438 | Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, f 28 brumaire an H r 18 novembre 1793 Arrêté par nous, commissaires susdits, ainsi que les autres commissaires soussignés. Signé : Rousseau, Framboisier, Pochet et GUENIN. Collationné conforme à la minute et délivré par nous, secrétaire-greffier de la municipalité dudit Choisy. Adam. Une députation de la commune d’Étampes annonce à la Convention l’arrivée de 13 voitures chargées de 51,035 livres de fer, cuivre, bronze et plomb, qui bientôt seront suivies d’autres r elie félicite la Convention sur ses travaux et l’invite à rester à son poste. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la déclaration faite par la députation de la commune d’Etampes (2). « Citoyen Président, « Nous sommes, citoyen, de la commune d’Étampes, Couturier, ton collègue, t’envoie sous ma conduite et la garde de mes frères d’armes, 13 voitures chargées de 51,135 livres de fer, cuivre, bronze et plomb. Bientôt ces 13 voitures seront suivies d’environ 200 chargées de mêmes matières et d’une quantité d’or et d’argent, que Couturier apportera lui-même. « Le fanatisme, la féodalité, non seulement' ont disparu de notre territoire, mais même ils ont tourné au profit de la République; tout ce qui portait leur empreinte a été brisé, renversé et détruit, et les richesses que ces deux monstres avaient englouties vont être versées dans le tré¬ sor de la République. « Ainsi traduits à la barre et de là à la Mon¬ naie, tous les saints et saintes un peu comme il faut et que leur réputation avait fait habiller d’or ou d’argent, ne feront plus montre d’une vertu fausse et stérile, ils vont opérer les plus grands miracles en coopérant à raffermisse¬ ment de notre liberté, qui sera le prélude de celle de l’univers. « Quelle puissance résisterait aux sans-cu¬ lottes soutenus par des saints et saintes d’or et d’argent? « Espérons sur la valeur de cette armée cé¬ leste qui va combattre pour nous. « Ces richesses ne sont cependant pas nos plus grandes ressources; l’énergie républicaine et le feu sacré de l’amour de la patrie, voilà les sentiments qui nous animent ; voilà nos moyens de triomphe. « Combien, dans notre district, ces senti¬ ments ont ét é accrus par les soins de Couturier ; par lui, la Société républicaine a acquis un degré de force et d’énergie qui peut la faire regarder comme à la hauteur des circonstances. « Tout ce qui respire, dans notre commune, vit pour la révolution et le maintien de la Répu¬ blique, et par toutes les communes du district cet exemple est reçu avec avidité, et pratiqué avec zèle. « Pour tant de services, qu’ils sont sincères, l’amour et la reconnaissance que nous lui avons voués ! (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 303. (2) Archives nationales, carton G 278, dossier 743, « Si l’obligation de reprendre ses travaux dans votre sein obligent Couturier de rentrer dans la Convention et de s’arracher de nos bras, après l’avoir suivi dans toutes les communes, nous 1’accompagnerons ici, et là il réalisera l’adoption qu’il nous a promise dans l’effusion de son cœur. « Partout il a porté le courage et l’activité, la Société républicaine fournit de zélés commis¬ saires pour les subsistances de cette capitale, qui en accélèrent le battage et l’envoi, et pour le rassemblement des dépouilles du fanatisme. « Que la liberté est belle à nos yeux, depuis que Couturier nous en a montré tous lès avan¬ tages ! et qu’elle nous est chère cette confiance qu’il nous a donnée dans les opérations de nos législateurs ! « Grâces vous soient rendues, législateurs immortels, nous sentons tout le prix de vos tra¬ vaux et c’est dès le commencement que la Révo¬ lution a pris une marche assurée, et que notre liberté n? est plus un problème. « La Répubhque entière vous a demandé de conserver votre poste si glorieusement rempli par vous, et si utilement pour la chose publique. Nous renouvelons ce vœu et demandons le baiser fraternel, notre cœur l’attend sur vos lèvres. « Gudiuly, commissaire à la conduite. » compte rendu du Moniteur universel (1). Une députation de la commune d’Etampes est admise à la barre. Elle annonce qu’elle a escorté à Paris 13 voitures chargées de fer et de bronze, et que le représentant du peuple, Couturier, amène avec lui une grande quantité d’or et d’argent servant à l’ornement des églises de cette commune. Quelle puissance formidable que celle des sans-culottes ! et qui osera leur résis¬ ter, dit l’orateur de cette députation, lorsqu’on apprendra que les saints et les saintes qui s’étaient revêtus d’enveloppes d’or et d’argent, se sont déclarés en leur faveur, et prennent leur défense ? Une députation de la commune d’Émerainville et Mahious (Malnoue) vient déposer sur l’au¬ tel de la patrie tous les hochets qui les ont si longtemps asservies. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (2). Suit Vhommage de la députation de la commune d' Emerainville et Malnoue (3). « Citoyens, « Les républicains de la commune d’Éme¬ rainville et Malnoue, reconnaissent aujourd’hui que, longtemps trompés par le fanatisme, ils viennent déposer au sein de la Convention, tous les hochets qui les ont si longtemps asservis. « Aujourd’hui que le jour de la raison nous (1) Moniteur universel [n° 61 du Ie. frimaire an II (jeudi 21 novembre 1793), p. 246, col. 1], Le Sup¬ plément au Bulletin de la Convention du 21 frimaire (11 décembre 1793) reproduit le discours de Gudiuly avec quelques variantes*. jfe (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 303, (3) Archives nationales, carton G 278, dossier 743, [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. bruma[re *n « 439 L J î 48 rinvpmhrA 4793 éclaire et que le règne de l’illusion est détruit, celui de la vérité commence, elle va substituer sa bienfaisante influence aux erreurs serviles amoncelées par tant de siècles d’ignorance et toujours sans doute le plus brûlant patrio¬ tisme enflammera nos cœurs républicains, mais si la chaîne fraternelle qui nous unit pou¬ vait se relâcher un seul instant nous viendrions rallumer notre amour sur la cime de cette sainte Montagne, pour la République une et indivi¬ sible. Nous jurons de ne jamais reconnaître d’autre culte que celui de la raison; républicains, nous ne sommes plus des êtres isolés, instru¬ ments aveugles du caprice d’un despote; nous faisons tous partie du peuple : le peuple est tout. Que cette idée élève nos âmes, qu’elle con¬ sacre cette union, cette invincibilité morale qui, seules, peuvent nous rendre invincibles et grands. « Non, plus de despotes, plus de cette race maudite de tous les coins de la République; plus de clergé, que le vil et hideux égoïsme, que ce vice des esclaves et des tyrans, fuie sans retour le sol sacré de la liberté, l’heureux territoire que couvre un peuple de frères; gardons-nous d’oublier jamais, ô mes frères, que la fraternité est la vie du corps social, le doux nœud de notre République. Unissons nos sentiments et nos armes pour nous aimer et pour terrasser nos ennemis, et la sainte liberté du monde sera l’inestimable prix, la douce et glorieuse récom¬ pense de nos travaux. « Tels sont nos vœux. « Ganneron, président du Comité de surveillance. » Une députation de la Société populaire de la commune d’ Auhusson offre l’argenterie recueillie dans ses églises; elle offre les bras de tous ses concitoyens pour la défense de la patrie. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). compte rendit du Bulletin de la Convention (2). La commune d’Aubusson, département de la Creuse, et la Société populaire du même lieu, voulant donner aux communes qui composent Ce département un exemple utile de leur haine, pour la superstition, ont dépouillé leurs autels our enrichir celui de la patrie. Les citoyens oseph Prugniet et Paul Barraband ont été envoyés pour faire cette offre patriotique, qui a été agréée par la Convention nationale. Mention honorable et insertion au Bulletin. Une députation de la commune de Gif, district de Versailles, dépose sur l’autel de la patrie les vases et argenterie de son église, et proteste de son dévouement pour la Convention. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (3). Suit V hommage de la députation de la commune de Gif (4). « Citoyens législateurs, « La commune de Gif, district de Versailles, nous a chargés de déposer sur l’autel de la patrie (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 304. (2) Bulletin de la Convention du 10e jour de la 3e décade du 2e mois de l’an II (mercredi 20 no¬ vembre 1793). (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 304. (4) Archives nationales, carton C 278, dossier 743. les vases et argenterie qui ont jusqu’à présent servi à l’usage de son église. « Elle vous offre, par notre organe, l’assu¬ rance de son patriotisme et de sa soumission entière à vos décrets, ainsi que les vœux qu’elle fait pour le bonheur et le maintien de la Répu¬ blique une et indivisible. « Denis Robin, maire; David, procureur de là commune. « Le 28 brumaire 1793. » Extrait du registre des délibérations de la commune de Gif, district de Versailles, canton de Jouyj département de Seine-et-Oise (1). Le seize novembre mil sept cent quatre-vingt-treize ( vieux style), l’an deuxième de la Répu¬ blique une et indivisible, à l’assemblée des maire, officiers municipaux et procureur de la commune de Gif, tenant en la maison com¬ mune, le citoyen André Porchelot, prêtre, curé de notre commune, nous a déclaré qu’il donnait dès ce moment la démission de sa cure, qu’en conséquence il ne ferait plus de fonctions rela¬ tives à son ministère, et requérait de nous acte de sa déclaration. Nous soussignés, après avoir reçu la présente déclaration, avons néanmoins délibéré que la commune ne pouvant être avertie vu la multiplicité et l’éloignement des écarts, et que pour obvier aux inconvénients qui pour¬ raient résulter du rassemblement des citoyens à l’heure où on avait coutume de dire la messe, ledit Porchelot serait requis de nous la dire demain, ce à quoi il a consenti pour nous obliger, à condition que ce serait une messe basse et sans apparat, ainsi qu’il avait coutume de la dire dans la semaine, et qu’il n’y aurait pas d’autre office le reste du jour, ce dont nous sommes convenus avec lui, et lui avons répondu aussitôt que nous remettions au lendemain à lui délivrer l’acte qu’il demandait. Le lendemain, dix-sept, susdits mois et an, le¬ dit citoyen Porchelot nous ayant déclaré, ainsi que le jour précédent, nous lui avons donné donné acte de sa demande, et a signé avec nous. Ensuite ledit citoyen nous a remis et déposé au greffe les effets ci-dessous mentionnés : 1° Un soleil d’argent avec petit croissant de vermeil, renfermé dedans ; 2° Un calice d’argent ciselé avec sa patène; 3° Un calice d’argent avec sa patène; 4° Un petit ciboire d’argent avec son cou¬ vercle, sur lequel est une petite croix. Desquels effets ledit citoyen curé avait bien voulu se constituer gardien pour la sûreté, et desquels effets nous avons déchargé et déchar¬ geons pleinement par ces présentes ledit citoyen Porchelot. Plus : 5° Une petite custode d’argent, avec son couvercle, pour les administrations; 6° Deux petites boîtes d’argent garnies cha¬ cune d’une aiguille aussi d’argent, servant à l’administration du baptême renfermées dans une boîte d’argent de longueur ovale; 7° Une petite boîte d’argent garnie de son aiguille pour l’extrême-onction, le tout ren¬ fermé dans le tabernacle, lesquels trois articles nous ont été remis par ledit citoyen Porchelot, et dont, par ces présentes, nous le déchargeons (1) Archives nationales, carton G 278, dossier 743.