536 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE donnoit aux prêtres la dixième partie des moissons, et privoit le laboureur du fruit de ses travaux pénibles. Déjà, dit-il, nos armées sont par-tout victorieuses, les guinées de Pitt ont été distribuées en pure perte, les prières ordonnées par le pape, et la sagacité prétendue de Cobourg sont en défaut. Que Pitt et ses admirateurs vantent maintenant le succès de ses plans et de ses combinaisons perfides... Repré-sentans, restez à votre poste avec votre fermeté accoutumé; si les poignards des tyrans vous environnent, 25,000.000 de bras sont là pour vous défendre. La convention renvoie cette lettre au comité d’agriculture, elle ordonne que les épis présentés seront déposés dans la salle de ses séances {l ).] 44 Barère, au nom du comité de salut public, fait un rapport sur les nouveaux succès de l’armée : « Vous venez de voir, dit-il, les drapeaux des esclaves, enlevés à Nieuport. Ils formeront le garde-meuble de la liberté; ils rappelleront aux voyageurs nos succès, et ils apprendront aux jeunes citoyens à imiter leurs pères. Il annonce qu’Anvers et sa citadelle sont au pouvoir de la République. La victoire, dit-il, sera sagement dirigée ; le comité a sous les yeux l’exemple de la dernière campagne; il a aussi sa Minerve ; l’armée de la République profitera de ses succès; toutes les mesures sont prises pour un armement complet, et pour les contributions à imposer sur les riches » (2). BARÈRE : Citoyens, si le comité de salut public vient annoncer tous les jours avec un enthousiasme patriotique le succès des armées françaises, c’est qu’il en partage sincèrement la gloire. Malheur à l’époque où les succès des armées seront entendus froidement dans cette enceinte. [Vifs applaudissements]; Si je viens développer leurs victoires dans des discours civiques, c’est moins pour vous qui n’avez pas besoin de cet hommage du comité rendu à la Convention nationale, que pour les armées de la république, auxquelles cette justice est due, mais pour les armées que votre justice solennelle électrise chaque jour davantage. La prise de Nieuport mérite d’être connue de la Convention nationale : l’investissement de 15 lieues, à cause de l’inondation, s’est commencé avec trois bataillons, et a fini avec cinq seulement. La prise de cette place considérable en fut la suite. Deux vaisseaux, cinq frégates et plusieurs cutters anglais ont tiré inutilement pendant huit jours sur-les républicains. Cette flottille a été le témoin de la honteuse reddition de Nieuport. Le fort de Woiwouth était l’objet de quelques inquiétudes : des volontaires ont demandé à le pren-(l) J. Sablier, n° 1461. (2) P.V., XLII, 197. Bin, 8 therm.; F.S.P., n°387; J. Mont., n°91; C. Eg., n° 707; Rép., nos 219 et 220; Mess. Soir, n° 706; J. Fr., n°670; J. Perlet, n°672; J. Paris, n° 573; Ann. R.F., n° 237; Ann. patr., n° DLXXII ; -J.S. - Culottes, n° 527 ; J. Lois, n° 666; M.U., XLII, 138; C. univ., n°938; Audit, nat., n°671. dre d’assaut; ils vouloient opposer les baïonnettes aux canons; mais tant de bravoure n’a pas été nécessaire. Vous venez de voir les drapeaux du despotisme; ils formeront le garde-meuble de la liberté, et nous les montrerons à tous les voyageurs de l’Europe, pour qu’ils nous imitent, et à tous les jeunes républicains, pour qu’ils se rappellent du courage et des sacrifices de leurs pères. Citoyens, si la liberté compte aujourd’hui de nouveaux succès, le courage des armées ne peut pas en tirer la gloire terrible et brillante des combats. Les ennemis terrassés fuyant devant les républicains; Anvers et sa citadelle, évacués par les lâches coalisés, sont dans ce moment au pouvoir des troupes de la république [Vifs applaudissements]; mais peut-être entre-t-il aussi dans les vues de nos ennemis de nous amollir par tant de succès, de nous laisser endormir sur des faisceaux de lauriers, et de renouveler sur nos troupes disséminées les tristes journées d’Aix-la-Chapelle; mais les ennemis du peuple ont beau faire dans l’intérieur, ils ont beau occuper le gouvernement révolutionnaire de sa propre durée, et les membres qui le composent de leur sûreté, dès longtemps leurs jours et leurs veilles sont à la patrie; c’est pour elle seule qu’on leur arrachera l’existence. Les efforts du machiavélisme et du parti de l’étranger qui veulent diviser pour abattre plus facilement, et abattre pour régner avec plus d’impunité, sont inutiles : la sagesse conduira la victoire. L’expérience de la dernière campagne utilisera nos succès, et le travail pour mettre à profit le courage des républicains et la fuite des esclaves des rois est déjà prêt. Nous y aurions délibéré depuis huit jours, si l’on ne nous avait occupé des affaires de l’intérieur. Le comité de salut public aura aussi sa Minerve, comme les anciens ; et nous ne laisserons pas extra-vaser inutilement dans l’Europe ces belles et héroïques armées, et cette population belliqueuse et républicaine que le peuple français a confié à la Convention nationale. Que ceux qui s’honorent du nom de citoyens n’oublient pas que la Convention est la première assemblée d’hommes libres; qu’elle a sur elle les regards du monde et la haine des rois; que son nom seul fait trembler les tyrans et fonde les espérances des nations, et que le peuple français, avec sa vertu et son courage, n’est pas impunément debout contre toute espèce d’intrigants, de diviseurs, d’alarmistes, d’exagérateurs, de traîtres et de contre-révolutionnaires (l). [Texte des lettres officielles lues par Barère à la suite de son rapport.] Le Repr. Lacombe Saint-Michel, au C. de S. P. ; Dune-Libre, 5 therm. II. « J’envoie, citoyens collègues, à la convention nationale les emblèmes et les dépouilles de la tyrannie, que les vainqueurs de Nieuport ont pris sur les esclaves des tyrans coalisés. La convention n’apprendra pas sans intérêt que par les bonnes dispositions qui avoient été faites, les courageux républicains, au milieu des sables brulans et manquant absolument de tout, ont, par un travail incroyable, dans une nuit, mis en batterie 26 (1) Mon., XXI, 331. 536 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE donnoit aux prêtres la dixième partie des moissons, et privoit le laboureur du fruit de ses travaux pénibles. Déjà, dit-il, nos armées sont par-tout victorieuses, les guinées de Pitt ont été distribuées en pure perte, les prières ordonnées par le pape, et la sagacité prétendue de Cobourg sont en défaut. Que Pitt et ses admirateurs vantent maintenant le succès de ses plans et de ses combinaisons perfides... Repré-sentans, restez à votre poste avec votre fermeté accoutumé; si les poignards des tyrans vous environnent, 25,000.000 de bras sont là pour vous défendre. La convention renvoie cette lettre au comité d’agriculture, elle ordonne que les épis présentés seront déposés dans la salle de ses séances {l ).] 44 Barère, au nom du comité de salut public, fait un rapport sur les nouveaux succès de l’armée : « Vous venez de voir, dit-il, les drapeaux des esclaves, enlevés à Nieuport. Ils formeront le garde-meuble de la liberté; ils rappelleront aux voyageurs nos succès, et ils apprendront aux jeunes citoyens à imiter leurs pères. Il annonce qu’Anvers et sa citadelle sont au pouvoir de la République. La victoire, dit-il, sera sagement dirigée ; le comité a sous les yeux l’exemple de la dernière campagne; il a aussi sa Minerve ; l’armée de la République profitera de ses succès; toutes les mesures sont prises pour un armement complet, et pour les contributions à imposer sur les riches » (2). BARÈRE : Citoyens, si le comité de salut public vient annoncer tous les jours avec un enthousiasme patriotique le succès des armées françaises, c’est qu’il en partage sincèrement la gloire. Malheur à l’époque où les succès des armées seront entendus froidement dans cette enceinte. [Vifs applaudissements]; Si je viens développer leurs victoires dans des discours civiques, c’est moins pour vous qui n’avez pas besoin de cet hommage du comité rendu à la Convention nationale, que pour les armées de la république, auxquelles cette justice est due, mais pour les armées que votre justice solennelle électrise chaque jour davantage. La prise de Nieuport mérite d’être connue de la Convention nationale : l’investissement de 15 lieues, à cause de l’inondation, s’est commencé avec trois bataillons, et a fini avec cinq seulement. La prise de cette place considérable en fut la suite. Deux vaisseaux, cinq frégates et plusieurs cutters anglais ont tiré inutilement pendant huit jours sur-les républicains. Cette flottille a été le témoin de la honteuse reddition de Nieuport. Le fort de Woiwouth était l’objet de quelques inquiétudes : des volontaires ont demandé à le pren-(l) J. Sablier, n° 1461. (2) P.V., XLII, 197. Bin, 8 therm.; F.S.P., n°387; J. Mont., n°91; C. Eg., n° 707; Rép., nos 219 et 220; Mess. Soir, n° 706; J. Fr., n°670; J. Perlet, n°672; J. Paris, n° 573; Ann. R.F., n° 237; Ann. patr., n° DLXXII ; -J.S. - Culottes, n° 527 ; J. Lois, n° 666; M.U., XLII, 138; C. univ., n°938; Audit, nat., n°671. dre d’assaut; ils vouloient opposer les baïonnettes aux canons; mais tant de bravoure n’a pas été nécessaire. Vous venez de voir les drapeaux du despotisme; ils formeront le garde-meuble de la liberté, et nous les montrerons à tous les voyageurs de l’Europe, pour qu’ils nous imitent, et à tous les jeunes républicains, pour qu’ils se rappellent du courage et des sacrifices de leurs pères. Citoyens, si la liberté compte aujourd’hui de nouveaux succès, le courage des armées ne peut pas en tirer la gloire terrible et brillante des combats. Les ennemis terrassés fuyant devant les républicains; Anvers et sa citadelle, évacués par les lâches coalisés, sont dans ce moment au pouvoir des troupes de la république [Vifs applaudissements]; mais peut-être entre-t-il aussi dans les vues de nos ennemis de nous amollir par tant de succès, de nous laisser endormir sur des faisceaux de lauriers, et de renouveler sur nos troupes disséminées les tristes journées d’Aix-la-Chapelle; mais les ennemis du peuple ont beau faire dans l’intérieur, ils ont beau occuper le gouvernement révolutionnaire de sa propre durée, et les membres qui le composent de leur sûreté, dès longtemps leurs jours et leurs veilles sont à la patrie; c’est pour elle seule qu’on leur arrachera l’existence. Les efforts du machiavélisme et du parti de l’étranger qui veulent diviser pour abattre plus facilement, et abattre pour régner avec plus d’impunité, sont inutiles : la sagesse conduira la victoire. L’expérience de la dernière campagne utilisera nos succès, et le travail pour mettre à profit le courage des républicains et la fuite des esclaves des rois est déjà prêt. Nous y aurions délibéré depuis huit jours, si l’on ne nous avait occupé des affaires de l’intérieur. Le comité de salut public aura aussi sa Minerve, comme les anciens ; et nous ne laisserons pas extra-vaser inutilement dans l’Europe ces belles et héroïques armées, et cette population belliqueuse et républicaine que le peuple français a confié à la Convention nationale. Que ceux qui s’honorent du nom de citoyens n’oublient pas que la Convention est la première assemblée d’hommes libres; qu’elle a sur elle les regards du monde et la haine des rois; que son nom seul fait trembler les tyrans et fonde les espérances des nations, et que le peuple français, avec sa vertu et son courage, n’est pas impunément debout contre toute espèce d’intrigants, de diviseurs, d’alarmistes, d’exagérateurs, de traîtres et de contre-révolutionnaires (l). [Texte des lettres officielles lues par Barère à la suite de son rapport.] Le Repr. Lacombe Saint-Michel, au C. de S. P. ; Dune-Libre, 5 therm. II. « J’envoie, citoyens collègues, à la convention nationale les emblèmes et les dépouilles de la tyrannie, que les vainqueurs de Nieuport ont pris sur les esclaves des tyrans coalisés. La convention n’apprendra pas sans intérêt que par les bonnes dispositions qui avoient été faites, les courageux républicains, au milieu des sables brulans et manquant absolument de tout, ont, par un travail incroyable, dans une nuit, mis en batterie 26 (1) Mon., XXI, 331. SÉANCE DU 8 THERMIDOR AN II (26 JUILLET 1794) - N'.,s 45-48 537 pièces de canon qui, foudroyant la ville et les remparts, ont forcé la garnison à demander grâce après 5 jours de tranchée ouverte. » [RICHARD, représentant, envoyé près VA. du Nord au C. de S.P.] Malines, le 6 therm. II, 3 heures du matin. « La terreur dont sont frappées les armées des tyrans coalisés, semble aller toujours en croissant; les vils esclaves ne trouvent d’autre moyen d’échapper aux coups des républicains, qu’une fuite honteuse et précipitée. Ils ne se croient même pas à l’abri derrière les plus formidables remparts. J’apprends à l’instant qu’ils viennent d’abandonner la ville et la citadelle d’Anvers, et que nos reconnois-sances y sont entrées aux acclamations d’un peuple immense. Je pars ce matin pour m’y rendre et je vous instruirai de tout ce que l’ennemi peut y avoir laissé d’intéressant et d’utile à la république. » Richard. [Bruxelles, le 6 therm. II.] « Anvers est pris avec sa citadelle, et je m’y transporterai demain pour le désarmement et les contributions : c’est la ville la plus riche de Belgique. Toutes les précautions sont prises pour accélérer le désarmement complet; dès que leurs fusils, leurs canons, leurs carabines, leurs sabres seront enlevés, que les intrigans seront emprisonnés, et que les émigrés seront fusillés, ils seront bientôt mis au pas de la république. » Laurent. Vifs applaudissements (l). 45 « La Convention nationale, après avoir en* tendu le rapport de son comité des secours publics sur la pétition de la citoyenne Déblayé, veuve de Jean-Baptiste-C/iar/et, dont le mari, capitaine commandant le dépôt du 11e régiment des dragons, est mort en activité de service le 19 germinal à Saverne, département du Bas-Rhin, décrète : « Art. I. - La trésorerie nationale tiendra à la disposition du receveur du district d’Epinal, département des Vosges, la somme de 800 liv. pour être comptée à la citoyenne Déblayé, veuve de Jean-Baptiste Charlet, à titre de secours provisoire. « Art. II. - La Convention nationale renvoie la pétition et les pièces y jointes au comité de liquidation pour fixer la pension qui lui est due. « Art. III. - Le présent décret ne sera imprimé qu’au bulletin de correspondance (2). (l) C. Eg., n° 708; Débats, n°676; Mon., XXI, 319; J. Paris, n° 574; J. Sablier, n° 1461. Mentionné par J. Univ., n° 1706. (2) P.V., XLII, 197. Minute de la main de Bouret. Décret n° 10090. J .S. Culottes, n° 527. 46 « La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de son comité des secours publics sur la pétition du citoyen Jean-Baptiste Cailhot, volontaire au 2e bataillon de Paris, qui a été grièvement blessé au bras par un coup de feu, le 16 octobre dernier (v.st.), au blocus de Maubeuge, décrète : « Sur le vu du présent décret, qui ne sera imprimé qu’au bulletin de correspondance, il sera payé par la trésorerie nationale une somme de 300 liv. à titre de secours au citoyen Jean-Baptiste Cailhot »(l). 47 « La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de [COLLOMBEL au nom de] ses comités des secours publics et de finances réunis, sur la pétition de la citoyenne veuve De-combe, dont le mari a été assassiné le 16 germinal dans la diligence de Rennes à Paris, ainsi que tous ses compagnons de voyage, par une troupe de brigands qui infestoient alors la route de Vitré à Laval ; ladite pétition tendante à obtenir, 1) la remise d’une somme de 7 000 liv. que son mari a déclaré devoir à un de ses frères, qui a été déporté, et aux droits duquel la République se trouve subrogée; 2) une indemnité d’une somme de 11 000 liv., fruits de la vente des marchandises qu’il avoit emportées de Paris et vendues à Rennes ; 3) la réversibilité sur la tête de son fils, d’une pension de 500 liv. qu’il avoit obtenue pour prix de ses services dans l’administration des loteries supprimées ; décrète : « Art. I. - Il est fait remise, par forme de secours, à la citoyenne veuve Decombe, de la somme de 7,000 liv. due à la République par son mari pour les causes susdites ; en conséquence, la Convention nationale ordonne que les sommes qui pourroient avoir été versées au trésor public sur celle ci-dessus spécifiée, lui seront rendues après en avoir justifié. « Art. IL - Quant aux deux autres objets de demande, la Convention nationale déclare qu’il n’y a pas lieu à délibérer » (2). 48 « La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de [Roger DUCOS, au nom de] ses comités des secours publics et des finances (l) P.V., XLII, 198. Minute de la main de Collombel (de la Meurthe). Décret n° 10092. J. Sablier, n° 1461 (avec quelques variations : le cn Taillet, blessé au siège de Mayence). Mentionné par J.S. Culottes, n° 528. (2) P.V., XLII, 198. Minute de la main de Collombel (de la Meurthe). Décret n° 10093. Reproduit dans Mon., XXI, 325; Débats, n°674; J. Sablier, n° 1461. SÉANCE DU 8 THERMIDOR AN II (26 JUILLET 1794) - N'.,s 45-48 537 pièces de canon qui, foudroyant la ville et les remparts, ont forcé la garnison à demander grâce après 5 jours de tranchée ouverte. » [RICHARD, représentant, envoyé près VA. du Nord au C. de S.P.] Malines, le 6 therm. II, 3 heures du matin. « La terreur dont sont frappées les armées des tyrans coalisés, semble aller toujours en croissant; les vils esclaves ne trouvent d’autre moyen d’échapper aux coups des républicains, qu’une fuite honteuse et précipitée. Ils ne se croient même pas à l’abri derrière les plus formidables remparts. J’apprends à l’instant qu’ils viennent d’abandonner la ville et la citadelle d’Anvers, et que nos reconnois-sances y sont entrées aux acclamations d’un peuple immense. Je pars ce matin pour m’y rendre et je vous instruirai de tout ce que l’ennemi peut y avoir laissé d’intéressant et d’utile à la république. » Richard. [Bruxelles, le 6 therm. II.] « Anvers est pris avec sa citadelle, et je m’y transporterai demain pour le désarmement et les contributions : c’est la ville la plus riche de Belgique. Toutes les précautions sont prises pour accélérer le désarmement complet; dès que leurs fusils, leurs canons, leurs carabines, leurs sabres seront enlevés, que les intrigans seront emprisonnés, et que les émigrés seront fusillés, ils seront bientôt mis au pas de la république. » Laurent. Vifs applaudissements (l). 45 « La Convention nationale, après avoir en* tendu le rapport de son comité des secours publics sur la pétition de la citoyenne Déblayé, veuve de Jean-Baptiste-C/iar/et, dont le mari, capitaine commandant le dépôt du 11e régiment des dragons, est mort en activité de service le 19 germinal à Saverne, département du Bas-Rhin, décrète : « Art. I. - La trésorerie nationale tiendra à la disposition du receveur du district d’Epinal, département des Vosges, la somme de 800 liv. pour être comptée à la citoyenne Déblayé, veuve de Jean-Baptiste Charlet, à titre de secours provisoire. « Art. II. - La Convention nationale renvoie la pétition et les pièces y jointes au comité de liquidation pour fixer la pension qui lui est due. « Art. III. - Le présent décret ne sera imprimé qu’au bulletin de correspondance (2). (l) C. Eg., n° 708; Débats, n°676; Mon., XXI, 319; J. Paris, n° 574; J. Sablier, n° 1461. Mentionné par J. Univ., n° 1706. (2) P.V., XLII, 197. Minute de la main de Bouret. Décret n° 10090. J .S. Culottes, n° 527. 46 « La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de son comité des secours publics sur la pétition du citoyen Jean-Baptiste Cailhot, volontaire au 2e bataillon de Paris, qui a été grièvement blessé au bras par un coup de feu, le 16 octobre dernier (v.st.), au blocus de Maubeuge, décrète : « Sur le vu du présent décret, qui ne sera imprimé qu’au bulletin de correspondance, il sera payé par la trésorerie nationale une somme de 300 liv. à titre de secours au citoyen Jean-Baptiste Cailhot »(l). 47 « La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de [COLLOMBEL au nom de] ses comités des secours publics et de finances réunis, sur la pétition de la citoyenne veuve De-combe, dont le mari a été assassiné le 16 germinal dans la diligence de Rennes à Paris, ainsi que tous ses compagnons de voyage, par une troupe de brigands qui infestoient alors la route de Vitré à Laval ; ladite pétition tendante à obtenir, 1) la remise d’une somme de 7 000 liv. que son mari a déclaré devoir à un de ses frères, qui a été déporté, et aux droits duquel la République se trouve subrogée; 2) une indemnité d’une somme de 11 000 liv., fruits de la vente des marchandises qu’il avoit emportées de Paris et vendues à Rennes ; 3) la réversibilité sur la tête de son fils, d’une pension de 500 liv. qu’il avoit obtenue pour prix de ses services dans l’administration des loteries supprimées ; décrète : « Art. I. - Il est fait remise, par forme de secours, à la citoyenne veuve Decombe, de la somme de 7,000 liv. due à la République par son mari pour les causes susdites ; en conséquence, la Convention nationale ordonne que les sommes qui pourroient avoir été versées au trésor public sur celle ci-dessus spécifiée, lui seront rendues après en avoir justifié. « Art. IL - Quant aux deux autres objets de demande, la Convention nationale déclare qu’il n’y a pas lieu à délibérer » (2). 48 « La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de [Roger DUCOS, au nom de] ses comités des secours publics et des finances (l) P.V., XLII, 198. Minute de la main de Collombel (de la Meurthe). Décret n° 10092. J. Sablier, n° 1461 (avec quelques variations : le cn Taillet, blessé au siège de Mayence). Mentionné par J.S. Culottes, n° 528. (2) P.V., XLII, 198. Minute de la main de Collombel (de la Meurthe). Décret n° 10093. Reproduit dans Mon., XXI, 325; Débats, n°674; J. Sablier, n° 1461.