[Conveatina nationale.J AKGiüVES t A*U0ffiNTAIRlSS. I 4fStmWl793 279 canonniers et on corps de cavalerie, qui sont parlas avec 8 pièces de canon. Ils annoncent aussi que les jeunes citoyens 4e la première réquisition attendent le signal du départ avec impatience. Mention honorable. Suit la lettre du directoire du d&partement de la Seine-Inférieure (1). Le directoire du département de la Seine-Infé¬ rieure, à la Convention nationale (2). « Rouen, le 22 brumaire, l’an II de la République française une et indivisible. « Législateurs, « La commune de Rouen, dont on vous a dit tant de mal, vous paraîtra peut-être enfin digne de la République. Le département de l’Orne lui ayant demandé des secours contre l’irrup¬ tion des rebelles de la Vendée, à la voix des représentants du peuple, deux bataillons d’in¬ fanterie, une compagnie de canonniers et un corps de cavalerie, choisis parmi les hommes les plus exercés au maniement des armes, et subitement organisés, sont partis avec six pièces de canon. « Ils volent fortifier la digue qui se forme contre le torrent dévastateur des fanatiques et des brigands. Comptez sur leur stricte obser¬ vance de la discipline, et sur leur tranquille intrépidité. Si les Rouennais ont paru moins effervescents, ils n’ont pas tiré l’épée contre leurs frères; s’ils ont été moins bruyants en patriotisme, ils n’ont pas commis de ces fautes éclatantes qui ont coûté tant de sang et de plfeurs à la patrie; s’ils n’ont pas fait retentir le sanc¬ tuaire des lois de leurs cris belliqueux, on re¬ connaît néanmoins parmi eux des descendants de ces hommes qui ont conquis l’Angleterre. « Rappelez-vous aussi, législateurs, qu’au mois de janvier dernier, un mouvement contre-révolutionnaire ayant été aussitôt apaisé que senti, vous avez décrété que Rouen avait bien mérité de la patrie. « Rappelez-vous que notre département a fourni 12 bataillons complets, qu’il a conti¬ nuellement recrutés; une compagnie de canon¬ niers sur nos côtes, 300 cavaliers dans les armées de terre, plusieurs milliers de marins de tout grade dans les armées navales. « Sur tous les points du département de la Seine-Inférieure, l’esprit public se monte à une hauteur majestueuse. Dans tous les cantons, s’établissent des sociétés populaires où l’on s’instruit avec ardeur des devoirs du républi¬ cain et des droits de l’homme. Les jeunes gens de la première réquisition attendent, le si¬ gnal du départ avec une silencieuse et me¬ naçante impatience. Cependant, depuis 15 mois, 630,000 âmes luttent misérablement contre la famine, et nulle part la libre circulation des subsistances n’a été si efficacement protégée. « Cependant, à Rouen, un emprunt de (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 192. (2) Archives nationales, carton G 284, dossier 820, 10 millions sur iss riches vient d’être tran¬ quillement arrêté par le conseil général 4e la commune pour acheter des grains, sans trop savoir dans quels lieux de la terre. « Cependant, depuis 20 Jours, les pauvre» sont rationnés à 16, 12 et 8 onces de pain par individu, tandis que les riches Jont venir de loin et à grands frais des légumes pour leux nourriture. A ce tableau fidèle du courage stoïque des citoyens -de la Seine-Inférieure, de leur patience constante à supporter les maux inévitables d’une longue révolution, de leur obéissance religieuse aux lois et à la voix des représen¬ tants du peuple, législateurs, reconnaissez des républicains qui méritent une meilleure répu¬ tation et la bienveillance de la Convention nationale. » (Suivent 9 signatures.) Le citoyen Saugnier (Sangnier) fait part à la Convention nationale qu’il vient 4e déposer à la trésorerie 260 livres en numérake, trouvées sur un espion prussien, pris par une patrouille de chasseurs bons tireurs, au nomhre desquels est un jeune homme qui n’a pas encore quinze ans, que Cusiine avait fait tirer an sort pour être fusillé, et qui, par ses ordres, a subi six semaines de cachot. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre du citoyen Sangnier (2). « Citoyen représentant, ' « Je viens de déposer à la Trésorerie natio¬ nale 260 livres en numéraire provenant d’une prise faite sur nn espion prussien en faisant patrouille sur le pays ennemi; cinq soldats républicains me l’ont amené, dans lequel nombre est un chasseur bon tireur âgé de pas encore 15 ans, Ce jeune républicain est le même que Custine a fait tirer au sort pour être fusillé; ce jeune homme a subi par ses ordres six se¬ maines de cachot au fort de Bitcbe; le même enfin qui a été blessé à l’ennemi, le 21 juillet, d’une balle à l’affaire..., de part en part à la hanche droite. Le même, en patrouille, le 26 août, a pris 5 chevaux, avec leB camarades, et toujours le premier au feu à eôté de ses père qui est capitaine en second de la com¬ pagnie des chasseurs bons tireurs que j’ai l’ hon¬ neur de commander, et bon soldat, courageux et sachant son métier. Ce capitaine a fait la guerre en Corse du temps du traître Paoli. « Je suis avec fraternité, un Montagnard. « Sangnier, commandant. « Xavier Doguet est le nom du jeune homme, ( 1 ) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 192. (2) Archives nationales, carton G 283,, dossier 807.