198 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE modérantisme lève la tête, parce qu’ils voient la leur tomber sous le glaive de la loi. Mention honorable, insertion au bulletin (43). [Les administrateurs du district de Lons-le-Saunier à la Convention nationale, s. d.] (44) Citoyens représentons Enfin la vertu triomphe, et le crime est dans les fers! Vos vertueux collègues, Besson, Fou-cher (du Cher), Sevestre et Pelletier, viennent de parcourrir nos contrées. Partout ils ont trouvé la stupeur et la désolation; partout ils ont laissé la joye et le bonheur; à leur voix bienfaisantes, les cachots qui réceloient les victimes de la scélératesse, se sont ouverts; les citoyens opprimés ont volé dans les bras de leurs freres, les larmes de la joye ont coulé avec abondance, et le premier cris qui s’est fait entendre, a été celui d’une reconnoissance unanime et bien sentie ; Vive la Convention ! L’oppression etoit l’ouvrage du crime et de l’anarchie, la justice et la vertu l’ont fait cesser. Vive la Convention nationale qui les a mises à l’ordre du jour. Représentans : Ce n’étoit pas assez pour le bonheur de la France d’avoir purgé son sol de la présence des vils satellites des despotes, il restoit encore dans l’interieur de la République un ennemi plus dangereux a térasser ; l’intrigue masquée sous les dehors du patriotisme se glis-soit partout un poignard à la main et c’est surtout le talent et la vertu que ce monstre immolloit a sa rage... Encore un moment cet ennemi de la patrie alloit faire de la France désolée, une arène ensanglantée ou des gladiateurs furieux auraient partagé les dépouilles des citoyens sur des monceaux de cadavres et de ruine; S’en étoit fait de la liberté, et cinq ans de sacrifices, de travaux et de gloire, Sauraient servi qu’à cimenter le despotisme des tyrans et le malheur des générations a venirs ; Législateurs, c’est au courage que vous avés développé dans les journées mémorables des neuf et dix thermidor que la france est redevable du triomphe de la vertu sur le crime et par suitte de l’aneantissement de l’intrigue et de l’anarchie. C’est dans les principes sublimes que vous avez développé dans votre brûlante adresse au peuple qu’il trouve la garrantie de la justice et de la paix. Achevés votre carrière, représentans, ne posés pas la massue nationale avant que d’avoir pulvérisé les obstacles qui pourraient encore heurter le char révolutionnaire, dans la course rapide et majestueuse que vous sçu lui imprimer. L’aristocratie et le modérantisme, vous dit-on, lèvent la tête; gardés vous d’ajouter foy a ce cris de l’intrigue désespéré, et ce cris qui (43) P.-V., XLIX, 147-148. Bull., 26 brum. (suppl.). (44) C 324, pl. 1397, p. 3. voudrait rapeler les proscriptions et le meurtre ; représentans, les egorgeurs de Nantes, de Marseille, etc, vous diront aussi que l’aristocratie et le modérantisme relèvent la tete parce que la leur va tomber sous le glaive des lois. Représentans; nous n’entreprendons pas de vous peindre l’heureuse révolution qu’a produite dans nos contrées et spécialement dans la commune de Lons-Le-Saunier l’apparition de vos vertueux collègues. Il appartient a leur coeurs sensibles de vous peindre les douces émotions qu’ils ont éprouvé au milieu d’un peuple immense qu’ils ont arraché a l’opression. Ils vous diront que nos places qui presentoient n’aguerres l’image de la destruction et des tombeaux, offrent aujourd’huy a l’oeuil du citoyen rejoui le spectacle attendrissant d’un peuple satisfait et joyeux, qui ne cesse de faire retentir les airs de ce cris républicain : Vive la Convention : et ce refrein chéri des hommes libres. A bas les dictateurs, les triumvirs, les rois ; périssent les tyrans sous le glaive des lois : Vive la Convention nationale (45) ! Faivre, président, Guedres, agent national, Moutale, secrétaire général et 7 autres signatures. 17 La société de Pierre-Fort [Pierrefort], district de Saint-Flour, département du Cantal, félicite la Convention sur son Adresse au peuple français; elle assure qu’elle n’aura d’autres mots de ralliement que la Convention. Mention honorable, insertion au bulletin (46). [La société sans-culotte de Pierrefort à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an III] (47) Représentation nationale Depuis la chûte du nouveau tyran un orage formé par l’intrigue et la calomnie sembloit encore menacer la liberté, tu as parlé et l’orage est conjuré, oui : Convention, les sublimes principes que tu viens de developer au peuple français, ton serment reitéré de sauver la patrie ou de mourir vont à jamais confondre l’imposture et terrasser le despotisme. Fidelle a tes principes la société sans culotte de Pierrefort saura étouffer la voix des factieux, poursuivre l’immoralité, maintenir le gouvernement révolutionnaire. Basé sur la justice et (45) Cette dernière exclamation est d’une autre écriture que le corps de l’adresse. (46) P.-V., XLIX, 148. Bull., 25 brum. (suppl.) reproduction partielle. (47) C 326, pl. 1417, p. 1. SÉANCE DU 24 BRUMAIRE AN III (14 NOVEMBRE 1794) - N08 18-20 199 faire respecter les loix, son point de ralliement sera toujours la Convention et son cri, vive la République. Arreté à la seance du trente vendémiaire l’an trois de la republique française une et indivisible. Chantal, président, Boyer, Rougier, secrétaires. 18 Le tribunal du district d’Aurillac, département du Cantal, s’empresse de rendre hommage aux importantes vérités consacrées dans l’Adresse aux Français; le règne de la terreur est passé, et l’humanité a repris ses droits; le peuple respire, et ne respire que pour la liberté et la Convention. Mention honorable, insertion au bulletin (48). [Les juges du tribunal du district d’Aurillac au président de la Convention nationale, le 4 brumaire an III\ (49) Citoyen Président Je suis chargé par le tribunal de t’envoyer l’adresse ci-incluse pour t’inviter de la présenter à la Convention nationale. Salut et fraternité. Serieys. [Les membres du tribunal du district d’Aurillac à la Convention nationale, le 4 brumaire an III] (50) Liberté, Égalité. Citoyens Représentants Nous nous empressons de rendre homage aux grandes et importantes vérités que vous avez consacré dans votre adresse au peuple français. Le jour est enfin arrivé où la vertu et la justice vont ranimer tous les esprits abattus par ce sisteme de tyrannie. Vous l’avés renversé ce sisteme de sang, en proclamant les principes étemels et consolateurs qui sont gravés dans tous les coeurs vertueux; vous avés déjoué ces intrigans, ces fripons, ces êtres immoraux qui cherchoient à tout corrompre, et avoient établi le régné affreux de la terreur; l’humanité à repris ses droits, le peuple respire; et l’allégresse a succédé aux larmes. Les applaudissements de la France sont les témoignages bien expressifs de leur reconnoissance et les dignes salaires de vos travaux. (48) P.-V., XLIX, 148. Bull., 26 brum. (suppl.) en présente un extrait. (49) C 324, pl. 1397, p. 5. (50) C 324, pl. 1397, p. 4. Les juges du tribunal de district d’Aurillac soussignés. Serieys, Dezes, Laval, Brunon, Lataire, Delrorez, commissaire national. 19 Le conseil général de la commune de Falaise [Calvados] félicite la Convention sur sa sublime Adresse aux Français. Nous nous rallierons, disent-ils, autour des sauveurs de la patrie, et vos vertus, toujours présentes à nos mémoires, seront le modèle de tous les républicains français. Mention honorable, insertion au bulletin (51). [Le conseil général de la commune de Falaise à la Convention nationale, le 17 brumaire an III] (52) Liberté, Égalité. Après avoir par le supplice des traîtres vengé la liberté des cruels outrages quelle en avait reçus. Après que la vigoureuse energie que vous avés montrée pour dissiper une conjuration si horiblement tramée contre la République, paroît nous mettre hors de crainte d’en éprouver de nouvelles; Vous avés voulu, Citoyens Représentons, ajouter encore à notre sécurité par votre sublime adresse du 18 vendémiaire ; elle a porté la joye dans nos coeurs en même temps que nous répandions des larmes d’attendrissement excitées par cette magnanimité, cette humanité, cet amour de la justice qui sont le partage des belles âmes et le contraste de ces imposteurs desquels nous avons a redouter les perfides insinuations. Ouy, Citoyens, nous nous préserverons de ces destructeurs de la liberté, ouy toujours nous nous rallierons autour des sauveurs de la patrie et vos vertus que nous aurons sans cesse présentes à la mémoire seront toujours le modèle des Républicains français. Crespin, maire, Saumier, secrétaire greffier et 14 autres signatures. 20 La quatrième division d’artillerie, compagnie Laurent, armée des Alpes, en détachement à Mont-Lyon [ci-devant Mont-Dauphin, Hautes-Alpes], fait passer à la Convention la somme de 25 L, produit d’une gratification accordée à douze hommes de cette (51) P.-V., XLIX, 148. Bull., 24 brum. (52) C 324, pl. 1397, p. 7. Bull., 24 brum.