ARCHIVES PARLEMENTAIRES, { JJ ÎSÎ4793 “ 103 [Convention nationale.] meuré autorisé à la compter en déduction sur les fonds qui restent entre ses mains. Arrête enfin que ladite argenterie sera, dans le jour, envoyée à la Monnaie de Paris; qu’il en sera donné avis à l’administration des domaines nationaux, au comité de Salut public et à la Convention nationale. Les administrateurs du district de Compiègne, Bertrand, 'procureur syndic, député sup¬ pléant; Ratton, vice -président; Carrier. Extrait des registres des arrêtés du conseil per¬ manent du district de Oompiègne, département de VOise (1). Séance publique du 8e jour du 2e mois de l’an II de la République française une, indivi¬ sible, invincible et impérissable. Le procureur syndic a dit que, nommé com¬ missaire avec les citoyens Vacquant, Saunier et Prouay, pour faire enlever les cuivres existant dans les églises, il aurait cru devoir ne laisser que le strict nécessaire; qu’en conséquence, il rapportait : 1° Deux calices et deux patènes pesant ........................ 10 1 2° Une croix de vermeil et un ciboire, pesant .................. 18 5 Le tout provenant de l’église Saint-Jacques. 3° Deux calices et deux patènes, pesant ..... . ................. . 6 4° Une croix d’argent, pesant ... 2 5 Le tout provenant de l’église Saint-Antoine. 6° Un calice et une patène, pe¬ sant ... ....... ................ 3 5 provenant de l’église Saint-Germain 6° Un calice et une patène, prove¬ nant du collège et pesant ......... 2 5 7° Que la commune de Pierre-fonds venait d’envoyer un chef de saint, un encensoir et une navette, pesant, avec une tasse d’argent .... 11 1 8° Que celle de Coudun avait également envoyé le haut dr’une croix processionnale en argent, pe¬ sant, avec une paix . ........ . . . . � 5 4 Ledit procureur syndic a observé que la croix de vermeil déposée à Saint-Jacques, appartient à la commune de Compiègne et qu’il est autorisé à la déposer en offrande patriotique. Le conseil de district, en approuvant l’enlè-vementMesdits effets, a arrêté que le tout serait envoyé dans le jour à la Convention nationale. Fait et arrêté les jour et an que dessus. Ratton, vice-président; Bertrand, procureur syndic . (1) Archives nationales, carton C 279, dossier 749. XII. Le procureur général syndic du départe¬ ment de Lot-et-Garonne transmet un ARRÊTÉ PRIS PAR LE CONSEIL DE CE DÉPAR¬ TEMENT EN FAVEUR DU JEUNE JUSTIN Dü-BURGUA, AGÉ DE TREIZE ANS, ENGAGÉ VOLON¬ TAIRE AU PREMIER BATAILLON DE CHASSEURS NATIONAUX (1). Suit le texte de ces pièces d’après des documents des Archives nationales (2). Le procureur général syndic du département de Lot-et-Garonne, au Président de la Convention nationale. « Agen, le 9e jour de la 3e décade du 1er mois de l’an II de la République française une et indivisible. « J’ai l’honneur de vous adresser des exem¬ plaires de l’arrêté pris par le conseil du dépar¬ tement de Lot-et-Garonne dans l’intérêt du jeune Duburgua, âgé de 13 ans, qui, d’après ses instances auprès�du ministre de la guerre, est envoyé au 1er bataillon de chasseurs nationaux. « L’administration du département se félicite, citoyen Président, d’avoir dans son territoire de pareils républicains à offrir à la République. « Senbauzel. » Arrêté du conseil du département de Lot-et-Ga¬ ronne relatif au citoyen Justin Duburgua (3). Séance publique du 12 octobre 1793, l’an II de la République une et indivisible. Le citoyen Petit-Jean, commissaire des guer¬ res en activité dans ce département, a présenté à l’administration le citoyen Justin Duburgua, domicilié à Aiguillon, dans le district de Ton-neins-la-Montagne, département de Lot-et-Ga¬ ronne. Ce citoyen, âgé de 13 ans, avait écrit à la Convention nationale pour demander à être admis au nombre des défenseurs de la République. Le ministre de la guerre, sur le renvoi qui lui avait été fait de la pétition du citoyen Justin Duburgua, a applaudi, par sa lettre du 17 sep¬ tembre dernier, aux sentiments civiques de ce jeune patriote; et, dans le cas où les forces phy¬ siques de ce jeune citoyen pourraient seconder son courage, il a consenti qu’il se rendît au 1er bataillon des chasseurs nationaux, où son frère sert en qualité de lieutenant. Justin Duburgua dépose sur le bureau un diplôme qui lui a été délivré par la société des sans-culottes d’ Aiguillon, dont ce jeune citoyen, qui en est membre, fait l’admiration depuis deux ans. Il exhibe une feuille de route qui lui a été expédiée: par le commissaire des guerres, pour se rendre à Toulouse. Le conseil du département, applaudissant, à son tour, au dévouement civique de Justin Duburgua, et à ses sentiments si énergiquement (1) La lettre du procureur général syndic et l’ar¬ rêté du conseil du département de Lot-et-Garonne ne sont pas mentionnés au procès-verbal de la séance du 10 brumaire an II; mais ces pièces se trouvent aux Archives nationales dans le dossier de cette séance. On y lit, en marge : « N° 6, mention hono¬ rable; insertion au Bulletin. » (2) Archives nationales, carton C 279, dossier 749. (3) Archives nationales, carton G 279, dossier 749. L’original, qui existe aux Archives nationales, porte en marge la mention ! * Insertion au Bulletin. * 104 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j JJ 0��1793 exprimés qui, dans un âge si tendre, font tout à la fois l’éloge de son cœur et de son amour pour la patrie, a unanimement délibéré que l’admi¬ nistration ferait présent d’un sabre à ce jeune républicain. De suite, le vice-président, au nom de l’ad¬ ministration, a armé Justin Duburgua d’un sabre, pour défendre la liberté; et, après avoir donné le baiser fraternel au jeune citoyen : « Allez, lui a dit le vice-président, allez au champ de l’honneur et de la victoire; allez com¬ battre les ennemis de la République une et in¬ divisible; allez montrer aux tyrans que l’amour de la patrie supplée les années et forme le vrai courage. Et que, par vous, la République en¬ tière connaisse que les-habitants de Lot-et-Garonne sont dignes de la liberté. » « Je me suis dévoué à ma patrie, dit Justin Duburgua; j’espère de vivre et de mourir pour elle : je jure de n’employer mon sabre que dans les combats de la liberté contre le despotisme et ses partisans. » Tous les membres de l’administration ont individuellement donné le baiser fraternel à Justin Duburgua. Le conseil, considérant qu’il importe à la pro¬ pagation de l’esprit public, que le patriotisme qui anime le jeune Justin Duburgua soit connu; Qu’il est de son devoir de faire partager, au¬ tant qu’il est en lui, à ses administrés le ravisse¬ ment dont il a été saisi en cette scène intéres¬ sante ; Arrête que le présent extrait du procès-verbal de cette séance sera imprimé; qu’il sera délivré au citoyen Justin Duburgua; qu’il sera envoyé à la Convention nationale, au ministre de la guerre, à toutes les armées de la Répu¬ blique, au 1 er bataillon des chasseurs nationaux, et particulièrement au citoyen Duburgua, lieu¬ tenant dans ce bataillon; aux districts et mu¬ nicipalités de ce département, pour être publié et affiché; et à toutes les sociétés des sans-culottes du département de Lot-et-Garonne. � Fait en conseil du département, les jour, mois et an susdits. (Suivent 17 signatures.) XIII. Adresse des Amis de ea Constitution POPULAIRE DE SaINT-DiÉ (1). Suit le texte de cette adresse d’après un document des Archives nationales (2). Les Amis de la Constitution populaire, à la Convention nationale. « Saint-Dié, ce 24 du 1er mois de l’an II de la République. « Citoyens représentants, « Serait-il donc vrai ce forfait affreux que la (1) L’adresse des Amis de la Constitution de Saint-Dié n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 10 brumaire an .11; mais on en trouve un extrait dans le Bulletin de la Convention de cette séance. En outre, l’original. qui existe aux Archives nationales porte en marge la mention : « Mention honorable. Insertion au Bulletin, le 1er décadi de brumaire an II. Basire, secrétaire. » (2) Archives nationales, carton C 280, dossier 762. rebelle Toulon vient de laisser consommer dans ses murs profanés? Un mandataire du peuple français y a-t-il expiré sur l’échafaud par les ordres sacrilèges d’un Anglais barbare? A cette pensée horrible, sainte philanthropie, nous n’écoutons plus tes accents, l’antique haine nationale reprend sur nous tout son empire. Ces féroces insulaires... ils ne désirent plus rien quand ils nagent dans notre sang; contre eux aussi nous n’avons plus que des vœux de sang à prononcer. « Représentants, les mânes de Beauvais-Préau crient vengeance, apaisons-les par des victimes, la générosité qui épargnerait nos otages, nos cœurs ulcérés la repoussent; en immolant des Anglais vous ne vous souillerez point de sacri¬ fices humains, vous n’étoufferez que des mons¬ tres. Leur perfidie les met hors du droit des gens, leur caractère atroce les met hors de la nature. « Hâtez-vous de frapper ces deux êtres que le tyran anglais, que le cannibale Pitt avaient pour leurs proches. Frappez ces deux ennemis de l’espèce humaine dans ce qu’ils ont de plus cher, et si l’aiguillon de la douleur peut les péné¬ trer vous aurez vaincu le crime même. « Au nom de la société : « Petitmengin, vice-président; Laugier, secré¬ taire; L. Febvrel; Antoine, membre du comité de correspondance. XIV. Lettre du citoyen Bouisserin, procureur SYNDIC DE SaINT-JeAN-D’ANGÉLY, POUR ANNONCER LE RÉSULTAT SATISFAISANT DE LA VENTE DES BIENS NATIONAUX DANS CE DISTRICT (1). Suit le texte de la lettre du citoyen Bouisserin , d'après un document des Archives nationales (2). A la Convention nationale. « Saint-Jean-d’Angély, le 26e jour du 1er mois de l’an II de la République française une et indivisible. « Citoyens législateurs, « Je m’empresse de vous annoncer le résultat satisfaisant de la vente des biens nationaux effectuée dans ce district le 23e jour du présent mois. Ces biens avaient été estimés 18,172 livres, et leur adjudication s’est élevée à la somme de 70,930 livres. « Cet empressement à acquérir les biens natio-(1) La lettre du citoyen Bouisserin n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 10 bru¬ maire an II; mais on en trouve un extrait dans le Bulletin de la Convention de cette séance. (2) Archives nationales, carton G 279, dossier 749. L’original qui existe aux Archives nationales porte en marge la mention : « N° 13. Insertion au Bul¬ letin. »