382 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE avait, au spectacle, une place à part, et qui se mit dans une fureur outrée parce qu’une femme s’y étoit placée, et insulta à ce sujet à tout un public; qui, mettant tout en réquisition pour sa table et celle de ses satellites, qui menaçait d’incarcérer un républicain en faction, parce qu’il ne lui avait point présenté les armes, parce que probablement il ne l’avait point aperçu. Comment concevoir enfin que celui qui a, par la terreur et la consternation, abâtardit l’esprit public, à tel point qu’il n’existait plus dans cette commune d’autre volonté que la sienne ou celles de ses affidés, ne soit point l’apôtre de la tirannie et l’un de ses plus zélés partisans ? Voilà, citoyens représentans, le tableau en racourci de sa conduite. Ces détails seraient innombrables; ils seroient incroyables pour ceux qui, heureusement, n’en furent point les spectateurs. Oui, représentans, c’est avec l’amertume dont ont été abreuvées des âmes pénétrées de l’amour de la liberté, que nous vous transmettons des détails dont nous gémissons encore. Nous l’avouons, la tirannie seule la plus outrée a pu, jusqu’à ce moment, comprimer nos âmes et nous faire dissimuler ces vérités. Comment d’ailleurs aurions-nous pu vous les faire parvenir ? Nous vous le disons, législateurs, avec le caractère véridique qui nous anime et l’énergie qu’ont naturellement des cœurs trop longtems affais[s]és par la stupeur. Qu’aussitôt que les papiers publics, qui annonçai[en]t que le représentant Le Bon était dénoncé, furent arrivés, la distribution en fut empêché[e] à l’insçu des autorités constituées; on battit la caisse vers le soir à effet de réunir les citoyens au lieu des séances de la société populaire, et qu’il fut annoncé que tous ceux qui ne s’y rendraient point, seraient regardés comme suspects. L’adresse sortie en sa faveur de la cohue rassemblée au son de la caisse en la salle de la société populaire, n’a été que l’enfant de la terreur, de la subreption et de la tirannie qui y régnait. Ce fut l’ouvrage de ses créatures, et la crainte du suplice dont on menaça les citoyens, dirigea les mains d’un grand nombre de signataires. Qu’outre cette crainte, plusieurs ne se décidèrent enfin à signer cette adresse mensongère que parce qu’ils apperçurent que la moindre résistance serait la source d’une scène dont il était difficile de calculer les suites. Que presque tous ont ignorés le contenu de ce qu’ils ont signé; jusques là même que les envoyés porteurs de cette adresse, arrivés à Paris, pour ne point s’exposer à se faire incacé-rer, durent changer la teneur de l’adresse qu’avaient rédigé[e] les créatures de Le Bon. Notamment Priniaux, Cutté et Galand, qui fut un des principaux instigateurs. Citoyens représentans, aucun autre esprit ne nous anime que celui de la vérité et du maintien de la République une et indivisible, que nous soutiendrons jusqu’à la mort, comme nous l’avons juré. Qu’on interroge les citoyens de cette commune : tous, soit en général, soit en détail, si l’on excepte quelques créatures que Joseph Le Bon s’est fait et qu’il eut soin de placer ou replacer dans les autorités constituées, pour les contenir ou leur forcer la main au besoin. Nous ne pouvons le dissimuler : plusieurs de ces créatures usent encore, en quelque manière, sur certains individus, d’un reste de pouvoir dont Le Bon a tant abusé. S. et F. Fournier (off. mun.), Jph Panisset (off. mun.), Delsaux-Mole (off. mun.), Courtiez (off. mun), Aug. Brentin (off. mun.), Lemaire-Martho (off. mun.), Delange (off. mun.), Lemoine (agent nat.), Mairesse ( subst 1 agent nat.) [et 19 signatures de notables], Vu et approuvé et attesté par nous soussignés, membres du comité révolutionnaire, le 18 therm. IL Richez, Tubon-Inchard (présid.), Desprete (1). 6 La société des amis de l’égalité, de la liberté et de l’humanité, rue du Vert-Bois (2), applaudit au châtiment des conspirateurs, proteste de son attachement à la Convention nationale, et offre une somme de 442 liv. en assignats pour servir à la construction d’un vaisseau (3). [La sté popul., séante rue du Vert-Bois, à la Conv.; s.d .] (4) Représentans, La société des amis de la liberté, de l’égalité et de l’humanité, séante Rue du Vert-Bois depuis 1791 (v.s.), vient vous donner un gage de son amour. Toujours surveillants, toujours unis, elle atendoit en applaudissant aux succès de nos armé[e]s, que la Convintion (sic) nationale donna le signale du combat contre la tirannie; et chacun de ses membres, fidelle à ses serments à remplir, dans ce jour mémorable, les devoirs qui lui étaient impossé, en se ranjant autour de cette enceinte pour la défendre, et en marchant contre une commune rebelle. Courage, représentans; l’idôle est renversé, les nouveaux Nérons sont rentrés dans la poussière, et le sénat est purifié. Continués, par vos sages décrets, à faire trembler les traîtres en rendant aux patriotes la liberté dont ils étaient privés. Recevez le dont (sic) que nous vous présentons pour l’armement du nouveau vaisseau le Venjeur: pauvre, notre offrande est le denier de la veuve et de l’orphelin, mais notre patriotisme est brûlant (5). (1) La mention marginale porte en outre, sur l’original, renvoi au comité de législation. Elle est signée de Bar. (2) A Paris. (3) P.V., XLHI, 129. EP, 30 therm. (2e suppl1). (4) C 315, pl. 1 264, p. 33 et 34; J. Sablier , n° 1 486. (5) Une phrase ajoutée en cet endroit : « quand aux calomni[e]s vomi[e]s contre nous par des citoyens égarrés, se seroit nous souillés que d’y répondre ». SÉANCE DU 22 THERMIDOR AN II (9 AOÛT 1794) - Nos 7-8 383 Notre atachement à la Convention avoit atiré sur nous la rage des tirans, et, glorieux d’une pareille lutte, notre justification sera toujours dans notre raliment, et, dans ce cri : la Convention, toujours la Convention, vive la Convention ! Lamartiniere (présid.), L. Derouiroy (se-crét.). Société des amis de la liberté, de l’égalité et de l’humanité, séante rue du Vert-Bois, n° 17, établie depuis le 8 août 1791. Séance du 19 jour du 9e mois de l’An II. Appert par le procès-verbal en datte de ce jour que la sociétée a nommée, pour ses commissaires, les citoyens Buttot, Chiquot, Regent, Chardin, Amiot et Durand, tous six membres de la sociétée, à l’effet de se transporter demain matin 20 thermidor(sic ?), à 9 heures du matin, à la Convention nationale, pour y présenter l’adresse arrettéfe] par la société, et l’offre de la somme montante de la souscription volontaire faite par les membres pour coopérer à la construction du vaisseau Le Vengeur. Lamartiniere (présid.), L. Derouiroy (secret.). Mention honorable, insertion au bulletin de l’adresse et du don (1). 7 Le citoyen Guillaume Robert, boucher à Sedan (2), fait don de la finance de sa maîtrise, montant à 227 [sic pour 127] liv. 8 sous. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoi au comité de liquidation (3). 8 La société populaire de Caudecoste, département de Lot-et-Garonne, applaudit au châtiment des conspirateurs, invite la Convention à rester à son poste, et envoie l’état des dons patriotiques qu’elle a faits. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité des marchés (4). [La sté des amis de la constitution de 1793 (v.s.), séant à Caudecoste, à la Conv.; Caudecoste, 1er therm. 77/(5). (1) Mention marginale du 2 [2e chiffre illisible] thermidor, signée P. Barras. (2) Ardennes. (3) P.V., XLIII, 130. On trouve 127 liv. 8 s. 8 d. dans la notification faite, le 13 flor. II, par la direction générale de la liquidation, au c" Guillame Robert, boucher à Sedan, que sa ci-devant maîtrise se trouve liquidée (P.-V. 604, n° d’enregistrement 8.680, in C 311, pl. 1 234, p. 8); Mêmes chiffres dans 0n, 30 therm. (2e suppr). Débats, n° 689, 397. (4) P.V., XLIII, 130. (5) C 315, pl. 1 264, p. 11 et 12. Bm, 30 therm. (2e suppl') et 2 fructidor (suppl1)- Représentans du peuple français, Que les ennemis de la liberté tremblent, que le peuple royalisé de la féroce Albion sente les coups vengeurs de la foudre, partie de la montagne; qu’il Sache, ce peuple criminel, que son heure dernière va sonner, que nos ports retentissent des cris « périsse Albion, vive la République ! », que rien n’égale l’ardeur de nos marins. Restés à votre poste, montagnards inébranlables; tous vos décrets, frapés au coin de la justice, annoncent à l’univers étonné que toutes les vertus à l’ordre du jour président au maintien de votre gouvernement. Tels sont les sentimens des citoyens composant la société régénérée des amis de la constitution de 1793 v.s. séant à Caudecoste. Cette société annonce à la Convention nationale qu’elle a fait don à la patrie des objets qui suivent, savoir : 239 chemises, 87 draps de lit, Linge 11 mouchoirs, 18 paires bas de fil, 27 pièces linges de table. Dons en argenterie, cuivre, fonte, fer, provenant des dépouilles des églises, comme consacrés jadis au fanatisme : 17 livres 5 onces argenterie 183 (?) livres 5 onces cuivre 1 290 livres 5 onces fer 1 235 livres 5 onces fonte provenant des cloches Salpêtre : 135 livres Salpêtre. La société annonce de plus que l’attelier de salpêtre établi sur sa commune ne cessera ses travaux que lorsque les sièges criminels des tirans coalisés auront été brisés et que leurs têtes abatues auront apaisé les mânes des généreux défenseurs de la liberté. La société a armé et équipé un cavalier jacobin qui est volé à la défense de la patrie. Guerre aux tirans, paix aux chaumières, prospérité à la République françoise ! Villa le jeune (secrét.), Bouché (présid.), Capdeville (secrét. pr[ovisoi]re). Etat des dons faits à la nation, tant par la société populaire de Caudecoste que par la commune, depuis le mois de nivôse jusqu’au mois de mess. IL Dons en linge pour les défenseurs de la patrie : 239 chemises, 87 draps de lit, 1 nappe, 11 mouchoirs, 18 paires bas de fil, 27 pièces de linge de table. Dons en argent, cuivre, fonte et fer provenant des églises : 17 1. 5 onces d’argenterie, 144 (?) 1. cuivre, 12 quintaux 90 1. fer, 12 quintaux 35 1. fonte provenant des cloches, 39 1. cuivre. Un cavalier jacobin, armé et équipé par la société populaire de Caudecoste, est parti pour la frontière dans le mois de messidor passé. Envoi de salpêtre au district : 135 1. salpêtre. Nous, officiers municipaux de la commune SÉANCE DU 22 THERMIDOR AN II (9 AOÛT 1794) - Nos 7-8 383 Notre atachement à la Convention avoit atiré sur nous la rage des tirans, et, glorieux d’une pareille lutte, notre justification sera toujours dans notre raliment, et, dans ce cri : la Convention, toujours la Convention, vive la Convention ! Lamartiniere (présid.), L. Derouiroy (se-crét.). Société des amis de la liberté, de l’égalité et de l’humanité, séante rue du Vert-Bois, n° 17, établie depuis le 8 août 1791. Séance du 19 jour du 9e mois de l’An II. Appert par le procès-verbal en datte de ce jour que la sociétée a nommée, pour ses commissaires, les citoyens Buttot, Chiquot, Regent, Chardin, Amiot et Durand, tous six membres de la sociétée, à l’effet de se transporter demain matin 20 thermidor(sic ?), à 9 heures du matin, à la Convention nationale, pour y présenter l’adresse arrettéfe] par la société, et l’offre de la somme montante de la souscription volontaire faite par les membres pour coopérer à la construction du vaisseau Le Vengeur. Lamartiniere (présid.), L. Derouiroy (secret.). Mention honorable, insertion au bulletin de l’adresse et du don (1). 7 Le citoyen Guillaume Robert, boucher à Sedan (2), fait don de la finance de sa maîtrise, montant à 227 [sic pour 127] liv. 8 sous. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoi au comité de liquidation (3). 8 La société populaire de Caudecoste, département de Lot-et-Garonne, applaudit au châtiment des conspirateurs, invite la Convention à rester à son poste, et envoie l’état des dons patriotiques qu’elle a faits. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité des marchés (4). [La sté des amis de la constitution de 1793 (v.s.), séant à Caudecoste, à la Conv.; Caudecoste, 1er therm. 77/(5). (1) Mention marginale du 2 [2e chiffre illisible] thermidor, signée P. Barras. (2) Ardennes. (3) P.V., XLIII, 130. On trouve 127 liv. 8 s. 8 d. dans la notification faite, le 13 flor. II, par la direction générale de la liquidation, au c" Guillame Robert, boucher à Sedan, que sa ci-devant maîtrise se trouve liquidée (P.-V. 604, n° d’enregistrement 8.680, in C 311, pl. 1 234, p. 8); Mêmes chiffres dans 0n, 30 therm. (2e suppr). Débats, n° 689, 397. (4) P.V., XLIII, 130. (5) C 315, pl. 1 264, p. 11 et 12. Bm, 30 therm. (2e suppl') et 2 fructidor (suppl1)- Représentans du peuple français, Que les ennemis de la liberté tremblent, que le peuple royalisé de la féroce Albion sente les coups vengeurs de la foudre, partie de la montagne; qu’il Sache, ce peuple criminel, que son heure dernière va sonner, que nos ports retentissent des cris « périsse Albion, vive la République ! », que rien n’égale l’ardeur de nos marins. Restés à votre poste, montagnards inébranlables; tous vos décrets, frapés au coin de la justice, annoncent à l’univers étonné que toutes les vertus à l’ordre du jour président au maintien de votre gouvernement. Tels sont les sentimens des citoyens composant la société régénérée des amis de la constitution de 1793 v.s. séant à Caudecoste. Cette société annonce à la Convention nationale qu’elle a fait don à la patrie des objets qui suivent, savoir : 239 chemises, 87 draps de lit, Linge 11 mouchoirs, 18 paires bas de fil, 27 pièces linges de table. Dons en argenterie, cuivre, fonte, fer, provenant des dépouilles des églises, comme consacrés jadis au fanatisme : 17 livres 5 onces argenterie 183 (?) livres 5 onces cuivre 1 290 livres 5 onces fer 1 235 livres 5 onces fonte provenant des cloches Salpêtre : 135 livres Salpêtre. La société annonce de plus que l’attelier de salpêtre établi sur sa commune ne cessera ses travaux que lorsque les sièges criminels des tirans coalisés auront été brisés et que leurs têtes abatues auront apaisé les mânes des généreux défenseurs de la liberté. La société a armé et équipé un cavalier jacobin qui est volé à la défense de la patrie. Guerre aux tirans, paix aux chaumières, prospérité à la République françoise ! Villa le jeune (secrét.), Bouché (présid.), Capdeville (secrét. pr[ovisoi]re). Etat des dons faits à la nation, tant par la société populaire de Caudecoste que par la commune, depuis le mois de nivôse jusqu’au mois de mess. IL Dons en linge pour les défenseurs de la patrie : 239 chemises, 87 draps de lit, 1 nappe, 11 mouchoirs, 18 paires bas de fil, 27 pièces de linge de table. Dons en argent, cuivre, fonte et fer provenant des églises : 17 1. 5 onces d’argenterie, 144 (?) 1. cuivre, 12 quintaux 90 1. fer, 12 quintaux 35 1. fonte provenant des cloches, 39 1. cuivre. Un cavalier jacobin, armé et équipé par la société populaire de Caudecoste, est parti pour la frontière dans le mois de messidor passé. Envoi de salpêtre au district : 135 1. salpêtre. Nous, officiers municipaux de la commune