116 décembre 1790.] sscmblée nationale.) ARCHIVES PARLEMENTAIRES. munauté de Blandy en Beauce, contenant, le oro-cès-verbal du serment civique prêté par M. Fau-gère, curé de ladite paroisse, conformément à l’article 39 du titre II du décret sur la constitution civile du clergé; ils font les éloges les plus flatteurs de son patriotisme et de son dévouement à la chose publique. Adresse de l’académie royale des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse, qui présente ses hommages à l’Assemblée nationale et en même temps ses vœux et ses projets sur les moyens de se rendre de plus en plus utile à la patrie. Elle adhère à la pétition faite à P Assemblée nationale par l’académie de Dijon, pour empêcher la dilapidation des bibliothèques des maisons religieuses, afin d’en former des bibliothèques publiques et nationales dans chaque département. Adresse des administrateurs du district de Lisieux, des juges de tribunal du district de Ghauny, de celui de district de Lille, de celui du district de Bouane et de celui du district de Nemours, qui consacrent les premiers moments de leur existence à présenter à l’Assemblée nationale le tribut de leur admiration et de leur dévouement. Adresse de la garde nationale de Bordeaux, en date du 11 de ce mois, qui désavoue toute personne qui se dirait représenter ladite garde daüs un prétendu club des fédérés. Adresse des amis de la Constitution de Poitiers; ils remercient l’Assemblée nationale du décret qu’elle a rendu pour maintenir leur association. Adresse des administrateurs du département des Hautes-Pyrénées; ils réclament des secours en faveur de ce département, qui, accablé par deux années de disette et de stérilité, vient d’éprouver une inondation qui a détruit toutes leurs espérances et une partie de leurs possessions. Adresse des officiers municipaux de diverses municipalités du district de Saint-Dié, département des Vosges; ils demandent que les mines de la Croix soient irrévocablement supprimées, attendu les dommages que ces mines portent à l’agriculture. Adresse des nouveaux officiers municipaux de Carcassonne, contenant l’assurance de leur adhésion franche aux décrets de l’Assemblée nationale, et leur assurance de vivre et mourir libres. Adresse des juges du tribunal du district de Saint-Brieuc, département des Côtes-du-Nord; ils consacrent les premiers moments de leur existence à offrir à l’Assemblée nationale l’hommage de leur reconnaissance et de leur adhésion à tous les décrets; ils renouvellent leur serment pour le maintien de la Constitution et l’exécution des lois décrétées par l’Assemblée et sanctionnées par le roi. M. Petit-Mangin, député du département des Vosges , demande, au ndm de 14 communautés du district de Saint-Dié, la suppression des mines de la Croix, comme très préjudiciables à l’agriculture et au commerce de cette contrée. (L’Assemblée renvoie la demande au comité d’agriculture et de commerce.) M. de Koufflers demande la parole pour présenter à l’Assemblée nationale des vues sur les auteurs et inventeurs de nouvelles découvertes. (L’Assemblée renvoie l’examen de cette affaire à la séance du samedi soir.) 519 Une députation du ci-devant chapitre de Saint-Pierre, dans la ville de Clermont-Ferrand, est admise à la barre et présente une adresse portant adhésion à la constitution civile du clergé. M. Pascal Grimaud, professeur de théologie, pariant au nom de la majorité de ses collègues, dit : Messieurs, je ne viens point interrompre les importants travaux de l’Assemblée nationale, pour l'entretenir des intérêts temporels d’une corporation ecclésiastique qui déjà n’existe plus, ni pour faire l’éloge de la résignation avec laquelle ses membres ont reçu le décret de sa suppression; ils y étaient préparés par l’esprit public que vous avez répandu dans tout l’Empire. Mais dans la crise actuelle où une résistance opiniâtre et colorée par des prétextes spécieüx pourrait devenir funeste et à la religion et à l’Etat, les individus qui composaient le ci-devant chapitre de Saint-Pierre de la ville de Clermont-Ferrand, ont regardé, comme un devoir sacré de patriotisme, de renouveler, dans les derniers moments Je leur existence collective, l’adhésion la plus formelle et l’expression de l’attachement le plus inviolable à la Constitution française, et spécialement à la constitution civile du clergé. Qu’il est heureux pour moi, Messieurs, d’être auprès de l’auguste Sénat français, l’organe de mes collègues, et de manifester, en leur ndm et au mien, des sentiments que n’a fait qu’affermir en moi l’étude impartiale dé la saine théologie que j’enseigne dans une chaire publique depuis près de trente ans ! Je prends l’engagement solennel dé professer à l’aveuir, dans cette même chaire, si la confiance publique me continue cet emploi, les principes certains et lumineux d’après lesquels vous régénérez la France dans toutes ses parties. C’est dans le même esprit qu’a été conçue l’adresse que je suis chargé de vous présenter, et dont vous voudrez bien me permettre de vous faire la lecture. A MM. les représentants de la nation française. Messieurs, les décrets de votre sagesse, relativement à l’organisation civile du clergé, ont produit des effets différents suivant les dispositions diverses de ceux que vous avez soumis à une réforme que réclamait inutilement depuis tant de siècles la pureté et le désintéressement propres au saint ministère, et que rendait indispensable la multitude effrayante d’abus que la superstition ou le fanatisme, la cupidité ou l’ambition semblaient avoir consacrés. Les uns, considérant les revenus d’un gros bénéfice, acquis le plus souvent par des voies qui auraient dû les en éloigner pour jamais, comme un moyen efficace de satisfaire à leurs passions, ne voient dans vos décrets que l’anéantissement total d’une existence sensuelle, qui faisait l’uuique objet de leur sollicitude et de leurs désirs. D’autres, et en plus grand nombre, confondant les jouissances enivrantes de la vanité avec les prérogatives attachées à leur prééminence spirituelle, invoquent à l’appui de leurs prétentions, une religion qu’ils démentent par leur faste, et tâchent de persuader au peuple qu’ils scandalisent et qu’ils indignent, que la perte de ce qu’ils nommaient distinctions dues à leur rang, est le renversement total de la foi et de la morale de nos pères.