528 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j décembre l79t importante, et lui rendront l’éclat et la prospé¬ rité qu’on n’a pu lui enlever que par des crimes. « Nous jurons, disent les colons, un attache¬ ment inviolable à la République, une et indivi¬ sible, et nous protestons que nous voulons vivre libres ou mourir. » (On applaudit.) Les pétitionnaires demandent un prompt rapport sur les relations qui doivent exister entre la France et les colonies. Ils demandent encore que Southonax, Polverel et Delpech soient mis hors de la loi, et que leurs actes soient formellement désavoués. Le président, dans sa réponse, exprime le zèle qui anime la Convention pour rompre les liens des Français que l’on tenterait de réduire à l’esclavage : « Le monde périra, dit-il, avant qu’un seul Français devienne esclave. » (Vifs applaudissements.) La Convention renvoie la pétition aux comi¬ tés réunis de Salut public, de marine et des colonies. France; mais il ne peut avoir l'assentiment de nos frères. Nous, tant en notre propre nom, qu’en notre qualité de commissaires, nous déclarons protester contre toute délibération, acte ou traité, qui au¬ raient été ou qui pourraient être faits avec le gouvernement d’Angleterre on tout autre, déclarons vouloir demeurer attachés à la République; en con¬ séquence, nous, et les colons ici présents, nous en faisons le serment solennel. Nous jurons tous atta¬ chement et fidélité à la République française une et indivisible, et protestons que nous voulons vivre et mourir Français. Ils terminent par demander que la Convention désavoue les actes de Sonthonax et Polverel; qu’elle les mette hors de la loi, et qu’elle consacre, par un acte solennel, les rapports qui doivent exister entre la France et les colonies; qu’elle y fasse passer des forces; qu’elle ordonne aux colons de Saint-Domingue, réfugiés en France et dans l'Amérique du Nord, d’aller défendre leur pays, etc... Renvoyé aux comités des eolonies, de marine et de Salut public, pour en faire un prompt rapport. II. Compte rendu du Mercure universel. Les députés de la colonie de Saint-Domingue vien¬ nent démentir les bruits que l’on fait circuler, disent-ils, que des traités secrets ont été pratiqués avec les Anglais. « Nous sommes représentants de Saint-Domingue, envoyés par nos concitoyens; nous jurons tous attachement à la République française, une et indivisible, et nous jurons que nous voulons tous vivre libres et mourir Français. Polverel, Son¬ thonax et Delpech sont gorgés d’or; ils sont exécrés de tous les partis. Nous demandons qu’ils soient mis hors la loi, et vous verrez des milliers de colons prosternés à leurs pieds se lever pour les poignarder. Renvoyé aux comités colonial, de marine et de Salut public, pour en faire rapport sous trois jours. III. Compte rendu du Journal de Perlel. Des colons de Saint-Domingue viennent démentir la nouvelle de la prise de cette île par les Anglais, nouvelle répandue par Pitt, a dessein de détourner l’attention du Parlement des revers qu’il a éprouvés à Toulon. Ils demandent que Sonthonax et Polverel soient mis hors de la loi, jurent attachement et fidélité à la République française une et indivisible. « N ous voulons, disent-ils, vivre et mourir Français.» Applaudissements; insertion au Bulletin. Les comités de Salut public, de marine et des colonies se concerteront pour présenter un rapport relativement à la situation de Saint-Domingue. XI. Jourdan est admis a la barre et présente a la Convention quelques réclamations (1). Compte rendu du Moniteur universel (2). Jourdan se présente à la barre. Il offre quel-' ques réclamations, que la Convention renvoie à ses comités. Goupilleau (de Montaigu) saisit cette occa¬ sion pour rendre hommage au patriotisme de Jourdan. Il cite un fait. Jourdan est à Avignon la terreur des aristocrates. Envoyé pour requé¬ rir la remise des chevaux, Goupilleau le chargea de l’exécution de ses pouvoirs à cet égard; et en moins de quinze jours, au prix du maxi¬ mum, il lui procura 333 bons chevaux. XII. Léonard Bourdon annonce que le premier numéro des « Annales de la Vertu » a été IMPRIMÉ ET DISTRIBUÉ (3). Compte rendu du Moniteur universel (4). Léonard Bourdon observe que le premier nu¬ méro des Annales de la Vertu a été imprimé et distribué; il propose de le soumettre sur-le-champ à la discussion; il est prêt à répondre aux observations que l’on pourrait faire. On lui représente que la séance est destinée aux péti¬ tionnaires. XIII. Des citoyens de Commune-Affranchie vien¬ nent PROTESTER CONTRE UNE PÉTITION FAITE DANS UNE DES DERNIÈRES SÉANCES PAR DES CITOYENS QU’ILS ASSURENT ÊTRE DES CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRES (5). Compte rendu du Moniteur universel (6). Des citoyens de Commune-Affranchie viennent combattre la pétition qui fut faite, dans une des dernières séances, par des citoyens qu’ils assu¬ rent être des contre-révolutionnaires. Ils de¬ mandent qu’il n’y ait point de grâce pour les rebelles dont toutes les actions attestent des desseins liberticides, et que la Convention se fasse faire un rapport sur le mode de partage des biens des rebelles aux sans-culottes. Renvoyé au comité de Salut public. (1) L'admission de Jourdan à la barre n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 11 ni¬ vôse an II; mais il y est fait allusion dans le compte rendu de cette séance publié parle Moniteur universel. (2) Moniteur universel [n° 103 du 13 nivôse (jeudi 2 janvier 1794), p. 415, col. 2]. (3) La nouvelle donnée par Léonard Bourdon n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 11 nivôse an II; mais il y est fait allusion dans le compte rendu de cette séance, publié par le Moniteur universel. (4) Moniteur universel [n° 103 du 13 nivôse an II (jeudi 2 janvier 1794), p. 415, col. 2]. (5) La protestation des citoyens de Commune-Affranchie n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 11 nivôse an II; mais il y est fait allusion dans le compte rendu de cette séance, publié par le Moniteur universel. (6) Moniteur universel [n° 103 du 13 nivôse an II (jeudi 2 janvier 1794), p. 415, col. 2],