560 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE l’établissement d’une fête décadaire à l’honneur de l’Etre Suprême serait essentielle pour faire oublier au peuple le dimanche et les autres fêtes de l’ancien régime. Salut, fraternité et respect ». ICART, LlMARGUES. 14 La Société populaire de Neuvy-sur-Bouzanne, département de l’Indre, en félicitant la Convention sur l’activité et le courage avec lesquels elle déjoue les trames ourdies contre la liberté, envoie l’état des dons fait sur l’autel de la patrie par les citoyens de cette commune. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Neuvy-sur-Bouzanne, 16 germ. II] (2). « En vain la noire aristocratie se reproduisant sans cesse sous mille formes différentes a-t-elle tenté de renverser les fondements de notre immortelle constitution ! En vain, ce cruel étranger, si zélé partisan de la tyrannie, dont la postérité ne se rappellera jamais la mémoire qu’avec cette indignation mêlée du mépris que produit l’horreur du crime; l’exécrable Pitt, a-t-il mis en oeuvres les manèges les plus infâmes pour nous ravir la liberté, ce précieux gage de notre bonheur. En vain, l’Europe coalisée, a-t-elle répandue l’or avec profusion, corrompu une foule de ces âmes de boue, nées pour l’esclavage desquelles les sentiments de l’honneur ne furent jamais connu; gagné ceux mêmes que nous avions droit de regarder comme nos plus fermes soutiens; dont les serments nous répondaient de la fidélité, que les yeux de tout un peuple attache sur eux, attentifs à leur démarche, auraient dû intimider : rien n’a pu les arrêter, les traîtres, ni les emblèmes de la liberté placés sous leur vue, ni les vœux tant de fois prononcés d’une nation toute puissante qui a juré la mort des tyrans, ni la vengeance éclatante que nous venons de tirer des fédéralistes. Ils ont voulu, les monstres, dans l’excès de leur aveugle fureur, tourner contre nous mêmes les armes que nous leur avions confiées. Vous les avez fait échouer dans leurs perfides desseins, ô vous, semblables aux Fabricius à l’abri de la corruption, remparts inexpugnables, illustres représentants; vous les avez déjoué dans leurs marches insidieuses, ces nouveaux Catilina le patriotisme qu’ils jouaient avec tant d’art n’a pu vous en imposer, votre œil perçant a su les démasquer : vous les avez fait connaître au peuple, qu’ils trompaient si audacieusement, vous les avez mis dans l’impossibilité de le conduire au tombeau qu’ils lui préparaient. La tête des uns vient de tomber, la France debout en extase, n’est occupée qu’à _�-rfianter votre gloire; bientôt les autres, ces fauteurs ardents du despotisme, ne seront plus; que ne puissiez vous donc être témoins des sentiments d’amour et de reconnaisance que nous inspire un si doux espoir ! Que ne puissiez vous donc voir l’allégresse qui brille sur tous les fronts. Bientôt la majesté nationale, qu’ils ont (1) P.V., XXXVIII, 71. B 8 prair (suppl‘) et 11 prair. (2P suppl1). (2) C 304, pl. 1133, p. 8, 9, 9 (2). outragé avec tant de barbarie va être vengée; ces tigres ne respirant que la mort et le carnage vont payer les peines dues à leurs forfaits; que ne soient-ils donc transportés sur une terre étrangère, et là rentrer dans le néant à la face des rois, ces entropophages qui ont résolu de dévorer le genre humain : du moins le sol de la liberté qu’ils ont souillé de leurs pas, ne le serait pas encore de leur sang. N’importe, il le faut, le coup va frapper; déjà peut-être ont-ils existés ? A ce dernier trait de vigueur qui détruit pour toujours l’espoir dont les despotes avaient osé se flatter; que de cris répétés de vive la République, vive la Montagne, se font entendre de toutes parts. Nous nous empressons de vous en féliciter ». Baucheron, Baucherot, Soulier. [ Neuvy-sur-Bouzanne , 16 germ. Il], « Rien ne saurait maintenant arrêter la marche de la révolution, l’énergie républicaine qui nous anime tous, ne laisse plus d’espoir aux despotes coalisés; les Sociétés populaires jalouses de conserver la liberté qu’elles ont acquise, et de maintenir le serment qu’elles ont fait d’anéantir la tyrannie, s’empressent de fournir chaque jour de nouvelles armes contre elle. A l’exemple de la France entière, nous vous faisons passer le tableau des dons patriotiques que nous nous sommes empresés de fournir. Voilà l’expression de nos vœux. S. et F. ». [mêmes signatures]. [Etat des dons]. Aux défenseurs de la patrie : 21 paires de souliers, 37 chemises, 130 livres de charpie, 1 jument pour monter un cavalier, plus 50 liv. en assignats. 250 liv. pour habiller les enfants des patriotes indigents. . 660 liv. à 4 citoyens partis pour la Vendée et 100 sols par semaine à leurs femmes, pères et mères. 15 La municipalité de La Ferrière-sur-Rille, département de l’Eure, annonce qu’elle a fait passer à l’administration de son district toute l’argenterie et linge de la ci-devant église de la commune. Elle demande la punition de tous les traîtres qui conspirent contre la patrie. Mention honorable et insertion au bulletin (1). [La Ferrière-sur-Rille, 8 flor. II] (2) . « Dignes représentants du peuple français, Si nos adresses en félicitations de vos sublimes travaux n’ont pas été plus précoces, il n’en est pas moins vrai que dans le silence nous n’avons perdu aucun instant sans nous occuper de tout (1) P.V., XXXVIII, 71. Bin, 8 prair (suppl‘) et 11 prair (2e suppl*). (2) C 304, pl. 1133, p. 7. 560 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE l’établissement d’une fête décadaire à l’honneur de l’Etre Suprême serait essentielle pour faire oublier au peuple le dimanche et les autres fêtes de l’ancien régime. Salut, fraternité et respect ». ICART, LlMARGUES. 14 La Société populaire de Neuvy-sur-Bouzanne, département de l’Indre, en félicitant la Convention sur l’activité et le courage avec lesquels elle déjoue les trames ourdies contre la liberté, envoie l’état des dons fait sur l’autel de la patrie par les citoyens de cette commune. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Neuvy-sur-Bouzanne, 16 germ. II] (2). « En vain la noire aristocratie se reproduisant sans cesse sous mille formes différentes a-t-elle tenté de renverser les fondements de notre immortelle constitution ! En vain, ce cruel étranger, si zélé partisan de la tyrannie, dont la postérité ne se rappellera jamais la mémoire qu’avec cette indignation mêlée du mépris que produit l’horreur du crime; l’exécrable Pitt, a-t-il mis en oeuvres les manèges les plus infâmes pour nous ravir la liberté, ce précieux gage de notre bonheur. En vain, l’Europe coalisée, a-t-elle répandue l’or avec profusion, corrompu une foule de ces âmes de boue, nées pour l’esclavage desquelles les sentiments de l’honneur ne furent jamais connu; gagné ceux mêmes que nous avions droit de regarder comme nos plus fermes soutiens; dont les serments nous répondaient de la fidélité, que les yeux de tout un peuple attache sur eux, attentifs à leur démarche, auraient dû intimider : rien n’a pu les arrêter, les traîtres, ni les emblèmes de la liberté placés sous leur vue, ni les vœux tant de fois prononcés d’une nation toute puissante qui a juré la mort des tyrans, ni la vengeance éclatante que nous venons de tirer des fédéralistes. Ils ont voulu, les monstres, dans l’excès de leur aveugle fureur, tourner contre nous mêmes les armes que nous leur avions confiées. Vous les avez fait échouer dans leurs perfides desseins, ô vous, semblables aux Fabricius à l’abri de la corruption, remparts inexpugnables, illustres représentants; vous les avez déjoué dans leurs marches insidieuses, ces nouveaux Catilina le patriotisme qu’ils jouaient avec tant d’art n’a pu vous en imposer, votre œil perçant a su les démasquer : vous les avez fait connaître au peuple, qu’ils trompaient si audacieusement, vous les avez mis dans l’impossibilité de le conduire au tombeau qu’ils lui préparaient. La tête des uns vient de tomber, la France debout en extase, n’est occupée qu’à _�-rfianter votre gloire; bientôt les autres, ces fauteurs ardents du despotisme, ne seront plus; que ne puissiez vous donc être témoins des sentiments d’amour et de reconnaisance que nous inspire un si doux espoir ! Que ne puissiez vous donc voir l’allégresse qui brille sur tous les fronts. Bientôt la majesté nationale, qu’ils ont (1) P.V., XXXVIII, 71. B 8 prair (suppl‘) et 11 prair. (2P suppl1). (2) C 304, pl. 1133, p. 8, 9, 9 (2). outragé avec tant de barbarie va être vengée; ces tigres ne respirant que la mort et le carnage vont payer les peines dues à leurs forfaits; que ne soient-ils donc transportés sur une terre étrangère, et là rentrer dans le néant à la face des rois, ces entropophages qui ont résolu de dévorer le genre humain : du moins le sol de la liberté qu’ils ont souillé de leurs pas, ne le serait pas encore de leur sang. N’importe, il le faut, le coup va frapper; déjà peut-être ont-ils existés ? A ce dernier trait de vigueur qui détruit pour toujours l’espoir dont les despotes avaient osé se flatter; que de cris répétés de vive la République, vive la Montagne, se font entendre de toutes parts. Nous nous empressons de vous en féliciter ». Baucheron, Baucherot, Soulier. [ Neuvy-sur-Bouzanne , 16 germ. Il], « Rien ne saurait maintenant arrêter la marche de la révolution, l’énergie républicaine qui nous anime tous, ne laisse plus d’espoir aux despotes coalisés; les Sociétés populaires jalouses de conserver la liberté qu’elles ont acquise, et de maintenir le serment qu’elles ont fait d’anéantir la tyrannie, s’empressent de fournir chaque jour de nouvelles armes contre elle. A l’exemple de la France entière, nous vous faisons passer le tableau des dons patriotiques que nous nous sommes empresés de fournir. Voilà l’expression de nos vœux. S. et F. ». [mêmes signatures]. [Etat des dons]. Aux défenseurs de la patrie : 21 paires de souliers, 37 chemises, 130 livres de charpie, 1 jument pour monter un cavalier, plus 50 liv. en assignats. 250 liv. pour habiller les enfants des patriotes indigents. . 660 liv. à 4 citoyens partis pour la Vendée et 100 sols par semaine à leurs femmes, pères et mères. 15 La municipalité de La Ferrière-sur-Rille, département de l’Eure, annonce qu’elle a fait passer à l’administration de son district toute l’argenterie et linge de la ci-devant église de la commune. Elle demande la punition de tous les traîtres qui conspirent contre la patrie. Mention honorable et insertion au bulletin (1). [La Ferrière-sur-Rille, 8 flor. II] (2) . « Dignes représentants du peuple français, Si nos adresses en félicitations de vos sublimes travaux n’ont pas été plus précoces, il n’en est pas moins vrai que dans le silence nous n’avons perdu aucun instant sans nous occuper de tout (1) P.V., XXXVIII, 71. Bin, 8 prair (suppl‘) et 11 prair (2e suppl*). (2) C 304, pl. 1133, p. 7. SÉANCE DU 4 PRAIRIAL AN II (23 MAI 1794) - Nos 16 ET 17 561 ce qui pouvait contribuer à l’exécution de vos sages décrets; nous avons envoyé à notre district 28 marcs 9 onces huit gros d’argenterie; 100 livres de cuivre; 660 livres de plomb; 74 livres d’étain; avec tout le linge qui pouvait exister dans l’église de notre malheureuse commune dont l’étendue ne contient que 7 ares de terrain et une des plus pauvres de la République. Personne plus que nous, n’ont pu prendre une part aussi sensible à l’exécrable conspiration que vous venez d’étouffer; nous demandons la chutte des têtes coupables; persuadés qu’il en existe encore dans la République, car tant que des prêtres souilleront le sol de la liberté, nous ne serons jamais heureux ni tranquille; en conséquence, nous vous prions de prendre en considération cette observation et nous vous jurons avec un cœur sincère de mourir plutôt que de souffrir qu’il soit porté atteinte à la représentation nationale, qui ne nous laisse aucun doute sur le zèle des braves montagnards, qui la composent et que nous invitons d’achever glorieusement leur carrière, en restant à leur poste jusqu’à ce qu’une paix solide soit bien établie. S. et F. » Glaçon, Mandin, Pierre Nicolas, Coquet, Piet, Dorman, Jean Ruhat, Coignard. 16 La Société populaire, le Comité de surveillance et le conseil général de la commune de Flavy-le-Martel (1), département de l’Aisne, annoncent qu’ils ont célébré, décadi dernier, une fête en mémoire du triomphe que la Convention a remporté sur les traîtres qui vou-loient l’assassiner. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au Comité d’instruction publique (2). La municipalité, le conseil général, le Comité de surveillance et la Société populaire de Flavy-le-Martel félicitent la Convention sur ses glorieux travaux, sur la justice, l’énergie et la sévérité avec lesquelles elle déjoue les travaux tramés contre la liberté; nous avons la force et le courage, disent-ils, donnez-nous des armes; commandez et les dix départements qui environent le Nord se lèveront en masse pour fondre, comme un torrent, sur les hordes infernales des Autrichiens (3) . 17 La Société populaire d’Eaubelle, ci-devant Saint-Lys, département de Haute-Garonne annonce que le temple de la Raison s’est élevé dans cette commune sur les débris du fana-nisme; elle envoie l’état des dons faits à la (1) Et non Flavy-le-Mentel. (2) P.V., XXXVIII, 71. Audit, nat., n° 616. (3) Bin, 10 prair. (2e suppl4). Egalement F17 1010e, pl. 2, p. 3243. patrie, et applaudit aux mesures vigoureuses prises contre les conspirateurs. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Eaubelle, s.d.] (2). «Citoyens représentants, C’est pour la seconde fois que la Société montagnarde d’Eaubelle (ci-devant St-Lys) vient faire entendre sa voix dans le sénat auguste pour féliciter et rappeler à la Convention la conduite glorieuse qu’elle a tenue à trois époques différentes qui semblaient avoir été choisies pour être le tombeau de la liberté, grâces aux génies tutélaires qui veillent sur la France, grâces à vos soins actifs et vigilants, le complot liberticide des désorganisateurs vient encore d’être déjoué; le succès le plus heureux a secondé votre courage et les efforts de la vertu... Chabot, Camille, Danton et plusieurs autres complices, ont subi la peine qu’avait mérité leurs forfaits. Le crime est terrassé, mais il n’est pas anéanti; craignez ses nombreux partisans; vils suppôts du despotisme, ils n’aimeront jamais la liberté. S’ils pouvaient briser leurs chaînes, s’ils pouvaient de nouveau promener leur audace scandaleuse sur cette terre sacrée, ils ne profiteraient de cette liberté que pour assassiner les plus vertueux défenseurs. Persévérez donc, sages représentants, dans cette fermeté digne des héros de l’ancienne Rome, marchez d’un pas égal vers l’immortalité, toute espèce de ménagement est dans ces circonstances un poison destructeur, la plus austère sévérité peut seule affermir les bases de la République. Le sang de tant de patriotes victimes de la trahison vous demande vengeance. Frappez et que du même coup tous les tombeaux s’ouvrent pour y recevoir les restes impurs de tous nos ennemis; il n’est que ce moyen pour sauver la patrie, et vous acquérrez la gloire d’avoir bien mérité d’elle. Pour nous, esclaves du devoir que nous prescrit l’amour ardent de la liberté, raliés autour de la montagne, nous vous seconderons, braves républicains, avec un dévouement égal à celui que firent autrefois paraître pour la prospérité de leur république les Manlius, les Régulus, les Curtius; nous dénoncerons sans pitié les égoïstes, les traîtres, les conspirateurs et fallut-il faire le sacrifice de notre vie, nous chasserons cette race impie du sol que nous habitons. Notre Société voulant mettre en usage tous les moyens qui sont en son pouvoir pour se rendre utile, a délibéré d’emvoyer des commissaires dans les différentes communes qui composent la section d’Eaubelle pour leur faire un tableau énergique des besoins que peuvent éprouver sur les frontières les soldats de la liberté : cette démarche n’a point été infructueuse, la Société a envoyé au district, un don particulier, qui joint à tous les autres a produit 247 chemises neuves, 24 capotes de calmon, 16 linceuls, 35 paires de bas, 3 paires de guêtres, 4 paires de bottes, 3 vestes, 1 paire (1) P.V., XXXVin, 72. Bln, 8 prair. (suppP) et 11 prair. (2e suppP). (2) C 304, pl. 1133, p. 6. 38 SÉANCE DU 4 PRAIRIAL AN II (23 MAI 1794) - Nos 16 ET 17 561 ce qui pouvait contribuer à l’exécution de vos sages décrets; nous avons envoyé à notre district 28 marcs 9 onces huit gros d’argenterie; 100 livres de cuivre; 660 livres de plomb; 74 livres d’étain; avec tout le linge qui pouvait exister dans l’église de notre malheureuse commune dont l’étendue ne contient que 7 ares de terrain et une des plus pauvres de la République. Personne plus que nous, n’ont pu prendre une part aussi sensible à l’exécrable conspiration que vous venez d’étouffer; nous demandons la chutte des têtes coupables; persuadés qu’il en existe encore dans la République, car tant que des prêtres souilleront le sol de la liberté, nous ne serons jamais heureux ni tranquille; en conséquence, nous vous prions de prendre en considération cette observation et nous vous jurons avec un cœur sincère de mourir plutôt que de souffrir qu’il soit porté atteinte à la représentation nationale, qui ne nous laisse aucun doute sur le zèle des braves montagnards, qui la composent et que nous invitons d’achever glorieusement leur carrière, en restant à leur poste jusqu’à ce qu’une paix solide soit bien établie. S. et F. » Glaçon, Mandin, Pierre Nicolas, Coquet, Piet, Dorman, Jean Ruhat, Coignard. 16 La Société populaire, le Comité de surveillance et le conseil général de la commune de Flavy-le-Martel (1), département de l’Aisne, annoncent qu’ils ont célébré, décadi dernier, une fête en mémoire du triomphe que la Convention a remporté sur les traîtres qui vou-loient l’assassiner. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au Comité d’instruction publique (2). La municipalité, le conseil général, le Comité de surveillance et la Société populaire de Flavy-le-Martel félicitent la Convention sur ses glorieux travaux, sur la justice, l’énergie et la sévérité avec lesquelles elle déjoue les travaux tramés contre la liberté; nous avons la force et le courage, disent-ils, donnez-nous des armes; commandez et les dix départements qui environent le Nord se lèveront en masse pour fondre, comme un torrent, sur les hordes infernales des Autrichiens (3) . 17 La Société populaire d’Eaubelle, ci-devant Saint-Lys, département de Haute-Garonne annonce que le temple de la Raison s’est élevé dans cette commune sur les débris du fana-nisme; elle envoie l’état des dons faits à la (1) Et non Flavy-le-Mentel. (2) P.V., XXXVIII, 71. Audit, nat., n° 616. (3) Bin, 10 prair. (2e suppl4). Egalement F17 1010e, pl. 2, p. 3243. patrie, et applaudit aux mesures vigoureuses prises contre les conspirateurs. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Eaubelle, s.d.] (2). «Citoyens représentants, C’est pour la seconde fois que la Société montagnarde d’Eaubelle (ci-devant St-Lys) vient faire entendre sa voix dans le sénat auguste pour féliciter et rappeler à la Convention la conduite glorieuse qu’elle a tenue à trois époques différentes qui semblaient avoir été choisies pour être le tombeau de la liberté, grâces aux génies tutélaires qui veillent sur la France, grâces à vos soins actifs et vigilants, le complot liberticide des désorganisateurs vient encore d’être déjoué; le succès le plus heureux a secondé votre courage et les efforts de la vertu... Chabot, Camille, Danton et plusieurs autres complices, ont subi la peine qu’avait mérité leurs forfaits. Le crime est terrassé, mais il n’est pas anéanti; craignez ses nombreux partisans; vils suppôts du despotisme, ils n’aimeront jamais la liberté. S’ils pouvaient briser leurs chaînes, s’ils pouvaient de nouveau promener leur audace scandaleuse sur cette terre sacrée, ils ne profiteraient de cette liberté que pour assassiner les plus vertueux défenseurs. Persévérez donc, sages représentants, dans cette fermeté digne des héros de l’ancienne Rome, marchez d’un pas égal vers l’immortalité, toute espèce de ménagement est dans ces circonstances un poison destructeur, la plus austère sévérité peut seule affermir les bases de la République. Le sang de tant de patriotes victimes de la trahison vous demande vengeance. Frappez et que du même coup tous les tombeaux s’ouvrent pour y recevoir les restes impurs de tous nos ennemis; il n’est que ce moyen pour sauver la patrie, et vous acquérrez la gloire d’avoir bien mérité d’elle. Pour nous, esclaves du devoir que nous prescrit l’amour ardent de la liberté, raliés autour de la montagne, nous vous seconderons, braves républicains, avec un dévouement égal à celui que firent autrefois paraître pour la prospérité de leur république les Manlius, les Régulus, les Curtius; nous dénoncerons sans pitié les égoïstes, les traîtres, les conspirateurs et fallut-il faire le sacrifice de notre vie, nous chasserons cette race impie du sol que nous habitons. Notre Société voulant mettre en usage tous les moyens qui sont en son pouvoir pour se rendre utile, a délibéré d’emvoyer des commissaires dans les différentes communes qui composent la section d’Eaubelle pour leur faire un tableau énergique des besoins que peuvent éprouver sur les frontières les soldats de la liberté : cette démarche n’a point été infructueuse, la Société a envoyé au district, un don particulier, qui joint à tous les autres a produit 247 chemises neuves, 24 capotes de calmon, 16 linceuls, 35 paires de bas, 3 paires de guêtres, 4 paires de bottes, 3 vestes, 1 paire (1) P.V., XXXVin, 72. Bln, 8 prair. (suppP) et 11 prair. (2e suppP). (2) C 304, pl. 1133, p. 6. 38