o50 [Convention nationale.*! ARCHIVES PARLEMENTAIRES. I 15 brumaire an n ? S novembre 1793 « Certifié conforme aux feuilles journalières à nous remises par les concierges des maisons de justice et d’arrêt du département de Paris. « Marina; Massé. » Les citoyens composant la Société républicaine d’Àngoulême félicitent et remercient la Conven¬ tion nationale du salutaire décret concernant la mendicité. Leur adresse sera insérée en entier au « Bul¬ letin » (1). Suit V adresse des citoyens composant la Société républicaine d'Angoulême (2). « Représentants, « Depuis bien des siècles, les droits de l’homme étaient méconnus sous les despotes; l’indigent et l’infirme gémissaient sous le poids du mal¬ heur. « Grâces vous soient rendues, législateurs, il est digne de vous, digne de la République de trouver les moyens d’abolir cet état de men¬ dicité qui dégradait l’homme. « L'humanité et la bienfaisance sont le verbe des qualités sociales, et il est réservé à notre République d’apprendre la pratique de cette grande vérité aux nations qui nous observent. « En exécutant vos grands principes, nous ne verrons plus mendier l’homme sans travail (et malheureusement faire pis) pour se procurer sa subsistance. « Nous ne Verrons plus la vieillesse indigente tendre une main débile et décharnée, pour ob* tenir, en rougissant, une faible aumône qui, à peine, pouvait l’empêcher de mourir. « Nous ne verrons plus l’infirme et l’estropié qui, privé de ses membres, rampait avec peine en montrant son corps nu, cherchait à émouvoir en vain la sensibilité de l’égoïste insensible. « Nous ne verrons plus enfin la coupable oi¬ siveté se promener sans but, et attendre le cor¬ rupteur qui achète le suffrage, ou plutôt la per¬ sonne. « Tel est le tableau Consolant qui s’ôffre à nôtre vue et soyez sûrs, représentants, qu’il est cher à nos cœurs. « Sous les rois et leurs intendants, les ca¬ chots, les maisons de force et les antres les plus horribles étaient les seules bienfaisances accor¬ dées à l’humanité souffrante; ces principes étaient dignes de leurs cœurs, puisque le crime était leur apanage. « Mais sous le régime de l'égalité, l’homme n’aura plus à rougir d’être pauvre, et il ne pourra l’être puisqu’il aura du travail, et l’infirmité douloureuse sera adoucie par l’hospice bienfai¬ sant, qui recevra la vieillesse respectable. « Les membres de la Société républicaine d’Angoulême, pénétrés de vos principes, en ap¬ plaudissant à ce salutaire décret, vous assurent, avec sincérité, que rien n’est plus cher à leurs cœurs que la République et ses législateurs. « Meslier, président; Guimberteaü; Sàt,. LÉe, secrétaire ; Petit; Marchais, Secré¬ taire ; Limousin -Bussat. (1) Procès-verbaux de la Convention,� 24, p. 321. (2) Archives nationales, carton C 2‘8Ô, dossier 765. « Àngoulême, 8e jour de la seconde (sic) dé¬ cade du second mois de la seconde annee de la République française, une et indivisible. » La Société des défenseurs de la Constitution républicaine, séant à Uzès, prie la Convention nationale de rester à son poste, de continuer de rendre des décrets en faveur du peuplé, tels que ceux qui, depuis les fameuses et nécessaires jour¬ nées des 31 mai, 1er et 2 juin, tendent à assurer définitivement le bonheur de tous; cette Société termine son adresse en priant la Convention na¬ tionale de s’occuper de l’institution nationale. Mention honorable et insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit la lettre d'envoi (2). Au citoyen Président de la Convention nationale. « Uzès, le 8e jour du 2e mois de l’an II de la République. « Citoyen Président, « Vous trouverez ci-joint, une adresse de la Société populaire de cette ville à la Convention nationale. Veuillez bien la communiquer à la Convention i elle exprime nos vœux et nos prin¬ cipes. « Salut et fraternité. « Dumas, président. » Suit le texte de l'adresse (3). La Société des défenseurs de la Constitution républicaine séante à Visés, à la Convention nationale. « Uzès, le 5e jour du 2e mois de l’an II de la République une et indivisible. « Représentants, « Depuis la fameuse et mémorable journée du 31 mai, chaque jour a été marqué par un dé¬ cret salutaire en faveur du peuple, et chaque iour vous avez porté la terreur et la mort dans l’âme de ces vampires altérés de la sueur et du sang des vrais amis de la patrie. « Continuez, représentants, et ne craignez pas de nous voir oublier que Vous avez mis la ter¬ reur à l’ordre du jour par le décret d’urgence qui déclare le gouvernement révolutionnaire jus¬ qu’à la paix, et la patrie est sauvée. « Un seul mot, citoyens représentants, il mé¬ rite de fixer sérieusement votre attention. Ce n’est pas assez d’avoir fondé la République, il faut encore opérer la régénération des mœurs. Prêtez une oreille attentive à la voix générale qui s’élève de toutes parts pour vous demander les bases invariables qui doivent à jamais Con¬ solider cet immortel ouvrage. Il est temps que VOUS consacriez quelques instants précieux à l’institution nationale afin de prévenir les ef¬ fets toujours funestes du fanatisme dans un âge tendre pour la jeunesse dont tous les moments (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 321. (2) Archives nationales, carton C 280* dossier 765. (3) Archives nationales , carton C 280, dossier 765.