes volontaires de la commune et du district de Provins. Que ces infâmes scélérats Plongés dans les sombres abîmes,' Trouvent dans la nuit du trépas La juste peine de leurs crimes. De vaincre uniquement jaloux, Ne craignant ni mort ni blessure, Jeunes guerriers promettez tous D’oublier même la nature,, . (bis), CHŒUR DE JEUNES VOLONTAIRES, Par 1). Vaullegeard, membre de la Commission municipale provisoire de Provins. Air i Jeunes amants, cueillez des fleurs. De vaincre uniquement jaloux, Ne craignant ni coups, ni blessures; Nous le jurons, nous saurons tous Oublier même la nature. UN VIEILLARD, II va donc enfin arriver, Ce jour de peine, de tristesse, Où vous allez vous séparer Des objets de votre tendresse, Ne laissez pas dans ces instants Voir une âme insensible et dure, Versés dans le sein des parents Les pleurs honorent la nature (bis), LE VIEILLARD. Heureux et fiers d'avoir brisé Les fers de l’Europe asservie, Et surtout d’avoir assuré Le bonheur de votre patrie, Couverts de gloire et de lauriers Dus à la cause la plus pure, Vous reviendrez dans vos foyers Servir l’amour et la nature... (bis), CHŒUR DE JEUNES VOLONTAIRES. Ne laissons pas dans ces instants. Voir une âme insensible et dure. Versés dans le sein des parents Nos pleurs honorent la nature. CHŒUR DE JEUNES VOLONTAIRES. Couverts de gloire et de lauriers, Dus à la cause la plus pure, Nous reviendrons dans nos foyers, Servir l’amour et la nature, ( 1 ) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 328. (2) Archives nationales , carton C 285, dossier 832. I La Société populaire de Saint-Gaudens et celle de Bourdeille demandent que la Convention na¬ tionale Venge, d’une manière éclatante, l’outrage