SÉANCE DU 22 PRAIRIAL AN II (10 JUIN 1794) - N° 78 491 a [La Sté popul. de Clermont-Ferrand à la Conv.; s.d.] (1) . « Représentais d’un peuple libre, Nos cœurs tout à vous se sont indignés profondément d’entendre la proposition faite dans l’enceinte du temple des loix, d’établir sur ses augustes portiques l’appareil d’une garde qui n’est nécessaire qu’aux tyrans. O combien la dignité immortelle de vos vertus fut aveuglément offensée ! Quoi ! les sauveurs de la patrie, quoi ! les pères de la politique, de la morale, de la liberté publique, les généreux vengeurs de l’humanité à qui les Français de toutes parts se lient avec transport, auroient besoin d’une garde apostée pour les soutenir dans leur carrière !! Non. Il n’appartient qu’aux dominateurs coupables de s’entourrer de force et de terreur. Voilà la honte première du règne despotique; c’est ce qui convient au foyer des crimes, au gouvernement anglais... Au contraire, dans une nation libre, les travaux de la vertu inspirés et conduits par le ciel même, portent avec eux une toute puissance qui fait évanouir les tyrans et que les plages les plus lointaines sont forcées de respecter. Citoyens, n’en doutez pas, il est pour vous la garde la plus sûre, la plus belle et la plus imposante aux yeux de l’univers. Ce sont toutes les affections éperdues du peuple entier qui se rallie tendrement autour de vous. C’est le courage dévoué de nos armes que pénètre votre génie électrique, ce sont tous les amis des mœurs et de la liberté que peuvent produire les nations du dehors. La Société populaire de Clermont, dans l’expression universelle du sentiment des Français, vous offre tout ce que peut faire le zèle le plus brûlant, le plus affectueux; elle est à vous sans réserve, mais elle vous honnore trop, pour vous proposer une garde sénatoriale ten-dente à altérer devant le genre humain, son respect et son admiration qu’ont mérité votre sagesse, votre énergie et votre généreux dévouement. S. et F. ». Ribeiroux, Rozier, Limet, Abraham ( secrétaires ) [1 signature illisible, (présid.)]. ( Applaudi ) . b [La Sté popul. de Billom à la Conv.; s.d.] (2). « Citoyens représentais, Vous avez déclaré qu’appuyés sur les vertus du peuple français, vous ferez triompher la République démocratique. Eh bien, annoncez à l’univers entier que pour vous aider à remplir cet engagement sacré, tous les cœurs des Français ne font qu’un, que tous les bras sont levés pour anéantir ceux qui oseraient s’opposer aux vastes desseins que vous avez conçu. Il manquait à cette sublime déclaration celle de la reconnaissance de l’Etre Suprême et de l’immortalité de l’âme; vous avez payé ce tribut à la raison. Qu’ils tremblent donc ces (1) C 306, pl. 1163, p. 24. (2) C 306, pl. 1163, p. 22. infâmes matérialistes qui pour entraver la révolution et la rendre haïssable, cherchaient à propager leur feinte croyance et à renverser tout principe de morale; qu’ils frémissent en apprenant que tous les Français rendent hommage à la divinité et que toutes les volontés reunis sont pour la République, une, indivisible et démocratique». Teyrac, H. Croizier, Roulhac, Pereix. c [Les adm. et l’agent nat. de Riom à la Conv.; s.d.] (1). « Non, Représentais du peuple, les guinées de Pitt, les scélératesses du parlement britannique, ne viendront point à bout d’exiler la liberté de la France. Tous les monstres qui osent se laisser soudoyer, s’armeront en vain de tous les projets du crime, des attentats. L’Etre Suprême veille sur les destinées du peuple libre, du peuple français; il marquera du sceau de l’invulnérabilité toutes ces têtes précieuses qui, dans le Sénat français, dans cet asile saint où repose le salut public, préparent le bonheur des générations, l’anéantissement de tous les tyrans du monde. Gouvernement atroce, toi qui te prétends le régulateur de l’Angleterre, as-tu fini d’user tous les moyens de la perversité de ton cœur ! Tu disputes, tu te débats contre l’agonie de ta vie; elle ne sera pas longue, la vengeance du peuple n’est pas loin. La liberté est plus qu’à son aurore dans toutes les parties du monde. Augustes représentais, encore quelque temps, même ténacité de courage et les droits des peuples n’auront plus de bornes que celles de l’univers. Il est beau sans doute d’être au poste où la liberté fait des martyrs; mais nouveaux Achilles, vous serez plus que lui hors des atteintes de la mort. Le dieu de la liberté a glacé toutes les armes de la lâcheté et du désespoir. Le salpêtre n’assassine que les monstres, que les esclaves, que les tyrans. Les représen-tans du peuple qui viennent de rendre un si bel hommage à l’Etre-Suprême, à l’immortalité de l’âme, sont chers à la divinité; elle a formé son amour, son affection dans le cœur des français ». VlNCELLET, QuÉRIGNON, HüLIN, DuCROHET, Chassaing, Bouyon, Chollet, Couchor. 78 Un membre [COUTHON] donne lecture d’un écrit intitulé : Vœu d’un enfant républicain (2) . COUTHON : Citoyens, parmi les traits nombreux de civisme qui arrivent au comité de salut public, il en est un qui nous a paru mériter d’être publié. C’est un récit intitulé : « Vœu d’un enfant républicain ». Si, comme on nous l’atteste, et comme nous le croyons, les véritées énoncées par cet enfant (1) C 305, pl. 1149, p. 42. (2) P.V., XXXIX, 188. B‘n, 24 prair.; Débats, n“ 628, p. 337; J. Fr., n° 624; J. Sablier, n° 1371. SÉANCE DU 22 PRAIRIAL AN II (10 JUIN 1794) - N° 78 491 a [La Sté popul. de Clermont-Ferrand à la Conv.; s.d.] (1) . « Représentais d’un peuple libre, Nos cœurs tout à vous se sont indignés profondément d’entendre la proposition faite dans l’enceinte du temple des loix, d’établir sur ses augustes portiques l’appareil d’une garde qui n’est nécessaire qu’aux tyrans. O combien la dignité immortelle de vos vertus fut aveuglément offensée ! Quoi ! les sauveurs de la patrie, quoi ! les pères de la politique, de la morale, de la liberté publique, les généreux vengeurs de l’humanité à qui les Français de toutes parts se lient avec transport, auroient besoin d’une garde apostée pour les soutenir dans leur carrière !! Non. Il n’appartient qu’aux dominateurs coupables de s’entourrer de force et de terreur. Voilà la honte première du règne despotique; c’est ce qui convient au foyer des crimes, au gouvernement anglais... Au contraire, dans une nation libre, les travaux de la vertu inspirés et conduits par le ciel même, portent avec eux une toute puissance qui fait évanouir les tyrans et que les plages les plus lointaines sont forcées de respecter. Citoyens, n’en doutez pas, il est pour vous la garde la plus sûre, la plus belle et la plus imposante aux yeux de l’univers. Ce sont toutes les affections éperdues du peuple entier qui se rallie tendrement autour de vous. C’est le courage dévoué de nos armes que pénètre votre génie électrique, ce sont tous les amis des mœurs et de la liberté que peuvent produire les nations du dehors. La Société populaire de Clermont, dans l’expression universelle du sentiment des Français, vous offre tout ce que peut faire le zèle le plus brûlant, le plus affectueux; elle est à vous sans réserve, mais elle vous honnore trop, pour vous proposer une garde sénatoriale ten-dente à altérer devant le genre humain, son respect et son admiration qu’ont mérité votre sagesse, votre énergie et votre généreux dévouement. S. et F. ». Ribeiroux, Rozier, Limet, Abraham ( secrétaires ) [1 signature illisible, (présid.)]. ( Applaudi ) . b [La Sté popul. de Billom à la Conv.; s.d.] (2). « Citoyens représentais, Vous avez déclaré qu’appuyés sur les vertus du peuple français, vous ferez triompher la République démocratique. Eh bien, annoncez à l’univers entier que pour vous aider à remplir cet engagement sacré, tous les cœurs des Français ne font qu’un, que tous les bras sont levés pour anéantir ceux qui oseraient s’opposer aux vastes desseins que vous avez conçu. Il manquait à cette sublime déclaration celle de la reconnaissance de l’Etre Suprême et de l’immortalité de l’âme; vous avez payé ce tribut à la raison. Qu’ils tremblent donc ces (1) C 306, pl. 1163, p. 24. (2) C 306, pl. 1163, p. 22. infâmes matérialistes qui pour entraver la révolution et la rendre haïssable, cherchaient à propager leur feinte croyance et à renverser tout principe de morale; qu’ils frémissent en apprenant que tous les Français rendent hommage à la divinité et que toutes les volontés reunis sont pour la République, une, indivisible et démocratique». Teyrac, H. Croizier, Roulhac, Pereix. c [Les adm. et l’agent nat. de Riom à la Conv.; s.d.] (1). « Non, Représentais du peuple, les guinées de Pitt, les scélératesses du parlement britannique, ne viendront point à bout d’exiler la liberté de la France. Tous les monstres qui osent se laisser soudoyer, s’armeront en vain de tous les projets du crime, des attentats. L’Etre Suprême veille sur les destinées du peuple libre, du peuple français; il marquera du sceau de l’invulnérabilité toutes ces têtes précieuses qui, dans le Sénat français, dans cet asile saint où repose le salut public, préparent le bonheur des générations, l’anéantissement de tous les tyrans du monde. Gouvernement atroce, toi qui te prétends le régulateur de l’Angleterre, as-tu fini d’user tous les moyens de la perversité de ton cœur ! Tu disputes, tu te débats contre l’agonie de ta vie; elle ne sera pas longue, la vengeance du peuple n’est pas loin. La liberté est plus qu’à son aurore dans toutes les parties du monde. Augustes représentais, encore quelque temps, même ténacité de courage et les droits des peuples n’auront plus de bornes que celles de l’univers. Il est beau sans doute d’être au poste où la liberté fait des martyrs; mais nouveaux Achilles, vous serez plus que lui hors des atteintes de la mort. Le dieu de la liberté a glacé toutes les armes de la lâcheté et du désespoir. Le salpêtre n’assassine que les monstres, que les esclaves, que les tyrans. Les représen-tans du peuple qui viennent de rendre un si bel hommage à l’Etre-Suprême, à l’immortalité de l’âme, sont chers à la divinité; elle a formé son amour, son affection dans le cœur des français ». VlNCELLET, QuÉRIGNON, HüLIN, DuCROHET, Chassaing, Bouyon, Chollet, Couchor. 78 Un membre [COUTHON] donne lecture d’un écrit intitulé : Vœu d’un enfant républicain (2) . COUTHON : Citoyens, parmi les traits nombreux de civisme qui arrivent au comité de salut public, il en est un qui nous a paru mériter d’être publié. C’est un récit intitulé : « Vœu d’un enfant républicain ». Si, comme on nous l’atteste, et comme nous le croyons, les véritées énoncées par cet enfant (1) C 305, pl. 1149, p. 42. (2) P.V., XXXIX, 188. B‘n, 24 prair.; Débats, n“ 628, p. 337; J. Fr., n° 624; J. Sablier, n° 1371.