612 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. Une députation de la commune de Sainte-Geneviève-des-Bois offre les dépouilles de son église et sa vie pour l’affermissement de la li¬ berté; elle demande que son nom soit� changé en celui de Colbert-la-Réunion. Mention honorable, insertion au « Bulletin » et renvoi aux comités d’instruction publique et de division (1). Compte rendu du Journal des Débats et des Décrets (2). Une députation de la commune de Sainte-Geneviève-des-Bois, introduite à la barre, fait hommage à la patrie de l’or et de l’argenterie qui servaient aux cérémonies religieuses du culte catholique. « Nos concitoyens, dit l’orateur, éclairés enfin sur les préjugés féodaux et reli¬ gieux, ne veulent plus d’autre culte que la liberté, d’autres prêtres que les sans-culottes vertueux, d’autres sermons que les Annales de la République. » L’orateur termine par demander qu’il soit per¬ mis à la commune de Sainte-Geneviève-des -Bois de s’intituler désormais Colbert-la-Réunion. Il sera fait mention honorable de l’offrande au Bulletin. La partie de la pétition relative au changement de nom est renvoyée au comité de division. Les citoyens composant le comité de surveil¬ lance de Cahors annoncent l’envoi de 1,057 marcs d’argenterie, de 13,800 livres en or et en argent monnayé; ils déclarent qu’ils sacrifieront leur for¬ tune et leur sang pour défendre la République une et indivisible. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (3). Suit la lettre adressée par les citoyens compo¬ sant le comité de surveillance de Cahors au repré¬ sentant Taillefer (4). A Taillefer, représentant du peuple à la Convention. « Cahors, ce 8 frimaire, an II de la Répu¬ blique française, une, indivisible et im¬ périssable. « Le comité de surveillance que tu as établi à Cahors, citoyen représentant, s’occupe de ré¬ pondre par tous les moyens qui sont en son pou¬ voir à la confiance que tu lui as déléguée, et de prouver par ses actions qu’il est à la hauteur des circonstances; qu’il n’est point l’ami des modérés, des feuillants et des fédéralistes. Déjà, par son influence, plusieurs têtes de l’hydre du fanatisme sont tombées; les croix, les statues (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 347. (2) Journal des Débats el des Décrets (frimaire an II, n° 442, p. 174). (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 347. (4) Archivés nationales, carton C 283, dossier 810. des saints et tous les signes extérieurs du culte catholique ont été abattus et foulés aux pieds; l’église ci-devant épiscopale, ce monument an¬ tique, consacré à la superstition et au fana¬ tisme, a été transformée en temple de la raison, et malgré les efforts des prêtres et des malveil¬ lants, la raison triomphera du fanatisme : voilà des actions civiques. Nous tenons sous les ver¬ rous les feuillants, les modérés, les fédéra¬ listes, etc., que tu as fait reclure de concert avec nous; nous arrachons à ces messieurs leur or, leur argent et autres effets précieux : nous allons les réduire à la chemise par une imposi¬ tion révolutionnaire. « Nous t’envoyons un bordereau des effets d’or et d’argent qui ont été remis à la messa¬ gerie le 5 frimaire, se portant à 1,057 marcs d’argent non monnayé, 13, 800 livres en or et en argent monnayé. Nous ferons incessamment un nouvel envoi à peu près semblable, et de 797 pièces de 4 livres chaque, qui ont été ver¬ sées chez le receveur du district. Nous sacrifie¬ rons notre fortune et notre sang pour défendre la République une et indivisible et la personne des républicains et des Montagnards tels que toi. C’est ainsi que les amis du peuple, les vrais sans-culottes et Montagnards se vengent des calomniateurs et des calomnies. « Salut et fraternité. « Les sans-culottes du comité de surveillance du district de Cahors. » (Suivent 11 signatures.) Extrait de la déclaration délivrée aux membres composant le comité de surveillance, par le ci¬ toyen Dolique père, receveur du district de Cahors. Je soussigné, receveur du district de Cahors, certifie aux membres composant le comité de surveillance dudit Cahors, qu’il sera par moi remis demain à la Messagerie mille cinquante sept marcs trois onces d’argenterie, neuf mille six cents livres en or, et quatre mille deux cents livres argent blanc, le tout à l’adresse du ci¬ toyen Cornut, caissier de la trésorerie nationale, et que, par la voiture suivante, je ferai partir quelques bijoux et au delà de quarante marcs d’argent qui n’ont pu entrer dans la caisse, avec ce qui m’aura été remis alors. Cahors, ce 2 frimaire an II de la Répu¬ blique française une, indivisible et impérissable. Signé : Dolique père. Collationné conforme à l’original par nous pré¬ sident et secrétaire du comité de surveillance, les jour et an susdits. Sustre, président; Berton, secrétaire. Un député de la commune de Monjay-Villë-raudé-Bordeaux (1) fait offre des ornements des (1) Il s’agit de la commune de Villevaudé (Seine-et-Marne).