200 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Liberté, Égalité, fraternité ou la Mort. Mandataires du peuple français La société populaire de la commune de Nogent-le-Républicain, pendant quelque temps comprimée par le système de terreur qu’avait enfanté le tyran que vous avez frappé, a repris l’attitude généreuse et fière qui seule convient a des hommes libres. La justice inflexible contre les conspirateurs, les fripons et les traitres, indulgente envers des citoyens trompés, entrainés dans l’erreur par d’habiles scélérats, a donc enfin succédé à l’affreuse antropophagie de ces hommes tygres qui sous leur sceptre sanglant épouvantaient l’innocence opprimée par le crime en crédit. La terreur et la mort ne doivent être à l’ordre du jour que dans les bataillons d’esclaves fugitifs devant nos armées victorieuses, et dans l’intérieur contre les conspirateurs. En applaudissant à votre sublime adresse du 18 vendémiaire, nous concevons enfin l’espoir de voir bientôt les partisans du terrorisme et de l’anarchie rentrer dans le néant. Nous vous déclarons en même tems que nous avons frémi d’horreur et d’indignation en apprenant les monstruosités de Le Febvre, adjudant général; l’honneur du nom français, l’humanité dont ce peuple est en possession, exigent l’invention de nouveaux supplices pour annéantir l’auteur de cette barbarie. Continuez, mandataires incorruptibles du peuple, a terrasser les factions liberticides qui ont jusqu’à ce jour agité le vaisseau de la Révolution; n’abandonnez le gouvernail que quand vous l’aurez conduit dans le port, et vous aurez bien mérité du genre humain. Vive la République, Vive la Convention, Vive les sociétés populaires! Baudoin, président, Latour, secrétaire et 5 autres signatures. 2 Les administrateurs du district de Toul [Meurthe] félicitent la Convention nationale d’avoir anéanti le système de terreur et d’effroi et mis à l’ordre du jour la justice, la moralité et la probité. Mention honorable, insertion au bulletin (34). [Les administrateurs du district de Toul à la Convention nationale, le 3 brumaire an III] (35) Des scélérats avoient mis la terreur et l’ef-froy à l’ordre constant du jour et vouloient en couvrant la France d’echaffauds en faire un vaste tombeau; la force et l’énergie que vous avez déployé a écrasé ces hommes pervers qui (34) P.-V., XL VIII, 107. (35) C 323, pl. 1386, p. 14. Bull., 11 brum. vouloient détruire la République et rétablir la tyrannie par des flots de sang. Grâce vous soient renduës, pères de la patrie ; vous avez enfin mis la justice, la moralité et la probité à l’ordre du jour ; vous accordés une protection marquée aux hommes à talents, probes et industrieux qui font la force et la gloire de la République ; le sistème de terreur les menaccoit de mort; vous les appeliez au contraire à la vie, aux fonctions publiques, a alimenter les arts et le commerce. Vous avez saisi d’une main ferme et vigoureuse le gouvernement, vous êtes investis de la confiance et des pouvoirs illimités du peuple; annéantissez tous ceux qui oseraient porter la moindre atteinte à sa souveraineté; aucuns individus, aucunes communes, aucunes sections ne peuvent se dire souverains, à vous seuls appartient le droit de parler au nom du peuple et d’exprimer sa volonté. Après les triomphes et les victoires multipliées des armées de la République et la défaite complette des tyrans et de leurs satellites, il ne vous reste qu’a continuer a assurer dans l’intérieur de la République par des lois fortes et sages la prospérité commune, faire fleurir l’agriculture, les arts et les sciences; le peuple est la pour vous soutenir et pour écraser avec la massue nationale, les scélérats, les dominateurs et les intrigants qui oseroient contrarier les vues de ses représentans. Prugneaux, agent national, Banand, secrétaire greffier et deux autres signatures. 3 La société populaire de Monts[-sur-Guesnes], district de Loudun [Vienne], écrit à la Convention nationale qu’elle ne recon-noît qu’elle pour le point central, jure obéissance aux lois et respect aux autorités constituées. Mention honorable, insertion au bulletin (36). [La société populaire de Monts à la Convention nationale, s. d.] (37) Citoyens Representans. Des adresses vous arivent de tous les points de la République; quelques vues affligent vos coeurs paternels, mais Citoyens nous ne pouvons croire qu’elles soient l’expression des sociétés populaires dont la masse est toujours pure, mais bien de quelques intriguans qui veulent faire revivre la terreur. Garder le silence dans ces circonstances seroit un crime de leze République, aussi nous empressons nous, de vous assurer que nous ne (36) P.-V., XL VIII, 107. (37) C 325, pl. 1406, p. 9.