[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. » brumaire an H 201 M4 novembre 179.3 autel sera élevée une montagne au haut de la¬ quelle sera posée la statue de la liberté, et en bas seront gravés les droits de l’homme. 11 sera envoyé des commissaires au département pour l’inviter à faire abattre le clocher. Il n’y aura plus ni bedeau, ni sacristain, et un bon sans-culotte sera le gardien de la liberté et de son temple. Tous ces vêtements richement brodés appelés chapes et chasubles seront brûlés, et encensoirs, patènes et burettes, tout ira au creuset. L’assemblée générale, considérant qu’il est du devoir de tous les hommes libres de concourir de tout leur pouvoir à l’anéantissement des préjugés, Arrête qu’il sera ouvert, la matinée de chaque décade, un cours de morale; qu’en conséquence tous les citoyens qui, par leurs lumières et leur patriotisme, se croiront capables de remplir cette honorable mission, seront invités à se faire connaître. Il est arrêté que 24 commissaires porteront demain le présent arrêté dans toutes les sections et les inviteront à suivre l’exemple de Bonne-Nouvelle et à consacrer à l’instruction du peuple les lieux autrefois souillés par le fanatisme. Un prêtre de la section quitte son métier et devient homme en déposant ses lettres de prê¬ trise sur le bureau. Le président, d’après le vœu de l’assemblée, dit que le procès-verbal sera porté le 24e jour à la Convention nationale, ainsi que les effets qui sont sur le bureau et aussi tout le mobilier pré¬ cieux de la ci-devant sacristie; tous les républi¬ cains et républicaines sont invités à augmenter le cortège et l’on y chantera, non pas les litanies, mais bien, et de bon cœur, des hymnes à la li¬ berté et à la raison. Pour extrait conforme : Cochois, secrétaire. Républicains législateurs, Un beau jour vient de faire oublier quatre années d’orages, ce jour est celui, à jamais mé¬ morable, de la fête de la raison. L’homme dépouillé du bandeau de l’erreur et du fanatisme vient d’abattre les autels que leur avait élevés l’hypocrisie. La section Bonne-Nouvelle, qui ne reconnaît plus de divinité que la raison, vient déposer dans votre sein les trésors de la superstition qu’avait amassés le cagotisme. Us serviront mieux à con¬ solider la République qu’à orner le mensonge. VII. Adresse de la commune de La Chapelle -le s -Paris. « Citoyens représentants (I), « Au nom de la commune entière de la Cha-pelle-les -Paris, nous venons déposer sur l’autel de la patrie un métal dont on parait un autre autel érigé par la bonne foi de nos pères; une religion mystérieuse en faisait l’ornement de son temple, une religion naturelle nous engage à l’en dépouiller pour le maintien de la liberté et de l’égalité, ses filles chéries. Converti en espèces, qu’il procure à nos généreux défenseurs les moyens de les défendre et de les conserver; qu’il leur serve à terrasser les despotes ennemis de notre sainte révolution. Vive la Montagne ! vive la République! Il n’y a plus que des citoyens dans nôtre commune. Le curé, le vicaire ont renoncé à leurs fonctions sacerdotales, tous deux n’en veulent plus exercer d’autre que celle de vrai et bon citoyen. « Encore une fois : Vive la Montagne ! vive la République ! « Demander, au lieu de la Chapelle, ce nom : La Réunion-Franciade. » VIII. Extrait du registre des délibérations du conseil général de la commune de Linas, district de Corbeil, département de Seine-et-Oise (1). L’an II de la République française une et indivisible, le vingt -trois brumaire, se sont assemblés les maire, officiers municipaux, mem¬ bres du conseil général et du comité de sur¬ veillance de cette commune et plusieurs ci¬ toyens, à l’effet de faire le recensement et dépouillement des effets, tant argenterie que cuivre, servant ci-devant de décoration à l’église de ce lieu, et appartenant à la paroisse, pour être portés à la Convention nationale, conformé¬ ment à la délibération du conseil général de la commune en date du vingt brumaire, présent, par les commissaires nommés à cet effet. Après avoir pesé l’argenterie en présence de l’assemblée, nous avons reconnu qu’il y en avait quarante-sept marcs sept onces deux gros, y compris celui de la châsse, et autres faisant la dépouille totale de cette église, appartenant à la paroisse. Les effets en cuivre doré consistent en cent quatorze livres. Et en cuivre non doré, en celle de quatre-vingts livres, tant en croix, chandeliers et autres usten¬ siles d’église, appartenant à ladite paroisse. Lesquels seront portés à la Convention, par les commissaires nommés à cet effet, par déli¬ bération du conseil général du vingt brumaire, présent. Fait et arrêté en la présente assemblée, les jour, mois et an ci-dessus, et suivent les signa¬ tures. Pour copie conforme audit registre, certifié par moi, secrétaire-greffier de la municipalité de Linas soussigné. Petitpas, secrétaire-greffier . En la maison commune, le 23 brumaire, l’an II de la République française, une et in¬ divisible. IX. Adresse de la commune de Montléry. « Citoyens représentants (2), « La commune de Montlhéry s’empresse de suivre le grand exemple qui doit entraîner toutes les communes de la République. « Elle apporte sur l’autel de la patrie les effets d’argent de son église (70 marcs). « Ces effets ont pu longtemps aider à soutenir (1) Archives nationales, carton C 278, dossier 744. (1) Archives nationales, carton C 279, dossier 756. (2) Archives nationales, carton C 278, dossier 744, 202 [Convention fiationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. ( f. I des prestiges d’erreur. Il faut à présent qu’ils servent à consolider la République une et indi¬ visible. « Législateurs, « Cette commune au plus pur patriotisme dont elle est pénétrée, à son amour pour cette Répu¬ blique une et indivisible, dont elle attend son bonheur et celui des générations futures, joint son admiration pour vos grands travaux et sa ferme adhésion à toutes vos lois. « Armez-vous de constance pour achever votre ouvrage. » Copie de la délibération de la commune de MonÜhéry, qui a nommé quatre commissaires pour porter à la Convention nationale Vargen-terie de V église dudit lieu, ladite délibération tirée des registres (1). Le vingt -deuxième jour du deuxième mois de la seconde année de la République française, après-midi. En l’assemblée du conseil général et du comité de surveillance de la commune de Montlhéry, tenant publiquement, en la salle ordinaire, à l’effet de procéder à la nomination de quatre com¬ missaires à l’effet de déposer au sein de la Con¬ vention nationale l’argenterie énoncée en la précédente délibération, le vingt -quatre du présent mois. Les suffrages se sont réunis en faveur des citoyens Louis-Jacques Sanner, Nicolas Bachel¬ lier, Jean-Baptiste-Edme Rousseau et Jean-Noel Graverie, qui ont accepté ladite commis¬ sion, et promis de s’en acquitter avec zèle et acti¬ vité. Arrêté en ladite assemblée les jour et an que dessus, et ont les membres et autres ci¬ toyens présents, signé, à l’exception de Roch Leprêtre, qui a déclaré ne savoir signer. Pour copie conforme aux registres des délibé¬ rations, Sanner, maire; Pochonnet, secrétaire-greffier. X. Adresse de la section de la Montagne de Peims. « Citoyens représentants (2), « Le fanatisme est expiré dans nos murs, nous vous en apportons les débris; ils furent longtemps les mobiles du despotisme, que le creuset de la monnaie les régénère et les répu-blicanise; à vous seuls était réservé ce miracle. Nous, habitants de la section de la Montagne de Reims, dite la sans-culotterie, xhommes de la nature, las de ces hochets de la superstition et de celui qui les faisait mouvoir, nous vous décla¬ rons que nous avons renvoyé notre curé. « C. Gracchus Lunarel; Brutus Bertrand; Scevola Tristant; Lepeletier Beuget. » Compte rendu du Mercure universel (3). Députation de la commune de Reims. Toutes les églises de cette ville sont fermées. (1) Archives nationales, carton C 278, dossier 744. (2) Archives nationales, carton C 281, dossier 773. (3) Mercure universel [25 brumaire an II (ven¬ dredi 15 novembre 1793), p. 240, col. IJ. L’église de la cathédrale sert de magasin poux l’armée. Leur commandant envoie l’or et r ar¬ gent qui servait aux cérémonies du culte : en tout, environ 2,000 marcs, tant or qu’ argent, parmi lesquels se trouve la clef d’argent qui se donnait aux ci-devant despotes lors des sacres, tous les débris du tombeau du ci-devant Saint-Rémi et quantité d’objets précieux. La Convention a vivement applaudi aux expressions vraiment républicaines de l’orateur Gracchus. Le citoyen Tristan, l’un des membres de la députation, dépose sur le bureau ses épaulettes d’or, comme ancien chef de bataillon. Toute la députation est invitée aux honneurs de la séance. Elle entre en regrettant de ne pou¬ voir traîner après elle quantité d’objets qu’elle apporte. La commune de Montlhéry (1), département de Seine-et-Oise, le conseil général, le comité révolutionnaire et de surveillance et la Société populaire de Saint-Cloud (2), département de Paris, la Société populaire d’Avignon (3), dépar¬ tement de Vaucluse, le comité de surveillance de Bellevue-les-Bains, département de Saône-et-Loire, les administrateurs du district de Mirande, les sans-culottes de la commune de Scevola, ci-devant Saint-Aignan, district de Mamers, dépar¬ tement de la Sarthe, la Société populaire de la commune de Terrasson (4), district de Monti-gnac, département de la Dordogne, la Société républicaine de Fécamp (5), département de la Seine-Inférieure, la Société des sans-culottes de Barbaste, district de Nérac, département de Lot-et-Garonne, les administrateurs et procureur syndic du district de Guérande (6), la Société républicaine dé Foix, les administrateurs du district de Bellevue-les-Bains, la Société popu¬ laire de Meilhan, département de Lot-et-Garonne, le comité de travail de la Société républicaine d’Hédin, les administrateurs du district de Cau-debec, les juges du tribunal du district de Bergues, séant à Dunkerque, la municipalité de Pon-rieux (7), la Société populaire de Calamane (8) département de l’Ariège, le conseil général de la commune d’Orbec, la Société populaire d’Ivry-sur-Seine, le conseil général du département de la Marne (9) et la Société populaire d’Uzès (10) applaudissent à la juste punition d’Antoinette et des députés conspirateurs, et aux travaux de la Convention nationale, qu’ils invitent à rester à son poste jusqu’à la paix. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (11). (Suivent ces diverses adresses.) (1) Voy. ci-dessus, p. 201. (2) Ibid., p. 195. (3) Ibid., p. 184. (4) Nous n’avons pas pu retrouver cette adresse. (5) Ibid. � (6) Voy. ci-dessus, p. 180. _ (7) Ibid., p. 170. (8) Nous n’avons pas pu retrouver cette adresse. (9) Voyez ci-dessus, p. 174. (10) Voy. ci-dessus, p. 179. (11) Procès-verbaux de la Convention , t. 25, p. 217,