SÉANCE DU 15 FLORÉAL AN II (4 MAI 1794) - N08 11 ET 12 43 qu’elle peut en promettre 10 à 11 000 par décade; la même ardeur préside à l’extraction du salpêtre et à la fabrication des armes. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [ Roanne , 7 flor. II] (2). « Citoyens représentants, Recevez l’expression libre des douces satisfactions qu’éprouvent les sans-culottes qui composent le Comité révolutionnaire de cette commune; tous nos concitoyens sont employés à servir la République, les uns sur les frontières et les autres dans l’intérieur. Vous avez dit à tous les français, il faut du salpêtre pour exterminer les tyrans coalisés, et aussitôt toutes nos terres ont été fouillées et nous en avons extrait trois milliers, dont la République peut disposer. Nous ne ralentissons pas nos travaux, notre courage a augmenté avec cette heureuse réussite; nos chaudières bouillent continuellement, et nous en donnerons toutes les décades de 8 à 900 livres. Notre atelier de souliers, établi depuis quelque temps, en a déjà fourni à nos frères d’armes 25 à 30,000 paires, et chaque décade il y en aura 10 à 1J.00 de confectionnés. Une fabrique d’armes vient d’être établie; le fer vengeur de nos braves défenseurs, martyrs de la liberté, commence à y être forgé et avant peu, nous vous offrirons des sabres et des bayonnettes. Le fanatisme, depuis longtemps chancelant, vient de recevoir le dernier coup de massue qui l’a anéanti à jamais, en déchirant le bandeau qui le couvrait. La vérité s’est faite reconnaître et tous les hommes comme sortant d’un long sommeil, comparant le règne de la liberté au temps du despotisme et de l’erreur, se persuadent que le passé n’est que songe, tant il leur fait horreur. A vous seuls, était réservé, montagnards à jamais glorieux, de rendre à l’homme sa première dignité, en lui rappelant ces sentiments étemels gravés dans tous les cœurs, la liberté et l’égalité. Qu’ils soient à jamais fixés sur la terre pour le bonheur des hommes et périsse de suite le premier qui osera y porter la moindre atteinte. La vengeance nationale atteint tous les jours les conspirateurs, s’il en échappe quelques-uns, nous invitons tous les républicains à redoubler de surveillance; ces traîtres qui échapperaient ne pourraient jamais devenir de bons citoyens; il faut les étouffer pour prévenir les nouveaux complots qu’ils ourdiraient dans le mystère pour entraver votre marche rapide qui étonne l’univers. Nous vous invitons, d’accord avec tous les français, à rester à votre poste pour achever vos glorieux travaux; nous vous assurons que nous prouverons toujours mieux par des faits que par des beaux discours, notre patriotisme; nous sommes tous peu aisés, mais le peu que nous avons, nos bras, notre sang, nous offrons tout à la patrie, et n’aurons jamais d’autres sentiments. S. et F. » Pernéty, Augier, Faure, Petel, Crétin, Barjot, Bussière, Gay, Gatteron, Glrrard, Popelain. (1) P.-V., XXXVI, 309. Bin, 15 flor. (1er suppP) et 16 flor. (suppl1); J. Sablier, n° 1298; J. Fr., n° 588 (2) C 302, pl. 1095, p. 47. 11 La Société populaire de Vonneuil-sur-Vienne (1) mande qu’elle a déposé au district, 10 marcs tant en argent qu’en vermeil, 96 liv., 17 chemises et d’autres dons. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [' Vonneil-sur-Vienne , 30 germ. II] (3). « Citoyens représentans, La Société populaire de Vonneuil-sur-Vienne, chef-lieu de canton, a frémi d’indignation lorsqu’elle a appris qu’une grande conspiration était prête d’éclater et d’étouffer tous les travaux que la sagesse et la prudence vous avaient dictés pour le salut de la République; mais grâce vous soit rendue. Comités de salut public et de sûreté générale, vous avez découvert cet horrible complot et déjoué les machinations infâmes des traîtres, nos ennemis déclarés. Vertueuse Montagne, dignes représentans qui y siégez, nous faisons les vœux les plus ardens pour votre conservation et vous invitons de ne quitter votre poste que lorsque la République sera tranquille. Dès depuis trois mois que la commune de Vonneuil a vu tomber sous ses pieds l’hydre du fanatisme, elle a dédié son temple à la Raison, chaque décadi tous les bons citoyens s’empressent à l’envi d’instruire le peuple sur ses devoirs. Représentans, continuez de frapper les traîtres, poursuivez-les avec vigueur et fermeté. Nous vous jurons de notre côté que nous les surveillerons sans relâche. Tels sont nos principes, tel est notre vœu. Les vases du culte ont été portés au district, le tout pesant dix marcs, tant en argent qu’en vermeil, ainsi que les habits qui servaient à décorer les agens du prétendu ci-devant Saint-Pierre. La Société a remis à celle de Chatellerault 37 bonnes chemises, 12 mauvaises, de la charpie et 96 livres en assignats pour faire passer aux défenseurs de la patrie. S. et F. » Carnlnault (présid.), Guinel (secrét.). 12 La Société populaire d’Estagel (4) offre 400 livres au volontaire de l’armée des Pyrénées qui tiendra la conduite la plus héroïque (5). [ Estagel , s.d.] (6). «Représentans d’un peuple libre, Encore une fois vous avez sauvé la République, votre surveillance a déjoué les projets infâmes (1) Vienne. (2) P.-V., XXXVI, 309. Bin, 15 flor. (1er suppP) et 16 flor. (suppl4). (3) C 302, pl. 1083, p. 5. (4) Et non Estengel, Pyrénées-Orientales. (5) P.-V., XXXVI, 309. Bin, 15 flor. (1er suppP) et 16 flor. (suppl*); J. Matin, n° 681. (6) C 302, pl. 1083, p. 4. SÉANCE DU 15 FLORÉAL AN II (4 MAI 1794) - N08 11 ET 12 43 qu’elle peut en promettre 10 à 11 000 par décade; la même ardeur préside à l’extraction du salpêtre et à la fabrication des armes. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [ Roanne , 7 flor. II] (2). « Citoyens représentants, Recevez l’expression libre des douces satisfactions qu’éprouvent les sans-culottes qui composent le Comité révolutionnaire de cette commune; tous nos concitoyens sont employés à servir la République, les uns sur les frontières et les autres dans l’intérieur. Vous avez dit à tous les français, il faut du salpêtre pour exterminer les tyrans coalisés, et aussitôt toutes nos terres ont été fouillées et nous en avons extrait trois milliers, dont la République peut disposer. Nous ne ralentissons pas nos travaux, notre courage a augmenté avec cette heureuse réussite; nos chaudières bouillent continuellement, et nous en donnerons toutes les décades de 8 à 900 livres. Notre atelier de souliers, établi depuis quelque temps, en a déjà fourni à nos frères d’armes 25 à 30,000 paires, et chaque décade il y en aura 10 à 1J.00 de confectionnés. Une fabrique d’armes vient d’être établie; le fer vengeur de nos braves défenseurs, martyrs de la liberté, commence à y être forgé et avant peu, nous vous offrirons des sabres et des bayonnettes. Le fanatisme, depuis longtemps chancelant, vient de recevoir le dernier coup de massue qui l’a anéanti à jamais, en déchirant le bandeau qui le couvrait. La vérité s’est faite reconnaître et tous les hommes comme sortant d’un long sommeil, comparant le règne de la liberté au temps du despotisme et de l’erreur, se persuadent que le passé n’est que songe, tant il leur fait horreur. A vous seuls, était réservé, montagnards à jamais glorieux, de rendre à l’homme sa première dignité, en lui rappelant ces sentiments étemels gravés dans tous les cœurs, la liberté et l’égalité. Qu’ils soient à jamais fixés sur la terre pour le bonheur des hommes et périsse de suite le premier qui osera y porter la moindre atteinte. La vengeance nationale atteint tous les jours les conspirateurs, s’il en échappe quelques-uns, nous invitons tous les républicains à redoubler de surveillance; ces traîtres qui échapperaient ne pourraient jamais devenir de bons citoyens; il faut les étouffer pour prévenir les nouveaux complots qu’ils ourdiraient dans le mystère pour entraver votre marche rapide qui étonne l’univers. Nous vous invitons, d’accord avec tous les français, à rester à votre poste pour achever vos glorieux travaux; nous vous assurons que nous prouverons toujours mieux par des faits que par des beaux discours, notre patriotisme; nous sommes tous peu aisés, mais le peu que nous avons, nos bras, notre sang, nous offrons tout à la patrie, et n’aurons jamais d’autres sentiments. S. et F. » Pernéty, Augier, Faure, Petel, Crétin, Barjot, Bussière, Gay, Gatteron, Glrrard, Popelain. (1) P.-V., XXXVI, 309. Bin, 15 flor. (1er suppP) et 16 flor. (suppl1); J. Sablier, n° 1298; J. Fr., n° 588 (2) C 302, pl. 1095, p. 47. 11 La Société populaire de Vonneuil-sur-Vienne (1) mande qu’elle a déposé au district, 10 marcs tant en argent qu’en vermeil, 96 liv., 17 chemises et d’autres dons. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [' Vonneil-sur-Vienne , 30 germ. II] (3). « Citoyens représentans, La Société populaire de Vonneuil-sur-Vienne, chef-lieu de canton, a frémi d’indignation lorsqu’elle a appris qu’une grande conspiration était prête d’éclater et d’étouffer tous les travaux que la sagesse et la prudence vous avaient dictés pour le salut de la République; mais grâce vous soit rendue. Comités de salut public et de sûreté générale, vous avez découvert cet horrible complot et déjoué les machinations infâmes des traîtres, nos ennemis déclarés. Vertueuse Montagne, dignes représentans qui y siégez, nous faisons les vœux les plus ardens pour votre conservation et vous invitons de ne quitter votre poste que lorsque la République sera tranquille. Dès depuis trois mois que la commune de Vonneuil a vu tomber sous ses pieds l’hydre du fanatisme, elle a dédié son temple à la Raison, chaque décadi tous les bons citoyens s’empressent à l’envi d’instruire le peuple sur ses devoirs. Représentans, continuez de frapper les traîtres, poursuivez-les avec vigueur et fermeté. Nous vous jurons de notre côté que nous les surveillerons sans relâche. Tels sont nos principes, tel est notre vœu. Les vases du culte ont été portés au district, le tout pesant dix marcs, tant en argent qu’en vermeil, ainsi que les habits qui servaient à décorer les agens du prétendu ci-devant Saint-Pierre. La Société a remis à celle de Chatellerault 37 bonnes chemises, 12 mauvaises, de la charpie et 96 livres en assignats pour faire passer aux défenseurs de la patrie. S. et F. » Carnlnault (présid.), Guinel (secrét.). 12 La Société populaire d’Estagel (4) offre 400 livres au volontaire de l’armée des Pyrénées qui tiendra la conduite la plus héroïque (5). [ Estagel , s.d.] (6). «Représentans d’un peuple libre, Encore une fois vous avez sauvé la République, votre surveillance a déjoué les projets infâmes (1) Vienne. (2) P.-V., XXXVI, 309. Bin, 15 flor. (1er suppP) et 16 flor. (suppl4). (3) C 302, pl. 1083, p. 5. (4) Et non Estengel, Pyrénées-Orientales. (5) P.-V., XXXVI, 309. Bin, 15 flor. (1er suppP) et 16 flor. (suppl*); J. Matin, n° 681. (6) C 302, pl. 1083, p. 4.