SÉANCE DU 2 VENDÉMIAIRE AN III (MARDI 23 SEPTEMBRE 1794) - N° 20 373 nédictions et qui semblables aux matelots après la tempête se sont écriés avec nous dans le transport mille fois redoublés de joye et d’allégresse, vive la République, périssent tous les tyrans, vive la Convention national, périssent tous les traitres, vive vive à jamais la France ma patrie. Renaudet, vice président, Blanc, secrétaire, Grellat. Rs. Notre société dans la plus grande richesse ne consiste qu’en patriotisme si est formé d’elle même à ses frais et se soutient de même n’a pû offrir d’avantage aux braves def-fenseurs de la patrie que 144 chemises, 37 paires de bas, 12 paires de souliers, 320 livres d’argent, et elle a aussi donné vieux drapeaux, charpie, fils, toiles, couvertures qu’elle a transmis à son district et 200 L à la société populaire de Montmarault pour lui aider à monter et equipper un cavalier jacobin. Depuis quelques temps elle s’occupe à la fabrication du salpêtre et dans ce moment du fourneau qui est en pleine activité. 20 Les officiers municipaux de la commune de Valbenoite [actuellement intégrée à Saint-Etienne], département de la Loire, félicitent la Convention d’avoir déjoué la dernière conspiration et puni les conspirateurs, et l’invitent à rester à son poste jusqu’à l’anéantissement de tous les tyrans. Mention honorable et insertion au bulletin (31). [Extrait d’une lettre de félicitation des officiers municipaux de la commune de Valbenoite, district de Saint-Etienne, à la Convention nationale ] (32) Liberté, égalité fraternité ou la mort Citoyens Représentants, Qui pourroit maintenant doutter des heureuses destinées de la République française, lorsqu’un Robespierre, le conspirateur le plus astucieux possible, a été découvert, et plongé dans le tombeau qu’il creusoit aux amis sincères de la liberté. Le génie tutélaire de la République a bien veillé sur notre sort, pour que vous ayéz découvert les trames secrettes de ce perfide tiran qui savoit si bien couvrir ces vices du masque de la vertu. Mais quel étoit son égarement? pouvoit-il douter que les républicains français ne se-roient pas plutôt prêt à perdre la vie qu’à courber le front sous de nouveaux fers : ainsi que (31) P.-V, XLVT, 27-28. (32) C 321, pl. 1344, p. 2. lui périront tous ceux qui voudront attenter à notre liberté. Vous avéz bien mérité de tous les peuples et particulièrement de celui que vous représentés si dignement. Vos vertus morales et politiques nous étoient bien connues ; mais vos vertus civiques leur donnant un nouveau lustre vous rendent l’admiration d’un peuple qui sera toujours prêt à vous servir de bouclier, dans les plus grands dangers. Continués braves répresentants et ne qui-tés vôtre poste qu’après que les ennemis de notre sainte révolution soient anéantis. [Les officiers municipaux de la commune de Valbenoite à la Convention nationale, s.d.U 33) Liberté, égalité ou la mort Pouvoit-on douter des heureuses destinées qui sont présagés à la République lorsqu’au-tant de conspirateurs qui se manifestent autant de mortels qui creusent leurs tombeaux. C’est sur les cendres des conspirateurs qu’il faut cimenter les fondements de la liberté. Sans votre énergie le peu des amis de la liberté qui subsiteroit, voués au silence et couvert de deuil, déploreroient leurs malheurs sous les cyprès où reposeroient les martirs de l’humanité. Encore de nouveau votre génie tutélaire nous a délivré des monstres qui étoient prêts à nous dévorer. La voix entrecoupée de sanglots, nous ne pouvons modérer... un Robespierre, ce patriote voilé tramoit notre perte, lui qui ne parloit que de notre salut. Pouvoit-on à ce point pousser l’hypocrisie? Va Robespierre, ces beaux discours n’étoit qu’une livrée heureuse qui couvroient le tronc infect d’un tyran. Quoi l’exemple récent des partisans du despotisme, bien loin d’éteindre dans ton ame impure le désir brûlant de leur ressembler, n’étoit pour toi qu’un véhicule pour les surpasser en perfidie. Qu’elle étoit ton illusion lorsqu’en mettant en jeu les ressorts d’une politique plus astucieuse tu croyois nous engager dans le précipice de la tyrannie, ignorais-tu que tout républicain réservait la mort aux Pisistrates dont la main caressante vou-loit l’enchainer. Si pour quelqu’instant tu pouvois faire entendre ta voix, tu t’ecrierois avec nous. Ainsi doivent être traités tous les ennemis du bien publique. La liberté est tellement la propriété des Français que c’est en vain qu’on voudrait la lui ravir et l’orage dont elle étoit menacée, retombe sur celui-même qui l’avoit formée. Vous avez bien mérité de tout le peuple dont vous avez la confiance a si juste titre. S’il n’avoit fallu que des vertus morales pour la mériter vos droits etoient exclusifs, mais dans des jours révolutionnaires où l’activité et la surveillance sont à l’ordre du jour ces qualités particulièrement vous l’approprie. Le (33) C 321, pl. 1344, p. 3. 374 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE peuple est debout, il est votre bouclier. Dans le danger qui menace la liberté sa ressource est de se rallier a vous, vous etes son Palladium, vous etes le centre de la République et c’est près de vous que tout doit aboutir. Vous aves imité Curius par votre attachement à la patrie, le dévouement de Decius n’a pas été oublié dans ces moments orageux que nos ennemis se confondent dans votre sein, ils sont punis de leur audace sitôt qu’ils se manifestent. Etendez toujours vos regards bienfaisants sur toute la République ; vous avez déjoué les conspirateurs, la République vous doit son salut; que tous les tyrans ne soient anéantis, ne vous désamparez point des rênes des affaires et conservez la République que vous avez sauvé ; c’est le vœu de tout le peuple, c’est le vœu de cette commune qui bénit à chaque instant vos travaux. Salut et fraternité. Chenet, maire, Montmartin, Etienne Durand, Chenet, Sirvant, notables, Breas, Chausson, Patrouillare, officiers, Gautier, agent national, Lambert. 21 Les maires et officiers municipaux de la commune de Porrentruy, département du Mont-Terrible, assurent la Convention de leur dévouement à la cause de la liberté, de leur zèle à exécuter les lois qui émanent d’elle, se plaignent d’être entravés dans leurs travaux par les trames des faux patriotes, et de ce que leurs dons patriotiques et tous leurs généreux sacrifices ont été célés à la Convention. Ils annoncent encore qu’ils ont lieu de croire que les ennemis du bon ordre interceptent leurs lettres. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité de Correspondance (34). 22 Le citoyen Bellier, administrateur du district de Nantes, [département de la Loire-Inférieure] offre à la patrie le prix du remboursement de sa ci-devant maîtrise, montant à la somme de 133 L 6 sols 8 deniers, et assure la Convention de son dévouement. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité de Liquidation (35). (34) P.-V., XLVI, 28. M.U., XLIV, 24. (35) P.-V., XLVI, 28. Bull., 6 vend, (suppl.). 23 Le représentant du peuple Pellissier, délégué dans les départemens de la Dordogne et de Lot-et-Garonne, écrit à la Convention, de Bergerac, le 28 fructidor [sic], que l’esprit public de ces deux départemens est dans un état de force et de sécurité qu’inspire aux citoyens un patriotisme qui ne s’est jamais démenti ; que des malveillans, des contre-révolutionnaires voudroient ranimer les cendres éteintes du fanatisme et semer des alarmes sur les subsistances, mais que les patriotes veillent et les auront bientôt fait rentrer dans la poussière ; que la manufacture d’armes de Bergerac est en activité ; que les ouvriers qui y sont employés développent les sentimens les plus chauds pour la liberté, et apportent la plus grande célérité dans leurs travaux. Il instruit la Convention qu’une de ses lois les plus populaires, celle qui accorde des secours à la misère et à l’indigence, est sans effet dans plusieurs départemens, faute des fonds nécessaires, et demande qu’il en soit envoyé. Insertion au bulletin, renvoi aux comités des Secours et de Salut public (36). Le représentant du peuple Pellissier écrit de Bergerac le 26 fructidor [sic] ; il observe que, malgré les efforts des malveillans et contre-révolutionnaires qui veulent répandre sourdement dans les villes des alarmes sur l’état des subsistances, il règne une parfaite intelligence parmi les citoyens des départemens de la Dordogne et de Lot-et-Garonne. Les patriotes sont là, dit-il : ils surveillent ces atroces complots ; ils ne transigeront point avec leurs ennemis (37). 24 La société populaire du canton de Cau-mont, département du Calvados, félicite la Convention sur ce qu’elle a anéanti, dès sa naissance, la conspiration du moderne Cromwell et de ses complices, se plaint de ce que les bulletins et papiers ne lui parviennent qu’une décade ou deux après leur envoi, qu’une partie même se perd, et demande l’établissement d’un bureau de poste à Caumont. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoyé, pour la demande, au comité des Finances (38). (36) P.-V., XLVI, 28-29. (37) Bull., 2 vend, (suppl.). (38) P.-V., XLVI, 29.