SÉANCE DU 20 THERMIDOR AN II (7 AOÛT 1794) - N° 1 291 chait aux rebelles pour les poursuivre jusqu’au foyer de la rébellion, que Paris s’est levé et s’est uni à elle. Alors quelques citoïens égarés sont rentrés dans l’ordre, et les conspirateurs, livrés à l’impuissance et aux remords, ont été arrêtés et ont subi le châtiment de leurs forfaits. Hommes scélérats et inconséquens, incensés, qui oseriez ourdir des trames criminelles contre la représentation nationale, fixés vos regards sur ce qui vient d’arriver; apprenez que tous les Français sont animés des mêmes sentimens que leurs frères de Paris; que tous ont juré de verser jusqu’à la dernière goûte de leur sang pour la deffense des représentans du peuple; que la vengeance nationale frappera quiconque manquerait au respect qui leur est dû. Que l’univers entier sache que les Français ne forment qu’une seule famille, ralliée sous l’étendard de la Convention. Agréez, citoyens, ce témoignage de notre dévouement, de notre reconnaissance. B. Meuller, Schweitzer (agent nat.), N. Klef-ferd, S. Marchal, Dumont (secrét.). b"' [Les administrateurs du distr. de Metz(l) à la Conv.; s.d.] (2). Eh quoi ! encore des Catilina dans le sénat français ! Quoi ! des scélérats, abusant de notre confiance, méditoient en secret la ruine de notre liberté ! Ils n’avoient paru travailler à briser nos chaînes que pour nous en forger de nouvelles ! Ils n’avoient renversé une idole que pour s’élever à sa place et sur ses débris ! Ils nous destinoient à devenir leurs esclaves ! A cette idée, nous frémissons d’indignation ! Mais ces mon[s]tres, vous les avez étouffés, citoyens représentans, et nous ne voyons plus parmi vous que de véritables pères de la patrie. Nous le voyons, rien n’échappe à votre tendre et active sollicitude. De quelque masque que se couvre, l’odieux despote, vous le pénétrez, vous le dévoilez et vous l’immolez. Grâces éternelles vous soient rendues, génies tutélaires de la France, et que vos noms, consacrés par la reconnoissance nationale, soient à jamais bénis par les générations futures ! Pour expédition : Gobert (secrét.). c'" [Les administrateurs du distr. du Dorât (3) à la Conv.; Le Dorât, 16 therm. II] (4). Législateurs, Nous nous empressons de vous féliciter aujourd’huy sur la découverte de la conjuration impie du monstre Robespierre. (1) Moselle. (2) C 312, pl. 1244, p. 56. Mentionné par If", 29 therm. (2e suppl1). (3) Haute-Vienne. (4) C 312, pl. 1244, p. 55. Mentionné par Ffn, 29 therm. (2e suppl1); J. Fr., n° 682. Vous venez de précipiter du haut de la roche Tarpéienne les nouveaux Catilinas qui avoient soif du sang de nos fidels mandataires, et qui préparoient au peuple françois les lourdes chaînes de l’esclavage. Les scélérats ! Ont-ils donc cru que nous deviendrons tout d’un coup leurs très humbles serviteurs, après cinq années de travaux révolutionnaires, et que ce seroit en vain que vous auriez fait tomber les têtes des nombreux conspirateurs contre notre sainte liberté, qui a fait de nous autant de Brutus prêts à immoler quiconque osera porter ses regards sur le sceptre ou concevoir le dessein insensé et criminel de devenir dictateur ? Vous avez puni de mort les chefs conspirateurs. Nous vous en bénissons et nous en remercions la providence. Périssent, comme eux, tous ceux qui voudront les imiter. Poursuivez leurs complices et que l’échaffaud soit la digne récompense de leurs infâmes projets ! Montagnards intrépides, comptez sur notre énergie, notre active surveillance, et notre dévouement à la Convention nationale. L’idée seule d’un maître nous fait frémir d’horreur ! Et si nos poignards ne pouvoient atteindre le sein d’un usurpateur de la souveraineté du peuple, nos cadavres attesteront à l’univers notre haine pour la tyrannie et notre ardent amour pour le gouvernement républicain et nos chers représentans. S. et F. Braz, Verdener, M. Lescure, Decressac, Ba chelerie, Nesmoin (agent nat.), Bauquels, La-c laverie, F. Nemoulin fils. d" [Les administrateurs et l’agent nat. du distr. de Vihiers (1), séant provisoirement à Angers, à la Conv.; Angers, 14 therm. II] (2). Une conjuration, d’autant plus abominable qu’elle a été ourdie et dirigée par des gens couverts du manteau de la moralle et de la vertu, vient de mettre en d’anger la représentation nationale. C’en • était fait d’elle, si le moderne Catilina et ses complices n’eussent été découverts à temps... Recevez, citoyens représentants, l’expression du vif intérêt que vous nous inspirez. Constament attachés à la Convention en masse, nous faisons profession de ne pas connaître les individus. Et tous les malheurs auxquels la République vient d’échaper ne sont peut-être que la suitte de cet entousiasme, de cette espèce d’idolâtrie, que le chef des conjurés avoit usurpées... Le traître eût été porté au Panthéon s’il eût succombé dix jours plutôt sous le fer de ses assassins ! Grande et utile leçon pour les Français !... Nous nous empressons de vous féliciter de ce que la chose publique est sauvée, et de ce que (1) Maine-et-Loire. (2) C 312, pl. 1244, p. 53. Mentionné par If", 29 therm. (2e suppl1)- SÉANCE DU 20 THERMIDOR AN II (7 AOÛT 1794) - N° 1 291 chait aux rebelles pour les poursuivre jusqu’au foyer de la rébellion, que Paris s’est levé et s’est uni à elle. Alors quelques citoïens égarés sont rentrés dans l’ordre, et les conspirateurs, livrés à l’impuissance et aux remords, ont été arrêtés et ont subi le châtiment de leurs forfaits. Hommes scélérats et inconséquens, incensés, qui oseriez ourdir des trames criminelles contre la représentation nationale, fixés vos regards sur ce qui vient d’arriver; apprenez que tous les Français sont animés des mêmes sentimens que leurs frères de Paris; que tous ont juré de verser jusqu’à la dernière goûte de leur sang pour la deffense des représentans du peuple; que la vengeance nationale frappera quiconque manquerait au respect qui leur est dû. Que l’univers entier sache que les Français ne forment qu’une seule famille, ralliée sous l’étendard de la Convention. Agréez, citoyens, ce témoignage de notre dévouement, de notre reconnaissance. B. Meuller, Schweitzer (agent nat.), N. Klef-ferd, S. Marchal, Dumont (secrét.). b"' [Les administrateurs du distr. de Metz(l) à la Conv.; s.d.] (2). Eh quoi ! encore des Catilina dans le sénat français ! Quoi ! des scélérats, abusant de notre confiance, méditoient en secret la ruine de notre liberté ! Ils n’avoient paru travailler à briser nos chaînes que pour nous en forger de nouvelles ! Ils n’avoient renversé une idole que pour s’élever à sa place et sur ses débris ! Ils nous destinoient à devenir leurs esclaves ! A cette idée, nous frémissons d’indignation ! Mais ces mon[s]tres, vous les avez étouffés, citoyens représentans, et nous ne voyons plus parmi vous que de véritables pères de la patrie. Nous le voyons, rien n’échappe à votre tendre et active sollicitude. De quelque masque que se couvre, l’odieux despote, vous le pénétrez, vous le dévoilez et vous l’immolez. Grâces éternelles vous soient rendues, génies tutélaires de la France, et que vos noms, consacrés par la reconnoissance nationale, soient à jamais bénis par les générations futures ! Pour expédition : Gobert (secrét.). c'" [Les administrateurs du distr. du Dorât (3) à la Conv.; Le Dorât, 16 therm. II] (4). Législateurs, Nous nous empressons de vous féliciter aujourd’huy sur la découverte de la conjuration impie du monstre Robespierre. (1) Moselle. (2) C 312, pl. 1244, p. 56. Mentionné par If", 29 therm. (2e suppl1). (3) Haute-Vienne. (4) C 312, pl. 1244, p. 55. Mentionné par Ffn, 29 therm. (2e suppl1); J. Fr., n° 682. Vous venez de précipiter du haut de la roche Tarpéienne les nouveaux Catilinas qui avoient soif du sang de nos fidels mandataires, et qui préparoient au peuple françois les lourdes chaînes de l’esclavage. Les scélérats ! Ont-ils donc cru que nous deviendrons tout d’un coup leurs très humbles serviteurs, après cinq années de travaux révolutionnaires, et que ce seroit en vain que vous auriez fait tomber les têtes des nombreux conspirateurs contre notre sainte liberté, qui a fait de nous autant de Brutus prêts à immoler quiconque osera porter ses regards sur le sceptre ou concevoir le dessein insensé et criminel de devenir dictateur ? Vous avez puni de mort les chefs conspirateurs. Nous vous en bénissons et nous en remercions la providence. Périssent, comme eux, tous ceux qui voudront les imiter. Poursuivez leurs complices et que l’échaffaud soit la digne récompense de leurs infâmes projets ! Montagnards intrépides, comptez sur notre énergie, notre active surveillance, et notre dévouement à la Convention nationale. L’idée seule d’un maître nous fait frémir d’horreur ! Et si nos poignards ne pouvoient atteindre le sein d’un usurpateur de la souveraineté du peuple, nos cadavres attesteront à l’univers notre haine pour la tyrannie et notre ardent amour pour le gouvernement républicain et nos chers représentans. S. et F. Braz, Verdener, M. Lescure, Decressac, Ba chelerie, Nesmoin (agent nat.), Bauquels, La-c laverie, F. Nemoulin fils. d" [Les administrateurs et l’agent nat. du distr. de Vihiers (1), séant provisoirement à Angers, à la Conv.; Angers, 14 therm. II] (2). Une conjuration, d’autant plus abominable qu’elle a été ourdie et dirigée par des gens couverts du manteau de la moralle et de la vertu, vient de mettre en d’anger la représentation nationale. C’en • était fait d’elle, si le moderne Catilina et ses complices n’eussent été découverts à temps... Recevez, citoyens représentants, l’expression du vif intérêt que vous nous inspirez. Constament attachés à la Convention en masse, nous faisons profession de ne pas connaître les individus. Et tous les malheurs auxquels la République vient d’échaper ne sont peut-être que la suitte de cet entousiasme, de cette espèce d’idolâtrie, que le chef des conjurés avoit usurpées... Le traître eût été porté au Panthéon s’il eût succombé dix jours plutôt sous le fer de ses assassins ! Grande et utile leçon pour les Français !... Nous nous empressons de vous féliciter de ce que la chose publique est sauvée, et de ce que (1) Maine-et-Loire. (2) C 312, pl. 1244, p. 53. Mentionné par If", 29 therm. (2e suppl1)- 292 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE les projets des méchans ont été déjoués encore une fois. Nous nous empressons de protester de notre attachement sans bornes à la Convention nationale, qui, malgré les malveillans et leurs complices, sera toujours, pour nous, le centre auquel nous demeurerons constamment unis..! Périsse, comme viennent de périr les traîtres, quiconque tentera d’affaiblir dans le cœur des Français le respect pour la représentation nationale ! Sauvez la chose publique, telle est votre mission, tels sont vos sermens. Les nôtres sont de vous seconder et d’obéir à la loi. Comptez sur notre fidélité à les remplir. Arrêté au district de Vihiers, séant à Angers, séance du 14 thermidor, l’an 2e de la République française, une indivisible et impérissable. Martineau (vice-présid.), Baranger (agent nat. provis.), Duquesne, V. Bletteau, Gendron, Dervaux (présid.). e'" [Les administrateurs du distr. de Sancerre (1) au cn Dugenne, représentant; Sancerre, 14 therm. II] (2). Citoyen frère et amy, Nos sentimens sont les tiens. Nous abhorrons les tyrans et les dictateurs. Nous ne serons pas les derniers à féliciter la Convention nationale de son énergie, de son courage et de son dévouement. Tu trouveras dans ce paquet une addresse que nous envoyons à nos législateurs. Nous t’en conjurons, fais-en toy-même lecture à la tribune, afin que notre horreur pour les perfides Robespierre, Couthon et Saint-Just, et leurs infâmes complices soit connue. Tu trouveras encore une lettre au comité de salut public, dans laquelle nous luy dénonçons un abus qui pourroit peut-être devenir funeste s’il n’étoit réprimé. Nous te l’adressons, afin que tu la remette toi-même, avec les deux lettres que nous avons arrêtées, aux membres qui le composent, et qu’elles ne tombent entre les mains des commis qui auroient interest à la soustraire. Continue, cher concitoyen, à mériter de plus en plus l’estime de tes frères. Tu es au poste de la gloire et de l’honneur. Tu le sais. La patrie est avant tout, et son amour brûle dans ton cœur. S. et F. Habert Grenin, Dissartier (secret.), Mattuson, Bourgnon [et une signature illisible]. £/// [Séance de l’administration générale et révolutionnaire du district de Cherbourg (3); du 13 therm. II] (4). (1) Cher. (2) C 312, pl. 1244, p. 17. Btn, 29 therm. (3) Manche. (4) C 312, pl. 1244, p. 12. Mentionné par &n, 29 therm. (2e suppl1). Après la lecture des papiers publics, l’agent national a demandé et obtenu la parole pour faire la lecture d’une lettre du citoyen Laporte, membre du comité révolutionnaire de la section du Contrat social de Paris, portant des détails précis sur l’horrible conjuration qui a été tramée contre la liberté du peuple français et la vie des vertueux membres de la Convention nationale. A peine cette lecture finissait, que toute l’assemblée, et les citoyens présens, au nombre desquels se trouvait le maire de la commune de Cherbourg, ont fait retentir la salle des séances du cri spontané de : vive la Convention nationale, une et indivisible comme la République, et périssent les traîtres ! L’agent national a demandé, et de suite, avec enthousiasme, il a été arrêté qu’une adresse serait faite à la Convention nationale, pour la féliciter de la fermeté qu’elle a déployée dans cette crise violente, dont les annales du monde n’offrent aucun exemple, et invitation de rester à son poste, inébranlable comme la montagne, emblème de la masse imposante du peuple réuni pour défendre ses droits; que cette adresse serait envoyée à la Convention nationale, au département de la Manche, et au représentant Bouret; il a, de plus, été arrêté que l’administration se transporterait, individuellement, à la société républicaine, pour y faire part de ses mesures, et d’y réitérer son serment d’attachement inviolable à la Convention. Arrête, en outre, que l’agent national serait chargé d’écrire à la municipalité de Cherbourg, par mesure de salut public, pour l’engager à ne pas délivrer de passeport, jusqu’à nouvel ordre, à tous autres qu’aux citoyens chargés d’une mission publique, avouée et bien constatée; qu’au surplus, elle s’assurera des motifs de l’arrivée de tout étranger depuis peu dans nos murs, et qu’elle rendra, jour par jour, compte de ses opérations à l’administration. Arrête enfin que l’agent national écrirait au général Varin, à l’effet de faire battre la générale à deux heures après-midi de ce jour, pour que le peuple et la garnison rassemblés entendent la lecture du présent procès-verbal, qui lui sera faite par l’agent national, et recevoir leur vœu, déjà bien énergiquement exprimé, d’attachement inviolable à la Convention nationale. La séance a été déclarée permanente, et a été, pour le moment, suspendue, afin que chacun des membres puisse se livrer aux affaires urgentes qu’exigerait ses bureaux. Séance suspendue aux cris répétés de : vive la Convention nationale ! Périssent les traîtres ! En assemblée générale de l’administration du district de Cherbourg, le 13 thermidor, 2e année de la République française, une et indivisible. Sont signés, les administrateurs du district de Cherbourg, et Devillere, agent national. Par l’administration du district de Cherbourg. Signé Le Portier (secrétaire), Cherbourg, ce 13 therm. II. Les administrateurs et agent national près le district de Cherbourg, à la Convention nationale. 292 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE les projets des méchans ont été déjoués encore une fois. Nous nous empressons de protester de notre attachement sans bornes à la Convention nationale, qui, malgré les malveillans et leurs complices, sera toujours, pour nous, le centre auquel nous demeurerons constamment unis..! Périsse, comme viennent de périr les traîtres, quiconque tentera d’affaiblir dans le cœur des Français le respect pour la représentation nationale ! Sauvez la chose publique, telle est votre mission, tels sont vos sermens. Les nôtres sont de vous seconder et d’obéir à la loi. Comptez sur notre fidélité à les remplir. Arrêté au district de Vihiers, séant à Angers, séance du 14 thermidor, l’an 2e de la République française, une indivisible et impérissable. Martineau (vice-présid.), Baranger (agent nat. provis.), Duquesne, V. Bletteau, Gendron, Dervaux (présid.). e'" [Les administrateurs du distr. de Sancerre (1) au cn Dugenne, représentant; Sancerre, 14 therm. II] (2). Citoyen frère et amy, Nos sentimens sont les tiens. Nous abhorrons les tyrans et les dictateurs. Nous ne serons pas les derniers à féliciter la Convention nationale de son énergie, de son courage et de son dévouement. Tu trouveras dans ce paquet une addresse que nous envoyons à nos législateurs. Nous t’en conjurons, fais-en toy-même lecture à la tribune, afin que notre horreur pour les perfides Robespierre, Couthon et Saint-Just, et leurs infâmes complices soit connue. Tu trouveras encore une lettre au comité de salut public, dans laquelle nous luy dénonçons un abus qui pourroit peut-être devenir funeste s’il n’étoit réprimé. Nous te l’adressons, afin que tu la remette toi-même, avec les deux lettres que nous avons arrêtées, aux membres qui le composent, et qu’elles ne tombent entre les mains des commis qui auroient interest à la soustraire. Continue, cher concitoyen, à mériter de plus en plus l’estime de tes frères. Tu es au poste de la gloire et de l’honneur. Tu le sais. La patrie est avant tout, et son amour brûle dans ton cœur. S. et F. Habert Grenin, Dissartier (secret.), Mattuson, Bourgnon [et une signature illisible]. £/// [Séance de l’administration générale et révolutionnaire du district de Cherbourg (3); du 13 therm. II] (4). (1) Cher. (2) C 312, pl. 1244, p. 17. Btn, 29 therm. (3) Manche. (4) C 312, pl. 1244, p. 12. Mentionné par &n, 29 therm. (2e suppl1). Après la lecture des papiers publics, l’agent national a demandé et obtenu la parole pour faire la lecture d’une lettre du citoyen Laporte, membre du comité révolutionnaire de la section du Contrat social de Paris, portant des détails précis sur l’horrible conjuration qui a été tramée contre la liberté du peuple français et la vie des vertueux membres de la Convention nationale. A peine cette lecture finissait, que toute l’assemblée, et les citoyens présens, au nombre desquels se trouvait le maire de la commune de Cherbourg, ont fait retentir la salle des séances du cri spontané de : vive la Convention nationale, une et indivisible comme la République, et périssent les traîtres ! L’agent national a demandé, et de suite, avec enthousiasme, il a été arrêté qu’une adresse serait faite à la Convention nationale, pour la féliciter de la fermeté qu’elle a déployée dans cette crise violente, dont les annales du monde n’offrent aucun exemple, et invitation de rester à son poste, inébranlable comme la montagne, emblème de la masse imposante du peuple réuni pour défendre ses droits; que cette adresse serait envoyée à la Convention nationale, au département de la Manche, et au représentant Bouret; il a, de plus, été arrêté que l’administration se transporterait, individuellement, à la société républicaine, pour y faire part de ses mesures, et d’y réitérer son serment d’attachement inviolable à la Convention. Arrête, en outre, que l’agent national serait chargé d’écrire à la municipalité de Cherbourg, par mesure de salut public, pour l’engager à ne pas délivrer de passeport, jusqu’à nouvel ordre, à tous autres qu’aux citoyens chargés d’une mission publique, avouée et bien constatée; qu’au surplus, elle s’assurera des motifs de l’arrivée de tout étranger depuis peu dans nos murs, et qu’elle rendra, jour par jour, compte de ses opérations à l’administration. Arrête enfin que l’agent national écrirait au général Varin, à l’effet de faire battre la générale à deux heures après-midi de ce jour, pour que le peuple et la garnison rassemblés entendent la lecture du présent procès-verbal, qui lui sera faite par l’agent national, et recevoir leur vœu, déjà bien énergiquement exprimé, d’attachement inviolable à la Convention nationale. La séance a été déclarée permanente, et a été, pour le moment, suspendue, afin que chacun des membres puisse se livrer aux affaires urgentes qu’exigerait ses bureaux. Séance suspendue aux cris répétés de : vive la Convention nationale ! Périssent les traîtres ! En assemblée générale de l’administration du district de Cherbourg, le 13 thermidor, 2e année de la République française, une et indivisible. Sont signés, les administrateurs du district de Cherbourg, et Devillere, agent national. Par l’administration du district de Cherbourg. Signé Le Portier (secrétaire), Cherbourg, ce 13 therm. II. Les administrateurs et agent national près le district de Cherbourg, à la Convention nationale.