220 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, i 24 brumaire an II ~ ï 44 novembre 1793 XI. PÉTITION DE LA SOCIÉTÉ POPULAIRE DE CHA-teau-Thierry RELATIVE A LA PROMULGATION DES LOIS (1). Compte rendu du Mercure universel (2). La Société populaire de Château-Thierry demande que les lois soient promulguées par la seule insertion au Bulletin. Renvoyé au comité de législation. XII. PÉTITION DE LA SOCIÉTÉ POPULAIRE DE DOR-MANS RELATIVE A LA PROMULGATION DES LOIS (3). Compte rendu de Y Auditeur national (4). La Société populaire de Dormans se plaint de ce que la loi relative aux subsistances n’ait pas été envoyée dans le chef-lieu de district. Elle demande que pour remédier aux abus de pareilles lenteurs, une loi soit réputée promul¬ guée par son insertion au Bulletin. Renvoyé au comité de législation. XIII. Lettre du citoyen Requier (5). Compte rendu du Bulletin de la Convention (6). Le citoyen Requier annonce que les représen¬ tants du peuple envoyés à Caen se sont bien acquittés de leur mission. XIV. Adresse du canton de Loge-Fougereuse (7). Compte rendu du Bulletin de la Convention (8). Le canton de Loge-Fougereuse, district de Châtaigneraie, département de la Vendée, a (1) La pétition de la Société populaire de Ch⬠teau-Thierry n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 24 brumaire an II; mais il y est fait allusion dans le compte rendu de cette séance publié par le Mercure universel. (2) Mercure universel [26 brumaire an II (samedi 16 novembre 1793), p. 245, col. 2]. (3) La pétition de la Société populaire de Dor¬ mans n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 24 brumaire an II; mais il y est fait allu¬ sion dans le compte rendu de cette séance publié par Y Auditeur national. Nous l’avons acco¬ lée à la pétition de la Société populaire de Château-Thierry sur le même objet, car il est infiniment pro¬ bable que ce n’est là qu’une seule et même péti¬ tion; seulement, nous ignorons quels en sont les véritables auteurs. (4) Auditeur national [n° 419 du 25 brumaire an II (vendredi 15 novembre 1793), p. 2]. (5) La lettre du citoyen Réquier n’est pas men¬ tionnée au procès-verbal de la séance du 24 brumaire an II; mais elle figure par extrait dans le Bulletin de la Convention de cette séance. (6) Bulletin de la Convention du 4e jour de la 3e décade du 2e mois de l’an II (jeudi 14 no¬ vembre 1793). (7) L’adresse du canton de Loge-Fougereuse n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 24 brumaire an II; mais elle figure par extrait dans le Bulletin de la Convention de cette séance. (8) Supplément au Bulletin de la Convention du 24 brumaire an JI (jeudi 14 novembre 1793). accepté la Constitution à l’unanimité après la défaite des rebelles. XV. Divers ecclésiastiques abdiquent leurs FONCTIONS SACERDOTALES (1). Compte rendu du Bulletin de la Convention (2). Le citoyen Parenteau, curé d’Azay, district de Saint-Maixent, département des Deux-Sèvres; le citoyen Vincent, curé de Breloux, mêmes dis¬ trict et département, ont abdiqué les fonctions sacerdotales et remis leurs lettres de prêtrise. ANNEXE 1 A la séance, de la Convention nationale du *4 brumaire an II. (Jeudi 44 novembre 4903.) Lettres du représentant Le Carpentier (Manche), chargé de la levée en masse DANS LES DÉPARTEMENTS DE LA MANCHE ET de l’Orne, au comité de Salut public (3). A. Jean-Baptiste Le Carpentier, représentant du peuple dans le département de la Manche, au Comité de Salut public. (4). « Granville, le 20e jour du 2e mois, l’an II de la République. « Citoyens collègues, « Je ne puis assez vous exprimer l’indignation que je ressens de l’échec éprouvé dernièrement par nos troupes entre Ernée et Fougères; elle augmente de plus en plus par les rapports suc¬ cessifs qui m’en sont faits. Rien de plus affreux que d’apprendre que 4 bataillons de belle et excellente troupe, le 6e de la Côte-d’Or, le 19e des chasseurs, le 8e du Calvados et le bataillon de la Réunion, sans compter les canonniers du Contrat social, les grenadiers et canonniers de Coutances, et beaucoup d’autres gardes nationales ramassées de différents endroits, composant plus de 5,000 hommes, ont été battus et dispersés par l’imprévoyance des uns et la trahison des autres. Il est constant que ces troupes avaient été réparties comme pour être livrées à l’ennemi pieds et poings liés, tandis qu’elles devaient provisoirement se tenir sur la défensive, ou du moins combattre ensemble. Notre perte a été et devait être grande par cette infâme combinaison; les chasseurs surtout ont été taillés en pièces, tous les bataillons se sont (1) L’abjuration des citoyens Parenteau et Vin¬ cent n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 24 brumaire; mais elle figure par extrait dans le Bulletin de la Convention de cette séance. (2) Supplément au Bulletin de la Convention du 24 brumaire an II (jeudi 14 novembre 1793). (3) Voy. ci-dessus, même séance, p. 168, la dé¬ claration faite par le Président qu’un paquet de lettres de Le Carpentier avait été arrêté à Saint-Germain-en-Laye par un commissaire du Conseil exécutif. (4) Archives du ministère de la guerre, armée des côtés de Cherbourg, carton 5/17, [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. \ brumaire an II 221 t 14 novembre 1793 battus comme des Français, mais ils ont été défaits comme des soldats abandonnés et trahis, on ne sait ce qui en est resté sur la place, mais à en juger par ce qui en est échappé, à ma connaissance actuelle, le nombre a été considé¬ rable, puisque sur 7,000 homïnes au moins qui composaient l’armée d’Avranches, j’en ai à peine ici 1,000 qui se sont réunis de tous les côtés et qui vont former un nouveau corps des débris de tous. S’il ne s’en est pas retiré davantage du côté de Rennes et vers l’armée du Calvados, cette perte sera notable pour la République, et cPautant plus que ces 5,000 hommes, — (il résulte de l’état qui vient de m’être apporté que, des premiers bataillons, il ne reste ici que 580 hommes), — s’ils avaient été repliés avec ordre sur Avranches à l’approche de l’ennemi au lieu d’avoir été exposés à une déroute devant des forces supérieures de près des deux tiers, au¬ raient composé, avec les nouvelles troupes que j’ai mises sur pied, une armée d’environ 12,000 hommes, et tous ensemble ils auraient déjà, sans doute, exterminé l’armée entière des re¬ belles. « Outre la pérte irréparable de nos hommes, vous avons aussi perdu presque toutes les pièces de campagne de la petite armée d’A¬ vranches; des prisonniers échappés nous ont rapporté qu’ils avaient vu à Fougères les rebelles briser nos canons pour en faire de la mitraille. Ces monstres ont égorgé tous les gardes nationaux qu’ils ont rencontrés en habit bleu, ils n’ont pas même épargné les femmes qu’ils ont soupçonnées d’appartenir à des pa¬ triotes. « Mais, quelle que soit l’atrocité de ces bri¬ gands, ce n’est point là qu’il faut chercher la cause de la déroute d’Ernée; on la trouve d’a¬ bord dans la turpitude et la perfidie de l’ad¬ judant général Brière qui, presque toujours ivre, est resté chargé du commandement des troupes en l’absence du général Peyre, qui, selon les différents rapports, tous d’accord sur ce point, a fait marcher, sans l’ordre convenable, les bataillons au-devant de l’ennemi, quand ils devaient rester sur la défensive; et qui, au moment de l’action, a été le premier à s’enfuir. On la trouve encore dans la désertion du com¬ mandant en second du 8e bataillon du Cal¬ vados, qui est passé du côté des rebelles; on la trouvera de plus dans les nouveaux renseigne¬ ments qui nous parviendront. « Nous devons compter, parmi nos pertes, celle de d’Aubenème (1) officier de génie d’un trop rare mérite, qui a été pris et tué par les brigands. Cet officier était chargé de tous les états de situation des ports et des côtes de cette division; le directeur en chef des fortifications que j’ai ici avec moi, et qui m’a fait ce rapport, craignait que ces papiers importants ne fussent tombés au pouvoir des rebelles, ainsi que des mémoires d’attaque et de défense, mais il paraît, d’après d’autres rapports, que le do¬ mestique de d’Aubenème, chargé de ce dépôt, l’a sauvé après la prise de son maître. « Vous avez vu par la copie de ma dernière lettre à mon collègue Garnier, que je ne lui ai pas dissimulé mon opinion sur son absence et celle du général Peyre, encore je ne savais pas (1) M. Aulard écrit d’ Obenheim. (Recueil des actes et de la correspondance du comité de Salut public, t. 8, p. 326.) tout ce que je vous transmets à présent. Mais je savais d’avance qu’il n’était ni prudent ni nécessaire de dégarnir une armée de ses princi¬ paux officiers à l’approche de l’ennemi, pour aller conférer avec eux, dans un conseil où il ne devait pas manquer de lumières puisqu’il y avait plusieurs représentants du peuple et déjà 4 à 5 généraux, et que Garnier, après s’être entendu d’abord avec le général Peyre, aurait pu lui transmettre ensuite le résultat du conseil sans déranger l’ensemble du plan et sans com¬ promettre la sûreté de l’armée, car je me per¬ suade que s’ils eussent été tous deux à la tête des troupes, elles n’auraient pas été battues ainsi. « Voilà mes réflexions, vous les jugerez. J’ai été vivement affecté de cet échec; j’ai cru devoir en rechercher toutes les causes réelles et possibles. Votre sagacité suppléera à la mienne, vous aurez aussi reçu des renseignements de mon collègue et vous prononcerez votre opinion sur ce revers, tandis que je travaille à le réparer selon mes facultés. Je vais vous rendre compte, dans une autre lettre, des mesures que j’ai prises à cet effet. « Le Carpentier. « P. 8. Le général Peyre n’est point encore arrivé, quoiqu’on m’ait annoncé, il y a plu¬ sieurs jours, qu’il se rendrait par mer à Gran¬ ville. Je vous envoie copie de la lettre que je lui ai écrite, sauf ses explications. « L’adjudant général Brière était de la division de Rennes ; on dit que mon collègue l’a fait tra¬ duire devant le tribunal révolutionnaire; ses adjudants paraissent coupables aussi; je les aurais déjà fait arrêter s’ils eussent été à ma portée. « Les communications sont interceptées d’ici à Rennes : je ne reçois plus de nouvelles de Gar¬ nier, et le courrier qui lui portait mes dernières dépêches a été arrêté sur sa route, heureuse¬ ment qu’il a sauvé les lettres. » B. Jean-Baptiste Le Carpentier, représentant du peuple dans le département de la Manche, au comité de Salut public (1). « Granville, le 20 du 2e mois l’an II de la République. « Citoyens collègues, « Par ma dernière, qui vous a été écrite do Coutances, en date du 16 de ce mois, je vous annonçais que je ramassais toutes les forces disponibles dans ce département pour les faire filer sur Granville, et que je me tiendrais exacte¬ ment sur la défensive, jusqu’à ce que ma jonction avec l’armée du Calvados nous permît d’agir offensivement avec succès. C’est ce dont je me suis occupé en effet, et aujourd’hui j’ai à Gran¬ ville les troupes dont l’état suit par aperçu : « 1° Le 1er bataillon du 31e régiment ci-devant Aunis .................. . ........ 800 h. « 2° Le 6e bataillon de la Somme. . 1.000 h. « 3° Le bataillon du 1er contingent (1) Archives du ministère de la guerre, armée des côtes de Cherbourg, carton 5/17.