[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { SéœSe 1793 nous distinguer à l’envi l’un de l’autre, par, notre patriotisme, par une scrupuleuse exacti-j tude à remplir nos devoirs, et par une fermeté; inébranlable à soutenir nos droits. « Que toutes nos voix se confondent donc ici, pour dire, pour répéter mille fois avec trans¬ port : Vivent l'égalité et la liberté ! vive la Ré¬ publique française, une et indivisible ! » Le citoyen Thiebaut, commissaire des guerres, a adressé, après cela, une exhortation à nos frères d’armes; il leur a rappelé que la soumission aux lois militaires les ferait marcher sur les pas de la victoire dans la carrière des héros patriotes. Le procureur syndic a ajouté encore que la place où le peuple se trouvait réuni s’appellerait, dans la suite, la place de la Révolution, en mé¬ moire de l’acte qui venait de se passer. Le chant de Y Hymne de la Liberté a retenti ensuite de toutes parts, et la danse de la Carma¬ gnole a terminé cette auguste cérémonie. Le procureur syndic ayant requis qu’il fût dressé acte de la solennité qui avait eü lieu le présent jour, il l’a été en cette forme. Et ont, les administrateurs, signé. Signé : Fallût, P.-C. Morel, J. -Cl. Berger, P.-J. Marconnet, P.-H. Goguel. Pour expédition : Morel, secrétaire général. A Yesoul, de l’imprimerie de J. -B. Poirson, imprimeur du département de la Haute-Saône. Les citoyens Joseph Jagot, Pierre-Joseph Bu-tavaud, notaires autrefois royaux à Nantua, Jo¬ seph-Bernard Delilia, Jean-François Ravinet, de Châtillon-Michaille, également notaires, et Jean-Isidore Caire, huissier aussi à Châtillon-Michaille, font don à la République de la finance de leurs offices de notaires et huissier. La mention honorable, l’insertion au « Bulle¬ tin « et le renvoi au comité de liquidation sont ordonnés (1). Suit le texte de l’adresse de ces citoyens d’après le Bulletin de la Convention (2). « Nous soussignés, Joseph Jagot et Pierre-Joseph Butavaud, notaires autrefois royaux, demeurant à Nantua, chef -lieu du district; Joseph -Bernard Delilia, do Montréal, et Jean-François -Marie Ravinet, de Châtillon-Michaille, également notaires; et Jean-Isidore Caire, huis¬ sier autrefois royal, demeurant audit Châtillon-Michaille, même district, faisons don à la patrie des finances des offices dont nous avons été pour¬ vus à grands frais, et au profit des plats valets de la cour. « Deux considérations nous portent à faire ce sacrifice : « 1° Notre liquidation sera toute faite; les liquidateurs et compagnie ne gagneront ni sur nous, ni sur la République. Rayez de notre langue les mots qui se rapportent à ces fonc-(1) Procès-verbaux de la Convenlion, t. 27, p. 76. (2) Supplément au Bulletin de la Convention natio¬ nale du 9e jour de la 2e décade du 3e mois de l’an II de la République une et indivisible (lundi 9 dé¬ cembre 1793). tions ; c’est de la mousse dans un pré et dès ronces dans les champs. « 2° La patrie a besoin de secours pour pro¬ curer des subsistances et des vêtements à nos frères qui font la chasse des brigands du trône et du fanatisme; nous désignons particulièrement notre offrande à leur meilleur-être. « Braves représentants, vous êtes Monta¬ gnards; nous habitons parmi les rochers et les sapins; vos besoins et les nôtres se réduisent à peu; la tempérance donne le courage. « Continuez; nous vous seconderons; balayons la terre de la liberté des financiers, des égoïstes, des gros et délicats bénéficiers, des riches négo¬ ciants, des grands et subtils jurisconsultes et casuistes. « Vous savez que la grande science de ces mes¬ sieurs était de pomper le suc nourricier du culti¬ vateur et de l’artisan. « Fait à Nantua, qui n’a point été régénérée, et qui n’en aura pas besoin, département de l’Ain, le premier décadi de frimaire, l’an deuxième de la République une et indivisible et en faisceau. Les citoyens Forestier et Malardeau, notaires à Castelnau-sur-Gupie, font don à la patrie de la finance de leurs offices de notaires. L’acceptation, la mention honorable, l’inser¬ tion au « Bulletin » et le renvoi au comité de li¬ quidation sont décrétés (1). Les administrateurs sans-culottes du dépar¬ tement du Rhône invitent la Convention à rester ferme à son poste. « Les temples de la supers¬ tition, disent-ils, et ses ministres disparaissent; partout ceux de la raison leur succèdent; le so¬ leil de la vérité perce de toutes parts, et le dé¬ partement du Rhône, l’un des plus fanatisés, compte déjà un grand nombre de prêtres qui ont fait abjuration de leur hypocrisie et de leur charlatanisme. » Ils envoient un arrêté de leur administration, servant d’instruction aux cam¬ pagnes. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (2). Suit la lettre des administrateurs sans-culottes du département du Rhône (3). Les administrateurs sans -culottes du département du Rhône, à la Convention nationale, Salut . « Ville-Affranchie, ce 12 frimaire, l’an II de la République. « Restez fermes à votre poste, braves Monta¬ gnards, le salut de la patrie est entre vos mains : du haut de votre montagne est tombé le colosse effrayant du fédéralisme, dans sa chute il a écrasé le vieil idole des préjugés, le trône papal va s’écrouler, et Rome, jadis digne de la liberté, sera délivrée des chaînes honteuses qui Tasser» vissaient à un être imaginaire. « Les temples de la superstition et ses ministres disparaissent; partout ceux de la raison leur (1) Procès-verbaux de la Convenlion , t. 27, p. 77. (2) Ibid. (3) Archives nationales, carton C 284, dossier 824.