600 JAssemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [20 août 1791.] Art. 7. « Les pensions créées par le présent décret courront à compter du 1er janvier 1791. » (Ce décret est adopté.) M. Lanjuinais, rapporteur , propose un article additionnel ainsi conçu : « Lesdits secours et pensions seront payés par les receveurs de chaque district d’après la fixation, et le mandat des directoires de district, visé par le directoire de département. » (L'Assemblée renvoie l’examen de cet article au comité des finances, pour lui en être rendu compte incessamment.) Un membre propose un autre article additionnel ainsi conçu : « Les administrateurs des fabriques auxquelles ont été réunis les biens des fabriques des églises supprimées dans les villes sont autorisés à accorder, sur l’avis des municipalités, du directoire de district et de département, à ceux qui remplissaient dans les églises supprimées les fonctions relatives au service divin, des traitements, secours ou gratifications qui seront déterminés d’après les bases décrétées pour les personnes employées dans les ci-devant chapitres. » (L’Assemblée ordonne le renvoi de cet article aux comités ecclésiastique et des pensions, pour en faire leur rapport au premier jour.) M. le Président lève la séance à neuf heures et demie. ANNEXE A LA SÉANCE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE DU SAMEDI 20 AOUT 1791, AU SOIR. MÉMOIRE à nosseigneurs de l'Assemblée nationale pour M. le comte de Miaczynski, citoyen français , ancien maréchal de Belz, fils du palatin de Podlachie et de la princesse Corybut Woro-nieca , descendante de Jagellon. Messeigneurs, J’ose me présenter avec confiance devant vous à l’instant où la France, régénérée par vos lumières, reçoit les premiers rayons de sa liberté. Plus de cabales, plus d’intrigues ; la vérité ne craint plus que sa voix soit étouffée par les cris de la prévention : ses juges serout désormais aussi purs, aussi intègres qu’elle. Encouragé par ce nouvel ordre de choses, qu’il me soit permis, Messeigneurs, de vous transporter en idée, au temps, où j’embrassai le parti de la confédération, alors naissante en Pologne. Louis XV régnait; le nom français, répété avec acclamation dans les différentes cours de l’Europe, imprimait surtout à la cour de Pologne un respect mêlé d’attachement. A cette époque, les rênes du ministère étaient entre les mains de M. le duc de Ghoiseul. Cet homme dont le génie semblait d’un coup d’œil embrasser tout, disposer tout, tout prévoir, avait résolu d’enlever à la Russie sa prépondérance sur la Pologne. La Fn.-nce voyait avec déplaisir la Pologne gouvernée par le despotisme de celte puissance, surtout après la mort d’Auguste III, électeur de Saxe, élu roi de Pologae, devenu l’allié des Bourbons. M. le duc de Ghoiseul crut qu’il était temps d’opposer une barrière à l’ambition effrénée de la Russie qui menaçait de tout envahir, si on ne lui fermait le chemin. Dès 1766, des agents furent envoyés de la cour de France : ils pi omirent des subsides. Mon père, palatin de Podlachie, quelques personnes de considération, toute ma famille furent entraînés dans cette cause nouvelle, et encouragés par les offres les plus flatteuses. J’avais 19 ans ; né Polonais, je me croyais né Français. Quelque chose que j’aie pu faire, mon esprit n’a jamais p i faire fixer une différence bien précise entre ces deux noms qui me seront toujours chers. Sans attendre les subsides promis par la France, je marchai à la tête d’un corps de troupes, levé à nos dépens ; je rencontrai les Russes, je les attaquai, je les défis, et dans la même journée, je fus élu d’une voix unanime, maréchal du Pa-latinat de Belz. Dans ce moment, M. Dumouriez, colonel de cavalerie, présentement maréchal de camp, commandant à Cherbourg, aussi distingué à la guerre ue da :s le cabinet, fut envoyé par la our de rance en qualité de ministre plénipotentiaire. Il arrive à Epéries, petite ville eu Hongrie. Il y trouva les confédérés qui s’y étaient assemblé-. Ce ministre promit au nom de son roi des subsides à la confédération. Il nous fit observer qu’il était nécessaire de rassembler le plus possible l’autorité active, pour pousser la guerre avi c vigueur. Quelques succès, la bonne opinion que la jeuness-inspire, lui donnèrent une confiance particulière en moi. 11 fit adopter à la confédération la création d’un conseil de guerre, dont mon ancienneté et ma prépondérance sur les autres chefs me donnèrent la présidence, ainsi que la conduite de toutes les expéditions militaires. M. Dumouriez fit la revue des troupes de la confédération ; trouva celles qui étaient sous mes ordres, et qui avaient déjà combattu avec moi, bien disciplinées, en bon ordre, capables de tenir en campagne, et propres à suivre la marche des opérations dont il rédigeait le plan. Je fis défiler devant lui mon armée, et nous prîmes congé l’un de l’autre. Chemin faisant, je fortifiai, par ordre de la cour, quelques postes situés sur la frontière de la Hongrie. De là je m’emparai de Lanskroon, dont la situation heureuse flattait mes desseins. A peine cantonné à Lanskroon, le général Souvarow vint m’y chercher, je le forçai de se retirer avec un désavantage marqué. Quoique la rigueur de la saison, la brièveté du temps n’euss< nt point permis à M. de Lasserre d’y asseoir des batteries, il s’y distingua cependant particulièrement par sa défense vigoureuse. Je saisis avec avidité cette faveur de la fortune, afin de proclamer l’interrègne, qui avait été jugé nécessaire par la généralité de la République confédérée, conformément aux vues de la cour de Fiance. Pour parvenir à ce but, il fallait assiéger les Russes retranchés à Cracovie. Je les attaquai avec des forces inférieures, et je l’emportai secondé par l’impétueuse bravoure des officiers français qui étaient sous mes ordres ; j’entrai l’épée à la main dans la ville et publiai moi-même l’interrègne dans ses différents quartiers : à cette attaque, je perdis quelques soldats, plusieurs officiers furent blessés, j’eus deux chevaux tuéa sous moi, - ; 60i [Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [20 août 1791.] Cependant, au milieu des éclairs d’une gloire momentané!1, ma fortune recevait chaque jour de nouveaux échecs. Je portais seul le fardeau de la dépense militaire. La cour de France me louait beaucoup, et ne m’envoyait rien. Mais pouvais-je me défendre des douces impressions de mon cœur! J’aimais la France, je croyais servir l’honneur en servant sa cause. L’honneur, cet aiguillon si puissant pour les âmes délicates, ce charme impérieux me faisait fermer la vue sur tous les désastres qui devaient m’environner un jour. Mon imagination, libre et pure comme mon âme, en voyant dans l’avenir, ne démêlait point à travers ses nuages le tableau effrayant de la vie qui m’attendait. Soupçonner l’ingratitude d’une cour, qui avait toujours si bien accueilli la valeur, était une bassesse qui m’eût avili dans ma propre pensée. Loin de se rebuter, mon zèle se fortifia par les difficultés qui naissaient sous mes pas. J’étais sur le point d’aliéner encore une de mes terres pour la subsistance journalière de mon armée : expédient dont je me servais dans les occasions pressantes, quand le comte Alexandre Miaczynski, palatin de Germichow, mon oncle, qui avait servi sous les drapeaux français, et qui portait à cette aimable nation un amour que le temps n’a jamais pu effacer, vint me tirer de l’état de crise et d’anxiété dans lequel j’étais plongé. Il m’envoya 100,000 ducats : son estime pour la France, le poste distingué que j’occupais, furent des liens assez forts pour l’engager à faire à la fortune ce sacrifice pénible. Ces 100,000 ducats furent employés sur-le-champ à lever des recrues et à faire subsister l’armée. M. Dumouriez, voyant mon armée en état d’agir, m’exhorta de la part du roi de France à m’emparer de Tinice et à le faire fortifier. Je passai la Vistule aux yeux de l’ennemi, et par une marche adroiteinenfcombinée, feignant d’attaquer Gracovie, je me portai sur Tinice dont je me rendis maître en 6 jours. Il était à l’abri d’un coup de main, et, dans un mois, en état de se défendre. C’est à M. le chevalier deLibin qu’on doit toutes les fortifications qui ont été faites pendant la guerre. Ses talents étaient si universellement reconnus en Pologne, qu’ils lui valurent de la République confédérée le grade d’inspecteur général, et de chef du génie et de l’artillerie. Get officier estimable, ancien colonel d’infanterie, est de tous ceux qui ont été employés le seul qui soit resté sans récompense. Il est, comme nous, victime des préventions ministérielles dans ce qui a trait à la confédération de Bar. Il n’a qu’un traitement de 1,500 livres, qui ne lui a pas été payé depuis 10 ans, et se voit tous les jours sur le point de succomber à une maladie incurable. Je reviens à Tinice. Le général Souvarow, honteux d’avoir été surpris, alarmé de notre voisinage, vint fondre sur nous au point du jour à la tête de 6,000 hommes et de 15 pièces de canon. J’arrivai de Zator, où j’avais rejoint M. Dumouriez, accompagné de 250 hommes de cavalerie : je trouvai ma principale batterie em portée. Les officiers français qui la défendaient, forcés de céder au nombre, s’étaient retirés dans le couvent de Tinice: mais, à mon arrivée, ils sortirent de leurs retranchements, renversèrent à coups de baïonnettes tout ce qui s’opposa à leur passage, et reprirent le poste qu’ils avaient perdu. Les secours que j’avais reçus du comte Alexand i e étaient complètement épuisés; j’aliénai de nouvelles terres , La prospérité de mes armes, mes BOldats toujours encouragés par de nouveaux succès, leur activité, leur impatience, m’engagèrent à livrer à l’ennemi un combat décisif. Les Russes, fatigués d’humiliations et de pertes, fortifiaient chaque jour leur armée. Ils avaient les yeux toujours fixés sur Tinice, dont ils brûlaient de s’emparer. Je déployai mon armée daos la position la plus heureuse, à une heure et demie de Lanskroon, laissant sur le flanc droit un défilé creusé entre deux montagnes ; retraite favorable que la nature semblait nous avoir préparée. Comme il est très difficile d’établir la subordination nécessaire dans un jour de combat; que tout dépend du jeu des esprits, de la disposition individuelle de chaque membre de l’armée, un corps de troupes polonaises composé de 3,000 hommes, se laissa imposer par l'ennemi : je fus abandonné. M. Dumouriez, dont le sang-froid guidait le courage, vit le danger qui nous menaçait : il fut d’avis de faire face à l’ennemi. La cavalerie russe, repoussée deux fois, s’étant ralliée, parvint à nous envelopper de toutes parts. Ce fut alors le cas d’employer tousno3 efforts pour nous dégager. M. Dumouriez, suivi d’un corps de gentilshommes polonais entièrement dévoués à sa personne, se fit jour à travers l’ennemi et regagna la frontière. Je combattis quelque temps; mais mon cheval, baigné de sueur et de sang, me précipita avec lui dans un fossé où il expira. Je me dégageai; je gagnai l’autre bord du fossé, n’ayant pour toute ressource que mon sabre brisé par les coups de lance que j’avais parés. Enfin, je me mis sous la sauvegarde d’un officier russe. Je fus mené prisonnier à Cracovie. Là, je fus insensible aux sollicitations réitérées de l’ambassadeur de Russie, et aux bienfaits mêmes du roi de Pologne, qui voulait m’entraîner dans son parti. Pour me tenter, on essaya de m’offrir la liberté : on n’oblint rien de moi. Captif ou libre, je refusai de servir la Russie. Alors, pour se venger e mon obstination, on taxa ma liberté à 72,000 francs. Je me rachetai moi-même, et ie premier usage que je fis de ma liberté, fut de rejoiudre les confédérés. M. Rochon de Gha-banne, chargé des affaires de Versailles en Saxe, rendit compte de ma conduite dans les papiers publics, et de la rançon exorbitante qui m’avait été extorquée par les Russes. Je trouvai ma patrie sur le bord de sa ruine : la confédération était presque éteinte. L’armée s’étant dissipée dès que j’avais été pris, M. Dumuuriez resta quelque temps auprès de la partie politique delà confédération, pour demander son rappel. Il avait mandé à sa cour : « Il n’y a plus rieu à espérer pour la partie militaire; le maréchal de Belz est pris, je pars. » M. le baron de Vioménil, homme dont le talent répondait à l’esprit et a l’activité, avait succédé à M. Dumouriez. Il eut la bonté de venir au-devant de moi. Touché de mes sacrifices, dont il était instruit, il ranima mun courage. « Le roi de France, me dit-il, est généreux autant que juste; mais, quelque récompense honorable qu’il puisse vous donner, il ne fera que payer vos services. » Cependant les connaissances deM. le baron de Vioménil, la bravoure et Ls talents d : M. de Ghoisy, ne servirent qu’à leur montrer le démembrement de la Pologne, et la destruction entière de la confédération. Délivré de mes chaînes, tous les malheurs semblaient encore me suivre. J’avais soutenu, des débris de ma fortune, une armée entière pendant deux années ; j’avais exposé ma santé et ma vie; j’avais payé ma rançon [Assemblée nationale.] 6,OOÏF diijpat�. Que fi’auràis-ie point, £ajt iiir la foi, des traites et, des promesses d|i roi de France? Pouf comble de malheur, je�qie voyais, siif. le point d;étre, arrêté jpaf la cottr (je. tienne, cfü.i redojujiait, je fie sais pourquoi, mon t influencé striés palatinats fournis â son poufpir, lorificfu d.emerabr.ement de fa Pologne. „Je fus fiverti â temps pqr Mv lé cardinal de Rohàn; âràbàssàdeur alors dans cette cour. |1 m’enjbfghit� de la part de Louis XV* de me rendre en Bavière, et d’y attendre ses, ordres. . . e|n Jfàviêre, ,ma Bourse fut ôti verte . â tous les Officiels français qui venaient d’essuÿey le feu de ,la guerrp, ep Pologne, en Turçjüié, èfi Russie. Enfin, épuisé par les prêts cpnsidéràbîes que pavais faits,, je, fus forcé de venir à la cqur dé France réclamer mes droits. A peine arrivé à Strasbourg, j’àpprïs que mon père était expirant*, je partis pqur là Pologne. L’accueil que j’y reçus à mon, arrivée nq fql comparàbfe qü’àu plaisir que j’pus ,dé revoir mon pays. Si . là gloire copte quelque chose, ses jouissances sont bien ddtipes. Mqs compatriotes, mes.enqqip.is ujê.rqeS, me virent arriver ayeq. fine joie,, mêlée d’attendrissement ; il semblait que. |fambàssa4eür dp Russie, le roi de Pologne, lui-même, .mesurasse!) t leur estitne sur le degré de résistance .,quq je leur .avais fait; s’ils l’avâipnf, dsé,ilsm!çthràient accordé, leur ami-ti,é, ep më laissàpt mes sentiments. Mes cOnpi-toyens pne proclamèrent, àü s/dji de .mes enne-événe-de .. . ..... ... . . .les Jarres. de la sensibilité. Aprqs la ipprp de moii père, mon héritage devînt la proie de mes crëan-piers* je ne ffis point .sefisible à ce| excès de disgrâpp. Je cr, oyais qpe.ina fortune fi’ avait fait que passer, dafis les mains de |à France, et que je la refrèuvjèrais un jofii;, l’arrivai, â Versaifi.es; je ms ;prësenté(au roi, qui m’aqçueilfit �vec une bonté touchante.,. 11 reconnut mies droits, M, dè Yergeqfies, son ministre,, modelant Ipn affection sur l’affection du roi, ufildans sès manières eèt interjêt qui se.rfible vops dire : y.ous pouvez tout demander vpùs , ête,s sûr de toufiobtenir. Sa réception m’àyait séduit,. Je crus qu’il était inutile dè le fatiguer de visités; t’attendis dans lin silence respectueux. Il m’eût laissé afiefidre toutq ia vie. si, je. n’eusse enfin pris le. parti de lui le . .. ..... sqnpaysppyr la Fran.ce, pour up homme a, qui Louis XV avait accorde son estime ! Honoré a ,|à cour de. Pologne dqnt il avait quitté Jfis drapeau�, oublié à la cour.de France qp’il avait défendue. Quelle, était donc la d’une conduite si étonnante? Étais-je dope vend avec ün.nojn ignoré, sans, biens, sans honneur, sans existence, mendier, le service pe la coür,?,.ÎNpri, la cour de France,, était venue g’pffrir fy ihbj. Né avec une foriufie immense, rangé dans la Classe des grands dé mon pays, mais plus fier des sentiments d’honneur fient j’ayais hérité de mes pères, que des prérogatives d’üiie vaine noblesse, je quittai le bonheur poqr la gloire. Mes titres étaien t, constants ; M. de.Yer-gennes le savait. Il gavait , que j’avais. dépensé ma yie et ma fortune pour la cause delà France; et .cependant, il avilissait les , Français en me payant, en leur nom de l’ingratitudqja [dus basse. Aqfiiifié plaindre? fip. justice dq roiëtflit chaque iQUi'jégafée.vPàfiés mà�imçs fra.udiiièu�s. Fal-lall-ii porter nies plaintes au pied des iribünaüx? août Ï791.I L es J r ib trn aux ,gàgrrés par fes ministres, fermaient Ips oréilléS pour ne point entendre les réclamations de la v.érîté, . M. clé Vèrgènnes rië sortait point de son àpà-tiiiê. La fausse lueur d’espérance qo’rt m’avàrt donnée m’avait précipité dans un gouffre, dont il faîfgrt me rçtirer. J’étais karrs cesse harcelé par mes créanciers, qui se jfiêsàient d’attendre: Il est nàatiifesté que i’intenttbn de. M. de tejj-géhnés était de temporiser, afin délaisser viëifhç par degré mes, réclamations. JÉÎ savait fine lés hommes se dégoûtent aë tout ! la longue, mêrpë de dëmâridër ce qui leur est dû. Oëpèhdàrit, après bien des lettres, bien fies supplications, il m’écrivit la missive suivàpie : . f « J’ai, reçu, Monsieur, les différentes. lettreé qfie yoiis m’avez fait l’honneur dè .m’éctire, et écouté ave.ç intérêt la peinture touchante qiie iba-(faméld comtesse de Miacy�dska m'fi faite de vofre situation. Plusieurs recherches que j’ai fait faire m’ont prouvé, que, vous aviefc bien mérité de vptrq patrie dans lés temps ofiag<*ti$, où le rôt Itfi détenait de, s marques de.son affection. Je prends üner part bien siücpre* Monsieur, au chagrin qfie vôiis éprouvez; mais je suis force d'attendre qu’il se présepte�des moyens de vous repdre justice, Ie Verrai naître avec beaucoup de satisfaction. » t /'4h reM ¥k différentes lettres : enfin M. de Yer-gphnés se souvint que je ltii avais écrit différentes lettres'. „■ . 4 , . ,, Cette réminiscence tardive prouve que Ë. fie Yergennes était ferme dans Ses principes, et que son intention était d’écarter de ldi toute espece (iè sollicitation de ma part. Avec intérêt: cette expression considérée soiis t to,us lès rapports, devàit-efie sé trouver cl gns la bpüche dp Yergen-ne� ? Dè l’intérêt ! L’étranger qiii lira cette lettre serà-t-il bien tenté d,q se ruiner pour inspirer rintèrèt à M. de Yergehneè? Qugnd. j’ai pris, tes armes, que .j’ai fait lq sacrifice dq toutes . mes possessions polir là Fràncè, je ne croyais pas q.ue cet intérêt fût le prix de ma générosité, et de mes travaux militaires. Situation. ; q’est,,M. de Yer-gepries qui m’a plongé dans ia situation la plus déchirante, en me leurrant, par .fie faus.ses promesses, et c’est lui qui s’obstine à ne. point réparer le mai que son égoïsme a pris plaisir à faire. . Plusieurs recherches que j'ai faü faire pi' ont prouvé que vous aviez bien mérité de votre patrie dans les temp,s orageux où. le roi lui donnait des marques , de, son a ffficiiQnf Yoilàvd,u,mpips,roa conduite, ma réputation militaire suffisamment .établies, même pai] M. de Vergennes. On ne sera. pas de lui avoir extotqué cet aveu., Éiep mérité de votre patrie ; il est nécessaire, de remarquer qùeM. de Yergèrines cherche â faire refluer sur lq. Pologne 4’ihgratitudë dont il est coupable envers le roi son, maître, car, enfin, le, roi de Pop logne.ne mq devait que de, la haine, oü tout àu moins de rindiffprence. J’avais proclamé l’interrègne; je n’avais ni aliéné pour l,ui aucune de mes possessions, ni alimenté, ni vêtu,, ni payé 12,000 hommes pour lui pendant deux années entières. J’étais uè son sujet, et j’avais abandonné (Son parti poursuivre la cause de l’étraqger; c’étaient là tous mes titres auprès de sa personne., Assurément, ces recommandations n’étaient pas assez puissantes pour exiger les bienfaits dp roi .de Pologne. j)ans les temps Orageux. Et qüi, q’il vous plaît, avait conjuré ces .temps orageux qiii çtesolajënt alqrSja P4pgne? Étaif-ce mol, ..à,,qm jnop :W> ma; ortune, semblaient promettre des jours se- [Assemblée nationale.] * ARCHIVÉS PÀRLÉMENiiUREi [20 août 1791. J èo3 reins et paisibles? L’homme heqreux. fçmpnte rarëtiiënt leRdiMsidns, etje. �lâisir dè déchirer l’Etat, pour ië sëiii �>làisif de îüàl faire, est Ja jouissance d’un scélérat. Après m’avoir ruiné, vous tdüléz itie perstiadér due j’ai été le prëtaier artisan de rtià ruine, en trâ\railiaht pour la Pologne, pour cette cotir ingrate, dont j’ai bien rhérité. Je n’ai rien fait pour la Pologne ; j’ai fait tout pour vous. La Pologne m’a accordé son estime, et vous m’ayez lâchement abandonné. Où k roi lui donnait dés Ùiârqué'sde Shn àffëctïon. C’ëtâit la Frâhfcë, dont le bras avait àrinè là fcdnfëdëfràtion ; c’étuit elle qui n’avait cessé deproçnettre des subsides ; les meilleurs Officiers dé l’afmée.étâiënt tous des officiers fràhçals distingués dâhè leur patrie. Je ne nomme ici; pour preüve lie Ce qdë j’avance, ue M. Dümouriez, que M. le chevalier dé Libin. ëpendâfit M. dé Vergenries ne donne à lâ confédération, de la p&rt du roi Bon maître, qilë de l 'affection. Je crois avoir assez fait connaître la ffiârche oblique et tortueuse que M, de Vergcpnes pre: ait avec moi. Je ne me laissai pourtant point rebuter par la froideur de, cette lettre ministérielle. Sans ceséb jé ltii iîièttâiè më§ titrëè ?bus lés yeuit ; Je lui peignait sans Cessé 1±1S Sitüatibn. Madame de Miaczynska voyait souvent M. de Vergences, et n’en recevait que des reflis poliment crtiels. Ün jour même, il osa lui dire qüë le traité dé la confédération n’était pas di) règhe actuel. Plaisante assertion pour détruire l’ouvrage le plus solidement élayéi Gomme si le passage 6Ubiü d’tm régne à un autre pouvait ânnüler les engagements les plussolennellernehtcorttrâctëslll n’y à point d’Etat qui piiisse adopter une politique aüS�i désastreuse, l’honneur étant la basé des Empires; ië lien qui rapproche toutes les puissances. Utië fois cé lien fompii;’ le royaume le plus florissant tomberait dau.s, le discrédit lë pliîs furiestë' et, finilèiit par être déchiré par ses voisins qül se. lë partageraient. Un grand Etat, si j’o.së le dire, rte peut pas vivre seul; il a besoin dë fraterniser avec ses voisins. Il faudrait, pour qu’une égalité de bonheur régnât sur la terre, que les Etats, ces corps gigantesques, pussent s’entre-donner la main, et faire ainsi le tour du monde. Qui croirait qu’un ministre, dont l’expérience et le teqips dëtàierit avbir blâhchi les bbntialSsânces, put adopter, du chercher à fâire adopter üti ëystètüè aussi absurde. Quoi qu’il en soit, M. de Vergennes, fatigué de mes spll lipijtations, eput .ayoir trouvé up expédient honnetë pouy me, cjore la bouchq et défaire de moi. Il crut payer noblement le ëapfifice de ma fortune entière par une pension de 6,000 livres. Voici la lettre qu’il m’écrivait : « A Versailles, le 27 août 1784. , « Sdr lë.cpiiipte quej’jjli rendu au roi, Modeleur, d�ë çjfconèjârices qui.vou? orit etttrMbé a.dôpçq-sekla plüsgrpndë.parlle de yotre bien pdiir sdii-tenlr une cause qui était liée aux intérêts de ia �riCëi.qt� Jâqbelie le téu roi Louis XV donnait pn.e mtêütion particulière, Sa Majesté a bien voülii voqS accorder une pension de 6,000 livreâ, a bpm-mçiicej; ait 1er de ce mois. Vops, pourrez la .toucher, éd forme de traitement, pat quartier, chez M.d’Harvelay, garde du Mîrésgr royal. J’ai été très qisje, Monsieur, de pouvoir vous jkQciireruné grâce qui devient une nouvelle pr.êuvë dç l’attermqn dé Sa Majesté à favoriser la nation polonaise, prsqqe ses propres circonstances ber nie tient de e faire, en di|me temp� que, dp lg justice que Sa Majesté rend à veS principes, ainsi qu’au cou-« Signé : de Vergennes. » ragç ,et„au,xdésintérf\ssement avec lequel veus âvêz servi yotfë J&trffe. l servi vottë .patrie. J’ai l’iibntiëilr d’éïié, ëtb. Cette lettre est du moins ,un témoignage, authentique, de la yajidiié�de mes droite ; elle ayouece que ,M. de Vergennes*.. avait crqint d’.ay.Qu.ei; jusqu'alors.. $n dépit de-la noble récompense �quq M. il e Vergennes venait de .m’accorder, je pris lé parti de pprter aù pied d U tpÔpe me.s;rë,clamâ-tipils..Le rqi�ordouna qu’on rpndjt jp�iiee ; mais ce n’était pas le roi qui me récompensait, c’était le ministre. ,, , Qu’il me soit pèrmis, Messeigneùrs, de laisser dë côté quelques débats pusillanimes entre M. de Vergennes et moi. Passons rapidement au dernier acte de despotisme qùe j’essuyai de sa part. J’a-VaiS fait paraître un mémoire dans lequel je m’étais arme contre lui des raisois les plus fortes. Son orgueil en fut humilié. Ii ne me pardonna pas d’avoir calqué au naturel l’esquisse de ses traits, et de les avoir exposés aux yeux du public ; et Croyant qu’il était plus facile de me punfr quë de me 'répondre, il m’exila à perpétuité dsu royaume. Tout mon crime était d’avoir vu quelquefois M. Hehnin, qui avait sous les yeux des preuves que mes réclamations étaient justes, qui trouvait ma cause bonne, qui le disait à M. le prince dp Pcqx, comme on le verra par ses lettres, que je joins à mon mémoire, et qui l’écrivait tant à moi qu’à Mme de Miaczynska. G’êst à vbus; Messeigneùrs, qui avez conquis avec la liberté les, droits de la justice et de l’honneur, et dont le zèle infatigable, en réformant, les lois, les mœurs, cherche à reproduire du chaos de là France une nâtion vierge et pure, c’est à vous de prononcer sür mon sort. Je ne demandé point 1 la Fiance là restitution entière de niës biens dépensés pour sa propre cause, dont l’état est joint aux pièces justificatives. Vous la représentez. C’est ft votre équité de savoir ce qu’elle doit faire. 10 ans dè sollicitations infructueuses rii’ont forcé de Contracter deë dettes que l’hbhüebr m’ordonne d’acquitter-Serait-il juste tjiie lal France m’eùt ruiné deux fois ? La première, en lui sacrifiant ma fortune, la seconde, en fne fôfçfent à là réclamer! Si j’étais seul, sans enfants, réduit au simple nécessaire, je me contenterais de gémir de l’iqgratitude d’une nation qüë j’iiiinâis ët îjiië j’aime, ënfcbrë malgré tbûr. Mais puis-je faire satis éfiffië â ma famille le sacrifice des prétentions les plus réelles? J’âi ternis âii burëâu des liquidations les preuves de ce que j’avance, ainsi qu’Un dernier certificat de M. Dumouriez (1). Cet officier général peut mieux qu’un autre faire foi sur les affaires de Pologne, dont il eut la direction, Permettez, Messeigneùrs, que je mette sous votre protection ma femme et mes deux fils. Mes enfants apprendront à révérer vos lois, à défendre leur.pa-trie devenue la mienpe, et surtout à imiter le respect qu’aura toujours pour votre auguste Assemblée, Le comte de Miaczynski. (1) Cet pfficier général défendait la liberté d’un peuple opprimé par une nation puissante. Par le changeaient au ministère, il se vit forcé de quitter la Pologne, avec d’autint plus de regrets qu’il crojjaififtre à la .veille dé yoir sa mission couronnée d’un heureux succès. 604 [Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [20 août 1791.] Copie de la lettre de M. le baron de Vioménil, écrite au comte Miaczynski, dans son exil. « Paris, le 12 avril 1788. « Monsieur, « On ne peut pas être plus sensible que je le suis à tout ce que vous voulez bien me marquer d’honnête et d’obligeant sur la justice que je me suis fait un devoir de vous rendre, lorsqu’il m’a été demandé ce que j’avais pu savoir de l’existence ei de la considération dont vous jouissiez en Pologne au moment où j’y ai joint M. Du-mouriez : le souvenir que j'ai toujours conservé, Monsieur, des qualités qui vous y avaient si particulièrement distingué, m’a fait prendre aussi beaucoup de part aux événements qui vous ont affligé dans ce pays-ci. « Madame la comtesse de Miaczynska a pu juger surtout de la peine que j’éprouvais à ne pouvoir pas la seconder efficacement dans les démarches qu’elle a faites avec tant de suite pour vos intérêts. Je lui dois beaucoup de reconnaissance, Monsieur, pour les marques d’estime et de bonté qu’elle vient de me procurer de votre part auxquelles je vous supplie de croire que j’attacherai toujours beaucoup de prix. « J’ai l’honneur d’être avec la plus haute considération, Monsieur le comte, votre très respectueux « Signé : Le baron de Vioménil. » Copie d'une lettre de M. Hennin , écrite à la comtesse de Miaczynska. « Versailles, le 17 juin 1781. « Madame la Comtesse, « Je viens de remettre votre affaire sous les yeux du ministre. Il n’est pas encore déterminé. « Le mémoire est très bien, et je crois que vous devez le présenter. « J’ai l’honneur d’être, avec un très respectueux dévouement, madame la comtesse, votre très humble et très obéissant serviteur. « Signé : HENNIN. » Copie d'une lettre de M. Hennin , écrite au comte de Miaczynski. « Le 28 juin 1781. « Monsieur le Comte, « Si j’eusse pu, en rassemblant les preuves que vous avancez, vous faire obtenir quelque secours pécuniaire, je l’aurais certainement fait, mais amais le ministre n’a été si avare à économiser es fonds de son département. Il faut convenir que les circonstances prése ntes ne sont pas favorables à faire aucune liquidation. Croyez, Monsieur le comte, que j’ai fait valoir vos justes réclamations, que je n’ai rien oublié de ce qui était nécessaire pour vous servir, mais je suis forcé d’attendre un autre moment où je pourrai vous prouver avec plus d’elficacité le désir que j’aurais de vous voir satisfait. « J’ai l’honneur d’être avec respect, Monsieur le comte, votre très humble et très obéissant serviteur* « Signé t Hennin* » Extrait d'un billet de M. le prince de Poix à M. le comte de Miaczynski. « J’ai vu M. Hennin qui trouve votre cause très bonne, mais tout dépend de la volonté de M. de Vergennes, et je lui reparlerai. <« Versailles, ce 16 juin 1784. » Copie du billet de M. Hennin pour l'envoi de la pension de 6,000 livres. « M. Hennin a l’honneur de faire savoir à M. le comte de Miaczynski que le roi lui a accordé une pension de 6,000 livres, grâce considérable vu les circonstances, et qui ne doit être que le prélude d’autres, si M. le comte savait tirer parti de l’intérêt que sa cause a excité. « M. Hennin assure Monsieur le comte de son respectueux dévouement. « Versailles, le 19 août 1784. » Vente de mes terres pour liquider mes dettes contractées pendant la confédération. Polaiow, vendu au prince Po-niuski, grand trésorier de la couronne, acte passé à Dubno ....... 1,800,000 liv. Siemen, vendu au mè ne, acte passé à Lublin ................. 600,000 » Sieh c, vendu au comte Gzacki, échanson de la couronne, acte passé à Wodzimriz ............. 1,300,000 » Jayikury , vendu à Mlodzie-jowski, chancelier de la couronne, acte passé à Varsovie ........... 1,600,000 » Oyrzanow, vendu au comte Poniatowski, acte passé à Varsovie. 450,000 » Starostie de Loic, vendu au comte Alexaudrovicz, acte passé à Varsovie ..................... 450,000 » Total ...... 6,190,000 liv. Je ne porte point ici en compte les sommes que mon oncle le palatin de Czernichow et plusieurs de mes parents m’ont données. Copie du certificat donné par M. Dumouriez, commandant à Cherbourg , à M. le comte de Miaczynski. « Nous, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, maréchal des camps et armées du roi, commandant pour Sa Majesté à Cherbourg, certifions que M. le comte de Miaczynski, de famille sénatoriale, maréchal de la confédération du palatinat de Belz, a commandé la principale partie des armées de la confédération de la Pologne pendant les années 1769, 1770 et 1771, avec la plus grande valeur et la plus grande intelligence. Qu’il a sacrifié son bien à la cause nationale avec le zèle le plus patiiotique; que victime de son zèle et de son courage, abandonné à l’affaire de Lauskroon par ses compatriutes, il a balancé la fortune des Russes avec des forces très inférieures. Qu’après avoir subi une longue prison, ruiné et ayant de très justes réclamations à produire envers la France qui soutenait et promettait de soutenir la confédération générale dont JAssemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. 121 août 1791.] g()5 le comte de Miaczynski était le membre le plus actif, le plus zélé et le plus honnête, arrivé eri F'-ance, et s’étant adressé au ministre du roi, il a reçu pour toute récompense une faible pension, sans que ce ministre ait jugé convenable de payer du moins les dettes que ce seigneur étrang r a été obligé de faire à Paris pour venir à bout de ses sollicitations. « Nous certifions en outre que le comte de Miaczynski a bien mérité de la France, qu’il est dans le cas de réclamer de grandes indemnités des titres honorifiques tant pour lui que pour ses enfants, une attache particulière au service de la France, tant pour la dignité de notre influence politique, que par l’utilité que Sa Majesté peut tirer de l’intrépidité, du zèle et de toutes les qualités personnelles du comte de Miaczynski. Eo foi de quoi, nous avons donné notre certificat, scellé du cachet de nos armes, à Paris, le 20 août 1788. « Signé : DüMOURlEZ. » Copie du dernier certificat de M. Dumouriez. « Lorsqu’en 1786, j’ai été interpellé par le comte de vergennes pour certifier la validité des réclamations du comte de Miaczynski envers lacour de France, j’ai dit qu’il avait été ruiné par les efforts qu’il avait faits pour soutenir la confédération, qui se soutenait par les négociations dont j’étais chargé, pour donner à la nation polonaise confédérée une existence politique et militaire. Mais je n’ai pas pu répondre sur la quotité des services qu’avait faits le comte de Miaczynski, n’en connaissant point alors les détails. « Le comte de Vergennes m’a compromis, et m’a mis dans le cas de désirer de me livrer à une rectification très exacte de cette affaire, en abusant alors des notes marginales que j’avais faites au mémoire de ce seigneur polonais, en supprimant ma lettre d’envoi, qui aurait prouvé que je regardais sa dette comme légitime, et la gloire du roi intéréssée à la satisfaire, quand on aurait vérifié la quotité. v M. le comte de Miaczynski, ayant pris le parti de s’adresser à l’Assemblée nationale , rempli d’espoir en la probité d’une nation généreuse, a fait venir de Pologne les titres authentiques qui constatent la ruine de sa fortune pour la cause de la liberté, et sur l’espoir d’avoir, proportionnellement à son utilité, part à un subside que la cour de France promettait à la confédération, par mon entremise, et qu’elle a réduit à une somme très modique, dans le dessein où elle était de sacrifier cette nation abusée par une suite d’intrigues de cour, qui m’ont forcé à demander instamment mon rappel, pour ne pas devenir l’instrument du plus vil machiavélisme. « M. le comte deMiaczynski, jugeant mon témoignage important, m’a soumis ses pièces, et après la vérification la plus scrupuleuse, je certifie qu’il est prouvé par les actes très authentiques et irrécusables, déposés à l’Assemblée nationale, qu’il a vendu plusieurs terres stipulées dans ces actes, pour la valeur de 3,085,292 florins polonais, faisant, en argent de France, 2,005,829 I. 6 s. sans intérêts, pour payer les dettes qu’il a contractées pour entretenir un corps nombreux de cavalerie, d’infanterie et d’artillerie, le seul qui ait servi avec utilité, succès et gloire, pendant ma résidence en Pologne. « 2° En outre, il est de notoriété publique qu’il a vendu différentes autres terres, dont il attend les titres de rente pour la somme de 4,691,4671. 7 s. de France, aussi sans intérêts. Je ne puis que suspendre mon témoignage sur ce second article de réclamation, jusqu’à l’article de ces titres. « 3° Je dis, qu’en outre, le comte de Miaczynski a reçu de grands secours de sa famille, notamment de son oncle, mais j’ignore la quotité, et si c’est à titre de dons ou de prêt. « En conséquence de l’examen scrupuleux que j’ai fait des pièces, de la connaissance que j’ai de la grandeur des sacrifices du comte de Miaczynski, de sa conduite généreuse et héroïque dans les malheurs de sa patrie, malheurs suscités en partie par les négociations faibles, insidieuses de la cour de France, des persécutions qu’il a essuyées du comte de Vergennes, de la modicité de la pension qu’on lui a donnée pour toute récompense de l’exil que lui ont attiré ses réclamations, et surtout d’après l’assurance qu’il doit avoir que la nation française abhorre la banqueroute et l’infidélité; j’atteste et certifie ce que dessus, pour lui obtenir justice. « A Paris, le 28 mai 1790. « Signé : DüMOURlEZ. ■ « Je n’avais porté dans le certificat le florin polonais qu’à 13 sols; on vient de me prouver parle change , qn’il vaut 13 s. 4 d. Je m’empresse de rectifier cette erreur, qui, sur la somme de 3,085,892 florins, fait une différence en faveur du comte deMiaczynski de 51,421 1. 16 s. et porte sa créance à 2,057,272 livres pour la partie dont j’ai vérifié les pièces; ainsi que celle du second article, dont je ne connais pas les pièces, se monté à 2,760,480 livres. Je n’ai compris aucun intérêt dans ces créances; ce qui me regarde, étant uniquement de constater ce qui est venu à ma connaissance sur la justice des réclamations du comte de Miaczynski. « Paris, 5 juin 1790. « Signé : DüMOURlEZ. » ASSEMBLÉE NATIONALE. PRÉSIDENCE DE M. VICTOR DE BROGLIE. Séance du dimanche 21 août 1791 (l). La séance est ouverte à onze heures du matin. M. de Mailly de Châteaurenaud. Messieurs, le district de Saint-Claude, département du Jura, doit fournir 200 volontaires pour les frontières; il s’en est présenté 1,200; tous voulaient rartir ; on a été obligé de les faire tirer au sort pour les pacifier : dans tout le département du Jura, il se manifeste la même ardeur. {Applaudissements.) (L’Assemblée ordonne que mention honorable de cette annonce sera insérée dans le procès-verbal.) Un de MM. les secrétaires fait lecture du procès-verbal de la séance du vendredi 19 août , qui est adopté. M. le Président lit une lettre de M. Tellès-(1) Celte séance est incomplète au Moniteur.