[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { | 5�ôseb“ ?-« 175 Tels sont les jours du décadi, tels seront les saus-culottides. Célébrons-les par des vœux ardents pour le succès de nos armes, pour le maintien de la Constitution, pour l’anéantisse¬ ment de tous les genres de tyrannie, et Vive la République, la Montagne, et les s ans-culottes ! Fantin, président. « Pendant la fête du décadi, un mancïie de croix d’argent converti en pique était porté par Robert, ex-religieux, comme un des quatre piquiers en bonnet rouge et qui accompagnaient l’Acte constitutionnel porté par le doyen d’âge. « Un grand feu de joie ayant été dressé sur la place de la Liberté, une farandole y a apporté et placé en tête un grand tableau du ci-devant saint François de Sales qui obligea la sœur Chan¬ tal, sa maîtresse, à marcher sur le ventre de ses enfants, pour venir le trouver. « De là, la farandole fut au presbytère épis¬ copal et, après avoir chanté des hymnes à la Liberté, arracha les crosses, mitres, tiares, croix et palliums dorés et les apporta en musique au feu de joie. « Le soir, grand bal au séminaire pendant lequel les citoyens non dansants et surtout les enfants s’amusèrent à brûler quatre douzaines de portraits d’évêques, cardinaux, jésuites, un grand christ et une vierge de bois doré, sans que les huit contredanses qui s’exécutaient devant cet autodafé fussent en rien dérangées, commençant et finissant toujours par l’accolade fraternelle de chaque citoyen à sa citoyenne. « En un mot, il n’a manqué à la fête qu’un peintre pour remplacer les tableaux du fana¬ tisme par les portraits des martyrs de la liberté. « Par le comité de rédaction. « Harmodius Reinoakd. » la Convention a décrété décadi dernier une Commission particulière, chargée d’examiner quels sont, parmi les détenus, ceux dont l’élar¬ gissement pourra être justement ordonné. Sans doute cette Commission éolairera, soit les délits, soit l’innocence de ces citoyens. Je demande, par mesure additionnelle, que le comité de sûreté générale (car vous avez sage¬ ment décidé que les membres de cette Commis¬ sion resteraient inconnus) fasse, tous les» jours de décade, un rapport par lequel il fera connaître le nom et la demeure des citoyens que la Com¬ mission aura fait mettre en liberté, et que ce rapport soit inséré au Bulletin. Ce moyen conso¬ lera les familles dans lesquelles il y a des incar¬ cérés, et fera taire les réclamations. Laloy. Je m’étonne que le préopinant, qui connaît la justice autant que la sévérité du comité de sûreté générale, se dissimule assez ses travaux pour faire une pareille proposition; Dès que le comité reconnaît l’innocence d’un détenu, il quitte tout pour faire effectuer-son élargisse¬ ment. Je demande l’ordre du jour. La Convention passe à l’ordre du jour. VI. Le général Dagobert se plaint de la mau¬ vaise QUALITÉ DES CANONS (1). Compte rendu du Journal des Débats et des Décrets (2). Le général Dagobert se plaint à la Convention de la mauvaise qualité de quelques canons qui lui ont été envoyés. Plusieurs ont crevé après un V. Raffron demande que le comité de sûreté GÉNÉRALE FASSE, TOUS LES JOURS DE DÉCADE, UN RAPPORT PAR LEQUEL IL FERA CONNAITRE LE NOM ET LA DEMEURE DES CITOTENS QUE la Commission (1), chargée d’examiner LES DOSSIERS DES PERSONNES SUSPECTES, AURA FAIT METTRE EN LIBERTÉ (2). Compte rendu du Moniteur universel (3). Raffron-Je demande la parole pour une mo¬ tion d’ordre. Sur la proposition de Robespierre, (1) Voy. ci-dessus, séance du 30 frimaire an II, p. 36 ie décret ordonnant la création de cette com¬ mission. (2) La motion de Raffron n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 2 nivôse; mais il y est fait allusion dans le compte rendu de cette séance publié par le Moniteur et le Journal des Débats el des Décrets. (3) Moniteur universel [n° 93 du 3 nivôse an II (lundi 23 décembre 1793), p. 375, col. I]. D'autre part, le Journal des Débals el des Décrets (nivôse an II, n° 460, p. 17) rend compte de la motion de Raffron dans les termes suivants : « Raffron. La Convention nationale a rendu, décadi dernier, un décret salutaire relativement à la pétition qu’on lui fit au sujet des incarcérés en qua¬ lité de suspects. Ce décret produira certainement ce que nous devons à la sûreté publique et à la tranquillité des familles de ceux que la mesure des arrestations a enveloppés, quoiqu’ils ne le méri¬ tassent pas. La Commission que vous avez nommée éclaircira les faits et rendra la justice sévère qui vous anime. « Je demanderais, par article additionnel, que le comité de sûreté générale vous rendît compte, chaque décade, des travaux des commissaires que vous avez institués; qu’elle exposât chaque décadi la liste des noms, qualités et demeures des citoyens élargis, celles des individus dont la réclusion est fondée, enfin celle des prévenus renvoyés à l’accu¬ sateur public. Un membre demande l'ordre du jour fondé sur la loi. Laurent Lecointre appuie la motion de Raffron. Un membre. Laurent Lecointre a été membre du comité de sûreté générale, comme moi. Il sait combien les membres de ce comité sont justes, assi¬ dus et sévères. Il sait aussi que, lorsque après l’exa¬ men des faits, le comité prononce l’élargissement d’un citoyen, il quitte aussitôt tout pour lui faire parvenir l’acte qui le met en liberté. Ces considé¬ rations me déterminent à réclamer l’ordre du jour. La Convention adopte cette proposition. (1) La lettre du général Dagobert n’est pas men-tonnée au procès-verbal de la séance du 2 nivôse; mais il y est fait allusion dans les comptes rendus de cette séance publiés par le Journal des Débats et des Décrets et par le Journal de Perlet. (2) Journal des Débats el des Décrets (nivôse an II, n° 460, p. 17). D’autre part, le Journal de Perlet [n° 457 du 3 nivôse an II (lundi 23 décembre 1793),