257 SÉANCE DU 30 MESSIDOR AN II (18 JUILLET 1794) N° 1 e [La Sté popul. de Laruns à la Conv. 23 prair. Il] (l) « Citoyens représentants, La société populaire de la commune de Laruns, située à l’extrémité de la vallée d’Ossau aux Pyrénées Occidentales, frontière immédiate des possessions du tyran de l’Espagne, et dont les sentiments patriotiques sont aussi purs que l’air qu’on respire sur les hauteurs qu’elle habite, a été pénétrée de l’indignation la plus profonde en apprenant l’attentat horrible qui a été exercé contre la représentation nationale, en la personne de Collot d’Herbois. Elle n’a pas d’expressions assez fortes pour peindre toute l’horreur qu’elle a éprouvée, mais elle a senti sa haine s’accroître au dernier degré contre ces monstres coalisés qui ont corrompu le cœur et armé les mains de l’infâme assassin Admirai (sic) dont le nom sera à jamais en exécration sur la terre. Elle sait que les efforts impuissants de ces êtres féroces ne se lasseront pas, mais elle espère que le génie de la liberté vous deffendra toujours contre leur scélératesse ; elle appellera sa protection sur vous par ses vœux les plus ardents et ne cessera de partager les dangers qui pourroient vous menacer encore, en proclamant avec enthousiasme les saintes lois que votre sagesse vous inspire chaque jour le bonheur de la France. Recevés aussi le tribut de toute notre reconnois-sance pour la prévoyance et la fermeté avec lesquelles vous déjouez les ennemis de la patrie, et punis-sés leurs complots forcenés. Vous l’avez sauvée du péril le plus imminent. Vous avez comblé l’abîme qui avoit été creusé sous ses fondements. Elle a été surtout saisie d’admiration à la vue du décret consolateur par lequel vous avés proclamé à la face de l’univers que les français libres reconnoissent l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’ame. Elle a participé avec le plus vif empressement aux fêtes que vous avez ordonnées pour manifester cette croyance qui porte la joye et la paix dans le cœur de l’homme de bien et qui assure la gloire et la prospérité de la République par la pratique de toutes les vertus. Nous vous faisons, citoyens représentans, l’invitation la plus pressante de rester au poste honorable et prétieux que vous occupez malgré tous les écueils dont il est environné. Toute la France veillera pour les écarter et parviendra à les dissiper. L’assurance et le courage avec lesquels vous n’avez cessé de les envisager ont entraîné toute notre confiance, et elle ne saurait plus reposer qu’en vous seuls. Ne vous lassés donc pas, n’abandonnez pas votre sublime entreprise. Vous nous avez arrachés aux fers pezants et honteux dont nous étions accablés, consolidés un travail si extraordinaire et ne pensés à vôtre repos qu’après que le nôtre sera affermi et à l’épreuve de tous les événements. Nous devons aussi vous exprimer toute la part que nous prenons à la satisfaction générale qu’éprouve ce département de posséder le représentant Monestier (du Puy de Dôme) que vous avez délégué dans cette partie de la République pour y assurer le bonheur et la tranquillité; nous vous rendons témoignage de l’exécution entière de vos vues bienfaisantes. Le gouvernement révolutionnaire y a été organisé avec toute la promptitude que les circonstances pouvoient l’exiger {sic). L’intrigue et la scélératesse ont été découvertes et punies; les ennemis du bien public ont été anéantis, et les malveillants n’ont pû se soustraire au sort qui leur étoit réservé par les loix. Le représentant du peuple a veillé sans cesse sur lui, et ses besoins ont été l’objet de sa sollicitude continuelle. Il a assuré sa subsistance malgré toutes les difficultés que lui op-posoient l’intérêt particulier et l’égoïsme, et la justice qui a constamment présidé à toutes ses opérations, lui a concilié tous les sentiments. Rien n’a échappé à sa prévoyance et nous le proclamons unanimement devant vous, c’est par ses soins qu’un établissement de marine dans ce même lieu, ayant pour objet une grande et intéressante exploitation de bois de mature, a pu se maintenir en activité, ayant trouvé le moyen difficile d’y alimenter 2 à 300 ouvriers, que des forges se soutiennent ou vont être mises en mouvement, c’est lui qui a fait connoitre dans ces cantons la rareté de la viande salée qu’ont éprouvée momentanément nos frères de Paris et qui par ces invitations, nous a engagés à partager avec eux nos approvisionnements de viande salée, ce qui a été fait particulièrement dans la commune de Laruns, avec beaucoup d’empressement. Il a concouru encore, avec ses collègues Pinet et Cavagnac (sic), à faire abonder dans l’armée des Pyrénées Occidentales tout ce qui peut lui assurer la victoire et le triomphe sur les vils et méprisables soutiens du despote espagnol qui sera bientôt forcé de sanctionner partout leurs honteuses capitulations ou de les voir inonder de tout leur sang, le sol sur lequel ils oseront nous braver. Tous les tyrans périront et le peuple français dont vous aurez assuré le bonheur, le partagera avec tous les peuples. Il seront tous heureux par vous, et ils transmettront ensemble le souvenir d’un bienfait si inapréciable jusqu’aux générations les plus reculées ». J.M. BARBÉ {présid ., quartier maitre du 7e bon du lot), PÉNENT, SALANAVE, P. LARRIVIERE, AR-ROUGER, CARASSOU, L. ABBADIE, LANARTIE, Sarthas, Lamesas, Casaux, Sommeillier (briger), Mourté, (commdt), Duchene, Saubat, Gachet [et 3 signatures illisibles] / [La Sté popul. de Sarre-Libre (l ) à la Conv.; s.d.] (2) Représentants du peuple, D’ambitieux prédicâteurs de l’athéisme ont osé un instant s’élever sur les ruines du Charlatanisme des prêtres, pour établir une Doctrine Confuse de perversité, Vous avez vu élever leurs têtes audacieuses et Vous les avéz aussitôt frappées, Vous avez rendu à l’Eternel à L’incréé Ce que doit la créature ; Vous avez déclaré que les français reconnoissent l’Etre Suprême et L’immortalité de L’ame; et décrété qu’ils Celebreroient une fête en Son honneur (l) C 310, pl. 1212, p. 17. (l) ci-dev1 Sarre-Louis. (2) F17 1010°, pl. 2,3872. 17 257 SÉANCE DU 30 MESSIDOR AN II (18 JUILLET 1794) N° 1 e [La Sté popul. de Laruns à la Conv. 23 prair. Il] (l) « Citoyens représentants, La société populaire de la commune de Laruns, située à l’extrémité de la vallée d’Ossau aux Pyrénées Occidentales, frontière immédiate des possessions du tyran de l’Espagne, et dont les sentiments patriotiques sont aussi purs que l’air qu’on respire sur les hauteurs qu’elle habite, a été pénétrée de l’indignation la plus profonde en apprenant l’attentat horrible qui a été exercé contre la représentation nationale, en la personne de Collot d’Herbois. Elle n’a pas d’expressions assez fortes pour peindre toute l’horreur qu’elle a éprouvée, mais elle a senti sa haine s’accroître au dernier degré contre ces monstres coalisés qui ont corrompu le cœur et armé les mains de l’infâme assassin Admirai (sic) dont le nom sera à jamais en exécration sur la terre. Elle sait que les efforts impuissants de ces êtres féroces ne se lasseront pas, mais elle espère que le génie de la liberté vous deffendra toujours contre leur scélératesse ; elle appellera sa protection sur vous par ses vœux les plus ardents et ne cessera de partager les dangers qui pourroient vous menacer encore, en proclamant avec enthousiasme les saintes lois que votre sagesse vous inspire chaque jour le bonheur de la France. Recevés aussi le tribut de toute notre reconnois-sance pour la prévoyance et la fermeté avec lesquelles vous déjouez les ennemis de la patrie, et punis-sés leurs complots forcenés. Vous l’avez sauvée du péril le plus imminent. Vous avez comblé l’abîme qui avoit été creusé sous ses fondements. Elle a été surtout saisie d’admiration à la vue du décret consolateur par lequel vous avés proclamé à la face de l’univers que les français libres reconnoissent l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’ame. Elle a participé avec le plus vif empressement aux fêtes que vous avez ordonnées pour manifester cette croyance qui porte la joye et la paix dans le cœur de l’homme de bien et qui assure la gloire et la prospérité de la République par la pratique de toutes les vertus. Nous vous faisons, citoyens représentans, l’invitation la plus pressante de rester au poste honorable et prétieux que vous occupez malgré tous les écueils dont il est environné. Toute la France veillera pour les écarter et parviendra à les dissiper. L’assurance et le courage avec lesquels vous n’avez cessé de les envisager ont entraîné toute notre confiance, et elle ne saurait plus reposer qu’en vous seuls. Ne vous lassés donc pas, n’abandonnez pas votre sublime entreprise. Vous nous avez arrachés aux fers pezants et honteux dont nous étions accablés, consolidés un travail si extraordinaire et ne pensés à vôtre repos qu’après que le nôtre sera affermi et à l’épreuve de tous les événements. Nous devons aussi vous exprimer toute la part que nous prenons à la satisfaction générale qu’éprouve ce département de posséder le représentant Monestier (du Puy de Dôme) que vous avez délégué dans cette partie de la République pour y assurer le bonheur et la tranquillité; nous vous rendons témoignage de l’exécution entière de vos vues bienfaisantes. Le gouvernement révolutionnaire y a été organisé avec toute la promptitude que les circonstances pouvoient l’exiger {sic). L’intrigue et la scélératesse ont été découvertes et punies; les ennemis du bien public ont été anéantis, et les malveillants n’ont pû se soustraire au sort qui leur étoit réservé par les loix. Le représentant du peuple a veillé sans cesse sur lui, et ses besoins ont été l’objet de sa sollicitude continuelle. Il a assuré sa subsistance malgré toutes les difficultés que lui op-posoient l’intérêt particulier et l’égoïsme, et la justice qui a constamment présidé à toutes ses opérations, lui a concilié tous les sentiments. Rien n’a échappé à sa prévoyance et nous le proclamons unanimement devant vous, c’est par ses soins qu’un établissement de marine dans ce même lieu, ayant pour objet une grande et intéressante exploitation de bois de mature, a pu se maintenir en activité, ayant trouvé le moyen difficile d’y alimenter 2 à 300 ouvriers, que des forges se soutiennent ou vont être mises en mouvement, c’est lui qui a fait connoitre dans ces cantons la rareté de la viande salée qu’ont éprouvée momentanément nos frères de Paris et qui par ces invitations, nous a engagés à partager avec eux nos approvisionnements de viande salée, ce qui a été fait particulièrement dans la commune de Laruns, avec beaucoup d’empressement. Il a concouru encore, avec ses collègues Pinet et Cavagnac (sic), à faire abonder dans l’armée des Pyrénées Occidentales tout ce qui peut lui assurer la victoire et le triomphe sur les vils et méprisables soutiens du despote espagnol qui sera bientôt forcé de sanctionner partout leurs honteuses capitulations ou de les voir inonder de tout leur sang, le sol sur lequel ils oseront nous braver. Tous les tyrans périront et le peuple français dont vous aurez assuré le bonheur, le partagera avec tous les peuples. Il seront tous heureux par vous, et ils transmettront ensemble le souvenir d’un bienfait si inapréciable jusqu’aux générations les plus reculées ». J.M. BARBÉ {présid ., quartier maitre du 7e bon du lot), PÉNENT, SALANAVE, P. LARRIVIERE, AR-ROUGER, CARASSOU, L. ABBADIE, LANARTIE, Sarthas, Lamesas, Casaux, Sommeillier (briger), Mourté, (commdt), Duchene, Saubat, Gachet [et 3 signatures illisibles] / [La Sté popul. de Sarre-Libre (l ) à la Conv.; s.d.] (2) Représentants du peuple, D’ambitieux prédicâteurs de l’athéisme ont osé un instant s’élever sur les ruines du Charlatanisme des prêtres, pour établir une Doctrine Confuse de perversité, Vous avez vu élever leurs têtes audacieuses et Vous les avéz aussitôt frappées, Vous avez rendu à l’Eternel à L’incréé Ce que doit la créature ; Vous avez déclaré que les français reconnoissent l’Etre Suprême et L’immortalité de L’ame; et décrété qu’ils Celebreroient une fête en Son honneur (l) C 310, pl. 1212, p. 17. (l) ci-dev1 Sarre-Louis. (2) F17 1010°, pl. 2,3872. 17 258 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE et en celui de la Nature Son Ouvrage; Ce décrêt Sublime, fruit de la profondeur de Votre génie, de Votre Sagesse et de la pureté de vos intentions, à peine promulgué nous nous Sommes empressés à Elever un autel ou pour la première fois notre encens et nos Vœux ont été offerts d’une maniéré digne de l’idée que des hommes Eclairés et Régénérés par la Raison Se sont faite d’adorer la divinitée. La fête à été Célébrée avec pompe et majesté; Veillards, peres, meres, enfans et militaires pénétrés des Sentiments Vraiment Religieux ont eu Cette Contenance Grave et Le maintien Réfléchi qui convient à la circonstance et à L’objet de leur Culte ; tous étaient couronnés de Chêne et de fleurs Sim-bole de la force et de la Candeur; tous décorés des Couleurs Nationales Signe de l’indivisible fraternité des français; La Sérénité et L’amenité Régnaient Sur tous les Visages. La Société Vivement touchée d’un Spectacle Si enchanteur, Vous félicité de Votre Ouvrage et Vous jure qu’elle restera toujours dans les principes montagnards et inviolablement attachée à là Représentation Nationale. Nous Joignons à la présente, le discours qu’a prononcé L’agent National du district. S. et f. » LANTERNIER {présid .), FAURE (secrét.), BERNIOUX, Barrault ( secrétaires ) [Discours de l’agent nat. 20 prair. II] Quel Spectacle ravissant que celui qui Reunit le Peuple Sous la Voûte Celeste pour Rendre hommage à l’Eternel ! Quel Contraste frappant dans le Maintien Grave et vraiment Religieux d’un peuple Rendu à la Raison, d’avec l’habitude de futiles adorations, dont L’Exercice Tendoit plustot à affermir la puissance des Pretres et la domination des Despotes, qu’à encenser la Divinité ! Le Bandeau de l’Erreur est déchiré, et le Jour de la Sagesse et de la Vérité Brille dans Tout son Eclat. déjà des Infâmes Conspirations avoient Tentés d’Empoisonner la Morale, d’Exasperer les Esprits en Erigeant l’Atheisme en principe; mais le Glaive de la Loy S’est appesanti sur leurs Têtes et la Convention Nationalle [sic) pour Effacer jusqu’au Soupçon injurieux qui pourroit s’elever sur la Vertu du peuple français, a décrété que dans Toute L’Etendue de la République il Sera célébré aujourd’hui Une feste en l’honneur de l’Estre suprême. dégagés des préjugés et des idées superstitieuses que des prêtres Charlatans avoient interest de perpétuer, les français savent aujourd’hui Sans autre intermediaire que celui de leur Conscience et de Leur Vertu Chérir la Main qui les a formés, Bénir la providence qui pourvoit à Leurs Besoins, et nourrir l’idée Consolante de L’Immortalité de l’Ame. O Vous Respectables Viellards Rejouissez vous d’être après une Longue carrière encore Témoins de la Conquête de la Liberté et du Triomphe de la sagesse Sur le Monstre désolant de l’Atheisme ! Et vous Peres et Meres avec quel soin ne formerez Vous pas l’Esprit de Vos Enfans aux Mœurs Républicaines, quels efforts ne ferez vous pas pour leur inspirer l’humanité, la fraternité la charité l’Amour de la patrie, la haine contre l’Egoïsme, l’Ambition, la mauvaise foi et la Tirannie. Etre Suprême, Auteur de la Nature ce n’est plus par des signes hipocrites qui ont du T’offenser, que nous t’adressons aujourd’hui ces Vœux, c’est avec le sentiment de l’Ame que nous Te faisons parvenir l’Expression de nos Cœurs, Reçois l’homage pur d’un peuple Régénéré qui au Sein de la Corruption, Courbé pendant des siècles sous le faix de l’Avilissement et de l’Opprobre a sçu Sous Ton Egide, Reprendre Ses droits, Briser les fers de l’Esclavage et ne Reconnoitre sur la Terre d’Autre Empire que le Tien; que L’Encens que j’eleve Majestueusement Vers Toi soit le Gage de l’Idée que nous avons de Ta toute puissance, Reçois en reconnoissance de Tes Bienfaits l’offrande que nous Déposons sur Ton Autel fortities nous dans l’Amour de nos semblables et dans la pratique de Toutes les Vertus ! protège nos Combats et Continue à faire Germer dans le Cœur de nos Braves Deffenseurs, l’Amour de la Liberté, et L’horreur contre la Tirannie, achève Enfin Ton Ouvrage en Consolidant sur des Bases immuables La Republique, Une, Indivisible et Démocratique. P.c.c. Lanternier. g [La Sté popul. de Meymac à la Conv.; s.d.] [ l). « Citoyens représentants, Encore des assassinats ! Le volcan des conjurations est donc inépuisable ! Quoy ! tandis que les armées de la République sur la terre et sur l’onde marchent de succès en succès, de victoire en victoire, qu’elles menacent d’une chûte prochaine tous les thrones qui pesent sur le globe, tandis que la Convention nationalle, investie de toute la force du peuple français, triomphante sur les ruines de toutes les factions, donne au monde le plus bel exemple, celluy de rappeller parmy les mortels la liberté, l’égalité, la justice et la nature trop longtemps exilées de la terre, il resterait encore quelque moyen à la tyrannie ? Après avoir essayé tous les crimes, elle a recours à l’assassinat ! Les Licurgue et les Solon, dans le sanctuaire des loix, comme les Leonidas et les Themistocle à la tête des armées sont donc pour les despotes des objets de haine et de terreur, c’est contre des membres distingués, chargés de veiller au salut de la République, que la tirannie a éguisé ses poignards. Bénit soit le destin de la France, qui nous a sauvé des têtes aussy chères ! Collot d’Her-bois, et toy Robespierre, on peut bien vous ôter la vie, mais non pas l’immortalité, ni vous arracher notre amour, la reconnoissance à gravé vos noms dans nos cœurs, en traits ineffaçables; citoyens représentants, en épanchant dans votre sein notre douleur et notre indignation, nous jurons de partager votre sort, de ne pas vous survivre, ou plutôt nous viendrons sur vos corps sanglans jurer d’exterminer le dernier des ennemis du peuple; mais les miracles de notre révolution nous rassurent contre la crainte du plus grand des malheurs. Achevez, citoyens représentants vos sublimes destinées, persévérez dans vos principes révolutionnaires, déployez constamment cette énergie inaltérable, dont vous avez besoin pour etouffer tous les monstres de l’univers, conjurés contre vous, et jouir ensuite en paix des bénédictions du peuple, et du fruit de vos vertus. S. et F. » (l) C 310, pl. 1212, p. 22. 258 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE et en celui de la Nature Son Ouvrage; Ce décrêt Sublime, fruit de la profondeur de Votre génie, de Votre Sagesse et de la pureté de vos intentions, à peine promulgué nous nous Sommes empressés à Elever un autel ou pour la première fois notre encens et nos Vœux ont été offerts d’une maniéré digne de l’idée que des hommes Eclairés et Régénérés par la Raison Se sont faite d’adorer la divinitée. La fête à été Célébrée avec pompe et majesté; Veillards, peres, meres, enfans et militaires pénétrés des Sentiments Vraiment Religieux ont eu Cette Contenance Grave et Le maintien Réfléchi qui convient à la circonstance et à L’objet de leur Culte ; tous étaient couronnés de Chêne et de fleurs Sim-bole de la force et de la Candeur; tous décorés des Couleurs Nationales Signe de l’indivisible fraternité des français; La Sérénité et L’amenité Régnaient Sur tous les Visages. La Société Vivement touchée d’un Spectacle Si enchanteur, Vous félicité de Votre Ouvrage et Vous jure qu’elle restera toujours dans les principes montagnards et inviolablement attachée à là Représentation Nationale. Nous Joignons à la présente, le discours qu’a prononcé L’agent National du district. S. et f. » LANTERNIER {présid .), FAURE (secrét.), BERNIOUX, Barrault ( secrétaires ) [Discours de l’agent nat. 20 prair. II] Quel Spectacle ravissant que celui qui Reunit le Peuple Sous la Voûte Celeste pour Rendre hommage à l’Eternel ! Quel Contraste frappant dans le Maintien Grave et vraiment Religieux d’un peuple Rendu à la Raison, d’avec l’habitude de futiles adorations, dont L’Exercice Tendoit plustot à affermir la puissance des Pretres et la domination des Despotes, qu’à encenser la Divinité ! Le Bandeau de l’Erreur est déchiré, et le Jour de la Sagesse et de la Vérité Brille dans Tout son Eclat. déjà des Infâmes Conspirations avoient Tentés d’Empoisonner la Morale, d’Exasperer les Esprits en Erigeant l’Atheisme en principe; mais le Glaive de la Loy S’est appesanti sur leurs Têtes et la Convention Nationalle [sic) pour Effacer jusqu’au Soupçon injurieux qui pourroit s’elever sur la Vertu du peuple français, a décrété que dans Toute L’Etendue de la République il Sera célébré aujourd’hui Une feste en l’honneur de l’Estre suprême. dégagés des préjugés et des idées superstitieuses que des prêtres Charlatans avoient interest de perpétuer, les français savent aujourd’hui Sans autre intermediaire que celui de leur Conscience et de Leur Vertu Chérir la Main qui les a formés, Bénir la providence qui pourvoit à Leurs Besoins, et nourrir l’idée Consolante de L’Immortalité de l’Ame. O Vous Respectables Viellards Rejouissez vous d’être après une Longue carrière encore Témoins de la Conquête de la Liberté et du Triomphe de la sagesse Sur le Monstre désolant de l’Atheisme ! Et vous Peres et Meres avec quel soin ne formerez Vous pas l’Esprit de Vos Enfans aux Mœurs Républicaines, quels efforts ne ferez vous pas pour leur inspirer l’humanité, la fraternité la charité l’Amour de la patrie, la haine contre l’Egoïsme, l’Ambition, la mauvaise foi et la Tirannie. Etre Suprême, Auteur de la Nature ce n’est plus par des signes hipocrites qui ont du T’offenser, que nous t’adressons aujourd’hui ces Vœux, c’est avec le sentiment de l’Ame que nous Te faisons parvenir l’Expression de nos Cœurs, Reçois l’homage pur d’un peuple Régénéré qui au Sein de la Corruption, Courbé pendant des siècles sous le faix de l’Avilissement et de l’Opprobre a sçu Sous Ton Egide, Reprendre Ses droits, Briser les fers de l’Esclavage et ne Reconnoitre sur la Terre d’Autre Empire que le Tien; que L’Encens que j’eleve Majestueusement Vers Toi soit le Gage de l’Idée que nous avons de Ta toute puissance, Reçois en reconnoissance de Tes Bienfaits l’offrande que nous Déposons sur Ton Autel fortities nous dans l’Amour de nos semblables et dans la pratique de Toutes les Vertus ! protège nos Combats et Continue à faire Germer dans le Cœur de nos Braves Deffenseurs, l’Amour de la Liberté, et L’horreur contre la Tirannie, achève Enfin Ton Ouvrage en Consolidant sur des Bases immuables La Republique, Une, Indivisible et Démocratique. P.c.c. Lanternier. g [La Sté popul. de Meymac à la Conv.; s.d.] [ l). « Citoyens représentants, Encore des assassinats ! Le volcan des conjurations est donc inépuisable ! Quoy ! tandis que les armées de la République sur la terre et sur l’onde marchent de succès en succès, de victoire en victoire, qu’elles menacent d’une chûte prochaine tous les thrones qui pesent sur le globe, tandis que la Convention nationalle, investie de toute la force du peuple français, triomphante sur les ruines de toutes les factions, donne au monde le plus bel exemple, celluy de rappeller parmy les mortels la liberté, l’égalité, la justice et la nature trop longtemps exilées de la terre, il resterait encore quelque moyen à la tyrannie ? Après avoir essayé tous les crimes, elle a recours à l’assassinat ! Les Licurgue et les Solon, dans le sanctuaire des loix, comme les Leonidas et les Themistocle à la tête des armées sont donc pour les despotes des objets de haine et de terreur, c’est contre des membres distingués, chargés de veiller au salut de la République, que la tirannie a éguisé ses poignards. Bénit soit le destin de la France, qui nous a sauvé des têtes aussy chères ! Collot d’Her-bois, et toy Robespierre, on peut bien vous ôter la vie, mais non pas l’immortalité, ni vous arracher notre amour, la reconnoissance à gravé vos noms dans nos cœurs, en traits ineffaçables; citoyens représentants, en épanchant dans votre sein notre douleur et notre indignation, nous jurons de partager votre sort, de ne pas vous survivre, ou plutôt nous viendrons sur vos corps sanglans jurer d’exterminer le dernier des ennemis du peuple; mais les miracles de notre révolution nous rassurent contre la crainte du plus grand des malheurs. Achevez, citoyens représentants vos sublimes destinées, persévérez dans vos principes révolutionnaires, déployez constamment cette énergie inaltérable, dont vous avez besoin pour etouffer tous les monstres de l’univers, conjurés contre vous, et jouir ensuite en paix des bénédictions du peuple, et du fruit de vos vertus. S. et F. » (l) C 310, pl. 1212, p. 22.