SÉANCE DU 28 MESSIDOR AN II (16 JUILLET 1794) N° 46 209 et l’invite à rester à son poste. « La volonté du peuple français, dit-elle, vous l’ordonne; son bonheur vous le commande; nos cœurs sont tout à vous, puisque vous avez rempli au-delà de l’espérance humaine l’engagement que vous avez pris de nous rendre libres et heureux ». Mention honorable, insertion en entier au bulletin (l). [Arreau s.d.] (2). « Vos decrets immortels ont répandu la joie, et la consolation au milieu de nos rochérs sauvages, nous ÿ aimions la justice, et la vertu, vous l’avés mise à l’ordre du jour; Nous baissions les tyrans et les traitres, vous les punissez sans cesse. J’amais nous ne crûmes que le tombeau fut l’azile eternel du vice et de la vertu, vous avés proclamé l’immortalité de l’ame, il nous étoit cher de rapporter à l’être suprême toutes nos bonnes actions, vous avés reconu solemnelement son existance, nous voulions etre libres, vous avés fondé notre liberté sur de[s] bazes éternelles. La Sainte Egalité fut toujours dans nos co[e]urs, vous nous l’avés rendue plus chère, en la répandant sur toute la France. Jamais nous ne courbâmes nos têtes sous de seaigneurs ni de maitres. Vous avés décrété que les fronds dés français nauroient Jamais plus à Rougir de leur presance. Les pretres nous retinrent trop longtemps dans l’esclavage de presugés de la superstition, vous nous en avés affranchi : les sueurs que nous répandons en cultivant nos campagnes arides, ne coulent plus pour les plaisirs et les débauches d’une Cour corrompüe. Elles coulent pour la Patrie, elles coulent pour les enfant de la grande famille, elles coulent pour les extérmina-teurs de Tÿrans et les vengeurs de l’humanité. Jamais aussi elles ne présentèrent une si magnifique abondance. Dans presque tout le sol françois les arts fleurissent l’industrie est honorée, tous les talens sont à leur place, tous les co[e]urs vraiment françois sont épanouis. Le froid de la terreur du désespoir, et bientôt de la mort est seul dans ceux des mechans et des fripons. Fondateurs de la republique, voila ce que nous nous redisons tous les jours quand nous rentrons les soirs dans nos foÿers, ces aziles de la simplicité et de la vertu du premier âge : et si nous n’avons pas la consolation de pouvoir le repeter à nos enfans, nous en avons une plus grande, c’est de penser, que tous oui tous, combattent vaillament pour nos saintes loix sur la frontière que nous habitons, et que nous avons juré de deffendre, ou de périr. Au milieu de tant de jouissances un sentiment profond de douleur est venu nous affligér, vos jours ont été menacés et 2 républicains qui honorent leur patrie, ont été à la veille de périr. Ah ils ne fussent pas morts ces Républicains courageux, ils eussent toujours vécu dans nos cœurs, dans toutes nos affections; nous avons rendu grâce à l’immortel qui veille sur la republique de les avoir conservés à notre amour. (l) P.V., XLI, 285. Bm, 3 therm. ; J. Fr., n° 660 («la Soc. d’Avaux»); J. Sablier, n° 1441 ; Débats, n°670; J. Paris, n° 569 ; Audit, nat., n°668. (2) C 310, pl. 1211, p. 34. Nous ne vous parllerons pas des succès prodigieux de nos armées de terre et de mer, nos enfans ne font que remplir leur devoir. Votre genie plane constament sur leurs tetes, et dirige tous leurs mouvemens et toutes leurs pensées. Vous avés scû communiquer à leurs co[e]urs ce feu brullant de la Liberté qui dévoré les thrones et consumera bientôt tous les monstres qui les occupent. Soldats de la republique dignes enfans de la patrie continués à acquiter aussi honorablement votre serment, le serment de tous les françois, que votre haine que votre rage pour les tÿrans et leurs vils esclaves égalé notre passion pour la liberté, frapes droit au cœur tous nos ennemis, on vous la dit, les morts sont les seuls qui ne reviennent pas, la Convention l’a ordonné au Nom de la republique qui ne veut plus permettre que ses ennemis vivent. Et Vous peres de la patrie vous vengeurs et bienfaiteurs de l’humanité dégradée achevés votre ouvrage, réstés inébranlables dans ce Sénat auguste. La volonté du Peuple français vouz lordonne, son bonheur vous le commende. Nos cœurs sont tous à vous, puisque vous avés rempli au delà de l’esperance humaine lengagement que vous aviés pris de nous rendre libres et heureux. » P.c.c. [signature illisible.] 46 Le conseil général de la commune d’Alais, district d’Alais, département du Gard, adresse à la Convention nationale l’extrait de son procès-verbal du 1er frimaire, qui constate le brûlement qui a été fait, aux cris mille fois répétés de vive la République, des différens titres féodaux qui restoient au pouvoir des particuliers et dépositaires publics de son arrondissement, avec les discours relatifs à cette circonstance prononcés par le procureur de la commune et le commandant de la force armée. A cet extrait est jointe la liste des effets offerts en don patriotique par la commune d’Alais, depuis l’installation de la nouvelle municipalité, qui eut lieu le 17 octobre 1793 (vieux style). Mention honorable, insertion au bulletin (l). [Extrait du p.v. du 1er frim. II] (2). Le Conseil Général de la commune d’Alais, district d’Alais, Département du Gard, qui avoit réüni les differents titres féodaux qui etoient au pouvoir des particuliers et dépositaires publics de son arrondissement, fit annoncer que le brûlement en serait solemnellement fait aujourd’hui, a 2 heures après-midi, sur la place de la Liberté. Le Citoyen Colomb procureur de la Commune de Nismes, Commissaire délégué par les 3 authorités constituées de ladite ville, investi des pouvoirs du représentant du peuple, le Citoyen Viennet Commandant de la force armée, le Citoyen Blancard, officier de la gendarmerie, les membres composant (l) P.V., XLI, 285. (2) C 309, pl. 1201, p. 10 et 11. 14 SÉANCE DU 28 MESSIDOR AN II (16 JUILLET 1794) N° 46 209 et l’invite à rester à son poste. « La volonté du peuple français, dit-elle, vous l’ordonne; son bonheur vous le commande; nos cœurs sont tout à vous, puisque vous avez rempli au-delà de l’espérance humaine l’engagement que vous avez pris de nous rendre libres et heureux ». Mention honorable, insertion en entier au bulletin (l). [Arreau s.d.] (2). « Vos decrets immortels ont répandu la joie, et la consolation au milieu de nos rochérs sauvages, nous ÿ aimions la justice, et la vertu, vous l’avés mise à l’ordre du jour; Nous baissions les tyrans et les traitres, vous les punissez sans cesse. J’amais nous ne crûmes que le tombeau fut l’azile eternel du vice et de la vertu, vous avés proclamé l’immortalité de l’ame, il nous étoit cher de rapporter à l’être suprême toutes nos bonnes actions, vous avés reconu solemnelement son existance, nous voulions etre libres, vous avés fondé notre liberté sur de[s] bazes éternelles. La Sainte Egalité fut toujours dans nos co[e]urs, vous nous l’avés rendue plus chère, en la répandant sur toute la France. Jamais nous ne courbâmes nos têtes sous de seaigneurs ni de maitres. Vous avés décrété que les fronds dés français nauroient Jamais plus à Rougir de leur presance. Les pretres nous retinrent trop longtemps dans l’esclavage de presugés de la superstition, vous nous en avés affranchi : les sueurs que nous répandons en cultivant nos campagnes arides, ne coulent plus pour les plaisirs et les débauches d’une Cour corrompüe. Elles coulent pour la Patrie, elles coulent pour les enfant de la grande famille, elles coulent pour les extérmina-teurs de Tÿrans et les vengeurs de l’humanité. Jamais aussi elles ne présentèrent une si magnifique abondance. Dans presque tout le sol françois les arts fleurissent l’industrie est honorée, tous les talens sont à leur place, tous les co[e]urs vraiment françois sont épanouis. Le froid de la terreur du désespoir, et bientôt de la mort est seul dans ceux des mechans et des fripons. Fondateurs de la republique, voila ce que nous nous redisons tous les jours quand nous rentrons les soirs dans nos foÿers, ces aziles de la simplicité et de la vertu du premier âge : et si nous n’avons pas la consolation de pouvoir le repeter à nos enfans, nous en avons une plus grande, c’est de penser, que tous oui tous, combattent vaillament pour nos saintes loix sur la frontière que nous habitons, et que nous avons juré de deffendre, ou de périr. Au milieu de tant de jouissances un sentiment profond de douleur est venu nous affligér, vos jours ont été menacés et 2 républicains qui honorent leur patrie, ont été à la veille de périr. Ah ils ne fussent pas morts ces Républicains courageux, ils eussent toujours vécu dans nos cœurs, dans toutes nos affections; nous avons rendu grâce à l’immortel qui veille sur la republique de les avoir conservés à notre amour. (l) P.V., XLI, 285. Bm, 3 therm. ; J. Fr., n° 660 («la Soc. d’Avaux»); J. Sablier, n° 1441 ; Débats, n°670; J. Paris, n° 569 ; Audit, nat., n°668. (2) C 310, pl. 1211, p. 34. Nous ne vous parllerons pas des succès prodigieux de nos armées de terre et de mer, nos enfans ne font que remplir leur devoir. Votre genie plane constament sur leurs tetes, et dirige tous leurs mouvemens et toutes leurs pensées. Vous avés scû communiquer à leurs co[e]urs ce feu brullant de la Liberté qui dévoré les thrones et consumera bientôt tous les monstres qui les occupent. Soldats de la republique dignes enfans de la patrie continués à acquiter aussi honorablement votre serment, le serment de tous les françois, que votre haine que votre rage pour les tÿrans et leurs vils esclaves égalé notre passion pour la liberté, frapes droit au cœur tous nos ennemis, on vous la dit, les morts sont les seuls qui ne reviennent pas, la Convention l’a ordonné au Nom de la republique qui ne veut plus permettre que ses ennemis vivent. Et Vous peres de la patrie vous vengeurs et bienfaiteurs de l’humanité dégradée achevés votre ouvrage, réstés inébranlables dans ce Sénat auguste. La volonté du Peuple français vouz lordonne, son bonheur vous le commende. Nos cœurs sont tous à vous, puisque vous avés rempli au delà de l’esperance humaine lengagement que vous aviés pris de nous rendre libres et heureux. » P.c.c. [signature illisible.] 46 Le conseil général de la commune d’Alais, district d’Alais, département du Gard, adresse à la Convention nationale l’extrait de son procès-verbal du 1er frimaire, qui constate le brûlement qui a été fait, aux cris mille fois répétés de vive la République, des différens titres féodaux qui restoient au pouvoir des particuliers et dépositaires publics de son arrondissement, avec les discours relatifs à cette circonstance prononcés par le procureur de la commune et le commandant de la force armée. A cet extrait est jointe la liste des effets offerts en don patriotique par la commune d’Alais, depuis l’installation de la nouvelle municipalité, qui eut lieu le 17 octobre 1793 (vieux style). Mention honorable, insertion au bulletin (l). [Extrait du p.v. du 1er frim. II] (2). Le Conseil Général de la commune d’Alais, district d’Alais, Département du Gard, qui avoit réüni les differents titres féodaux qui etoient au pouvoir des particuliers et dépositaires publics de son arrondissement, fit annoncer que le brûlement en serait solemnellement fait aujourd’hui, a 2 heures après-midi, sur la place de la Liberté. Le Citoyen Colomb procureur de la Commune de Nismes, Commissaire délégué par les 3 authorités constituées de ladite ville, investi des pouvoirs du représentant du peuple, le Citoyen Viennet Commandant de la force armée, le Citoyen Blancard, officier de la gendarmerie, les membres composant (l) P.V., XLI, 285. (2) C 309, pl. 1201, p. 10 et 11. 14 210 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE l’administration du District, le tribunal du District, le juge de paix et ses assesseurs, les membres du bureau de conciliation, furent invités par le citoyen Maire, d’assister a cette ceremonie intéressante; la Garde Nationale fut requise de se trouver sur la place a l’heure indiquée, ainsi que la compagnie de Canoniers avec 2 pièces de campagne. Les restes barbares du despotisme féodal ont été portés sur la place indiquée. Le citoyen Colomb Commissaire, le citoyen Viennet commandant de la force armée, le citoyen Blancard, officier de la gendarmerie et tous les membres des autorités constituées invités, s’étant reünis au Conseil général dans la maison commune, et s’étant formés en cortège précédés des sergents de la commune et du trompette, se sont rendus sur la place de la Liberté; le Commissaire Colomb y a fait apporter tous les tableaux et toutes les peintures qui retraçaient l’esclavage sous lequel le peuple français avait gémi pendant tant de siècles, qui lui avoient été remis pendant son séjour à Alais; ils furent réünis aux titres amoncelés pour être egalement et en même tems anéantis. Le peuple avait prévenu les authorités constituées; une foule immense couvrait la place de la Liberté ; les cris de vive la République, vive la Montagne, vive le Commissaire Colomb, vive nos authorités constituées, furent 1 000 fois répétés ; 2 coups de canons annoncèrent le commencement de la cérémonie. Les authorités constituées s’étant placées dans l’enceinte que la garde nationale avait formée, le procureur de la commune a prononcé un discours relatif a la circonstance, ainsi que le Commissaire national. Le Citoyen Colomb Commissaire a dit ensuite : Citoyens, Les rayons de la saine philosophie et de la vérité ont éclairé la France : la Montagne en lui donnant une constitution vraiment républicaine a rétabli le peuple dans sa puissance et dans ses imprescriptibles droits. Tous les titres de féodalité, fruits de la folie et de l’orgueil, toutes ces effigies des tirans qui depuis une série de siècles avaient souillé la France, deviendront justement la proie des flammes. Il n’y aura désormais que la Vertu qui mettra de la différence parmi nous. L’homme véritablement grand sera celui qui aura bien mérité de la patrie. Citoyens vous connaissés l’histoire des rois; ils gouvernoient avec un sceptre de fer et le meilleur de tous fut toujours plus l’ami du trône que celui du peuple. Périsse donc la mémoire des rois et de tous les despotes déguisés de tous les rangs et de toutes les nüances, et puissions nous un jour circonscrire dans une bande tricolore tous les peuples du monde ; pour les faire jouir des bienfaits que nous procurent la Liberté et l’Egalité ! Le discours du citoyen Colomb a été vivement senti et applaudi, les cris de vive la République, vive la Montagne, se sont de nouveau et à plusieurs reprises fait entendre. Le Citoyen Viennet commandant de la force armée, à aussi pris la parole, et fait au peuple un Discours plein de force et d’energie ; le peuple l’a applaudi à plusieurs reprises. Tous les discours étant prononcés, 2 nouveaux coups de canon ont annoncé que le brûlement si désiré allait s’effectuer, et a l’instant le Commissaire Colomb, le Commandant Viennet, le citoyen Blancard, et tous les membres des authorités constituées, qui avoient reçu des torches à la maison commune, ont mis avec empressement le feu au monceau qu’ils entouraient. Un élan spontané de joie ayant saisi le peuple, les cris de vive la République et la Montagne se sont de nouveau fait entendre, et ont été 1 000 fois répétés. Ensuite tous se prenant par la main sans distinction d’age ni de sexe, le Citoyen Colomb Commissaire, le Commandant Viennet, le citoyen Blancard et les membres des authorités constituées commencèrent une danse patriotique, qui ne finit qu’avec l’incendie de ces papiers-colifichets appellés féodaux. Après cette cérémonie intéressante, le commissaire Colomb, le général Viennet, les membres des authorités constituées, précédés d’un détachement de la garde nationale, d’un trompette, et des sergents de la commune, ont parcouru les differents quartiers de la ville, et arrivés aux logements du citoyen Colomb, et du général Viennet, les authorités constituées, par l’organe du procureur de la commune, leur ont témoigné combien elles se félicitaient de les posséder dans leur sein, quelles n’oublieraient jamais le bien qu’ils avoient opérer dans la ville d’Alais, que leur reconnoissance et leurs vœux les suivraient par tout. Le citoyen Colomb, Commissaire, et le Général Viennet ont témoigné à différentes reprises a l’administration du District, a la Commune et a la Société Populaire, qu’ils se fairaient un plaisir de rendre compte a leurs Commettans, de l’esprit vraiment républicain ou ils laissent les Alaisiens. P.c.c. : ROUVIERE (off. mun.), CHAMBRAND (secret.) [et 1 signature illisible.] Vû par le directoire du District d’Alais, qui atteste la sincérité des signatures cy-dessus. Alais le 15 Mess. : Chaber fils, Leirié (vice-présid.), DETIENNE, Fa VAUT, CABANEL (secrét.) [et 2 signatures illisibles.] [Etat des dons depuis l’installation de la nouvelle Municipalité qui eut lieu le 17 octobre 1793 (v.s.)J. 21 7bre. Arretté des Représentans du peuple La commune fournit : a l’armée des pyrénnées. - 16 redingottes (si Lanteirés eut fournit la sienne, il y en aurait eu 17); - 12 roupes et 7 petites capotes. 210 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE l’administration du District, le tribunal du District, le juge de paix et ses assesseurs, les membres du bureau de conciliation, furent invités par le citoyen Maire, d’assister a cette ceremonie intéressante; la Garde Nationale fut requise de se trouver sur la place a l’heure indiquée, ainsi que la compagnie de Canoniers avec 2 pièces de campagne. Les restes barbares du despotisme féodal ont été portés sur la place indiquée. Le citoyen Colomb Commissaire, le citoyen Viennet commandant de la force armée, le citoyen Blancard, officier de la gendarmerie et tous les membres des autorités constituées invités, s’étant reünis au Conseil général dans la maison commune, et s’étant formés en cortège précédés des sergents de la commune et du trompette, se sont rendus sur la place de la Liberté; le Commissaire Colomb y a fait apporter tous les tableaux et toutes les peintures qui retraçaient l’esclavage sous lequel le peuple français avait gémi pendant tant de siècles, qui lui avoient été remis pendant son séjour à Alais; ils furent réünis aux titres amoncelés pour être egalement et en même tems anéantis. Le peuple avait prévenu les authorités constituées; une foule immense couvrait la place de la Liberté ; les cris de vive la République, vive la Montagne, vive le Commissaire Colomb, vive nos authorités constituées, furent 1 000 fois répétés ; 2 coups de canons annoncèrent le commencement de la cérémonie. Les authorités constituées s’étant placées dans l’enceinte que la garde nationale avait formée, le procureur de la commune a prononcé un discours relatif a la circonstance, ainsi que le Commissaire national. Le Citoyen Colomb Commissaire a dit ensuite : Citoyens, Les rayons de la saine philosophie et de la vérité ont éclairé la France : la Montagne en lui donnant une constitution vraiment républicaine a rétabli le peuple dans sa puissance et dans ses imprescriptibles droits. Tous les titres de féodalité, fruits de la folie et de l’orgueil, toutes ces effigies des tirans qui depuis une série de siècles avaient souillé la France, deviendront justement la proie des flammes. Il n’y aura désormais que la Vertu qui mettra de la différence parmi nous. L’homme véritablement grand sera celui qui aura bien mérité de la patrie. Citoyens vous connaissés l’histoire des rois; ils gouvernoient avec un sceptre de fer et le meilleur de tous fut toujours plus l’ami du trône que celui du peuple. Périsse donc la mémoire des rois et de tous les despotes déguisés de tous les rangs et de toutes les nüances, et puissions nous un jour circonscrire dans une bande tricolore tous les peuples du monde ; pour les faire jouir des bienfaits que nous procurent la Liberté et l’Egalité ! Le discours du citoyen Colomb a été vivement senti et applaudi, les cris de vive la République, vive la Montagne, se sont de nouveau et à plusieurs reprises fait entendre. Le Citoyen Viennet commandant de la force armée, à aussi pris la parole, et fait au peuple un Discours plein de force et d’energie ; le peuple l’a applaudi à plusieurs reprises. Tous les discours étant prononcés, 2 nouveaux coups de canon ont annoncé que le brûlement si désiré allait s’effectuer, et a l’instant le Commissaire Colomb, le Commandant Viennet, le citoyen Blancard, et tous les membres des authorités constituées, qui avoient reçu des torches à la maison commune, ont mis avec empressement le feu au monceau qu’ils entouraient. Un élan spontané de joie ayant saisi le peuple, les cris de vive la République et la Montagne se sont de nouveau fait entendre, et ont été 1 000 fois répétés. Ensuite tous se prenant par la main sans distinction d’age ni de sexe, le Citoyen Colomb Commissaire, le Commandant Viennet, le citoyen Blancard et les membres des authorités constituées commencèrent une danse patriotique, qui ne finit qu’avec l’incendie de ces papiers-colifichets appellés féodaux. Après cette cérémonie intéressante, le commissaire Colomb, le général Viennet, les membres des authorités constituées, précédés d’un détachement de la garde nationale, d’un trompette, et des sergents de la commune, ont parcouru les differents quartiers de la ville, et arrivés aux logements du citoyen Colomb, et du général Viennet, les authorités constituées, par l’organe du procureur de la commune, leur ont témoigné combien elles se félicitaient de les posséder dans leur sein, quelles n’oublieraient jamais le bien qu’ils avoient opérer dans la ville d’Alais, que leur reconnoissance et leurs vœux les suivraient par tout. Le citoyen Colomb, Commissaire, et le Général Viennet ont témoigné à différentes reprises a l’administration du District, a la Commune et a la Société Populaire, qu’ils se fairaient un plaisir de rendre compte a leurs Commettans, de l’esprit vraiment républicain ou ils laissent les Alaisiens. P.c.c. : ROUVIERE (off. mun.), CHAMBRAND (secret.) [et 1 signature illisible.] Vû par le directoire du District d’Alais, qui atteste la sincérité des signatures cy-dessus. Alais le 15 Mess. : Chaber fils, Leirié (vice-présid.), DETIENNE, Fa VAUT, CABANEL (secrét.) [et 2 signatures illisibles.] [Etat des dons depuis l’installation de la nouvelle Municipalité qui eut lieu le 17 octobre 1793 (v.s.)J. 21 7bre. Arretté des Représentans du peuple La commune fournit : a l’armée des pyrénnées. - 16 redingottes (si Lanteirés eut fournit la sienne, il y en aurait eu 17); - 12 roupes et 7 petites capotes.