SÉANCE DU 20 THERMIDOR AN II (7 AOÛT 1794) - N° 1 261 La Convention décrète la mention honorable de toutes ces adresses et leur insertion au bulletin (1). a [La sté des deffensseurs de la République une et indivisible, séante aux cy-devant Jacobins, rue Honoré, à la Conv.; s.d. 7(2). Citoyens Représentans, Nous venons contempler avec admiration le rocher contre lequel les complots des conspirateurs de tout genre viennent échouer. Un nouveau Catilina étoit dans cette enceinte; le scélérat y jouoit le rôle de deffensseur de la patrie, tandis qu’il n’en étoit que l’oppresseur, et que, d’accord avec le perfide Han-riot, qui croyoit avoir en main la force armée, il prétendoit se servir du peuple même pour enchaîner le peuple, et se nommer dictateur. Les perfides ne savoient-ils pas que la Convention clairvoyante déjoueroit encore cette trame odieuse, et qu’elle sauveroit la Patrie ? Car n’est-ce pas en vain que le scélérat qui commandoit la force armée de Paris crioit aux armes ? N’est-ce pas en vain que la commune perfide a fait différentes proclamations pour exciter le peuple à la rébellion ? N’est-ce pas encore en vain que des émissaires, envoyés de tous côtés, cherchoient à soulever les citoyens contre la Convention nationale, et à prendre la deffensse de l’infâme Robespierre, en obéissant à la Commune ? Mais, ô prodige, le peuple n’a eu qu’un cri ! Volons au secours de la Convention nationale ! s’est-on écrié de toutes parts. On part, et à l’instant, les conjurateurs sont voués à l’exécration, et livrés au glaive de la loi. Représentans, la société des deffensseurs de la République une et indivisible vous doit compte de sa conduite : la voici. A l’instant où la conjuration fut découverte, une partie de nos membres se rendirent à la Convention, et ont accompagné plusieurs représentans dans leur mission. D’autres se sont rendus aux différens comités de la Convention nationale, pour y prêter main-forte. Les autres enfin se sont rendus à leur[s] sections respectives pour y électriser les âmes, et engager leurs concitoyens à voler au secours de la représentation nationale, que les scélérats, soudoyés par le moderne Cromvel, vouloient égorger. Dans notre séance du 12, il a été arrêté à l’unanimité que chaqu’un de nos membres seraient tenus d’aporter un certificat signé du Comandant de sa compagnie, et visé par un des comités de la section : lequel attestera la conduite et les principes qu’on aura manifesté dans la journée mémorable du 9 au 10 thermi-(1) P.-V, XLIII, 96-97. (2) C 315, pl. 1262, p. 58; Bln, 20 therm.; Moniteur (réimpr.), XXI, 410; J. Fr., n° 680; Rép., n° 227; Audit, nat., n° 681. Un extrait de cette adresse figure au procès-verbal du 20 therm. (voir séance du 20 therm., n° 29). dor et jours suivans, et que celui qui y manquera, sera rayé du tableau de la société. Maintenant, représentans, nous vous invitons à ne pas abandonner la massue, que tous les traîtres ne soient punis de leurs forfaits, et les patriotes rendus à la liberté. Restez, oui, restez à votre poste, jusqu’à ce qu’il ny aît plus de têtes couronés; et nous répétons encore entre vos mains le serment irrévocable de verser tout notre sang, pour deffendre la représentation nationale. Vive la République ! Vive la Convention nationale ! Rutteau (présid.), Simon (secrét.), Bourgenne (secrét. perpétuel). b [Toucy( 1), 17 therm. II] { 2). Représentants, Un tiran, couvert du masque du patriotisme, osoit respirer dans votre enceinte; il osoit envisager cette montagne terrible qui a solennellement juré de foudroyer tous les tirans; il osoit, le monstre, dire dans son âme atroce : je reverseray cette montagne, et j’asserviray le peuple français. Infâme Robespierre ! Igno-rois-tu qu’au premier soupçon de ta perfidie un peuple républicain t’auroit percé de 25 millions de poignards ? Braves montagnards, vous avez eu une attitude digne des Français que vous représentés. Un Catilinat, se montre devant vous avec audace. Vous étouffés sa voix, vous imprimés la terreur à son âme féroce, et, malgré ses menaces, vous le frappés du glaive de la loi. C’est ainsi que des républicains savent bien mériter de la patrie. Voilà les mains propres à orner la statue de la liberté. Voilà les hommes dignes de donner des loix au premier peuple du monde. Brutus immola ses enfans sans courir aucun danger. Vous, montagnards, vous avés exterminé l’ennemi de la patrie au milieu des foudres et des orages. Recevés nos félicitations. S. et F. Deplaye (présid.). c [En l’assemblée du conseil gal de la comm. de Châtillon-sur-Chalaronne (3), séance publique et permanente; du 16 therm. //( 4)] Il a été fait lecture des séances des 10 et 11 thermidor de la Convention nationale. Le Conseil général, vivement affecté des dangers qu’a courus la Convention nationale par la trahison la plus noire et la plus liberti-cide qui ait encore existé, a arrêté, l’agent national oüi, qu’il seroit voté des remerciments (1) Yonne. (2) C 315, pl. 1262, p. 60. (3) Ain. (4) C 312, pl. 1244, p. 73.