[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. \ 5 frimaire an II J (25 novembre 1793 et de punir les monstres de cette ville qui ont osé trahir la cause du peuple et dresser aux brigands des listes de proscription. « Vive la République ! « Semare; Franc; J.-J.-C. Allain ; Bourn-horet. » Les juges et commissaire national composant le tribunal du district de Sens, félicitent la Con¬ vention sur ses travaux, et l’invitent à rester à son poste; ils demandent l’échange de 4,005 livres en argent, et 2,640 livres en or, l’un d’eux dépose une médaille. Mention honorable, insertion au « Bulletin », renvoi à la trésorerie nationale pour l’échange; la médaille est renvoyée au comité d’instruction publique (1). Suit la lettre des juges et commissaire national composant le tribunal dii district de Sens (2). 97 nous devons cette heureuse existence qui fait jouir l’homme de la plénitude de ses droits; mais pour que notre reconnaissance soit entière, consolidez ce superbe édifice et ne quittez le timon que quand le souffle de l’envie aura cessé de soulever les flots qui viennent se briser contre ses fondements. « Tels sont les vœux que nous vous exprimons. Nous nous empressons également de déposer en¬ tre vos mains le serment si profondément gravé da-ns nos cœurs, d’employer tous nos efforts pour faire triompher la cause sacrée du peuple, l’ éga¬ lité, l’unité et l’indivisibilité de la République. « Le Boux; Moreau; Binebault; Desmai-sons. Compte rendu du Journal de la Montagne (1). Une députation du tribunal du district de Sens est admise à la barre. « Citoyens représentants, dit Y orateur, d’une main puissante vous avez saisi etc... Les juges et commissaire national composant le tribunal du district de Sens, aux représen¬ tants du peuple. « Sens, ce nonidi de la 3e décade de brumaire de la 2e année de la République, une et indivisible. « Citoyens représentants, « D’une main puissante vous avez saisi la hache de la liberté; vous en avez frappé le trône, et la royauté a disparu entraînant dans sa chute ses suppôts avilis et les restes de l’or¬ gueilleuse féodalité. « Vous avez arraché au fédéralisme le masque imposteur de fraternité sous lequel il se cachait pour mieux nous trahir. « Le fanatisme, saintement cruel, voyant le voile religieux dont il couvrait ses crimes se déchirer de toutes parts, se replonge dans l’abîme qui l’avait vomi, à l’aspect des autels qui s’élèvent à la raison. « Il vous restait, citoyens représentants, à exterminer l’hydre de la chicane, monstre tou¬ jours renaissant qui dévorait la substance du peuple en lui interdisant le libre accès du temple de la justice. Vous venez, nouveaux Hercules, de lui porter le coup mortel. « Pour que rien ne puisse actuellement rappe¬ ler ce qui tenait à l’ancien ordre judiciaire, nous vous demandons la suppression de ce costume pompeux par lequel dans les premiers temps de notre Révolution, les législateurs ont cru donner un air d’importance aux élus du peuple. Que ces frivoles distinctions disparaissent du sein des tribunaux ! que les juges ne soient plus distingués que par cette austérité de mœurs, cette justice impassible et le zèle infatigable qui doivent caractériser le magistrat du peuple. « C’est à vous, citoyens représentants, que (1) Procès-verbaux de la Convention i t. 26, p. 147. (2) Archives nationales , carton C 284, dossier 820. lra SÉRIE, T. EXXX. ( Suit un extrait de V adresse gue nous reprodui¬ sons ci-dessus d'après un document des Archives nationales.) L'orateur dépose pour être échangés, 215 marcs d’argent et 2 d’or, avec 6,645 livres en numéraire (1) Journal de la Montagne [n° 13 du 6e jour du 3e mois de l’an II (mardi 26 novembre 1793)', p. 103, col. 2j. D’autre part, V Auditeur national [n° 430 du 6 frimaire an II (mardi 26 novembre 1793), p. 2], le Journal de Perlel [n° 430 du 6 frimaire an II (mardi 26 novembre 1793), p. 449], les Annales patriotiques et littéraires [n° 329 du 6 frimaire an II (mardi 26 novembre 1793), p. 1523, col 1] et le Bulletin de la Convention du 7e jour du 3e mois de Tan II (mercredi 27 novembre 1793), rendent compte de la pétition du tribunal de Sens dans les termes suivants : I. Compte rendu de V Auditeur national. Un député du tribunal de Sens a demandé que le costume des juges fût aboli, ne devant être dis¬ tingués que par leurs vertus. Le même député a offert, au nom de plusieurs de ses concitoyens, de l’or et de l’argent en matfcs et en numéraire pour être échangés contre des assi¬ gnats. II. Compte rendu du Journal de Perlel. Une députation du tribunal et de la Société popu¬ laire de Sens, après avoir félicité l’Assemblée de ses travaux, demande : 1° l’abolition du costume des juges; 2° l’échange en assignats d’une quantité con¬ sidérable de numéraire. III. Compte rendu des Annales patriotiques et littéraires. Une députation de la commune de Sens présente, de la part de deux citoyens, 200 marcs d’or et 98 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j l“93 Ecuries citoyens Moreau l’ainé, Moreau le jeune, uyt père, Basin, Mauroy, père, etc. Il ajoute, en son nom, une des ces médailles fastueuses desti¬ nées à perpétuer le souvenir du mariage d’un de ces despotes qui, sous l’apparence de quelques vertus, cachent tant de vices honteux (Henri IV). Mention honorable et insertion au Bulletin. La Société populaire d’Aumale fait don de 50 marcs d’argenterie provenant de ses églises. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre de la Société populaire d'Au¬ male (2). La commune, le comité de surveillance et la Société populaire d'Aumale, à la Convention nationale. « Il y a un an que le commune d’Aumale, pressant l’éponge de la vanité sacerdotale, en avait tiré 51 marcs d’argent, qu’elle a donnés à la patrie. Il y restait encore 50 mares qu’elle vous envoie et que ses commissaires vous apportent. Bon cuivre et les ornements du culte sont en route et vous arriveront sous peu de jours* en voici le procès-verbal que nous dépo¬ sons en vos mains. Nous n’avons aucunes reli¬ ques, par conséquent aucunes châsses ; nos saints ne sont que de bois; nous espérons que vous nous permettrez d’en faire du feu. Nous avons bien quelques prêtres, patriotes de poche, fâchés de tout ce que nous vous adressons, mais nous nous chargeons tous de mettre leurs amis et eux à une allure de convenance. Chez nous, la décade s’exécute, et bientôt l’on n’entendra pliis que le langage austère de la raison et de la vérité dans ces lieux, échos privilégiés du men-~ songe, du fanatisme, de la superstition et de l’intérêt. Nos jeunes citoyens de la première réquisition sont organisés en bataillons; ils sont pleins d’ardeur et de courage, ils vont partir et vaincre tous les tyrans. Nos citoyennes se sont disputé le plaisir de travailler gratuite¬ ment à leur équipement, elles viennent de leur 6,000 livres en écus pour être changés contre une pareille somme en assignats. Cette députation demande qu’à l'avenir les juges, les magistrats du peuple n’aient 'point de costume et soient vêtus en sans-culottes. L'orateur dépose une médaille sur l’autel de la patrie. Honneurs de la séance, mention honorable, inser¬ tion au Bulletin. IV. Compte rendu du Bulletin de la Convention. Vu citoyen de Sens apporte à échanger contre des assignats, au nom de plusieurs de ses concitoyens 250 marcs d’argenterie, 2 marcs d’or et 6,000 livres en numéraire, dont moitié en or. Le même dépose en son nom et fait don d’une grande médaille frappée pour le mariage de Henri IV. (Il Procès-verbaux de kt Convention, t. 26, p. 147. (2) Archives nationales, carton G 283, dossier 806. offrir un drapeau, elles leur donneront des pal¬ mes civiques à leur retour. « Vive la République une, indivisible et impé¬ rissable ! ( Suivent 1 1 signatures.) La Société populaire d'Aumale, à la Convention nationale. « Citoyens représentants (1), « Vous avez délivré le peuple français de toutes les oppressions politiques ; fl faut aujourd’hui le soustraire aux oppressions sacerdotales. Nos prêtres se servent de leurs armes pour fanatiser les esprits faibles, il faut les leur arracher. Ce n’est pas assez que nos temples dégorgent leurs ri¬ chesses, il faut cesser d’en payer les ministres; il faut faire plus, citoyens représentants, il faut leur ôter tous les moyens de nuire, car le ser¬ pent qui n’est pas entièrement écrasé conserve toujours un dard pour sa vengeance : nous remettons à votre sagesse le moyen de nous en garantir. Nos temples ont encore sur leurs murs de ridicules images, monuments hideux de la sotte crédulité de nos pères, il faut les en dé¬ pouiller et les brûler aux pieds de celle de la raison; il faut que chacun de nos édifices natio¬ naux n’offre plus que les statues, les emblèmes et les inscriptions de la liberté, de l’égalité et de l’humanité. « La Société populaire d’Aumale vous de¬ mande toutes ces lois parce qu’elles sont dignes de vous, parce qu’elles sont d’une bienfaisance universelle, et nécessaires à la tranquillité pu¬ blique. Avec elles, nous ne craindrons pas plus le fanatisme que les tyrans; avee elles nous vous dirons : tout ira, car nous nous serrerons autour de la Montagne; nous en défendrons les appro¬ ches, nous la sauverons ou nous périrons sous ses ruines. « F. -A. Beu vain, président ; Delmas'&e, secré¬ taire; Legendre, secrétaire. Un citoyen dépose sur l’autel de la patrie 8 croix de Saint-Louis (2). Le curé de Vincennes (Vraeelles), dans le dé-partehient de l’Yonne, abdique ses fonctions. Insertion an « Bulletin » (3). Les représentants du peuple dans le départe* ment de PAisne annoncent que les prêtres s’em¬ pressent de renoncer à leur charlatanisme et qu’ils sont accablés de lettres de prêtrise. Insertion au « Bulletin » (4). (1) Archives nationales, carton C 283, dossier 806. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 147. (3) Procès verbaux de la Convention, t. 26, p. 148. (4) Ibid.