418 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Citoyens Représentons, La société populaire de la commune de Larché vous félicite de vos nouveaux triomphes sur la tirannie, et de l’énergie que vous déployés touts les jours pour la deffense du peuple et de sa liberté. Le sanguinaire Robespierre n’existe plus, ses vils satellites sont rentrés dans le néant et ils éprouvent le sort que la justice des peuples reserve aux despotes, aux intrigants, aux fourbes, à touts ces hommes enfin qui chercheront a faire gémir le patriote vertueux sous le pois de leur domination tirannique. Répresentans du peuple les principes de raison et de justice que vous developés dans vôtre adresse aux français consacrent pour toujours nôtre bonheur, et opéreront le salut de la République vous serés toujours, nous vous le jurons, nôtre seul point d’apui ; nous sçavons que nôtre destinée dépend de la sagesse de vos décrets et de l’énergie du gouvernement revolutionaire que vous maintiendrez jusqu’à la paix. Vive la Convention, vive la liberté, vive l’égalité. Lecture faitte de l’adresse à la société, elle s’est levée spontanément et en masse pour jurer qu’elle ne reconoitra jamais, d’autre point de ralliment que la Convention nationale. Marchant, juge de paix, Chatemiche l’ainé, instituteur, Blusson, agent national, Barutet, maire et 22 autres signatures. 18 Les membres composant le tribunal de Lyon [Rhône] jurent à la Convention de mourir plutôt que de souffrir qu’il soit porté atteinte aux principes sacrés développés dans l’Adresse aux Français. Mention honorable, insertion au bulletin (39). [Le tribunal de district de Lyon au président de la Convention nationale, le 12 brumaire an III] (40) Égalité, Liberté. Le tribunal de district de Lyon te prie de présenter à la Convention nationale l’expression de ses sentiments et de sa reconnaissance consignée dans l’adresse cy-jointe. Les membres du tribunal de district de Lyon installés le 12 brumaire. VlTET, FACHOZ, juge, CORULETTE, AüRÉS, commissaire national, Jantet , juge, Nobin, juge, Bedos, suppléant, Franchet, greffier, Montounat. (39) P.-V., XL IX, 304. (40) C 324, pl. 1401, p. 6. [Les membres du tribunal du district de Lyon installés le 12 brumaire selon l’arrêté du 7 du même mois par les représentants du peuple pour le renouvellement de ce tribunal et des autres autorités constituées à la Convention nationale.] (41) Égalité, Liberté. Représentans du peuple français, Notre premier devoir est d’offrir à la Convention nationale l’expression de la reconnaissance qu’a inspiré à tous les français l’énergie avec laquelle elle a fixé et développé dans son adresse au peuple les principes invariables sur lesquels reposent l’égalité et la liberté; nous serons constamment fideles à ces principes, nous mourions plutôt que de souffrir qu’on y porte la moindre atteinte et nous jurons de ne reconnaitre d’autre point de ralliement que la Convention nationale. Vive la République, vive la Convention. Fachoz, Jantet, Nobin, juges, Vitet, Corulette, Montounat, Aurés, commissaire national, Bedos, suppléant, Franchet, greffier. 19 La municipalité de La Cambe, district de Bayeux, département du Calvados, promet son entier dévouement à la Convention : elle l'invite à accélérer le grand œuvre de la révolution. Mention honorable, insertion au bulletin (42). [La municipalité de La Cambe à la Convention nationale, le 7 brumaire an III] (43) Liberté, Égalité, Fraternité ou la mort. Législateurs Nous avons donné lecture de votre adresse au peuple français, le décadi 30 vendémiaire jour de la feste des victoires remportée sur nos ennemis ; Nous vous faisons mil remerciemens de nous avoir procuré cette adresse dont la lecture a peint la joyë dans touts les coeurs du peuple : cela nous a procurés les plus vifs aplaudisse-mens, qui comme nous n’ont cessés de témoigner, Vive la Republique a chaque article de la lecture de cette adresse. Courage Représentants, achevés le grand ouvrage du gouvernement de la République; vous avés terrassés les conspirateurs et les (41) C 324, pl. 1401, p. 7. (42) P.-V., XLIX, 304. (43) C 324, pl. 1401, p. 8. SÉANCE DU 30 BRUMAIRE AN III (20 NOVEMBRE 1794) - N°s 20-21 419 traites du 9 au 10 thermidor qui par une menée sourde et criminel cherchoient a mettrent a exécution leurs mauvais dessein; vous avés donc encor une fois sauvé la patrie et la liberté en livrant au suplice le traite et cest complices, qui oseroit donc encor attentés a la Représentation nationale et a ses sages decrets, que s’il reste encore des traites et des calomniateurs qu’ils soient punis severement ; nous vous demandons l’indulgence pour l’erreur, la paix et sûreté pour l’innocence, voila quelle est notre voeu. La tranquilité et le patriotisme régné dans notre commune, nous n’avons aperçu jusque ce jour aucune démarché, complots tendant a avilir les loix de la République. Recevés dignes Législateurs nostre amour et nostre sincere attachement pour la Convention ; nostre entière soumission pour les loix. Voila le voeu sincere et fidelle que vous présentez, les membres composant le corps municipal de la commune de La Cambe; Trois mots raturés. Soussignés Paiant, maire, Lavalley, Basset, officiers et une signature illisible. 20 La commune du [Grand-] Lemps, district de La-Tour-du-Pin, département de l’Isère, remercie la Convention de l’envoi du représentant Gauthier : « La justice, dit-elle, a partout suivi ses pas, sa présence a partout ramené le calme et le bonheur et il a d’un souffle balayé cette foule d’intri-gans qui déshonoroient les autorités constituées. » Mention honorable, insertion au bulletin (44). [Les Amis de la liberté et de l’égalité de la commune de Lemps à la Convention nationale, s. d.] (45) Représentants, Le crime et l’intrigue osoient encore lever une tête audacieuse malgré la chûte du tyran : votre adresse au peuple françois leur a porté le coup de la mort, les grands principes qui y sont développés avec cette énergie qui caractérise les représentants d’un peuple libre ont fait pâlir les méchants et ranimé le courage abattu des gens de bien, seul et unique soutien de la république. Vous êtes dignement secondé dans vos glorieux travaux par le représentant que vous avez envoyé en mission dans notre département; la terreur étoit à l’ordre du jour, le vrai ami de la liberté gémissoit dans les cachots tandisque le scélérat promenoit ses triomphes de touttes parts, Gauthier a paru, la justice et toutes les vertus marchoient à sa suitte, les portes ont été ouvertes aux patriotes opprimés et se sont refermées sur les méchants, il a parlé et touttes les administrations ont été rendues à leur dignité primitive, il a d’un soufle vivifiant balayé cette foule d’aboyeurs et d’intrigants qui les déshonorait. Continuez, représentants, à asseoir la liberté sur des bases inébranlables, c’est à dire sur touttes les vertus et la liberté triomphera. Vive la République. Suivent 26 signatures. 21 La société populaire de Labastide-Beau-voir, département de la Haute-Garonne, félicite la Convention d’avoir subtitué au règne de la terreur celui de la justice. Mention honorable, insertion au bulletin (46). [La société populaire agricole de Labastide-Beauvoir à la Convention nationale, le 5 brumaire an III\ (47) Citoyens Représentants, Après cinq ans de combat a mort, livré aux tirans et aux traitres, par le peuple français que vous représentés, des scélérats couverts du menteau du patriotisme, des être pervers qui ne désirent que la confusion et le desordre pour cacher leurs forfaits, ont sans doute perdu l’espoir que leurs crimes restent impunis, ils ne pensent plus sans doute que le peuple se laisse jamais plus oprimes par qui que ce soit. Vous venés de substituer a la terreur qui planoit n’aguere sur touts les points de la République le reigne de la justice, de la vertu et de l’humanité. Fermes dans nos principes, nous n’écouterons jamais que la voix de la représentation nationalle, et prêts à mourir pour elle, nous ne cesserons de surveiller l’execution des loix, et de maintenir parmis nos concitoyens comme nous n’avons cesse depuis la révolution, l’amour de la patrie, de la représentation nationale, la paix et la fraternité. Pères de la patrie, il n’apartient encore qu’à vous de tenir le gouvernail du vaisseau de la République; les principes que vous avez proclamés par votre adresse au peuple français peignent assez et votre candeur et votre justice. Exterminés à jamais la tirannie de quelque voile qu’elle veuille se couvrir, frapés les scélérats qui chercheroient à l’introduire et s’enrichir des dépouillés de notre patrie. (44) P. V., XL IX, 304-305. (46) P.-V., XLIX, 305. (45) C 326, pl. 1423, p. 16. M.U., n° 1347. (47) C 326, pl. 1423, p. 17.