304 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j \\ �™"rberea"7Q3 dit que, dans les bureaux du département de la guerre est le foyer de la contre-révolution et demande de nouveau la suppression des ministres. On se plaint, 'ajoute-t-il, de la disette du pain dans la ville de Paris. Cette disette n’a rien d’étonnant pour moi, surtout depuis que le comité de Salut public a osé toucher à cette arche sainte, coalisée avec les bureaux des mi¬ nistres, depuis qu’il a fait casser le réquisitoire du procureur de la oommune. Auparavant l’on avait de la peine à avoir du pain; mais enfin l’on en avait. Aujourd’hui, ce n’est plus de même : beaucoup de personnes en manquent. Un autre membre . Il faut savoir d’où provient cette disette. Je demande que le maire... Ce membre est interrompu. Le Président annonce que plusieurs députa¬ tions de sections doivent, séance tenante, entre¬ tenir la Convention de cet objet (1). , > IV. Compte rendu du Mercure universel (2). Des républicains viennent dénoncer' divers abus introduits dans les armées révolutionnaires. La plupart de ceux qui composent les états-majors conservent encore les vices du précédent régime. Sergent déclare que les sans-culottes de Bor¬ deaux sont mécontents de l’armée révolution¬ naire. Bourdon (de V Oise ). Si vous ne changez pas de régime ministériel, vous ne réussirez jamais. Vous prenez les mesures convenables pour re¬ tourner dans vos foyers jouir de la paix. Eh bien, les ministres veulent continuer le mouvement révolutionnaire. Vous avez frappé la munici¬ palité de Paris; le pain était rare auparavant, aujourd’hui il manque. Si vous ne prenez des mesures fermes, vous verrez que la plupart de ces hommes consulteront leur intérêt et se sou¬ cieront peu que le peuple souffre. Un membre veut que la municipalité de Paris soit mandée à la barre. La Convention nationale décrète que les re¬ présentants du peuple dans le département du Bec-d’Ambez sont autorisés à suspendre ou à supprimer, soit en totalité, soit en partie, l’état-major de l’armée qui est dans ce département. V. Compte rendu du Journal de la Montagne (3). La barre s’ouvre aux pétitionnaires. Une députation de Sarre-TÀbre dénonce quel¬ ques abus dans l’administration des hôpitaux et des charrois militaires, et demande que les épaulettes soient changées en hausse-cols. (1) Voy. ci-dessus, même séance, p. 302, la péti¬ tion des sections des Quinze-Vingts, de Montreuil et de Popincourt. (2) Mercure universel {21 frimaire an II (mercredi 11 décembre 1793), p. 331, col. 1], (3) Journal de la Montagne (n° 28 du 21e jour du 3e mois de l’an II (mardi 11 décembre 1793), p. 223, col. 2]. Mention honorable. Un membre expose que parmi les chevaux levés par Lakanal, l’état-major de Bordeaux a choisi les quarante plus beaux pour son usage, qu’il étale un luxe scandaleux et que les sans-culottes de cette commune commencent à en être très fatigués. Bourdon (de l'Oise) demande que les repré¬ sentants du peuple, présents sur les lieux, soient autorisés à le suspendre ou réformer, s’ils le jugent nécessaire. (Décrété). L’opinant reproduit la motion qu’il a faite il y a quelques jours, de supprimer tous les mi¬ nistres, qu’il regarde comme autant d’obstacles à la marche révolutionnaire, pour le mauvais choix de leurs agents. Sa censure porte particu¬ lièrement sur les bureaux de la guerre, qu’il accuse de coalition avec Chaumette. Le comité de Salut public, ajoute-t-il, a osé porter la main sur l’arche d’alliance, en faisant casser un réqui¬ sitoire de la commune, et plusieurs sections se plaignent, depuis ce moment -là, de manquer de pain. CONVENTION NATIONALE Séance du 21 frimaire, l’an II de la République française une et indivisible. (Mercredi, 11 décembre 1793). La séance est ouverte à 10 heures (1). Le citoyen Mauljean, capitaine au 5e régiment des chasseurs à cheval à Dunkerque, envoie à la Convention nationale les lettre et brevet si¬ gnés Louis, et un assignat de 50 livres pour tenir lieu de sa croix de Saint-Louis qu’il a per¬ due dans une course contre l’ennemi, ainsi que son brevet de capitaine; il s’oblige de payer pa¬ reille somme tous les ans pour les frais de la guerre, tant qu’elle durera; il demande qu’il lui soit expédié un nouveau brevet de son grade, au nom du peuple français dont il fait partie. Mention honorable, insertion au « Bulletin » et renvoi au ministre de la guerre (2). Le contrôleur principal des messageries natio¬ nales envoie une somme de 652 livres de la part des conducteurs des messageries, pour subvenir aux besoins de nos frères d’armes; il assure la Convention nationale de toute sa haine pour les tyrans, et de son amour pour la République une et indivisible-Mention honorable, insertion au « Bulletin » (3). (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 107. (2) Ibid. (3) Ibid.