26 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Les voici : nous les dénonçons à la France entière. Une société trop fameuse sans doute, autrefois soutenue, honorée, respectée par le peuple, mais qui dès longtems a perdu son antique gloire en devenant le repaire de toutes les factions, en un mot la société des Jacobins était le point de réunion des grands conspirateurs. Ce fut là qu’on osa dire avec une impudence dont l’impunité étonne tous les amis de la liberté et de l’égaüté, que les deux partis étaient en présence ; qu’il fallait se tenir sur la breche ; que le lion ne fesait que sommeiller ; que son réveil serait terrible. Représentans ! Les conspirateurs se sont trahis eux-mêmes. Ils ont prétendu qu’il existait deux partis ! mais quels sont ces deux partis ? Le peuple n’en connait qu’un. C’est celui de la République une et indivisible, c’est celui de la Convention nationale. Tout autre parti est un parti de factieux ! un cri de guerre et de révolte ! On vous a parlé du réveil du lion ! on vous a dit qu’il serait terrible. Mais contre qui tournerait il ses fureurs, si ce n’est contre le peuple et la Convention nationale ? Eh bien, Représentans, il faut enchainer le lion ! il faut que son réveil ne soit terrible qu’aux oppresseurs, aux dominateurs, aux dilapidateurs, aux égorgeurs, aux noyeurs et aux royalistes ! Convention nationale ! Toi, en qui les véritables amis de l’ordre social espèrent ; toi, qui imprimes la terreur et l’effroi à tous les despotes étrangers ; toi, qui fais le désespoir des malveil-lans de l’intérieur, toi enfin, qui appelée par la confiance d’une grande nation, dois jetter les bases de la félicité publique, tu sauras accomplir tes hautes destinées. La liberté, ne sera plus couverte d’un crêpe funèbre ; elle ne sera plus forcée de fuir les accens plaintifs des victimes immolées a la rage des passions. L’humanité reprendra ses droits et la hberté quittera ses habits de deuil. Alors, et seulement alors, on verra eclore le germe de toutes les vertus. L’intrigue sera abattue et la corruption bannie du sol de la liberté. Convention nationale ! tu protégeras l’agriculture, tu encourageras les sciences et les arts, tu favoriseras le commerce et l’industrie. Reste inébranlable à ton poste. La confiance du peuple t’environne. Quant à nous, inviolablement attachés à la convention nationale, nous ne souffrirons jamais qu’une puissance rivale s’élève à coté de toi. Nous ne perdrons jamais de vue ce grand principe consacré par l’histoire des peuples qui ont brillé dans l’antiquité : que c’est la pratique de toutes les vertus qui conduit au véritable bonheur. Notre dernier cri sera, vive la République, une et indivisible ! vive la Convention nationale. Les enfans de Brutus font hommage a la Convention d’un républicain armé qui sous la conduite du citoyen Boisson dit Quercy, chef de brigade vole a l’armée des Pyrrhénees orientales combattre les satelbtes du despote espagnol. Les deux citoyens sont membres de la section de Brutus. La section observe a la Convention nationale que le citoyen Boisson Quercy, chef de brigade est appellé a cette armée par le brave Dugom-mier. Elle est persuadée d’avance que ce brave militaire aura toutes les vertus de l’infatigable Dugommier. LE PRÉSIDENT (72) : Une société jadis fameuse par ses services patriotiques, mais qui n’étoit plus qu’un rassemblement de fripons et de dupes, cette société conspiroit contre la représentation nationale ; l’opinion publique et la Convention ont surveillé ensemble, ils ont détruit ce repaire où les hommes féroces prê-choient la désorganisation et la calomnie contre la Convention. Quelqu’étendue que soit la carrière que la Convention et le peuple ont a parcourir, ils arriveront au but. L’homme de bien a pour sa tranquillité le témoignage de sa conscience, il se présente sans crainte à la postérité, et il ne craint pas d’en être repoussé. Vous, guerriers, rappelez-vous que lorsque les tyrans avoient besoin de soldats, ils les recru-toient au milieu des débauches. Dans un pays libre, c’est la vertu qui appelle les citoyens à la défense de la patrie. Si vous arrivez un peu tard, soulagez vos frères ; dites leur que nous combattrons les ennemis du dedans avec le même courage qu’ils combattront ceux du dehors. k [La section de la Halle-au-Blé à la Convention nationale ] (73) Lesgislateurs, Lorsque la société des Jacobins de Paris ren-doit des services à la chose publique nous avons applaudi à ses travaux, à son énergie. Depuis le dix thermidor nous avons appercue dans cette société des hommes qui par leurs intrigues met-toient en danger la tranquilité publique vous avez suspendu les séances de cette société, cette mesure a reçue les applaudissemens de l’assemblée generale de la section. Deux eceuils ménacoient le vaisseau de la liberté, le modérantisme et l’éxageration ; ils sont disparus, forts maintenant des principes et de la justice forte de la toute puissance du peuple qui vous environne, établissez sur des bases inébranlables le règne éternel de la liberté et de l’égafité. Frappez les intrigants, les fripons, frappez les brigands, les hommes de sang, le peuple vous bénira. Nous déposons sur le bureau la somme de 9 734 L 9 s pour la construction d’un vaisseau. LE PRÉSIDENT (74) : La Convention vous invite à assister aux délibérations de vos sections ; ne repoussez pas vos frères égarés ; pro-(72) Bull., 1er frim. (73) C 328, pl. 1453, p. 17 avec les signatures de Fermer, président, SIMON, ÜEPRES, secrétaire et délivré pour extrait conforme par CELLIER. Bull., 3 frim. (suppl.); Moniteur, XXII, 605; Rép., n° 62; Ann. Patr., n° 690; J. Fr., n° 787; Gazette Fr., n° 1054; Mess. Soir, n° 826; J. Paris, n° 62; J. Perlet, n° 789. (74) Bull., 3 frim. (suppl.).