662 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Ils tombent sous le glaive de la loi, les traitres qui avoient entrepris de nous asservir sous un honteux triumvirat. Leurs coupables projets sont découverts, et leur turpitude est mise en évidence... Si pendant leur vie on leur a prêté des vertus, des talens qu’ils n’avoient pas, après leur mort, du moins, sachons les mettre a leur place, et disons que, de tous les scélérats qui ont toujours médité la ruine de leur patrie, ceux-ci ont été les plus féroces, les plus maladroits et les plus méprisables, parlons maintenant de leur chef ; le reste ne vaut pas l’honneur d’être nommé. On compare Robespierre à Cromwel. Mais ce Cromwel, tout monstre, tout tyran qu’il étoit, étoit brave, g[r]and général, profond politique; il ne ver-soit le sang que pour assurer sa tyranie ; il fit fleurir le commerce, la navigation de son pays. Robespierre, au contraire, étoit lâche et poltron, intriguant et sans génie, ignorant en politique et en administration. Il versoit le sang pour le plaisir de le répendre. Le tems nous fera connoitre ses victimes. Cromwel et lui n’ont qu’un trait de ressemblance. c’est le fanatisme et l’hypocrisie. Cromwel et ses soldats portoient la bible à l’arçon de la selle. Ils la citoient continuellement. Robespierre parloit sans cesse religion, vertu, justice. ses égards pour la prétendue Mère de Dieu et pour Dom Gerle prouvent son penchant secret pour les illuminés. Peut-être ambitionnoit-il l’honneur d’être chef de secte, affin de consolider son despotisme par la religion. Robespierre à eu la satisfaction d’être adoré par ses nombreux disciples. Rien n’égala leur respect imbécile, leur dévoument sans bornes pour leur détestable maître. Robespierre l’a dit. Quand ils avoient prononcé ces mots, ils falloit se taire et soumettre sa raison, douter étoit un crime digne du dernier supplice. Nous avons vu ces hommes fanatisés, ces esclaves de Robespierre, pulluler de toutes parts, exercer dans nos Sections une domination tyrannique. Ils juroient la mort de quiconque osoit les désapprouver en quelque chose. Tels sont, Représentans, les monstres dont vous nous avés délivrés. Leur supplice épouvantera-t’il tous ceux qui seroient tentés de les imiter ? Nous l’espérons. Ce que nous savons, c’est que, s’il renait de nouveaux tyrans, ils auront tous une mort funeste et que le peuple punira leurs forfaits. Ecraser un tyran, renverser ses coupables projets, c’est aujourd’hui l’ouvrage de quelques heures. Représentans du peuple, nous vous jurons que, dans toutes les circonstances, les citoyens de la Section Poissonnière, toujours purs, se feront un devoir de braver les dangers, de défendre la cause sacrée de la Liberté et de se ranger autour de la représentation Nationale. Devaudichon (présid.), Delaruelle (secrét.). P [s.d.][ 1) citoyens représentants la section de Bon Conseil est au milieu de vous. dans le danger, elle a pris les armes, elle étoit en (l) C 314, pl. 1258, p. 31. Mention in F.S.P., n°391. partie, près de vous aux portes de vos comités; elle vous a instruit par une députation qu’elle veilloit en armes pour vous et pour la liberté. aujourdhui que le calme a succédé à l’orage, que le nouveau tiran et ses infâmes complices ont porté leurs têtes criminelles sur l’échaffaut, elle vient vous féliciter des grandes mesures que vous avés prises dans ces moments terribles qui ont sauvé la patrie ces doux épanchemens, ces communications franches du peuple avec ses représentants électrisent les âmes et tournent au profit de la liberté. représentants, vous avés décrété que les sections de paris avoi[e]nt bien mérité de la patrie, et vous n’avés rien dit de vous-mêmes, eh bien, nous déclarons, nous, à la république entière, que vous avés bien mérité d’elle et que vous avés sauvé la liberté. vive la république, vive la convention nationale. LoŸS ( commre ) Q [12 therm. II] (l) Citoyens Représentans Un infâme triumvirat a osé se former au millieu du peuple le plus libre qui ait existé sur le globe; et ceux qui le formoient étoient d’autant plus dangereux qu’ils avoient acquis, dans le cours de la révolution, une grande réputation de popularité[.] Néron et Catilina étoient moins coupable[s] qu’eux, car, en commettant le crime, ils n’affectoient pas la vertu Vous seuls, animés de cet esprit sublime qui, tant de fois, sauva la patrie dans le cours de la révolution, avés découvert le plus attroces des complots, et, à votre voix, le peuple de Paris, toujours digne de la Liberté, a reconnu les traitres Leurs têstes et celles de leurs complices sont abatues; les beaux jours de la Liberté vont renaî-tre[.] Mais cet exemple doit guérir le peuple français de cet idolâtrie qui tant de fois a failly le perdre ; et arracher aux ambitieux, s’il en étoit encorre, l’espoir de nous réasservir Au premier danger de la Patrie, la Section des Marchés s’est levée toute entière[.] Elle a envoyé au milieu de vous une députation pour vous dire que chaque citoyen étoient en armes et vous formoient un rampart de leurs corps, et cette énergie a an-néanty les traitres Nous venons vous dire, aujourd’huy que la Liberté est sauvée, de rester à votre poste pour conserver au peuple français cette sainte Liberté et cette Egalité si chère à son cœur, et pour laquelle II a fait tant de sacriffice Vive la republique et la Représentation Nation-nalle Maigret Jeu[ne] (présid.), Creusot (ve présid.), Le MOCE (ve-Secrét.), ROUSSELET (secrét.), MlRZlN (secrét. greffier). (l) C 314, pl. 1258, p. 31. Mention in F.S.P., n° 391. 662 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Ils tombent sous le glaive de la loi, les traitres qui avoient entrepris de nous asservir sous un honteux triumvirat. Leurs coupables projets sont découverts, et leur turpitude est mise en évidence... Si pendant leur vie on leur a prêté des vertus, des talens qu’ils n’avoient pas, après leur mort, du moins, sachons les mettre a leur place, et disons que, de tous les scélérats qui ont toujours médité la ruine de leur patrie, ceux-ci ont été les plus féroces, les plus maladroits et les plus méprisables, parlons maintenant de leur chef ; le reste ne vaut pas l’honneur d’être nommé. On compare Robespierre à Cromwel. Mais ce Cromwel, tout monstre, tout tyran qu’il étoit, étoit brave, g[r]and général, profond politique; il ne ver-soit le sang que pour assurer sa tyranie ; il fit fleurir le commerce, la navigation de son pays. Robespierre, au contraire, étoit lâche et poltron, intriguant et sans génie, ignorant en politique et en administration. Il versoit le sang pour le plaisir de le répendre. Le tems nous fera connoitre ses victimes. Cromwel et lui n’ont qu’un trait de ressemblance. c’est le fanatisme et l’hypocrisie. Cromwel et ses soldats portoient la bible à l’arçon de la selle. Ils la citoient continuellement. Robespierre parloit sans cesse religion, vertu, justice. ses égards pour la prétendue Mère de Dieu et pour Dom Gerle prouvent son penchant secret pour les illuminés. Peut-être ambitionnoit-il l’honneur d’être chef de secte, affin de consolider son despotisme par la religion. Robespierre à eu la satisfaction d’être adoré par ses nombreux disciples. Rien n’égala leur respect imbécile, leur dévoument sans bornes pour leur détestable maître. Robespierre l’a dit. Quand ils avoient prononcé ces mots, ils falloit se taire et soumettre sa raison, douter étoit un crime digne du dernier supplice. Nous avons vu ces hommes fanatisés, ces esclaves de Robespierre, pulluler de toutes parts, exercer dans nos Sections une domination tyrannique. Ils juroient la mort de quiconque osoit les désapprouver en quelque chose. Tels sont, Représentans, les monstres dont vous nous avés délivrés. Leur supplice épouvantera-t’il tous ceux qui seroient tentés de les imiter ? Nous l’espérons. Ce que nous savons, c’est que, s’il renait de nouveaux tyrans, ils auront tous une mort funeste et que le peuple punira leurs forfaits. Ecraser un tyran, renverser ses coupables projets, c’est aujourd’hui l’ouvrage de quelques heures. Représentans du peuple, nous vous jurons que, dans toutes les circonstances, les citoyens de la Section Poissonnière, toujours purs, se feront un devoir de braver les dangers, de défendre la cause sacrée de la Liberté et de se ranger autour de la représentation Nationale. Devaudichon (présid.), Delaruelle (secrét.). P [s.d.][ 1) citoyens représentants la section de Bon Conseil est au milieu de vous. dans le danger, elle a pris les armes, elle étoit en (l) C 314, pl. 1258, p. 31. Mention in F.S.P., n°391. partie, près de vous aux portes de vos comités; elle vous a instruit par une députation qu’elle veilloit en armes pour vous et pour la liberté. aujourdhui que le calme a succédé à l’orage, que le nouveau tiran et ses infâmes complices ont porté leurs têtes criminelles sur l’échaffaut, elle vient vous féliciter des grandes mesures que vous avés prises dans ces moments terribles qui ont sauvé la patrie ces doux épanchemens, ces communications franches du peuple avec ses représentants électrisent les âmes et tournent au profit de la liberté. représentants, vous avés décrété que les sections de paris avoi[e]nt bien mérité de la patrie, et vous n’avés rien dit de vous-mêmes, eh bien, nous déclarons, nous, à la république entière, que vous avés bien mérité d’elle et que vous avés sauvé la liberté. vive la république, vive la convention nationale. LoŸS ( commre ) Q [12 therm. II] (l) Citoyens Représentans Un infâme triumvirat a osé se former au millieu du peuple le plus libre qui ait existé sur le globe; et ceux qui le formoient étoient d’autant plus dangereux qu’ils avoient acquis, dans le cours de la révolution, une grande réputation de popularité[.] Néron et Catilina étoient moins coupable[s] qu’eux, car, en commettant le crime, ils n’affectoient pas la vertu Vous seuls, animés de cet esprit sublime qui, tant de fois, sauva la patrie dans le cours de la révolution, avés découvert le plus attroces des complots, et, à votre voix, le peuple de Paris, toujours digne de la Liberté, a reconnu les traitres Leurs têstes et celles de leurs complices sont abatues; les beaux jours de la Liberté vont renaî-tre[.] Mais cet exemple doit guérir le peuple français de cet idolâtrie qui tant de fois a failly le perdre ; et arracher aux ambitieux, s’il en étoit encorre, l’espoir de nous réasservir Au premier danger de la Patrie, la Section des Marchés s’est levée toute entière[.] Elle a envoyé au milieu de vous une députation pour vous dire que chaque citoyen étoient en armes et vous formoient un rampart de leurs corps, et cette énergie a an-néanty les traitres Nous venons vous dire, aujourd’huy que la Liberté est sauvée, de rester à votre poste pour conserver au peuple français cette sainte Liberté et cette Egalité si chère à son cœur, et pour laquelle II a fait tant de sacriffice Vive la republique et la Représentation Nation-nalle Maigret Jeu[ne] (présid.), Creusot (ve présid.), Le MOCE (ve-Secrét.), ROUSSELET (secrét.), MlRZlN (secrét. greffier). (l) C 314, pl. 1258, p. 31. Mention in F.S.P., n° 391.