398 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j ISembreÆ boches, vont incessamment se mettre en route pour se rendre à Paris. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre des administrateurs du district de Nemours (2). « Nemours, 28 brumaire, l’an II de la Répu-blique une et indivisible. « Citoyen Président, « Les progrès de la Révolution doivent être connus dans toutes les parties de la République. Je me hâte donc d’instruire la Convention natio¬ nale que le district de Nemours, composé de 100 communes, est entièrement régénéré. Le fanatisme et la superstition ont totalement dis¬ paru; la liberté et l’égalité triomphent, les com¬ munes s’empressent d’offrir à la nation leurs ornements, hochets, châsses, saints, saintes et généralement tout ce qui servait à leur culte su¬ perstitieux, elles se disputent à l’envi l’une l’autre, la gloire de les apporter au chef -lieu de district et à la société populaire et jacobine de cette commune. Les prêtres, revenus de leurs vieilles erreurs, apportent et déposent sur le bureau de cette société salutaire, leurs lettres de fainéantise et jurent de renoncer pour toujours au métier de charlatan qu’ils exerçaient depuis tant de siècles. Il n’y a plus de religion que la vertu, plus d’évangile que les droits de l’homme et la Constitution, plus d’idoles que la liberté et plus d’autels que celui de la patrie. Les églises sont converties en temple de la raison; on n’y parle plus que le langage de la vérité. Les habi¬ tants des campagnes ne reconnaissent plus d’autres psaumes et missel que les Bulletins de la Convention nationale, ils les demandent à' grands cris, avec cette expression qui carac¬ térise la joie et la sincérité, pour les lire dans leurs temples, en place de ces couplets latins qu’ils chantaient et ne comprenaient pas. Enfin il n’existe plus dans ce district qu’une seule et même famille, famille de républicains, et les cris de Vive la République ! Vive la Montagne! Fraternité, liberté, égalité ou la mort! ne cessent d’être répétés. « Plus de 200 cloches, une grande quantité de fer, de plomb, de fonte, de cuivre, d’or, d’argent, de vases, de calices, de soleils, de saints, de saintes, de bamboohes, etc. sont à la disposition de la République, et bientôt toutes ces matières seront conduites à Paris pour passer au creuset et servir à la défense de la patrie. « Salut et fraternité. « Cicille, administrateur du district de Nemours. » Le citoyen Premiat abandonne à la nation 10 liv. 7 s. qui lui restent dus de la liquidation de sa ci-devant maîtrise. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (3). (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 159. (2) Archives nationales, carton G 284, dossier 815. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 159. Les administrateurs du district de Langres se plaignent de ce qu’ils n’ont reçu que le 17 fri¬ maire un arrêté du comité de Salut public du 17 vendémiaire, pour la réquisition des couver¬ tures, ce qui les a empêchés de satisfaire à cette réquisition aussi facilement et aussitôt qu’ils au¬ raient voulu. Insertion au « Bulletin » et renvoi au comité de Salut public (1). Suit un extrait de la pétition des administra¬ teurs du district de Langres d’après le Bulletin de la Convention (2). Les administrateurs du directoire du district de Langres, département de la Haute-Marne, observent à la Convention qu’ils ne reçoivent les lois que beaucoup de temps après qu’elles sont rendues. Ils demandent la cause de ce retard, et sollicitent la Convention de corriger de pareils abus. Renvoyé au comité de Salut public. Les administrateurs du département de police de la commune de Paris font passer le total jour¬ nalier des détenus dans les différentes prisons de Paris, qui est, à l’époque du 21 frimaire, de 4,325, et à celle du 22, de 4,388. Insertion au « Bulletin » (3). Suit les lettres des administrateurs du dépar¬ tement de police (4). I. « Commune de Paris, le 22 frimaire de l’an II de la République, une et indi¬ visible. « Les administrateurs du département de Police te font passer le total des détenus dans les maisons de justice, d’arrêt et de détention du département de Paris, à l’époque du jour d’hier. Parmi les individus qui y sont renfermés, il y en a qui sont prévenus de fabrication ou distri¬ bution de faux assignats, assassinats, contre-révolution, délits de police municipale, correc¬ tionnelle, militaire; d’autres sont détenus pour délits légers; d’autres enfin sont arrêtés comme suspects. « Conciergerie ..................... 536 « Grande-Force .................... 616 « Petite-Force ..................... 273 « Sainte-Pélagie ................... 216 « Madelonnettes ................... 271 « Abbaye ......................... 138 « Bicêtre ......................... 727 « A la Salpêtrière ............. .... 368 « Chambres d’arrêt, à la mairie. . . . 103 « Luxembourg .................... 377 (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 159. (2) Bulletin de la Convention du 23 frimaire an II (vendredi 13 décembre 1793). (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 159. (4) Archives nationales, carton G 285, dossier 825. [Convention nationale.! ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j SS�iras 399 « Maison de suspicion, rue de la Bourbe ................. , ........... 252 « Les Capucins, faubourg Saint -An¬ toine ............... , ....... . ....... » « Les Anglais, rue Saint -Victor ...... » « Les Anglaises, rue Saint-Victor . ... 110 « Les Anglaises, rue de Lourcine .... 57 « Les Carmes, rue de Vaugirard ..... 107 « Les Anglaises, faubourg Saint-An¬ toine ............................... 40 « écossais, rue des Fossés-Saint-Vic¬ tor ................................ 79 « Saint-Lazare, faubourg Saint-La¬ zare .............. . ............ .... » « Maison Escourbiac, rue Saint-An¬ toine. ... ....... ... ..... . ........... 18 « Belbomme, rue Cbaronne, n° 70... 37 « Total général ......... 4,325 « Certifié conforme aux feuilles journalières à nous remises par les concierges des maisons de justice et d’arrêt du département de Paris. « Mennessier; Michel. » II. « Commune de Paris, le 23 frimaire de l’an II de la République une et indi¬ visible (1). « Citoyen Président, « Les administrateurs du département de police te font passer le total des détenus dans les maisons de justice, d’arrêt et de détention, du département de Paris, à l’époque du jour d’hier. Parmi les individus qui y sont renfer¬ més, il y en a qui sont prévenus de fabrication ou distribution de faux assignats, assassinats, contre-révolution, délits de police municipale, correctionnelle, militaire; d’autres sont déte¬ nus pour délits légers; d’autres enfin sont arrê¬ tés comme suspects. « Conciergerie ..................... 537 « Grande -Force ................... 613 « Petite-Force ..................... 272 « Sainte-Pélagie ................... 216 « Madelonnettes ................... 271 « Abbaye ......................... 137 « Bicêtre ......................... 737 « A la Salpêtrière .................. 364 « Chambres d’arrêt, à la Mairie ..... 104 « Luxembourg .................... 379 « Maison de suspicion, rue de la Bourbe ............................. 256 « Les Capucins, faubourg Saint-An¬ toine ............................... » « Les Anglais, rue Saint -Victor ..... . 110 « Les Anglaises, rue Saint-Victor .... » « Les Anglaises, rue de Lourcine .... 59 « Les Carmes, rue de Vaugirard ..... 107 « Les Anglaises, faubourg Saint -An¬ toine ....... .... ........... . ........ 40 « Boossais, rue des Fossés-Saint-Vic¬ tor....... ...................... ... 80 (1) Archives nationales, carton G 285, dossier 825. « Saint-Lazare, faubourg Saint-La¬ zare .................. . ....... ..... » « Maison Esoourbiao, rue Saint -An¬ toine ............................... 19 « Belhomme, rue Charonne, n° 70. . . 37 « Total général .......... 4,338 « Certifié conforme aux feuilles journalières à nous remises par les concierges des maisons de justice et d’arrêt du département de Paris. « Massé; Michel. » Le citoyen Chaney, commissaire des guerres près l’armée de Mayence, admis à la barre, ap¬ pelle l’attention de la Convention sur 1,000 Fran¬ çais restés dans cette place, et que l’on y retient en otage des frais d’hôpitaux, d’évacuation et autres. Depuis plus d’un mois que ce commissaire est à Paris pour réclamer l’exécution du décret qui ordonne l’envoi des fonds nécessaires à l’ac¬ quittement de cette dette, il a été sans cesse ren¬ voyé des bureaux du ministre de la guerre à ceux de la trésorerie, et de ceux de la trésorerie au ministre de la guerre, sans pouvoir rien obtenir; la rigueur de la saison et la nudité de nos frères pressent cependant une décision qui les rende à un état meilleur, qu’ils ont mérité par leurs ser¬ vices. Il demande que la Convention ordonne que les fonds nécessaires pour payer ces frais se¬ ront envoyés, afin que ces malheureux Français puissent revenir dans leur patrie. Un membre [Bourdon (de l’Oise (1)], en ap¬ puyant cette demande, se plaint de l’inertie im¬ pardonnable du ministre de la guerre et de ses bureaux, qui paraissent vouloir rivaliser avec la Convention en n’exécutant pas ses décrets. Il de¬ mande, et la Convention nationale décrète que le minisire de la guerre sera appelé dans le sein de la Convention, séance tenante, pour rendre compte des causes de l’inexécution du décret qui ordonne le remboursement des sommes qui re¬ tiennent 1,000 de nos frères en captivité, comme otages, dans la ville de Mayence (2). Compte rendu du Moniteur universel (3). Un commissaire des guerres resté à Mayence après la capitulation est admis à la barre. J’ai été envoyé en France pour rendre compte de la situation malheureuse de nos frères d’armes restés en otage à Mayence jusqu’à l’entière exé¬ cution des conditions de la capitulation; un décret ordonnait au ministre de la guerre d’envoyer des fonds pour les ravoir. Je n’ai pu rien obtenir encore. On m’a promené de bureaux en bureaux. Les commis et les agents du minis¬ tre m’ont fait perdre 15 jours; j’ai été renvoyé à la trésorerie nationale qui, après avoir été 8 jours sans rien décider, m’a encore envoyé au ministre de la guerre, auquel je n’ai pu parler ; (1) D’après les divers journaux de l’époque. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 160. (3) Moniteur universel [n° 84 du 24 frimaire an II (samedi 14 décembre 1793), p. 340, col. 2]. Voy. d’autre part ci-après annexe n° 1, p. 419, le compte rendu de la même discussion, d’après divers jour¬ naux.