104 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE h [La Sté popul. de Castres à la Conv.; 19 prair. II] a). « Representans A la nouvelle de l’assassinat médité et commis contre deux de vos collègues nous avons frémi d’indignation et d’horreur, nous y avons reconnu le genie de Pitt et la main des scélérats stipendées par les guinées de Georges. La Providence à veillé sur les jours des amis ar-dens du peuple, c’est ainsi qu’elle à déjoué et qu’elle déjouera tous les complots tramés contre la liberté et l’égalité. Elles sont impérissables et nous apprendrons aux tirans que leurs éxis-tence est précaire, que Georges et Pitt, que l’anglais, soient les premiers qui tombent sous nos coups; Ils ont encouru toute notre haine, c’est à vous, representans à armer nos bras, à diriger notre juste vengeance et à ordonner la prochaine destruction de ces odieux insulaires. Continués votre carrière glorieuse, le bonheur du Peuple en sera le terme, il n’en est point de plus digne d’animer le zélé de l’homme de bien; votre courage, votre dévouement n’ont rien qui nous étonne, vous nous avez accoutumés depuis long tems à l’heroisme, mais ils sont un nouveau titre a notre reconnoissance et a notre amour. » [4 signatures illisibles]. i [La Sté popul. de Mantes à la Conv., s.d. (2)]. «Citoyens Representans Il ne vous suffisait pas de faire tomber la tête du tyran de déclarer la guerre a tous les despotes, de détruire les factions liberticides et de punir leurs vils suppôts, il falloit encore trouver les moyens d’eclairer le peuple sur ses droits et sur ses devoirs, c’est aussi ce qui a été un des premiers objets de votre sollicitude, vous avez pezé dans votre sagesse les differents moyens qui vous paraissaient dans le cas d’être mis en usage pour cet effet vous avez reconnû que le plus prompt et plus sur moyen etoit d’envoyer dans les differens dépar-temens de la république des membres tirés de votre sein, et vous avez choisy le Citoyen Crassous pour s’acquitter de ces fonctions honorables dans l’etendüe du departement de Seine et oise. Le citoyen Crassous digne représentant d’un peuple libre vient de se transporter dans notre commune pour y propager les principes qui vous animent pour le bonheur du peuple, il nous a affermi dans la haine que nous avons déjà juré au despotes et aux prêtres, et nous a encouragés à continuer de poursuivre les traîtres, de deffendre notre liberté envers et contre tous les malveillans qui chercheraient à s’opposer a son affermissement et nous pouvons dire avec vérité que sa presence et ses (1) C 309, pl. 1203, p. 21. (2) C 309, pl. 1203, p. 22; J. Sablier , n° 1393. discours énergiques ont viviffier nos âmes et les ont elevées de plus en plus a la hauteur des circonstances. Desja notre société est regenerée en entier, tous les membres qui la composent sont animés du même esprit, tous on juré une haine éternelle aux tyrans et aux traitres qui voudraient l’anéantir. Qu’il est satisfaisant pour nous d’avoir puisé dans le discours du citoyen Crassous les moyens de nous affermir dans les principes républicains dont nous ne nous sommes jamais écartés notre reconnaissance est sans borne a votre egard et nous vous invitons de vouloir bien en recevoir l’hommage comme le témoignage non équivoque de celle que nous devons au citoyen Crassous. Citoyens representans continuez vos glorieux travaux restés a votre poste jusqu’à ce que notre liberté soit entièrement consolidée et nous jurons de nous sacrifier toute entiers pour l’achevement de cette grande operation ! O toi montagne sacrée de qui sont émanés l’ecrou-lement du trône qui ne servait qu’a nous avilir la régénération de la liberté trop longtemps foullée aux pieds, reçoit l’hommage de notre dévouement; agréer l’offrande que nous te faissons d’un monument que nous élevons a ta gloire Ce n’est plus comme dans le tems du despotisme une piramide armoirie et entourée des attributs de l’esclavage C’est une simple montagne telle que la nature nous en fournit surmontée d’un arbre de la liberté. C’est la que nos pas tendrons a chaque instant; c’est la que nous rapelerons sans cesse notre mémoire tout ce que tu as fait pour reconquérir la liberté d’un peuple généraux c’est la que nous mènerons nos enfans pour leur aprendre leurs droits et leurs devoirs; c’est la enfin que reposeront notre reconnaissance eternelle et ton immortalité.» Aubry (secret.) [et une signature illisible (présid.)]. 22 Le président du district de Meaux (1) transmet à la Convention l’extrait du procès-verbal de la séance de cette administration, du 28 floréal; il atteste le généreux désintéressement du citoyen Coquillon, cultivateur à d’Huisy, requis, d’après la loi, de fournir un cheval, il prend le meilleur de son écurie, le conduit au chef-lieu de canton, refuse les offres avantageuses qui lui sont faites par un autre cultivateur qu’il rencontre, afin de cession de ce cheval. Non, répond le républicain (hors d’état de faire des sacrifices), mon cheval est bon, la République� en profitera. Requis de fournir un cheval pour les charrois à Avesnes, il conduit au lieu du dépôt une belle jument, elle est reconnue poulinière, et précieuse pour la propagation, Coquillon fait un nouveau sacrifice, et laisse sa jument La Convention entend avec intérêt ces traits de vertu républicaine, en décrète la mention (1) Seine-et-Mame. 104 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE h [La Sté popul. de Castres à la Conv.; 19 prair. II] a). « Representans A la nouvelle de l’assassinat médité et commis contre deux de vos collègues nous avons frémi d’indignation et d’horreur, nous y avons reconnu le genie de Pitt et la main des scélérats stipendées par les guinées de Georges. La Providence à veillé sur les jours des amis ar-dens du peuple, c’est ainsi qu’elle à déjoué et qu’elle déjouera tous les complots tramés contre la liberté et l’égalité. Elles sont impérissables et nous apprendrons aux tirans que leurs éxis-tence est précaire, que Georges et Pitt, que l’anglais, soient les premiers qui tombent sous nos coups; Ils ont encouru toute notre haine, c’est à vous, representans à armer nos bras, à diriger notre juste vengeance et à ordonner la prochaine destruction de ces odieux insulaires. Continués votre carrière glorieuse, le bonheur du Peuple en sera le terme, il n’en est point de plus digne d’animer le zélé de l’homme de bien; votre courage, votre dévouement n’ont rien qui nous étonne, vous nous avez accoutumés depuis long tems à l’heroisme, mais ils sont un nouveau titre a notre reconnoissance et a notre amour. » [4 signatures illisibles]. i [La Sté popul. de Mantes à la Conv., s.d. (2)]. «Citoyens Representans Il ne vous suffisait pas de faire tomber la tête du tyran de déclarer la guerre a tous les despotes, de détruire les factions liberticides et de punir leurs vils suppôts, il falloit encore trouver les moyens d’eclairer le peuple sur ses droits et sur ses devoirs, c’est aussi ce qui a été un des premiers objets de votre sollicitude, vous avez pezé dans votre sagesse les differents moyens qui vous paraissaient dans le cas d’être mis en usage pour cet effet vous avez reconnû que le plus prompt et plus sur moyen etoit d’envoyer dans les differens dépar-temens de la république des membres tirés de votre sein, et vous avez choisy le Citoyen Crassous pour s’acquitter de ces fonctions honorables dans l’etendüe du departement de Seine et oise. Le citoyen Crassous digne représentant d’un peuple libre vient de se transporter dans notre commune pour y propager les principes qui vous animent pour le bonheur du peuple, il nous a affermi dans la haine que nous avons déjà juré au despotes et aux prêtres, et nous a encouragés à continuer de poursuivre les traîtres, de deffendre notre liberté envers et contre tous les malveillans qui chercheraient à s’opposer a son affermissement et nous pouvons dire avec vérité que sa presence et ses (1) C 309, pl. 1203, p. 21. (2) C 309, pl. 1203, p. 22; J. Sablier , n° 1393. discours énergiques ont viviffier nos âmes et les ont elevées de plus en plus a la hauteur des circonstances. Desja notre société est regenerée en entier, tous les membres qui la composent sont animés du même esprit, tous on juré une haine éternelle aux tyrans et aux traitres qui voudraient l’anéantir. Qu’il est satisfaisant pour nous d’avoir puisé dans le discours du citoyen Crassous les moyens de nous affermir dans les principes républicains dont nous ne nous sommes jamais écartés notre reconnaissance est sans borne a votre egard et nous vous invitons de vouloir bien en recevoir l’hommage comme le témoignage non équivoque de celle que nous devons au citoyen Crassous. Citoyens representans continuez vos glorieux travaux restés a votre poste jusqu’à ce que notre liberté soit entièrement consolidée et nous jurons de nous sacrifier toute entiers pour l’achevement de cette grande operation ! O toi montagne sacrée de qui sont émanés l’ecrou-lement du trône qui ne servait qu’a nous avilir la régénération de la liberté trop longtemps foullée aux pieds, reçoit l’hommage de notre dévouement; agréer l’offrande que nous te faissons d’un monument que nous élevons a ta gloire Ce n’est plus comme dans le tems du despotisme une piramide armoirie et entourée des attributs de l’esclavage C’est une simple montagne telle que la nature nous en fournit surmontée d’un arbre de la liberté. C’est la que nos pas tendrons a chaque instant; c’est la que nous rapelerons sans cesse notre mémoire tout ce que tu as fait pour reconquérir la liberté d’un peuple généraux c’est la que nous mènerons nos enfans pour leur aprendre leurs droits et leurs devoirs; c’est la enfin que reposeront notre reconnaissance eternelle et ton immortalité.» Aubry (secret.) [et une signature illisible (présid.)]. 22 Le président du district de Meaux (1) transmet à la Convention l’extrait du procès-verbal de la séance de cette administration, du 28 floréal; il atteste le généreux désintéressement du citoyen Coquillon, cultivateur à d’Huisy, requis, d’après la loi, de fournir un cheval, il prend le meilleur de son écurie, le conduit au chef-lieu de canton, refuse les offres avantageuses qui lui sont faites par un autre cultivateur qu’il rencontre, afin de cession de ce cheval. Non, répond le républicain (hors d’état de faire des sacrifices), mon cheval est bon, la République� en profitera. Requis de fournir un cheval pour les charrois à Avesnes, il conduit au lieu du dépôt une belle jument, elle est reconnue poulinière, et précieuse pour la propagation, Coquillon fait un nouveau sacrifice, et laisse sa jument La Convention entend avec intérêt ces traits de vertu républicaine, en décrète la mention (1) Seine-et-Mame. SÉANCE DU 4 MESSIDOR AN II (22 JUIN 1794) - N° 23 105 honorable, l’insertion au bulletin et le renvoi au comité d’instruction publique (1) . 23 Les administrateurs du district de Domfront félicitent la Convention d’avoir, par son décret du 18 floréal, proclamé l’existence de l’Etre Suprême, dont ils annoncent avoir célébré la fête, d’avoir dissipé les conjurations qui me-naçoient la liberté, anéanti les traîtres, les intrigans, tous ces êtres immoraux qui cher-choient à sapper les fondemens de la République naissante. Ils expriment leur indignation sur l’attentat dirigé contre Collot-d’Herbois et Robespierre; ils assurent la Convention qu’ils sont prêts à faire un rempart de leur corps aux intrépides défenseurs de la cause du peuple. Ces administrateurs font passer l’état des dons patriotiques des communes de leur arrondissement; ils consistent en 3 paires de souliers, 912 livres de vieux linge, 2 paires de bas, 6 draps, 3 serviettes, 234 chemises, 321 liv. en assignats. Trois citoyens se sont montés et équipés à leurs frais pour servir dans la cavalerie. Des biens d’émigrés, ajoutent-ils, estimés 95,250 liv., ont été vendus 243,225 liv. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Domfront, 21 prair. II] (3). « Citoyens Représentons La France et la Nature entière ont sanctionné votre Décret immortel du 18 floréal; et les Sans-Culottes du District de Domfront se sont spontanément levés, pour rendre hommage à l’existence de l’Etre Suprême; Décret sublime qui détruit le germe fécond des Conspirations extérieures et intérieures Jouissez du beau et du ravissant spéctacle de tout un peuple régénéré, arraché au fanatisme et à la servitude; il réconnoît la Divinité, la Vérité, la Vertu. vous faites rentrer dans le Néant les Ambitieux, les intrigans, tous les Etres fangeux qui mûrissaient le crime en fondant la République sur les Bases immuables de la Moralle publique; et tous nos Montagnards en se ralliant autour de l’Arche constitutionnel, volent pour inspirer dans les communes de notre arondissement l’amour du Contrat Social et des Loix. par vous le. Genre-humain brise ses chaines, et court a pas de Géant vers la liberté, c’est au Pinceau de l’histoire à décrire les efforts généreux et les dangers au milieu desquels vous avez restés fidelles aux intérêts de L’univers entier. L’immortalité vous réclame; en vain l’Aristocratie aiguise ses Poignards pour frapper les illustres Deffenseurs de la cause du Peuple français; le Génie de la liberté veille et sauve les Collot d’herbois, les Robespierre. O genie bienfaisant, daigne éternellement pro-