SÉANCE DU 11 BRUMAIRE AN III (1er NOVEMBRE 1794) - N08 13-16 277 13 La commune de Thoissey, département de l’Ain, félicite la Convention nationale d’avoir mis la justice et la probité à l’ordre du jour et la remercie de ce qu’elle a envoyé le représentant du peuple Boisset dans ce département. Mention honorable, insertion au bulletin (55). [La commune de Thoissey à la Convention nationale, le 20 vendémiaire an III] (56) Liberté, fraternité, Egalité. Citoyens Représentants du Peuple Le régné des tyrans repose sur le crime, celui de l’homme libre n’a d’autres bases que la vertu. Pénétrés de cette vérité incontestable, vous avez mis la justice et la probité à l’ordre du jour; le peuple commence à respirer, vous achèverez de le rendre heureux en délivrant la République des restes d’une faction qui voudrait encore l’asservir. La commune de Thoissey, courbée sous la hache de l’anarchie étoit comprimée et réduite au silence par la terreur; les plus zélés partisans de la Liberté et de la Vertu, tous ceux qui avoient osé résister au crime et s’opposer au brigandage, gémissoient dans les fers ; leurs parents, leurs amis, la commune entière, sem-bloit ne plus exister, un petit nombre de tyrans cumulant les forfaits et les pouvoirs étoient maîtres de nos vies et alloient se repaître du sang des meilleurs patriotes : il était tems que nos plaintes si longtems étouffées parvinssent jusqu’à vous. Il étoit tems qu’un libérateur choisi dans votre sagesse vint par sa présence nous délivrer de nos vils oppresseurs. Boisset le vertueux Boisset enchainant le crime fait chérir la vertu et partout sur ses traces laisse le calme et le bonheur ; sa fermeté, sa franchise, ses principes de justice et d’équité, ont jetté le désespoir dans l’ame des intrigans, la calomnie est leur ressource, c’est là le moindre de leurs crimes. Représentants du peuple votre energie vient de sauver la République. Restez à votre poste ; achevez le bonheur du peuple, continuez à faire regner la vertu, à protéger l’innocence opprimée, faites disparaître entièrement la terreur et le crime, que la tyranie avoit répandus de toutes parts et vingt cinq millions d’hommes ne formeront plus qu’une famille qui comme nous ne recônnoîtra jamais d’autre chef que la Convention. Suivent 88 signatures dont celles des membres du bureau de correspondance, de Michaille, agent national, Bentier, maire, de 4 officiers municipaux et de 4 notables. (55) P.-V., XL VIII, 142. (56) C 323, pl. 1388, p. 12. Bull., 11 brum. ; J. Fr., n° 768. La commune de Thoissey ne contient pas au de là de douze cents individus. 14 La société populaire et les citoyens de la commune de Passy-sur-Eure [Pacy-sur-Eure, Eure], après avoir félicité la Convention nationale sur son Adresse au peuple, la prient d’envoyer un représentant du peuple dans le département de l’Eure. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoi au comité de Sûreté générale (57). 15 La société populaire de Poitiers [Vienne] sollicite la Convention nationale de décréter que les scélérats et les oppresseurs qui ont été dénoncés depuis un mois au comité de Sûreté générale et contre lesquels il y a des preuves matérielles, seront mis incessamment en jugement. Elle se plaint de ce que ces mêmes hommes sont encore en liberté et se répandent dans les dépar-temens voisins pour y empoisonner l’opinion publique. Renvoi au comité de Sûreté générale (58). 16 Les administrateurs et l’agent national du district de Provins [Seine-et-Marne] félicitent la Convention nationale sur son Adresse au peuple et l’invitent à ne pas souffrir qu’aucune corporation ne rivalise avec elle. Mention honorable, insertion au bulletin (59). [ Les administrateurs et l’agent national du district de Provins à la Convention nationale, le 25 vendémiaire an III] (60) Egalité, Liberté, Vive la République ! Votre energie, votre courage avoient terrassé les conspirateurs les plus dangereux, les ennemis les plus perfides de la liberté; ces hommes pervers et corrompus avoient obtenus l’infâme talent à l’aide d’un patriotisme hypocrite et (57) P.-V., XL VIII, 142-143. Bull., 14 brum. (suppl.). (58) P.-V, XL VIII, 143. (59) P.-V, XL VIII, 143. (60) C 323, pl. 1388, p. 13. Bull., 11 brum. 278 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE longtems simulé de s’emparer de la force du peuple pour l’écraser de sa propre massue. Il vous restoit encore une grande victoire à remporter sur leur trop nombreux sectateurs, votre sublime adresse aux Français vient de les foudroyer; mais ne souffrés pas qu’ils se relèvent de cette défaite éclatante et s’il s’en trou-voit d’assés audacieux pour entreprendre de nouvelles trames et fomenter au milieu de la République les désordres de l’anarchie, frappés les au premier instant de votre suprême autorité et faites que le glaive de la loy s’appésen-tisse sur tous les coupables. Rejettés de la société les hommes immoraux et sanguinaires, les fripons, les dilapidateurs de la fortune publique : ces vautours, enfin de la Révolution qui entouroient le char ensanglanté de l’insigne tyran Robespierre, et vous aurés déconcertés pour jamais les espérances criminelles de nos ennemis. Ils ont fait tous leurs efforts pour ramener le système infernal de la terreur, parce qu’ils craignent l’oeil sévère de la justice. Ils vouloient cacher dans la confusion et le désordre leurs forfaits abominables et y trouver l’impunité; peut être même méditoient ils de nouveaux attentats contre leur patrie; mais vous avés arrêté leurs sinistres projets en maintenant la justice à l’ordre du jour : elle sera sans cesse la terreur du crime. Soutenés avec vigueur les principes que vous avés solemnellement proclamés ; poursuivés sans relâche les intriguants et les ambitieux, protégés l’innocent, donnés votre confiance aux hommes probes et vertueux; ne souffrés jamais que quelques individus, ou une section du Peuple, s’emparent de l’autorité que vous tenés du peuple entier, ce dépôt sacré ne peut être entamé sans que la Liberté et l’Egalité courent les plus grands dangers ; pour nous fonctionnaires publics nous propagerons vos principes en marchant sous l’égide des loix et s’il le faut nous cimenterons avec vous, de notre sang le bonheur de la Patrie. Simon, président et 11 autres signatures dont celle de l’agent national. 17 La société populaire de Vemeuil [Eure], après avoir félicité la Convention sur son Adresse au peuple et protesté de son dévouement à la représentation nationale, témoigne de son désir qu’un représentant de peuple soit envoyé dans le département de l’Eure, elle demande ensuite que le comité de Sûreté générale s’occupe de l’examen des pièces qu’elle lui a remises afin d’en obtenir une décision sur la calomnie qui a osé l’attaquer. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité de Sûreté générale (61). (61) P.-V., XL VIII, 143. Bull., 14 brum. (suppl.). 18 Le tribunal du district de Beaumont, département de la Haute-Garonnea ; la société populaire d’Auxonne [Côte-d’Or]6; les administrateurs du district de Mortagne [Orne]c; les administrateurs du directoire du département de la Nièvre�; le conseil général de la commune de Montluçon [Allier? ; la société populaire de Gournay-en-Bray [Seine-Inférieure] ; la société populaire de Barraton [ci-devant Saint-Raphaël, Var? ; l’agent national du district de Castel-Sarrazin [Haute-Garonne?, félicitent la Convention nationale sur son Adresse au peuple et lui jurent un entier dévouement. Mention honorable, insertion au bulletin (62). a [Les membres composant le tribunal du district de Beaumont à la Convention nationale, s. d.] (63) Representans du Peuple Vous etes les fondateurs du premier gouvernement qui honnore la terre; la liberté et l’égalité en sont les bases sacrées ; vous avés la gloire de l’avoir conçu sans aucun modèle et c’est au milieu des fureurs de la tyrannie contre la trop tardive insurrection de la nature que vous l’avés établi. On en trouve bien quelque nuance chés nos ancêtres errants et parmi ces hommes que l’esclave appelle sauvages parce qu’ils refusent de porter des fers; mais dans les peuples prétendus policés, on ne voit au contraire que la servitude de l’homme toujours plus ou moins atrocement organisée et toujours environnée de chaines qui la signalent. Et ce gouvernement qui rappelle l’homme au sentiment si essentiel de sa propre dignité, qui lui restitue le trésor inaliénable des droits attachés à son existence et le seul qui puisse lui garantir les avantages qu’il est fondé a attendre du libre exercice de ses puissantes facultés. Des hommes d’une perversité inouie ont osé entreprendre de le renverser pour nous asservir de nouveau, et nous enchaîner au joug infâme de leur tyrannique domination. Mais leur scélératesse n’a pû se dérober a votre surveillance et bientôt ils ont subi la punition düe à leurs attentats, ils ne sont plus. Dignes mandataires d’un peuple qui veut absolument vivre libre ou mourir, agissés toujours avec la même énergie, écrasés tous ceux qui voudroient encore détruire votre ouvrage; (62) P.-V., XL VIII, 143-144. (63) C 323, pl. 1388, p. 14. Bull., 14 brum. (suppl.).