SÉANCE DU 16 THERMIDOR AN II (3 AOÛT 1794) - N° 19 101 Législateurs, La République est encore une fois sauvée. Grâces vous en soient rendues, représentans fidèl[e]s ! Montagnards intrépides, vous avez comblé du cadavre des conspirateurs l’abyme immense qu’ils avaient creusé sous nos pas et qu’ils couvraient d’une enveloppe patriotique. Et vous, patriotes de Paris, qui vous êtes ralliés autour des législateurs français, qui avez couvert de votre égide la représentation nationale, vous venez d’acquérir de nouveaux droits à notre reconnoissance et d’ajouter aux titres qui vous assurent notre confiance. Représentans, poursuivez la conspiration dont les chefs viennent d’expier leurs crimes. Elle a sans doute des ramiffications dans les départements. Eh bien, qu’elle disparaissent du sol des hommes libres ! Périssent tous les tyrans, tous les traîtres, tous les conspirateurs ! Comptez sur notre attachement sans borne[s] à la Convention nationale. Comptez sur l’énergie que vous venez de nous rendre. Oui, nous sauverons la République avec vous, ou, avec vous, nous nous ensevelirons sous ses ruines. Duchesne, L. Billotte, C.M. Halphen, C. Lhoné, Belleval, Duchosal, Chenist, Thevenin, Huin ( agent nat.), Varinot, Collette, Jacob Goudchauphern, Crespy, Henry Mangin, Roe-derer le jeune, Teissier, Lambert, Magnin, Berraud, Friquegnon, Bonnel, Dauphin, Richard, Thiebault, Abrolonne (?), Claude Jeu-nehomme, Pinel [et une signature illisible (du secrétaire)]. 19 Les administrateurs du département de la Meurthe, et ceux du district de Nancy, par deux adresses séparées, transmettent à la Convention nationale l’expression de leur admiration et de leur reconnoissance pour l’intrépide magnanimité avec laquelle elle a encore une fois sauvé la République (1). [ Les administrateurs du départ ! de la Meurthe à la Conu.; Nancy 13 therm. IT\ (2). Représentans du peuple françois, C’est au moment où nos armées, guidées par la victoire, portent la terreur au milieu des tyrans et de leurs satellites; c’est au moment où des chants de triomphe se font entendre sur tous les points de la France, que de nouvelles tentatives se sont dirigées contre la liberté qui en a fait son séjour chéri ! Et par qui ces tentatives ont-elles été conçues ? Par des hommes qui, sous les dehors de la vertu, cachoient les méditations profondes du crime. Par des hommes qui, par une longue habitude de l’hypocrisie, abusant du langage de la justice et de la (1) P.-V., XLHI, 5. B'", 20 therm: M.U., XLII, 347. (2) C 312, pl. 1 241, p. 2, 12, 13. Ces pièces portent, en mention marginale : mention honorable, insertion au bulletin. probité, s’étoient acquis une immense popularité et une redoutable influence sur les affaires publiques. Mais non, la liberté est un colosse qu’une heureuse et étonnante révolution a implanté sur le roc de la montagne; il ne sera pas ébranlé tant qu’il sera entouré des habitans purs et énergiques de ce roc politique et indestructible. Nous avons frémi d’indignation au récit des dangers qu’avec vous a couru la patrie, et notre âme est pénétrée d’admiration et de reconnoissance pour l’intrépide magnanimité avec laquelle vous l’avés encore sauvée. L’expression de nos sentimens ne peut vous arriver assés tôt au gré de nos désirs. Comptés, citoyens législateurs, sur notre attachement inviolable à la Convention nationale. Nous portons également une haine implacable aux tyrans et aux traîtres, et nous n’avons, comme vous, qu’un seul cri : mourons, ou sauvons la République. Hartaut, Febvre le jeune, Massy, Villier, Brandon ( secrét . gal), Gastaldy, C.F. Sonnt.nl [N. B.] Les commis des bureaux de l’administration, instruits de l’adresse que les adminitra-teurs envoyoient à la Convention nationale, sont venus en masse à la séance pour manifester leur adhésion à cette adresse, et se sont empressés de joindre leurs signatures à celles des administrateurs dont ils partagent les sentimens républicains. Geny, Pierrone, Simon, Touquet, Dirton, Robert, Antoine, Tropsal, Bonfils père et fils, Thiery, Rollin fils aîné, Petitjean, Boujeardet, Dany, Mairiat. [Les administrateurs du distr. de Nancy à la Conv.; Nancy, 13 therm. Il] Législateurs, Vous recueillez, en ce moment, les doux fruits des semences de vertus que vous avez répandues par vos immortels décrets qui ont mis la justice et la probité à l’ordre du jour, après avoir reconnu, avec toute la nature, l’existence de l’Etre suprême et l’immortalité de l’âme. Ce sont les sentimens sublimes que ces décrets ont inspirés et affermis qui viennent de préserver la représentation nationale et la République entière des nouveaux complots ourdis contre elles. Le district de Nancy, invariablement attaché à la révolution, n’a jamais compté sur la réputation de tel ou tels hommes pour l’affermir; il n’a vu que les choses, il n’a reconnu que la Convention nationale, et, en se conformant à ses décrets, et particulièrement à celui sur le gouvernement révolutionnaire, il n’a jamais craint d’errer; c’est dans ce sens qu’il a toujours manifesté son opinion sur les événemens impor-tans de notre révolution; il vous félicite aujourd’hui d’avoir par votre énergie empêché que le plus grand des crimes fût commis; d’avoir par là appris au peuple que les ambitieux, quels que soient leurs dehors, ne peuvent être son ami. Comptez, législateurs, sur le dévouement de tous les Français. Plus le génie de la liberté