SÉANCE DU 20 VENDÉMIAIRE AN III (11 OCTOBRE 1794) - N° 10 59 [La société populaire d’Autun à la Convention nationale, le 8 vendémiaire an III] (18) Citoyens représentants, Les sociétés populaires sont les colonnes de la République et la Convention nationale ne souffrira jamais qu’il leur soit porté atteinte. Voilà citoyens représentants, la réponse que le président de la Convention a faite en votre nom, à differentes sections de Paris qui vous ont témoigné leur indignation sur le projet qui ne se manifestoit que trop évidemment de détruire les sociétés populaires. Nous scavons bien que les auteurs de la déclaration des droits de l’homme ne laisseroient jamais violer l’article prétieux qui garantit aux citoyens la liberté de s’assembler paisiblement et sans armes pour discuter leurs intérêts : mais les aristocrates qui sont les amis de la tyrannie, espéroient de trouver jusque dans votre sein des partisants de leur sisthème affreux. Les lâches ! ils osoient croire que les pères du peuple deviendroient les oppresseurs de ce peuple bon et généreux qu’ils ont établi dans la dignité de ses droits! vous venés de renverser leurs criminelles espérances : ils sont donc bien surs que les sentinelles de la liberté seront toujours réunis pour les surveiller et comprimer leurs efforts contre révolutionnaires. C’est surtout dans les crises ou se trouve la patrie, que cette surveillance est plus nécessaire que jamais ; c’est quand les brigands de la Vendée relèvent une tête audacieuse, quand les scélérats de tous les départements renouent leurs complots liberticides, quand les ennemis cachés et ouverts de la République se liguent pour calomnier, intimider, perdre les patriotes, et anéantir avec eux la révolution, c’est au milieu de ces orages que les amis de la chose publique doivent, se rallier, se serrer dans les sociétés populaires, pour écraser les malveillants et déposer dans le sein de la Convention leurs voeux et leurs sollicitudes. Pour nous, citoyens représentants, nous remplirons ce devoir sacré avec courage et avec confiance ; et nous aurons toujours pour devise, respect pour la Convention nationale, centre du ralliement des républicains, haine pour les tyrans, les modérés, les aristocrates et leurs infâmes complices. Vive la Convention! vive la République! Les sans-culottes dAutun , Duvarin, président, Souberbielle, Machureau, Lenoir, secrétaires. b La société populaire des Andelys [Eure] annonce le même respect pour la Convention, et l’invite à démasquer les hypocrites en patriotisme, et à fonder par son courage et sa vertu l’édifice de la prospérité publique. (18) C 322, pl. 1353, p. 7. La Convention décrète la mention honorable et l’insertion au bulletin de ces deux adresses (19). [Les sociétés populaires des Andelys à la Convention nationale, le 9 vendémiaire an III] (20) Egalité Liberté fraternité La République ou la mort La Convention nationalle, voilà notre seul point deTalliement; que des contre-révolutionnaires improuvent l’élan du devoir; que nous importe, ils gagnent le salaire du crime, nous, nous paÿons notre dette à la vertu. Au milieu des vociférations exaspérées, quelle sera la boussolle du vaisseau de l’Etat ainsÿ ballotté en sens contraire? les actions de ceux qui l’agitent : la conduite des hommes, voilà le véritable thermomètre de la probité ; la moralité des actions est le seul gage solide de la pureté du coeur, et tel qui ne fut jamais qu’un frippon, qu’un intrigant, qu’un scélérat, ne peut devenir un vrai républicain ; car celui qui se dit républicain doit être pur, probe, vertueux, autrement ce n’est qu’un faux patriote. Crime et républicanisme, voilà les deux extrêmes; républicanisme et vertu, voilà les deux sino-nimes. Représentants, que votre courage continue d’arracher le masque de tous les hÿpocrites et bientôt les patriotes purs à l’abrÿ des trames de l’intrigue, des hurlements du crime, du charlatanisme des fripons, des fureurs de quelques tiranneaux, se consacreront sans inquiétude à l’agriculture, au commerce, aux sciences et aux arts, source de la véritable prospérité. Signé des membres des comités de correspondance des sociétés populaires des Andelys, et signé Pastel, président, Royer, Lepelletier, Gamelin, secrétaires des sociétés réunies. 10 La justice de paix d’Amplepuis, district de Villefranche, département du Rhône, félicite la Convention sur la chûte de Robespierre, et l’invite à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (21). (19) P.-V., XLVII, 106. (20) C 322, pl. 1353, p. 8. (21) P.-V., XLVII, 106.