728 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Voici les nouvelles : [Les repr. Richard et Choudieu au C. de S.P.; Lille, 27 prair. II]. « Le siège d’Ypres se pousse avec vigueur, citoyens collègues, et le peu de succès des tentatives faites par Clairfayt pour le faire lever nous fait espérer que nous ne tarderons pas à entrer dans cette ville. Nous vous devons compte de ce qui s’est passé depuis quelques jours de ce côté. Le général, instruit que l’ennemi, sans se rebuter de ses échecs précédents, se disposait à marcher sur lui, l’a prévenu et l’a attaqué lui-même, le 22, sur sa position de Hooglide et Rousselaer. L’action a été vive et sanglante; mais enfin les hommes libres ont vaincu et nous nous sommes emparé de la position qu’occupaient les coalisés. Le 25, notre armée fut attaquée dans cette même position; la droite, commandée par le général Despréaux, se retira en désordre au-dessous de Rousselaer; mais la colonne du centre, quoique découverte par ce mouvement, soutint avec un courage inébranlable le feu de l’ennemi et les charges redoublées de sa cavalerie. Elle ne perdit pas un pouce de terrain; l’ennemi fut bientôt contraint à abandonner lui-même le champ de bataille qu’il a laissé tout couvert de morts, et de se retirer précipitamment vers Thieu et Thourout. Nous avons pris 3 pièces de canon. Cette journée, malgré le désordre de la droite, est une des plus glorieuses de la campagne pour les braves troupes de cette armée, par la brillante conduite qu’ont tenue le centre et la gauche. Clairfayt avait composé un corps d’élite à qui il avait distribué de l’argent et de l’eau-de-vie. Nous devons vous observer, citoyens collègues, qu’enfin l’avantage de la campagne se termine d’une manière décisive. L’empereur, dans des proclamations qu’il a fait répandre partout, déclare, dans les termes les plus forts, son impuissance pour nous résister, et appelle contre nous le secours des peuples; mais les peuples entendent trop bien leurs intérêts pour qu’il n’ait rien à espérer de cet appel. Il ne s’agit donc plus maintenant que de persévérer dans les principes et dans le système de vigueur qui nous a valu jusqu’à ce moment tant de victoires. L’étranger est déconcerté de cet accord, de cette unité de vues, de moyens et d’action, qui a succédé depuis quelque temps dans toutes les parties du gouvernement au désordre et aux trahisons. Il cherche par tous les moyens possibles à désunir ce faisceau qu’il ne peut rompre; et à détruire ce gouvernement central et actif qui oppose la rapidité de son action aux lenteurs des ministres des rois, et les créations du génie de la liberté aux productions avortées de la tyrannie ». Richard et Choudieu. [Le repr. Richard au C. de S.P., s.l.n.d.J « Je m’empresse de vous annoncer, citoyens collègues, qu’y près est au pouvoir de la République. Malgré sa nombreuse garnison et la résistance la plus vigoureuse, elle a été forcée de céder devant la bravoure inexprimable et l’infatigable constance des soldats de la liberté. Je vous ferai passer demain les détails». Richard. BARERE : Voilà comme l’armée du Nord justifie le décret par lequel vous avez déclaré à la République que cette armée ne cessait de bien mériter de la patrie. Quand les traîtres disparaissent, les victoires se multiplient; quand vous abattez les factions, vous prenez des villes ennemies. Continuons de frapper les ennemis de l’intérieur, continuons de nous tenir unis et serrés, et le comité viendra chaque décade vous donner la suite des succès des armées républicaines (1). La séance est levée à trois heures au milieu des plus grands applaudissemens de l’assemblée et des tribunes (2) . Signé, P. A. LALOI, ex-président; B RIEZ, FRANCASTEL, CARRIER, LESAGE-SENAULT, MICHAULT, CAMBACERES, secrétaires. AFFAIRES NON MENTIONNÉES AU PROCÈS-VERBAL 76 Cambacérès fait part qu’avant un mois, le rapport sur la révision du code civil sera présenté à la sanction de l’assemblée (3). 77 La Société populaire des Jacobins de Commune-Affranchie écrit : « Qu’il est beau ce moment où la nation fait sa profession de foi à l’Univers; ce moment où, d’une voix véhémente et sublime, elle a dit à l’Europe étonnée : Tous les trônes chancellent; les prêtres ne sont plus; mais l’auteur de toute existence anime la nature, et le Français lui rend hommage. Représentants d’un peuple libre, déjà vous aviez, en fondant la République, établi sur des bases immuables les droits sacrés de l’homme; et maintenant, par un acte aussi solemnel, vous venez de donner à son être plus de grandeur, plus de sentiment, et plus de prix, en consacrant le principe de l’immortalité de l’âme. Grâces vous soient rendues, sages législateurs ! d’un seul coup vous avez foudroyé et (1) Mon., XXI, 8; J. P erlet, n° 634; Ann. patr., n° DXXXIV; J. S.-Culottes, n08 489, 490; C. Eg., nos 669, 670; J. Univ., nos 1669, 1670; Audit, nat., n° 632 (sic pour 633); Débats, n° 637; J. Jacquin, n° 728. (2) P.V., XXXIX, 411. (3) M.U., XLI, 10. 728 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Voici les nouvelles : [Les repr. Richard et Choudieu au C. de S.P.; Lille, 27 prair. II]. « Le siège d’Ypres se pousse avec vigueur, citoyens collègues, et le peu de succès des tentatives faites par Clairfayt pour le faire lever nous fait espérer que nous ne tarderons pas à entrer dans cette ville. Nous vous devons compte de ce qui s’est passé depuis quelques jours de ce côté. Le général, instruit que l’ennemi, sans se rebuter de ses échecs précédents, se disposait à marcher sur lui, l’a prévenu et l’a attaqué lui-même, le 22, sur sa position de Hooglide et Rousselaer. L’action a été vive et sanglante; mais enfin les hommes libres ont vaincu et nous nous sommes emparé de la position qu’occupaient les coalisés. Le 25, notre armée fut attaquée dans cette même position; la droite, commandée par le général Despréaux, se retira en désordre au-dessous de Rousselaer; mais la colonne du centre, quoique découverte par ce mouvement, soutint avec un courage inébranlable le feu de l’ennemi et les charges redoublées de sa cavalerie. Elle ne perdit pas un pouce de terrain; l’ennemi fut bientôt contraint à abandonner lui-même le champ de bataille qu’il a laissé tout couvert de morts, et de se retirer précipitamment vers Thieu et Thourout. Nous avons pris 3 pièces de canon. Cette journée, malgré le désordre de la droite, est une des plus glorieuses de la campagne pour les braves troupes de cette armée, par la brillante conduite qu’ont tenue le centre et la gauche. Clairfayt avait composé un corps d’élite à qui il avait distribué de l’argent et de l’eau-de-vie. Nous devons vous observer, citoyens collègues, qu’enfin l’avantage de la campagne se termine d’une manière décisive. L’empereur, dans des proclamations qu’il a fait répandre partout, déclare, dans les termes les plus forts, son impuissance pour nous résister, et appelle contre nous le secours des peuples; mais les peuples entendent trop bien leurs intérêts pour qu’il n’ait rien à espérer de cet appel. Il ne s’agit donc plus maintenant que de persévérer dans les principes et dans le système de vigueur qui nous a valu jusqu’à ce moment tant de victoires. L’étranger est déconcerté de cet accord, de cette unité de vues, de moyens et d’action, qui a succédé depuis quelque temps dans toutes les parties du gouvernement au désordre et aux trahisons. Il cherche par tous les moyens possibles à désunir ce faisceau qu’il ne peut rompre; et à détruire ce gouvernement central et actif qui oppose la rapidité de son action aux lenteurs des ministres des rois, et les créations du génie de la liberté aux productions avortées de la tyrannie ». Richard et Choudieu. [Le repr. Richard au C. de S.P., s.l.n.d.J « Je m’empresse de vous annoncer, citoyens collègues, qu’y près est au pouvoir de la République. Malgré sa nombreuse garnison et la résistance la plus vigoureuse, elle a été forcée de céder devant la bravoure inexprimable et l’infatigable constance des soldats de la liberté. Je vous ferai passer demain les détails». Richard. BARERE : Voilà comme l’armée du Nord justifie le décret par lequel vous avez déclaré à la République que cette armée ne cessait de bien mériter de la patrie. Quand les traîtres disparaissent, les victoires se multiplient; quand vous abattez les factions, vous prenez des villes ennemies. Continuons de frapper les ennemis de l’intérieur, continuons de nous tenir unis et serrés, et le comité viendra chaque décade vous donner la suite des succès des armées républicaines (1). La séance est levée à trois heures au milieu des plus grands applaudissemens de l’assemblée et des tribunes (2) . Signé, P. A. LALOI, ex-président; B RIEZ, FRANCASTEL, CARRIER, LESAGE-SENAULT, MICHAULT, CAMBACERES, secrétaires. AFFAIRES NON MENTIONNÉES AU PROCÈS-VERBAL 76 Cambacérès fait part qu’avant un mois, le rapport sur la révision du code civil sera présenté à la sanction de l’assemblée (3). 77 La Société populaire des Jacobins de Commune-Affranchie écrit : « Qu’il est beau ce moment où la nation fait sa profession de foi à l’Univers; ce moment où, d’une voix véhémente et sublime, elle a dit à l’Europe étonnée : Tous les trônes chancellent; les prêtres ne sont plus; mais l’auteur de toute existence anime la nature, et le Français lui rend hommage. Représentants d’un peuple libre, déjà vous aviez, en fondant la République, établi sur des bases immuables les droits sacrés de l’homme; et maintenant, par un acte aussi solemnel, vous venez de donner à son être plus de grandeur, plus de sentiment, et plus de prix, en consacrant le principe de l’immortalité de l’âme. Grâces vous soient rendues, sages législateurs ! d’un seul coup vous avez foudroyé et (1) Mon., XXI, 8; J. P erlet, n° 634; Ann. patr., n° DXXXIV; J. S.-Culottes, n08 489, 490; C. Eg., nos 669, 670; J. Univ., nos 1669, 1670; Audit, nat., n° 632 (sic pour 633); Débats, n° 637; J. Jacquin, n° 728. (2) P.V., XXXIX, 411. (3) M.U., XLI, 10. SÉANCE DU 30 PRAIRIAL AN II (18 JUIN 1794) - Nos 78 ET 79 729 l’athéisme désolant, et le fanatisme hideux; vous avez porté la consolation dans le cœur de tous les citoyens, vous avez frappé de terreur le méchant, et vous avez écrasé le crime sous le poids de sa propre existence. C’est ainsi qu’en préservant le peuple français de l’immoralité sociale dans laquelle les Hébert, les Danton, les Chaumette vouloient le plonger, vous l’avez sauvé de l’âbime effrayant du chaos horrible où le crime et l’innocence, où Brutus et Néron étoient également placés, vous l’avez délivré de l’ambition de ces hypocrites qui n’ont d’autre religion qu’une volonté absurde et dominatrice, d’autre culte que l’intérêt du plus vil égoïsme, et d’autre but que celui de donner des chaînes au peuple, en arrachant à la vertu son éclat et son énergie, par l’idée coupable du néant. La lecture, dans notre société, du sublime rapport de votre comité de salut public, sur les fêtes nationales, a achevé de détruire tous les prestiges de l’erreur, du charlatanisme et de la superstition; une joie pure et universelle, qui n’étoit point celle des prêtres, s’est fait percevoir sur tous les visages; des cris mille fois répétés de vive la République ! vive la Convention ! louange à l’Etemel ! ont retenti jusques aux voûtes du temple de la nature; et dans un instant d’enthousiasme, la société en a consacré la mémoire à tous les siècles par une impression de 20.000 exemplaires, que ni la force du tems, ni la ruse de l’imposture, ni la lime du mensonge ne pourront effacer. Maintenant, monstre de la raison humaine paraissez ! la nature vous accuse; son langage s’étoit fait entendre à tous les cœurs, et vous n’avez pas craint de l’étouffer en prêchant la cruauté de l’athéisme, en dégradant les âmes honnêtes, en désespérant les amis de l’humanité, en arrachant la plus douce jouissance à l’homme malheureux ou opprimé, en déssechant le cœur de tous les citoyens justes et vertueux; et vous osiez encore nier son existence lors même que vous trembliez devant son tribunal redoutable ! Allez, l’univers vous condamne, la justice nationale vous atteint, elle frappera de même tous ceux qui seroient tentés de vous imiter. Continuez, braves montagnards, à diriger d’une main ferme et habile le vaisseau de la République au port de la félicité. N’ayez toujours pour boussole que la vertu et la force du peuple français, vous surmonterez tous les écueils. Pour nous, qui depuis l’aurore de la liberté, n’avons cessé de combattre ouvertement tous les ennemis de la République, croyez que nous ne vous démentirons pas un instant; que tous nos efforts tendront à assurer et à affermir vos succès; et que, si jamais des traitres ou des fripons s’insinuoient parmi nous, ils y passe-roient comme le serpent sur un rocher aride, c’est à dire sans y laisser le moindre vestige, si ce n’est de leur anéantissement. P.S. — En ce instant nous apprenons avec le frémissent qu’inspire l’horreur du crime le dessein médité que les agens coalisés ont manifesté de porter la mort dans l’âme de la République. Représentans d’un peuple libre, notre indignation est à son comble : Collot d’Herbois, Robespierre et vous tous, fidèles gardiens de la liberté française, vos noms sont chers à nos cœurs : des monstres ont osé attenter à vos jours ! Notre surveillance, plus active que jamais, déjouera leurs complots parricides; et malheur à la main invisible qui dirige ses coups ! sa destruction est aussi prochaine que sa lâcheté montre de foiblesse et de desespoir » (1) . 78 [ Analyse des opérations de l’agent nat. du distr. de Cusset, Allier, pendant la seconde décade de prair. II] (2) . Troisième' feuille. « Esprit public, Chaque jour, il s’améliore; les pères sentent le bonheur d’avoir une patrie; il se félicitent d’avoir donné le jour à des défenseurs de la liberté; presque tous ont la courageuse fermeté d’apprendre sans verser des larmes que des enfans chéris sont morts au champ de l’honneur; le citoyen Avignon, vieillard septuagénaire de la commune de Cusset entend dire que son fils a été tué à l’affaire de Courtrai; tout à coup il s’écrie : « mon fils est mort pour sa patrie, « il est plus heureux que moi. J’envie son « sort, vive la République ». Cette réponse héroïque mérite une place au Bulletin ». Forissier (subst de l’agent nat.). Mention honorable, inscription au bulletin (3). 79 [La Sté popul. de Digne, Basses-Alpes, à la Conv.; 11 prair. II] (4). « Representans d’un Peuple libre, Le succès qui accompagne vos Glorieux travaux; le zele infatigable qui les dirige sont pour nous les garants de la félicité publique. L’anean-tissement de tous les abus, le triomphe de la raison, de la probité et de la vertu, sont vôtre ouvrage. Tout a repris une nouvelle forme : les français sont devenus un nouveau peuple; c’est à vous qu’il doit le bonheur dont il jouit : si l’amour de la Patrie est pour lui une vertu c’est encore un devoir de soutenir ses intérêts. Pénétrés de ce principe nous venons aujourd’hui Citoyens Representans, vous faire part de quelques mesures que nous avons cru propres pour atteindre à ce but sur un objet essentiel celui des subsistances. La récolté donne les plus belles espérances; tout annonce une abondante moisson; les malveillans ne pourront plus faire naitre des craintes et jetter de fausses alarmes sur la pénurie des grains; mais pour dejoüer leurs manœuvres et surtout l’ego isme (1) M.U., XLI, 9; J. Sablier, n° 1387; J. Perlet, n° 635, (2) C 305, pl. 1152, p. 25. (3) Mention marginale datée du 30 prair., non signée. (4) F10 331. SÉANCE DU 30 PRAIRIAL AN II (18 JUIN 1794) - Nos 78 ET 79 729 l’athéisme désolant, et le fanatisme hideux; vous avez porté la consolation dans le cœur de tous les citoyens, vous avez frappé de terreur le méchant, et vous avez écrasé le crime sous le poids de sa propre existence. C’est ainsi qu’en préservant le peuple français de l’immoralité sociale dans laquelle les Hébert, les Danton, les Chaumette vouloient le plonger, vous l’avez sauvé de l’âbime effrayant du chaos horrible où le crime et l’innocence, où Brutus et Néron étoient également placés, vous l’avez délivré de l’ambition de ces hypocrites qui n’ont d’autre religion qu’une volonté absurde et dominatrice, d’autre culte que l’intérêt du plus vil égoïsme, et d’autre but que celui de donner des chaînes au peuple, en arrachant à la vertu son éclat et son énergie, par l’idée coupable du néant. La lecture, dans notre société, du sublime rapport de votre comité de salut public, sur les fêtes nationales, a achevé de détruire tous les prestiges de l’erreur, du charlatanisme et de la superstition; une joie pure et universelle, qui n’étoit point celle des prêtres, s’est fait percevoir sur tous les visages; des cris mille fois répétés de vive la République ! vive la Convention ! louange à l’Etemel ! ont retenti jusques aux voûtes du temple de la nature; et dans un instant d’enthousiasme, la société en a consacré la mémoire à tous les siècles par une impression de 20.000 exemplaires, que ni la force du tems, ni la ruse de l’imposture, ni la lime du mensonge ne pourront effacer. Maintenant, monstre de la raison humaine paraissez ! la nature vous accuse; son langage s’étoit fait entendre à tous les cœurs, et vous n’avez pas craint de l’étouffer en prêchant la cruauté de l’athéisme, en dégradant les âmes honnêtes, en désespérant les amis de l’humanité, en arrachant la plus douce jouissance à l’homme malheureux ou opprimé, en déssechant le cœur de tous les citoyens justes et vertueux; et vous osiez encore nier son existence lors même que vous trembliez devant son tribunal redoutable ! Allez, l’univers vous condamne, la justice nationale vous atteint, elle frappera de même tous ceux qui seroient tentés de vous imiter. Continuez, braves montagnards, à diriger d’une main ferme et habile le vaisseau de la République au port de la félicité. N’ayez toujours pour boussole que la vertu et la force du peuple français, vous surmonterez tous les écueils. Pour nous, qui depuis l’aurore de la liberté, n’avons cessé de combattre ouvertement tous les ennemis de la République, croyez que nous ne vous démentirons pas un instant; que tous nos efforts tendront à assurer et à affermir vos succès; et que, si jamais des traitres ou des fripons s’insinuoient parmi nous, ils y passe-roient comme le serpent sur un rocher aride, c’est à dire sans y laisser le moindre vestige, si ce n’est de leur anéantissement. P.S. — En ce instant nous apprenons avec le frémissent qu’inspire l’horreur du crime le dessein médité que les agens coalisés ont manifesté de porter la mort dans l’âme de la République. Représentans d’un peuple libre, notre indignation est à son comble : Collot d’Herbois, Robespierre et vous tous, fidèles gardiens de la liberté française, vos noms sont chers à nos cœurs : des monstres ont osé attenter à vos jours ! Notre surveillance, plus active que jamais, déjouera leurs complots parricides; et malheur à la main invisible qui dirige ses coups ! sa destruction est aussi prochaine que sa lâcheté montre de foiblesse et de desespoir » (1) . 78 [ Analyse des opérations de l’agent nat. du distr. de Cusset, Allier, pendant la seconde décade de prair. II] (2) . Troisième' feuille. « Esprit public, Chaque jour, il s’améliore; les pères sentent le bonheur d’avoir une patrie; il se félicitent d’avoir donné le jour à des défenseurs de la liberté; presque tous ont la courageuse fermeté d’apprendre sans verser des larmes que des enfans chéris sont morts au champ de l’honneur; le citoyen Avignon, vieillard septuagénaire de la commune de Cusset entend dire que son fils a été tué à l’affaire de Courtrai; tout à coup il s’écrie : « mon fils est mort pour sa patrie, « il est plus heureux que moi. J’envie son « sort, vive la République ». Cette réponse héroïque mérite une place au Bulletin ». Forissier (subst de l’agent nat.). Mention honorable, inscription au bulletin (3). 79 [La Sté popul. de Digne, Basses-Alpes, à la Conv.; 11 prair. II] (4). « Representans d’un Peuple libre, Le succès qui accompagne vos Glorieux travaux; le zele infatigable qui les dirige sont pour nous les garants de la félicité publique. L’anean-tissement de tous les abus, le triomphe de la raison, de la probité et de la vertu, sont vôtre ouvrage. Tout a repris une nouvelle forme : les français sont devenus un nouveau peuple; c’est à vous qu’il doit le bonheur dont il jouit : si l’amour de la Patrie est pour lui une vertu c’est encore un devoir de soutenir ses intérêts. Pénétrés de ce principe nous venons aujourd’hui Citoyens Representans, vous faire part de quelques mesures que nous avons cru propres pour atteindre à ce but sur un objet essentiel celui des subsistances. La récolté donne les plus belles espérances; tout annonce une abondante moisson; les malveillans ne pourront plus faire naitre des craintes et jetter de fausses alarmes sur la pénurie des grains; mais pour dejoüer leurs manœuvres et surtout l’ego isme (1) M.U., XLI, 9; J. Sablier, n° 1387; J. Perlet, n° 635, (2) C 305, pl. 1152, p. 25. (3) Mention marginale datée du 30 prair., non signée. (4) F10 331.